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PARIS IMPRIMERIE MAULDE ET RENOU Rl'E BAILLBCL, 9-11. 1849 f "J/, /Or. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. IlTTBODCCTIOlf p. XIII PREMIÈRE PARTIE. Des cosmofrrapho8 dn moyeo-àge, de leurs systèmes ; des con- naissances géographiques des savants de l'Europe , pendant la même épo>nnaiss^ances cosmographiquo» de Jornandès au VI* siècle p. 310 III. — Connaissances géographiques de Procope ^Vl* siè- cle ■ p. 315 IV. — Opinions de Lactam^ au sujet de l'immensité de l'Océan et sur rinpossibilité d'y naviguer, ei sur les anti|)Odes p. 314 V. — Sur Lr.-M/jw, auteur d'une (itsu:tm:t\*^ *%• a ypAfrf (T i ,i:uf, et sur Jean Pediasimus. sur son traité de la mesure et de la distribution de la terr^ .Vh sii^cle p. 316 VI. — Stir la partie cosinojcrapkique du Traite d^ la ^ nr«fr- .i'« ,U v#*^r. de èhîloponus. au VI' si^'le. . p. 316 \ II. — Sur 1j geo^rapëie aiiribyei^ à Moyse de Cborèoe. p. 317 Tlll. ~ Sur les travaui gcvi^rapkiqpK «le Temp^nvur grec CoQSUulin r.vTéjmnjvjK.'.'. ....... p. 318 IX. — Ssr la dmwiqae cofosee au \' siècle par Her- c#»»»r,'*f. p. rt> X. — Notice des représenUliont astronomiiiues et coi\* mographiques qui se trouvent dans le manuscrit inédit de la cosmographie d*Asaph , auteur du XI'^ siècle P-. 319 XI. — Sur la partie géographique des ouvrages d*Adam de Brème, auteur du W siècle. p. 321 XII. — Sur le traité de géographie attribué à Richard de de Satnt-Tictor, auteur du XII* siècle. . . . p. 3M XII!. — Des cosmographes arabes et de ieurs mappemondes et cartes géographiques . p. 3tS XIV. — Des cartes géographiques chez les Chinois. . . p. 338 XV. — Des cartes géographiques chez les Indiens. . . p. 363 XVI. — De la cosmographie des Bouddhistes p. 366 XVII. — Des montagnes magnétiques p. 367 XVIII. — Sur la prétendue ville d*Aryne et de la coupole du monde p. 368 XIX. — Sur le traité inédit de cosmographie de Jean de Beauvau, évéque d'Angers sous Louis XI. . . p. 37 XX. -- Sur les instruments d'observation des Arabes. . p. 386 XXI. — Sur rtroperfecllon des mappemondes du XIII* siècle; observation de Gervais, auteur de cette époque, à ce sujet p. 386 XXII. — Sur Manilius et les auteurs latins dont les connais- sances positives se bornaient à^ l'embouchure du Gange p. 387 XXIII. — Sur le globe qu'on voyait dans la citadelle de Sy- racuse, dont parle Ovide, et de la mosaïque de Pàlestrine p. 387 XXIV. — Sur la Uble Théodosienne p. 489 XXV. ~ Sur les traités de cosmographie du IV' siècle de notre ère p. 489 XXVI. ~ Sur Sédulius, auteur du V' siècle, et ses notices sur la cane du globe du temps de Tliéodose. . p. 480 XXVir. — Sur Notker, savant du X' siècle p. 49 X XXVIII. — Mappemondes du X* siècle nouTelleiiieiit décoa- ▼ertes p. 491 XXIX. — Mappemonde inédite du XI' siècle de la bibliothè- que de Dijon p. 491 XXX. — Mappemonde du XI* liiècle, découTeite depuis Tim- pression de cet ouvrage. , p. 492 XXXI. — Sur le Traité de la Sphère, composé au XI 1* siècle, par le rabbin Abraham p. 495 XXXII. — Influence des croisades sur la géographie. . . .p. 494 XXXI II. — Sur les nuppemoodes dressées au WV ^ède et cowiues jnsqu^à présent p. 494 XXXIV. — De la position géograi^que de Tabbaye de Te- gemsée p. 495 XXXV. — Des cartes cadastrties des XI* et XII* siècles. . . p. 495 XXXVI. — De la dîTision de la terre par climats, adoptée par les géographes arabes. p. 497 XXXVU. -~ NouTcUes mappemondes du Xiir siècle, découTer- tes après Timpression du texte de ce Toluoie. . p. 498 XXXVlll. — Mappemonde du XIV* siècle, découverte après Hm- pression du texte do ce Tolume p. 498 XXXIX. — De rignorance où on était, il y a vingt ans. au sujet de la cartographie du moyen-ige p. 498 XL. — Sur les quatre fle«?es du paradis terrestre et sur l'arbre de la vie. p. 499 XLl. — Des motife qu*eurent les cosmographes pour placer Jérusalem au centre de la terre dans les cartes du moyen-Age. p. 400 XUl. ~ Sur la mappemonde de la cathédrale d'Hei^foni en Angleterre, dessinée par Richard de Hal- dingbam. p. 401 XLIII. ~ Sur les listes des noms géographiques qu'on ne- marqoe dans œrt^nes cartes du moytt4ge. . p. 402 XUV. — Sur les mappemondes de lorme carrée dessinées au moyes-Age. p. 4iii XI XLV. — Sar le tracé de plusieurs mappemondes du moyen- iige. p. 403 XLVI. — De la fausse direction donnée au cours du Nil dans la plupart des cartes du moyen-Age p. 404 XLVII. — Des mappemondes où on remarque le partage des trois parties de la terre entre les descendants de Noé. Monuments de ce genre découverts après rimpression du texte de ce volume p. 405 XLVIII. — Sur le pays de Gog et de Magog p. 406 XLIX. — Sur le système cosmographiqae de Platon et d'au- tres auteurs de Vantiquité, adopté par les car- tographes du moyen-Age p. 407 L. — De la forme carrée donnée au monde par certains cartographes du moyen-Age. Nouvelles mappe- mondes de ce genre découvertes après rimpres- sion du texte de ce volume p. 410 Ll. — Des erreurs des Occidentaux relativement à la position des bouches du Gange p. 411 UI. — Sur les roses des vents de Michel Psellus, mathé- maticien au XI* siècle, et d'Herrade au X\U siècle p. 4!S LUI. — Sur Herwart d*Hohembourg p. 416 LIV. — Passage d'Etionne Pasquier relativement à l'anti- quité de la boussole p. 416 LV. — Sur l'usage de la boussole en Orient p. 417 LVI. — Sur l'hydrographie de l'Afrique et de l'Asie méri- dionale et orientale avant les découvertes des Portugais p. 419 LVII. — Examen des motifs que paraissent avoir eus les Arabes pour placer, dans leurs représentations graphiques du globe, le sud au nord^ celui-ci au sudt Vouest à Vett, A l'inverse des mappemondes et des cartes des occidentaux p. 424 XII LVIII. ~ Remarque sur Topinion errooèe de Ginguené, re- lativement à un passage cosmographique du Mor- gante de Pulci, composé vers la fin du XV' siècle, p. -424 Tablb méthodiqob bt raisomnéb, par ordre alphabétique, des auteurs et des matières p. 429 Emeata. INTRODUCTION La géographie est de toutes les sciences celle qui fait le mieux voir par quelle route longue et pénible Tesprit humain sortit des ténèbres de rincertitude, et parvint à des connaissances éten- dues et positives (1). Et en effet, le lecteur verra, dans cet ouvrage, que la connaissance du globe que nous habitons est restée à peu près la même chez les Européens pendant l'espace de dix siècles. Les savants de l'Europe, les hommes les plus éminents depuis la chute de l'empire Romain, au V® siècle, jusqu'aux grandes découvertes des Portugais , ne firent que suivre servilement les doctrines des anciens. Quelques géographes du moyen-âge, pour imi- ter en tout les anciens, composèrent des poèmes (1) Murray, BUtoire des yoymges en Afrique , 1. 1 . XIV géographiques, comme le témoigne le poème géo- graphique composé au VIII' siècle et aujourd'hui conservé à la bibliothèque de Paris , ainsi que les manuscrits de Y Image du Monde, d'Omons, les poèmes attribués à Gauthier de Metz , la géogra- phie de Berlinghieri et d'autres. Ils imitèrent Denis le Périégète , Aviénus , Priscien , Scymnus de Chio , et d'autres géographes anciens. Aussi, un auteur a eu raison de dire que Tastronomie avait fait plus de progrès que la géographie, et qu'on connaissait mieux le ciel que la terre. D'une part, la monotonie des ouvrages du moyen-âge, les difficultés qu'offrait la lecture de plusieurs manuscrits de cette longue période de l'histoire, dans lesquels se trouvent éparses quel- ques rares notions géographiques ; de l'autre part la patience qu'il fallait pour examiner, pour étu- dier sous ce point de vue les maigres chroniques de cette époque, ou les grands ouvrages consacrés à la théologie et aux sciences ecclésiastiques qui renferment parfois des renseignements géogra- phiques (1); enfin à toutes ces difficultés, faîtes (1) Lorsqu'on parcourt la Bibliothèque de Fabricius, renfermant le catalogue des auteurs du moyen-Age; lorsque l'on consulte celle d'Ecctrd , sur le môme su'iet; celles d'Odin, de Meusel, de Scbôel et autres bi- bliographes, on reconnaît que la plupart des auteurs de cette |)ériode historique ne renferment que des matières ecclésiastiques. Le nombre XV — pour décourager le zèle le plus ardent, ajou- tons encore la direction unique des esprits qui , dès répoque de la restauration des sciences au XV« siècle, se portèrent sur l'étude exclusive de rantiquité classique : telles furent les causes auxquelles nous devons attribuer le silence gardé sur les connaissances cosmographiques et sur la cartographie du moyen - âge , par tous ceux qui se sont occupés des sciences géographiques après le grand siècle. Les différents éditeurs des éditions nombreuses de Ptolémée, publiées depuis la fin du XV® siè- cle jusqu'à la moitié du XVII® , ont pris le soin dans les dissertations ajoutées à quelques uns de ces travaux, de mentionner les progrès des découvertes maritimes, mais ils n'en ont pas moins laissé subsister la même lacune. Ortélius, Bernard Varenius, Gronovius, Cluve- rius(l) Bertius, d'Anville, Mannert, Gosselin, Ren- des annalistes, des historiens» et notamment des géographes, est si peo considérable, qu'on trouvera à peine un auteur sur cent où l'on puisse recueillir quelques notions touchant la cosmographie et la géo- graphie; et lorsque parfois on y découvre quelques données, celles-ci se trouvent tellement noyées dans la multitude des matières diffé- rentes, que c*est un travail des plus pénibles de les extraire et de leur donner une forme systématique. (i) Philippe Cluverius IntToductionis in univcrsam Geographiam lam veterciu quam uovam, lib. VI,Tabulis seneis illuslrati. Accessit P. Ber- tti, Breviarium orbis Terrarum, Amsterdam, 1661, Elzevir. — XVI — nell, ne se sont occupés que de la géographie des anciens ou des modernes; Mentelle a fait de même (i). Sanson, dans son Introduction à la Géographie, publiée en 1681 , ne dit pas non plus un seul mot des systèmes cosmographiq[ues du moyen-âge, ni des cartes de cette époque. De même, le célèbre géographe De liste ne nous a rien laissé sur la partie de la science qui fait le sujet de notre omTage. Ce savant géographe a eu le dessein de publier une introduction à la géographie dans laquelle il promettait de donner les raisons des changements qu'il avait faits dans ses cartes; mais il ne Ta point exécuté. Dans les Mémoires de TAcadémie des Sciences, et dans le Journal des Savants de l'année 1700, on rencontre q[uelques Mémoires sur ce sujet ; mais on n'y trouve rien qui ait trait à la cosmographie et aux cartes du moyen-âge. Brusen de La Martinière, dans son Essai sur rorigine ri les progrès de la Géographie^ publié en 1722, s'est borné à parler de la mappemonde de Charlemagne, et il ajoute que, depuis la fin du V« siècle, il faut descendre jusqu'au XII» siècle, où (1) Menlelle publia seize volumes iii H** de 5a Gèoyraphie Maihema- lique faite en commiiu avec M aile- Brun. — XVII — vivaient Eusiluiie et Édrisi, pour trouver des géographes. Et, en effet, il consacra quelques lignes à certains géographes orientaux. Dans cet écrit, qui contient cinquante pages , il expose les systèmes cosmographiques des anciens ; mais il ne dit jias un mot des systèmes cosmographi- ques du moyen-âge (1). L'Ecossais Gutlwric, dont l'ouvrage géogra- phique fut favorisé d'une telle vogue, qu'en France seulement il eut les honneurs de quatre traductions, a, suivi, dans son introduction, le cours de l'histoire jusqu'à l'invasion des Bar- bares au V^ siècle; mais lorsqu'il arrive au moyen-âge , il se borne à des détails concernant plutôt l'histoire du commerce, et ne donne au- cune lumière sur l'état des connaissances cos- mographiques et des cartes. Busching qui, suivant un auteur, est un des créateurs delà géographie moderne, ne s'est pas occupé non plus, malgré ses immenses connais- (1) L'écrit géographique de La Marlliiière a été publié dans le t. Il des Mémoires Ulstoiiquct et Critiques du mois d*oclobrc HiS, publiés à Amslerdam. Le titre exact de cette production est le suivant : Kêsai sur l'origine et ht progrès de la Géographie^ jusqu'à la découverte de l'Amérique^ avec des remarques sur les principaux Géographes grecs et latins^ adressé à MM. les Membres de 1* Académie royale d'Histoire de Libboone. XYIU sances et ses grandes redierches, du sujet que nous traitons dans cet omTage (1). Pinkerton s*est appliqué spécialement à la géographie moderne (2) et à celle des voya- ges (3). Les Recherches du même géographe sur Torigine et les divers établissements des Scjrthes ou Goths (4), ne sont point venues combler la lacune que nous avons signalée. L*abbé de Gourné, dans son Introduction à la géographie ancienne et moderne, publiée à Paris en 1741, ne donne pas non plus une histoire de rétat des connaissances cosmographiques et car- tographiques pendant le moyen-âge. Dans la pré- face, qui occupe 98 pages, et qui a pour titre : Essai sur P Histoire de la Géographie ^ il traite ex- Ci) Voyez le recaeil de BÛsching, intitalé : Mttgmsin pour l'Histoire et U Cèogrmphit des temps modemes, eD *i toI. iii-4*. I767-IT88. — Voyez lassi un joamal spccialemeat consacré à raDDoncc et ^ la critiqae des cartes géognphiqaes {Soiices hebdommdaires, Berlio. 1773 à 1787). (2) Voyez PinkertOD et la traduction française annotée par M. Walc- kenaer et Eyriès. Le cliapitre l**. qui est consacré à la géographie his- torique, ne parle cependant que de la géographie ancienne et moderne, ei point de celle du rooyen-Jige. (3; Voyez Supplément containing retrospectiTe riews of the origin, progress of dIscoTeriesby sea and land, in ancient, modem, and mosi récent tîmes, Catalogne or the books of Toyages and traTCls, gênerai iadex ; f toI. L'onfrage entier en 17 Tolumes renferme des extraits des meilleures relations écrites dans toutes les langues de l'Europe depois le moyen-Age jusqu'à présent. (4) Paris, 1904, in-a*. XIX clusivement des auteurs de l'antiquité ; et lorsqu'il arrive à parler du moyen-âge, il cite à peine deux écrivains de cette époque, Edrisi, géographe arabe (1 ), Nicolas d'Oresme (2), et Oronce Phinée, qui vécut au XVI® siècle. Robert de Vaugondy publia, en 1753, un Essai sur P Histoire de la Géographie. Il consacre à la géographie du moyen- âge, à peine huit pages dont cinq sont relatives aux géographes arabes et les trois autres à reproduire ce que l'abbé Lebeuf avait écrit sur la mappemonde des chro- niques de Saint-Denis et sur Nicolas d'Oresme, et il se borne à mentionner simplement la traduc- tion des livres cosmographiques d'Aristote, exé- cutée par cet auteur. Les cartes de Berlinghieri, publiées en 1470, dont il parle, n'appartiennent pas à la cartographie du moyen-âge. Ainsi, dans l'ouvrage de Vaugondy, on ne rencontre rien sur les divers systèmes cosmographiques adoptés ou suivis pendant le moyen-âge, ni sur la cartogra- phie générale de cette époque. Sprengel , dans son Essai d'une histoire de la géographie, publié en 1792, consacra près de trois cents pages à la géographie du moyen-âge ; mais (1) Voyez dans ce volame p. 3^9. (i) Voyez ce que nous disons de ce cosmographc, p. 137 et 19i. XX — il n*a point traité des systèmes cosniograpliiques et des cartes de la même époque. Après lui, Graber publia, en 1802, un long mémoire sur la géographie de la même époque ; mais on n'y rencontre pas non plus des notions sur les systèmes cosmographiques. Playfair, dans son ouvrage intitulé : .1 System of Gcogrnpinj, publié en 1808, consacra quelques pages à la géographie du moyen âge, et repro- duisit trois représentations graphiques de cette époque, dont nous parlons ailleurs. Dans son introduction, qu'il intitule : Histoire de Conyine et des progrès de la Géographie y dissertation qui four- nit 192 pages in-4% vingt seulement sont consa- crées à l'ensemble de la géographie du moyen-àge. La majeure partie de ce nombre est relative aux Arabes et aux voyages enTartarie. Ce savant géo- graphe mentionne quelques monuments cartogra- phiques, savoir : les mappemondes de Saint-Gall et de Charlemagiie, celles de Turin et du manuscrit de Mathieu Paris, consers é au Musée Britannique. 11 parle aussi des cartes topographiques de TAn- gleterre, d'après Gough, et de celle d'Hereford, dont cet auteur a donné une portion. Il parle également de celle du X« siècle, donnée par Strutt ; enfin, de celles de Sanuto, de Ranulphus Hyd- — XXI — gen, de Fra Mauro et du globe de Behaim de 1492. U mentionne en tout onze monuments géographi- ques , et il renferme tous les détails sur ces cartes en deux pages, tandis que dans le premier volume de notre ouvrage, nous consacrons plus de deux cents pages à Fanalyse générale des cartes dres* sées pendant cette période historique , et deux volumes aux analyses spéciales des mêmes mo- numents. Schœll, dans son Histoire de la Littérature ro- maine, consacre à peine dix-huit pages à la géo- graphie d^uis la mort d'Adrien , c'est à-dire de- puis l'année 1 17 après l'ère chrétienne , jusqu'au commencement du VI® siècle , et de ces dix-huit pages, il faut retrancher encore la partie qui appartient à l'histoire de la géographie ancienne, de manière que la portion consacrée aux pre- miers sièdes du moyen-âge n'occupe pas plus de quatre pages. Le docteur Leyden et Murray, dans leur His- toire complète des découvertes en Afrique, trai- tent, il est vrai, des essais de géographie systé- matique que les anciens nous ont laissés relative- ment à l'Afrique; mais ils ne parlent point des travaux analogues du moyen -âge. Ce qui con- cerne cette partie du globe est renfermé dans le b XXll chapitre V de leur ouvrage , chapitre consacré tout entier aux voyages et aux découvertes des Arabes dans cette vaste contrée , et nullement à leurs connaissances cosmographiques. Hugh Murray s'est aussi occupé de la géogra- phie du moyen-âge dans son excellent ouvrage intitulé : An Encyclopedia of Geography^ publié en 1834 ; mais il y consacre à peine six pages à la géographie de cette époque. Quelques mots suffiront pour prouver combien notre ouvrage diffère de celui du savant géogra- phe que nous venons de nommer. La plus grande portion des six pages est consacrée à la géogra- phie des Arabes; il cite, en dix lignes, les noms des géographes de cette nation, et se borne à in- diquer qu'ils ont cultivé les mathématiques et l'astronomie ; ensuite il donne une notice résumée des explorations de ce peuple, et du système cosmographique d'Édrisi ; mais il ne produit pas les diff*érents systèmes de Kasouiny, d'Ibn-Wardy et autres. Enfin, toute la géographie, la cosmo- graphie et les explorations des Arabes y sont renfermées dans deux pages. Ija partie relative aux connaissances des géo- graphes occidentaux, pendant le moyen-âge, se trouve renfermée en quatre pages. L'auteur y *- XXllt — résume certaines données historiques sur les mis* sions qui propagèrent le christianisme dans le nord de l'Europe, sur les voyages en Tartarie et sur les explorations de Marco Polo. Dans ce livre, d'une incontestable utilité, on ne rencontre cependant pas l'exposition des théo- ries et des systèmes cosmographiques et carto- graphiques suivis pendant les dix siècles du moyen-âge. Cet auteur a reproduit néanmoins trois monu- ments cartographiques du moyen-âge, mais plus réduits encore que les reproductions de ses devan- ciers. Ces trois monuments sont : la mappemonde d'Ëdrisi , donnée antérieurement par le docteur Vincent, et celles de Sanuto et de Fra Mauro, qui avaient été publiées par Bongars en 1611 et parZurlaen 1818. Nous ferons remarquer que si la mappemonde d'Ëdrisi, reproduite par ce savant, ne représent pas tous les systèmes de la cosmographie et de la cartographie arabe, de même les mappemondes de Sanuto et de Fra Maurone représentent pas non plus tous les systèmes cosmographiques suivis ou adoptés pendant les dix -siècles du moyen-àge. Ainsi, la mappemonde de Fra Mauvo, telle — XXIV qu elle a été reproduite par Zurla, et après lui par M. Murray et Julius Lowenberg, dépouillée de ses nombreuses légendes , ne donne pas la moindre idée de la grande importance géographique de ce précieux monument. Malte-Brun est, après Sprengel, celui qui donne le plus de notions sur la géographie du moyen- âge, dans le tome V"^ de son Précis de l'Histoire de la Géographie ; mais ce savant n'afait qu'in- diquer les différents voyages entrepris pendant cette période ; il n'a nullement constaté l'état de la science cosmographique et cartographique dans les différentes époques du moyen -âge (1). Le livre WV de son grand ouvrage est consacré à une certaine partie du moyen-âge, à savoir de l'année 700 à 1400 ; il commence par dire qu'on ne peut fixer les détails à une époque où la science géographique avait presq[ue disparu sous les ruines du monde; il donne ensuite quelques lignes à (^osmas , à Moyse de Chorène, à Jor- nandès, à Paul Diacre et au géographe de Ra- (1) Il cite le voyage de Eino eo PaleslîDe.ceux de S. Bonirace.pour Im peaplesqui confinaienlàrorieDlaTec le royaume des Francs; de Ditmir, pour la description des Polonais et de la Sibérie; d'Otbon, èvèquedé Bamberg, k nie de Rugen dans la Baltique; d'Adam de Brème, et de Giraldus Cambrensis qui, sous Henri H, écriTît une description du pays de Galles et un tableau de r Irlande rempli de fables. — XXT venne (1); puis il ajoute quelques détails sur la mappemonde de la bibliothèque de Turin ^2), qui, selon Sprengel, peut servir à Texplication du géographe de Ravenne. De sorte que toute la géographie et la cartographie du moyen-âge , dont il est question dans le livre, de Malte-Brun, renfermant l'espace de huit siècles, n'occupe que dnq pages : le reste du livre, que nous venons de citer, est consacré aux connaissances des Arabes. Malte-Brun analyse en huit pages tous les travaux spéciaux des principaux géographes arabe (3). Il est vrai qu il reprend ailleurs la géographie du moyen-âge, mais nullement pour parler de cosmographie; il fait mention du voyage des frères Zmi au nord de l'Europe (4) , et des no- tions sur le nord de ce continent laissées par Alfred Le Grand. Enfin , dans le livre XIX , (1) Malte-Brun a consacré une page seulement à la cosmographie de Cosmas, six lignes à Toeuvre géographique attribuée k Moyse deCbo- rêne; à JomandèH et ii Paul Diacre, 2i peine quelques lignes ; au géo- graphe de Ravenne, douze lignes; et en huit lignes il cite les voyages en Terre Sainte d'Adman, Willibald au VIII* siècle; du moine Bernard àContantinople, au IX' siècle, par Hayton. {t) Voyez cette mappemonde dans notre Atlas. (3j II a omis Ist^chry, All>eyrouny, Ibn-SaîJ, Kasuiny, Bekri, Bena- etty, et autres dont nous parlons dans cet ouvrage. (4) Voyez Malte-Bnin, liv. XVIll. XXVI il passe rapidement en revue les voyages dans le midi de rEurope depuis le XI^ siècle jusqu'à 1400 (XV* siècle). Il consacre quel- ques lignes à Dicuil, au Doomsdaybook, et il revient ensuite aux conquêtes des Arabes et des Turcs, à l'histoire des Mongols aux XI® et XIV® siècles, et aux voyages en Tartarie. Malte-Brun, tout en faisant des rapproche- ments historiques avec ces voyages, consacre à peine six pages et demie à toutes ces relations. Nous sommes entrés dans ces détails pour mon- trer que Malte-Brun, tout en étant un des géo- graphes modernes qui a le plus parlé de la géo- graphie pendant le moyen-âge, ne nous a laissé, dans son ouvrage , aucune notion sur l'histoire des connaissances des cosmographes de cette époque, et de leurs systèmes. Nous montrerons ailleurs ce qu'il savait relativement à la cartogra- phie de la même époque. Après Malte-Brun, le savant géographe anglais, Desborough Cooley, consacra aussi quelques cha- pitres de son Histoire générale des Voyages à la géographie du moyen-âge. Mais dans ce livre d'un grand intérêt et d'une lecture très attrayante, nous ne rencontrons rien non plus au sujet de la cosmographie et de la — \xm — géographie systématique du moyen -âge (1). À peine est-il question , en peu de lignes » du sys- tème de Cosmas. En 1840, M. Julius de Lowenberg publia, à Berlin, en allemand, une Histoire de la géogra- phie en un volume in-8" : il y consacra douze pages à la géographie des Occidentaux pendant le moyen-âge, et vingt-six à celle des Arabes. D mentionne, comme Malte-Brun, son devan- cier, les voyages effectués pendant cette période. Dans une des tables qu'il joint à la fin de son livre, il donne la liste chronologique des voya- geurs du moyen-âge, jusqu'à celui de Magellan, en 1622. En ce qui concerne les cosmographes occiden- taux, il consacre plusieurs lignes au système de Cosmas. Il mentionne de nouveau les mappemon- des de Sain^Gall, de Charlemagne, et de Turin ; enfin, U parle du planisphère renfermé dans la chronique rimée d'Angleterre d'Harding, du com- mencement du XV^ siècle. Il consacre quelques (1) I^e livre If, du tome l*rest consacré à la géographie des Arabes, ou plutôt à leurs voyages. Le livre III ne traite que des progrès de la géograjihifi pendant le fioyen-ftge; il renferme le^i découvertes des Normands; les voyages m Frères Mineurs en Tartarie, et ceux de Marco Polo, d'Odéric de Par- \u, de Mandeville, de Pegoictti, et de Clavijo. IXVIII — lignes à la mappemonde d'Édrisi, donnée par le docteur Vincent, et aux idées cosmographiques renfermées dans le Koran et dans le Souna. Nous avons donc pensé qu'il ne serait pas sans utilité pour la science de remplir cette lacune; et nous avons entrepris la tâche de composer ce livre. Si notre travail ne satisfait pas entièrement à toutes les conditions d*un Essai de Thistoire d'une partie de la science, il offrira du moins une grande collection de matériaux , dont plusieurs sont tirés de manuscrits et d'ouvrages rares, et dont les savants n'ont jamais fait usage. Dans le cours de nos études géographiques, nous avons souvent cherché à connaître quelles étaient la géographie systématique et les connais- sances cosmographiques du moyen-âge ; et dans 380 ouvrages sur la cosmographie, publiés de- puis le commencement du XYl* siècle (1), nous n'avons pu trouver la moindre notion satisfai- sante à ce sujet. Dans l'ouvrage encyclopédique de Zara, l'un des hommes les plus instruits du XVII* siècle, on ne lit rien relativement à la cosmographie et à (I) Le lecteor rencontrera à la fin da dernier Tolume de cet ouvrage une relation chronologique des ouvrages cosroograpbiques publiés de- puis le commencement du XIV* sitele. — xm — la géographie du moyen&ge. 11 cite à peine Orose et Sanuto. U est vrai que , dans Touvrage remarquable de ce savant (1), Ton rencontre bien un chapitre consacré à la cosmographie et à l'hydrographie (2) , mais l'auteur s'est borné à l'indication des principes et des parties dont se compose cette science. Le lecteur trouvera déjà dans ce premier volume les systèmes cosmographiques de plus de cent auteurs du moyen-âge, c'est-à-dire des épo- ques antérieures aux grandes découvertes. Quelques auteurs modernes, qui ont mainte- nant sous les yeux les relations des voyages en Orient de Marco Polo et des Frères Mineurs, enfin les récits géographiques que les Arabes nous ont laissés de leurs voyages pendant le moyen-àge^ penseront peut-être, en voyant l'i- gnorance des cosmographes et des cartographes de cette époque, que ni les uns ni les autres ne représentent l'état de la science aux époques dont il s'agit, mais seulement l'état de leur sa- (1) L*ottTrage de Zara ï poar iitrc : Anatomia ingeniorum et tcitm- itmrum sectionikm quatuor comprthtnsa, — Venise, 1615. Cet ouvrage esl devenu très rare (Voyez Vogt, cat. lib. Rarior.) Noos en t? ons trouvé un exemplaire à la bibliothèque de Paris. (S) Zara, — ouvrage cité pag. S.V(. — XXX — voir individuel. Nous nous permettrons de faire observer, en voyant tous les auteurs, les hommes les plus éminents, et tous les cosmographes, soutenir les mêmes doctrines et donner dans leurs traités de géographie les mêmes notions, qu'il n'est pas permis d'avancer ou deprétendre que c'est le produit isolé de leurs connaissances individuelles, et non pas l'état de la science qu'on trouve dans leurs livres. Nous ajouterons, à ce qui précède une autre observation : un ou plusieurs individus peuvmt bien faire de grandes découvertes; mais si ces richesses demeurent ignorées du public, elles ne sauraient être considérées comme réellement acquises à la science tant qu'elles ne se généra- lisent pas et qu'elles ne deviennent par consé- quent l'objet de l'enseignement et le patrimoine tous. C'est en effet ce qui arriva aux relations de de Marco Polo, à celles des voyageurs en Tar- tarie, des XIIl^ et XIV® siècles, et à d'autres encore ; et bien que Plan-Carpin nous ap- prenne qu'il a laissé prendre copie de sa rela- tion en Pologne, en Belgique, en Allemagne et à Liège (1 ), les Patriarches de la science n'en con- fl) Voyez Mémoires de la Sori«»ié de Géographie, l IV, Introduction, par M. d Avczac, p. i9. — XXXI — tinaèrent pas moins à suivre les mêmes Idées systématiques, se bornant, dans leurs ouvrages, à reproduire sans critique les notions acquises par Fantiquité ou transmises par les auteurs ecclésiastiques des premiers siècles de Téglise. Malgré tout l'empressement avec lequel on ac- cueillait alors les récits des voyageurs, ces récits étaient considérés comme des romans, comme des choses entièrement fabuleuses; ils n'exer- çaient aucune influence directe ni sur les bases fondamentales de la science, ni sur la connais- sance générale de notre globe, ni sur celle des pays lointains. On peut dire du reste que le mot mirahilia du moyen-âge est assez significatif ; ce mot nous dispense de nous arrêter davantage à démontrer que les récits auxquels on donnait ce nom ne changeaient en rien les connaissances sys- tématiques des savants et par conséquent l'état de la science. 11 est permis aujourd'hui de faire l'histoire de la géographie du moyen-âge en traçant des tableaux animés et pleins d'intérêt, en reprenant les récits des voyageurs des époques passées dont on a re- cueilli les relations dans les temps modernes seu- lement , et en les rapprochant des faits de l'his- toire contemporaine , enfin en donnant à cet en- UUI s^nble le nom et la forme d^une histoife delà géo- graphie an moy^i-Age. Mais est-ce là Tétat de la sd^ioe à ces ^xxjues? Est<:e là ce que savaient et ce que connaissaieut géoéral^nent du globe que nous habitons les géographes et les savants du moyen-âge? IVous ne le pensons pas. L'état Tiai de la science et des connaissances géné- rales se trouve tout entier dans les ouvrages des cosmographes, dans les historians et dans les cartes dressées pendant cette longue période his- torique. Maintffliant nous dirons ici qudques mots sur le plan que nous avons suivi relativement à l'ex- position des doctrines des cosmographes du moyen-ége , depuis la chute de lempire romain au y* siècle jusqu aux découvertes d€^ Portugais au XV« siècle, matière qui fiedt le sujet de la pre- mière partie de notre ouvrage. Nous avons suivi, autant que nous l'avons pu, la méthode adoptée par Delambre dans son Histoire de TAstronomie au moyen-ége. en re- produisant des extraits des auteurs ; nous avons même fieût plus, nous avons donné souvent les textes en entier. Le savant astronome avait con- sacré un chapitre à chaque auteur : nous avons dassé les cosmographes par ordre chronologique XXXIII et par siècles, et nous avons aussi , comme De- lambre , consacré un article à chaque cosmogra- phe ; cette marche nous a semblé non-seulement plus méthodique, mais encore plus propre à mettre en lumière l*état de la science dans cha- que siècle. Nous plaçons aussi en tête de chaque période his- torique une préface, de manière que la deuxième partie serve d'introduction spéciale à celle qui ren- ferme les articles concernant chaque cartographe et sa représentation graphique ou le monument géographique qu'il a tracé. Nous nous sommes toujours reporté aux sources originales, en vérifiant avec soin les cita- tions. Les notes et additions que nous rejetons à la fin contiennent des discussions et des notices étendues dont quelques unes ont beaucoup d'im- portance. Les nombreuses citations et surtout la table- méthodique et raisonnée des matières que nous plaçons à la fin de chaque volume, mettront le lecteur à même de connaître les ouvrages qui peuvent lui servir dans ses propres recherches sur les sujets que nous traitons. En ce qui concerne les cosmographes, nous n'avons fait que produire les vues générales et les systèmes particuliers, sans nou sengager dans XXXIV des discussions et de longs commentaires sur cha- cun, ce qui non-seulement rendrait la déduction historique extrêmement obscure, mais même n^at- teindrait pas le but que nous nous sommes pro- posé, savoir, celui de montrer quel était Fétat de la science à ces époques, et de rendre aussi daire que possible Texplication des représentations graphiques où se trouvent figurées toutes les théories systématiques de la cosmographie et de la géographie du moyen-àge antérieurement aux grandes découvertes. Les textes que nous citons des auteurs du moyen âge ont été transcrits exactement. Dans presque tous, le style est d'une mauvaise lati- nité. Notre savant confrère, M. Hallam, avait déjà constaté que les écrivains du XllI* siècle font preuve d'une incroyable ignorance, non seule- ment sur la pureté de la langue, mais sur les rè- gles les plus communes de la grammaire. Les philosophes scolastiques négUgeaient entièrement leur style, et se croyafent permis d'enrichir le latin d'expressions qui leur paraissaient rendre leur pensée. Dans les écrits d'Albert-le-Grand, dont Fleury a dit qu'il ne voyait de grand en lui que ses volumes , les fautes de syntaxe les plus ^ros- XXXV néres se rencontrent à chaque instant (I). I^s esprits impartiaux doivent voir, d'après cela, combien il nous, était difficile de composer avec de tels éléments une œuvre de goût et de style- Aussi, à ceux qui nous reprocheront de n'avoir pas fait une œuvre attrayante, nous répondrons qa*en matière de goût les plus habiles se mé- prennent quelquefois même dans leur propre langue, et nous leur recommanderons le pré- cepte d'Aristote, suivant lequel, pour bien juger, il £Biut se faire arbitre et non pas adversaire. Il est juste de tenir compte des peines infinies que coûtent de pareilles recherches ; le travail seul de réunir et de coordonner les notions ^mrses qu'on découvre dans des milhers d'au- teurs , serait déjà d'une grande utilité pour la sdence, mais il devient de la plus grande im- portance lorsqu'on y retrouve tous les systèmes qui forment les bases de la véritable histoire des connaissances cosmographiques pendant les dif- férents siècles du moyen-âge. Il est vrai que nous aurions fait une œuvre plus importante si nous avions traité toutes ces ques- tions dans leurs liaisons avec les événements his- (1) Voyez Hallam, ffistoire de la Littérature de l'Europe au moyen-àçe, 1. 1. p. 77. XXXYI toriques , et par conséquent d*un point de vue plus élevé ; mais nous avons eu toujours le mal* heur, pendant toute notre longue carrière litté- raire, d'être constamment forcé par des circons- tances indépendantes de notre volonté, de publier nos ouvrages avant de terminer les recherches et les travaux indispensables qu'elles compor- taient pour les rendre aussi utiles à la sdenoe que nous l'aurions désiré. Nous avons craint cependant, en grossissant notre récit de tran- sitions continuelles , incompatibles avec des vues d'ensemble, d'amoindrir la force des preuves démonstratives, si importantes dans un ouvrage de ce genre. De tous nos écrits, aucun n'a été plus rapide- ment rédigé que celui ci. La plus grande partie fut rédigée et impri- mée au milieu de l'émotion générale produite par les grands événements sociaux de notre temps, qui, avec la rapidité de l'éclair, ont changé l'état pohtique d'une grande partie de l'Europe et fait écrouler des institutions qui avaient défié es siècles. Grand nombre de pages furent écrites au son lugubre et terrible du canon et de la fusillade de la plus redoutable guerre sociale. Et comme plus d'une fois, dans les vicissitudes — ' XXXTil de notre vie, l'étude et le travail avaient été notre r^uge, cette fois encore c'est Tétude et le travail qui ont atténué nos inquiétudes sur le sort de l'humanité, sur celui des sciences et des lettres. Notre ouvrage doit donc se ressentir de ces émotions, et nous aurions hésité à le livrer au public , si plusieurs savants ne nous eussent en- couragé, entre autres un des hommes les plus éminents, M. Letronne, qui nous a conseillé mâne d'en faire la lecture de quelques parties à rinstitutd). Nous sonmies rassuré sur le sort de notre li- vre , non-seulement par les encouragements que nous avons reçus d'hommes compétents, mais aussi parce que nous n'avons pas trouvé qu'il existât un ouvrage antérieur au nôtre sur le même sujet, un ouvrage où nous eussions pu puiser soit la méthode, soit les idées ou les données. Nous en dirons autant de ce qui concerne les monuments de la cartographie du moyen-âge. Aucun travail d'ensemble à la fois chronologique (I) Nous afODS lu en effet à TAcadéinie des Inscriplions et Belles- Letires, soas forme de Mémoires, des porlioos considérables delà pre- mière etde la deuxième partie de cet ouvrage, dans les séances des 5 no- vembre et 31 décembre de Tannée dernière 1847, et dans celles des U Jaofier, S4 et 31 mars, 7, 14, 19 et 28 avril, et dans celle do 26 mai de cette année 1848. xxKvni et S3fs(éiiiatkiiie sur ce sujet n^avait été mis eo lumière; aucun même D*aTait été annoncé a^ant h puMication de la pr^nièfe liTraison de notre Atlas et de nos redierches en 1S41 et 1S42 (1). Quoique nous ayons déjà constaté ce fait, en alertant les preuves inexorables des dates et des documents , dans une autre publica- tion , nous croyons devoir mentionner id la série chronologique des travaux spéciaux on firagmaitaires exécutés par plusieurs savants avant la publication de la première livraison de notre Atlas. Cette énumération montrera la marche que les études de la cartographie du moyen- âge ont sui- (I) L*o«iTnge &OruUui même, diflère esseDliellemeol du noire. Ce sa? ant géographe rendit on immense serrice ^ la science en séparant entièrement la géographie ancienne de la géographie moderne. Il pn- biia, il est Trai, on Recueil des meilleurs cartes de tous les pays da monde, celles qui exbtaient, en 1570, tant manuscrites que graTées; et sa mappemonde, donnée dans son Tktatrum orhis temnrum, présente déj^ un système différent de celui de Ptolémée, adopté antérieure- ment par un grand nombre de dessinateurs de mappemondes. La liste des cartes dont il s'est serri, montre combien notre publication dif> fère de celle de ce savant réformateur de la géographie. Aucune des cartes qu'il cite n'est antérieure au XVI* siècle. La plupart même sont de la seconde moitié de ce siècle. Il est inutile de montrer ici que le même savant ne s'est point oc-' cupé de l'état des connaissances cosmographiques et cartographi- ques pendant les dix siècles du moyen-Age. Dans le second volume de notre ouvrage, nous nous occuperons plus en deuil des cartes dont Or Mus s'est servi. TKXIX — yie jusqu'au moment où, par ces mêmes études, par des publications partielles et par des travaux monographiques, on est arrivé à entreprendre une publication d'ensemble, méthodique, chrono- logique et scientifique , et comme nous y avons nous -même été amené par nos propres re- cherches. On ne s'est occupé des anciennes cartes géo- graphiques qu'à une époque très rapprochée de notre temps, et même ceux qui ont commencé à en parler citent, . pour la plupart, tout au plus un monument isolé, sans en connaître la valeur et sans pouvoir le comparer à d'autres du même genre. Nous signalerons ici, d'abord, ceux qui ont siniplement parlé des différents monuments car- tographiques du moyen-ôge, avant notre publi- èation efTectuée en 1842, et ensuite les auteurs qui ont publié, jusqu'à la même époque, des cartes anciennes. Au nombre de ceux qui se sont bornés à parler des cartes du moyen-âge, nous citerons l'abbé Lebeuf ; c'est le premier auteur dont un monument géographique isolé du moyen -âge ait attiré l'attention ; il signala à TÂcadémie des Inscriptions, en 1743, la mappemonde du temps XL de Charles Y (dit Le Sage), qui se trouve dans le manuscrit des chroniques de Saint-Denis à la Bi- bliothèque de Sainte-Geneviève (1). Pour donner au lecteur une idée du peu de connaissances que Ton possédait alors sur ces matières, il suffira de transcrire ce que dit le sa- vant académicien à ce sujet : € Une carte (dit-il) en forme de globe , où sont c figurées les trois parties du monde alors con- € nues, mais avec des proportions si peu exactes, « qu'elles ne peuvent servir qu'à faire voir com- c bien la géographie était imparfaite en France € au XIV* siècle, la ville de Jérusalem est placée c au milieu du globe (2). > Robertson et d'autres ont même pensé que cette carte était la plus ancienne carte connue du moyen-âge ; et aucun n'a pu s'expliquer la raison qu'avait eue le dessinateur pour placer la ville de Jérusalem au centre de la terre (3). En 1758, Zanetti traita de la carte des frères Pizzigani de 1 367 (4). Cinq années après, Robert (t) Voyez ûos Recherches gur la découverte des pays situés au sud du cap Bttjador (Paris, 1849), p. 93, 94 et 95, noie S. (a) Voyez t. XVI de l'Histoire de l'Académie des Belles- Ut très, p. f 85. (3) Voyez p. i95. {A) Voyez Zanetti, Del Origine di alcune or te, etc; Venise, 1758. XLI deYaugondy parla de la mappemonde de Sainte- Geneviève d'après Fabbé Lebeuf . En 1779, Mitarelli fit mention de la mappe- monde deFra Mauro (l) ; il indiqua également le portulan de Gracioso Benincasade U71 (2). En 1780, Paciaudi parla aussi de la carte des frères Pizzigani et d'autres, et dans Tannée sui- vante, d'Anse de Villoison écrivit au sujet de celle d'Andréa Bianco de 1436 (3). En 1 789 l'abbé Borghi signala une carte catalane anonyme trouvée dans le marquisat de SobreUo en Italie. Et dans la même année aussi Antonio Raymondo Pasqual si- gnala la carte de Gabriel Valseca de 1439. Cladera mentionna, en 1794, la carte valencienne en six feuillets de Jean d'Ortis, de 1496, acquise en Portugal par le célèbre Perez Bayer. En 1806, M. Pezzana, bibliothécaire de Parme, traita aussi de la carte de Becario de 1435 (4). Dans la même année Villanueva signala l'existence de la carte de 1413 de Mecia Villa d'Est, conservée au cou- vent des Chartreux de Val de Christo près Sé- (1) Dans sa Bibliotbeca codicum Mss. monasterii S. Michaelis Ve- netiaram prope roorianam, etc. (Venise, foi. mag. col. 628, p. 757). (2) Même ouvrage, p. iâS. (3) Vojei la Lettre de ce savant, sur ce sujet, dans le tome II des Uilres ÂméricAinet de Carli, p. 5! 9. (4) Voyez Nota de Pezxana, coneemant la carit de Parme. XLU — gorbê. Dans lannée suivante (1807), M. Bar- bier du Bocage analysa un atlas manuscrit du \\h siècle de la bibliothèque de M. de Talley- rand(l). M. Brackfît, dansFannée suivante (1808)^ des annotations au travail de PeUegrini sur la carte de Parme des Pizzigani. Dans Tannée sui- vante (1809), M- Walckeriaer signala poju* la pre- mière fois, aux savants, la carte ou atlas catalan du X1V« siècle de la Bibliothèque de Paris (2), et, en 1818, Zurla en cita plusieurs dans sa Disser- tation sur les anciennes cartes construites par le& Vénitiens (3). (1) Voyei Stoniteur universel de Tannée 1807, p. I6f. (2) Wojes,' ÀHMles des foyages, U* série, t. VU, année 1809, p. 246. (3) Voici les monuments géographiques cités par Zurla, dansa» Dissertation : fSil. — Mappemondes et cartes de Marino Sanuto. 1367. •— Carte des fK^res Pizxigani. 1426. — Carte de Jacobo de liroldis, de Venise. 1436. — Mappemonde et carte d*Andrea Bianco. 1441. — IH>rtulan de Pietro Loredan. Ce portalin avait été cité par Mondo, /u/fn illustrât^ (Regtonc 8, p. 573). tUI. — Portulan de Piero di Yersi. 1439. — Mappemonde de Fra Mauro. 1463. — Portulan de Benincasa, dt^j^ cité par Morelli, dans sa B/- èii^ke^m PimeUian*, 1470. ^ Porxulan du même auteur, dans la même Bibliothèque. 1473. ^ Uaautre portulan du Blême aute«r. en la possessioDdeZafta. 1483. — l-n fM^agne, découverte en 1518, j est figurée. XLTI Trois années après (1833), le même savant in- diqua à la Société de géographie ( l ) l'existence du portulan de Gracioso Benincasa de 1466» et M. Jaubert proposa la publication des soixante- douze petites cartes arabes du manuscrit da la Géographie d'Édrisi, conservé au département des Mss. de la Bibliothèque nationale de Paris. En 1835, M. d*Âvezac donna quelques détails, qu'il avait reçus d'Angleterre, sur des cartes des IX^, X« et XI« siècles, qui se trouvent soit au British Muséum, soit à Cambridge (2). Dans la même année parut le savant ouvrage de M- de Hutnboldt, intitulé : Examen critique de l'Histoire de la Géographie du nouveau continent. Dans cet ouvrage, l'illustre savant a fait mention de quelques uns des monuments de la géographie du moyen-âge (3). Nous en avons cité plusieurs dans un de nos travaux (4). Dans, la séance du 21 octobre de la même an- (1) Séance du 8 novembre 1833. (2) Bulletin de la Société de géograpbie, t. III, deuxiè:ue séri«. p. âll. Dans le procès-verbal de la séance du 6 mars 1835, on ne précise pas quelles étaient les cartes dont il était question; mais on verra ailleurs quelles étaient ces productions géographiques. (3) Cartes citées par M. do Humboldt. (4) Voyei nos Rectierclu*s snr ^ espuce. XLVII — née 1835, on a parlé d'un globe terrestre en cuî-' yre du XVI* siècle (1). Dans Tannée suivante (1836)» M. Blau> de l'Académie de Nancy, fit mention de la petite mappemonde de Reims, dont il possédait un fac simile. Dans la même année, M. Tastu signalait la carte catalane de Mecia de Villa Destes de 1413, d'après la description que lui en fit l'évéque d'Artorga, Torrès d'Amat, dans une lettre que ce prélat lui adressa. Mais malheureusement cette descrip- tion de M. d'Amat est si peu géographique qu'il est impossible d'apprécier les véritables connais- sances du cosmographe catalan (2). Nous ne signalerons pas ici les citations que quelques savants ont postérieurement repro- (1) Voici ce que nous lisons à cet égard dans le procès- verbal de la séance. Ce globe est en cuivre doré ; selon M. Jomard, il a quelques rap- ports avec la mappemonde de Jean Ruycb, quoique plus récent. (S) Si la carte en question est de 1413, comment M. d'Amat pouvait-Il y reconnaître Iest*esdn cap Yen découvertes seulement vers la On do ce siècle par Antonio de Nota, et qu'on ne rencontre dans aucune carte avant celle de Benincasa, de 1471, dressée après les voyages de Cada- mosto? Ensuite, quels sont los confine» de la Azia, dont il parle ? Où donc s'ar- rêtaient pour l'Asie les connaissances de l'auteur de la carte? De môme^ pour l'Afrique, quel est le prolongement de la carte en question muta U Guinea ? Est-ce la Guinée des cartes du moyen-lge, ou bien la vraie Gainée? Quant k ce point, il ne nous seipble pas douteui que la Guinée — xivin duites au sujet de ces mômes monuments ; nous trouvons plus méthodique et plus juste même d'indiquer ceux qui en ont premièrement fait mention. Quant au globe de Schoner, c'est M. de Hum- boldt qui, dans l'année précédente, en avait fait mention dans son Examen critique (1). Dans l'année 1837, au mois de janvier, nous avons lu, à la Société de géographie, une partie de nos Recherches sur Améric Vespuce et ses voyages (2) ; ei dans ce travail nous avions cité plus de cent cinquante ouvrages de géographie et de voyages, et notamment un grand nombre de cartes et de portulans. Dans la séance du 4 août 1837, M. Jomard an- nonça à la Société l'acquisition, parla Bibliothè- que de Paris, de deux cartes du XIII® siècle, et il donna également la nouvelle de l'acquisition , marquée dans une carte du commencement du XV« siècle, ne pouvait être autre que la Guinée des géographes du moyen Age, qu'ils plaçaient immédiatement apri>s l'Atlas. Or, les indications de ces particularités et des détails relatifs à la géographie auraient mieux valu que les légendes qu'on rencontre dans la môme carte relativement aux p€rro$, aux chiens Albanais. (1) Voyez t. VI du Bulletin de la Société de géographie, deuxième «ërie, p. 527. (2) Bulletin de la Société de géographie, t. VII, deuxième série, p. 6.5, cahier de Paris. — XLIX — par le même dépôt, du portulan de Benincasa de U67.. Enfin, dans le mois de septembre de cette an- née, parut la suite de nos Recherdie& sur Yes- puce; et, dans ce travail, nous avons cité, par ordre chronologique, un grand nombre de cartes, donné une liste de toutes les éditions de Ptolé- mée , et reproduit diverses notes qui se trouvent dans ces cartes précieuses (i). Dans Tannée suivante, 1838 (séance du 6 juillet), M. d'Avezac communiqua à la Société de géographie l'extrait de deux lettres de M. Wright relatives aux cartes suivantes, qui se trouvent dans le Musée britannique, savoir : la mappe- monde du XIU siècle , renfermée dans un ma- nuscrit de Mathieu Paris , et la carte itinéraire des pèlerins au moyen-âge (2). Dans l'année 1839, M. Berthelot, ayant occa- sion d'analyser la note de mon savant ami M. de Navarrete, sur le cosmographe Alonzo de Santa- Cruz, mentionna l'Isolario général que Philippe II avait fait dresser en 1560 (3). * (1) Voyez t. VIII, du Bulleiin de la Sociéié de géographie, deuxième série, p. 145 à 146. (8) Voyez l. X,da Bnlletin de la Société de géographie, deuxième série, p. 0l,6iel p. 17';. (3) Ibid., l. X, cahier de Paris, p. 87. . Dans Tannée 1840, c'est-à-dire, un an a^ant la publication de notre Atlas, M. Jomard consi-' dérait encore les monuments géographiques des XV® et XVI® siècles comme les monuments les plus anciens (1). Depuis ce temps , nous avons donné déjà dans notre Atlas cinquante mappemondes ou mo- numents géographiques antérieurs au XV® siè- cle (2), époque signalée par ce savant comme étant celle où ces monuments deviennent extrêmement rares, et les recherches que nous avons faites, augmentant le nombre des monuments de la géo- graphie déjà connus, le portent, jusqu'au XVI® siè- cle inclusivement, à deux cent trente-deux. Nous venons d'énumérer chronologiquement les auteurs qui se sont bornés à citer ou à ana- lyser certains monuments cartographiques du moyen-âge. Maintenant nous indiquerons ceux (t) Voyez t. XIV du Bulletin de la Socièlé de Géographie de Paris, Ile série, p. 438. Le savant conservateur y dit : « Les monuments géo- graphiques des premiers temp^, c'est-à-dire des XV* et XVf siècles, de- viennent de plus en plus rares. Ces objets précieux sont recueillis ^ mesure dans les Bibliothèques de l'Europe, oh Ils s'immobilisent en quelque sorte, et il devient tous les jours plus dirficiLe d'en découvrir de nouveaux échantillons, » (2) Nous donnons dans notre Atlas: 11 mappemondes du XV« siècle, — li du XlVe siècle. — 15 du \\\V siècle,— 8 du Xir siècle, — 6 du XI' siècle, — 6 du X« siècle, - 1 du IX' siècle, — 1 du VIII* siècle,— enOn, 1 du VI* siècle. — Ll qui ont publié isolément quelques uns de ces monuments, soit en entier, soit en fragments, avant Tannée. 184 2. La plus ancienne publication de ce genre est celle que fit Bongars, en 1611, de la mappe- monde et des cartes de Marin-Sanuto, tirées d'un manuscrit du Vatican du XI V" siècle (1). Montfaucon est venu ensuite, en 1707, publier la mappemonde de Cosmas, tirée également d'un manuscrit du Vatican du X« siècle (2). En 1730, Doppelmayer publia le globe dressé par le célèbre Martin de Behaim, en 1492, con- servé à Nuremberg ^3). En 1749, Pazzini publia dans son Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque royale de Tu- rin, la mappemonde qui se trouve à la suite d un manuscrit de l'Apocalypse du Vlll® siècle. En 1770, Laurenzana, archevêque du Mexique, donna, à la suite de son ouvrage, la carte marine de Domingo del Castillo, dessinée au Mexique en 1541. En 1777, Strutt publia dans sa Chronique de (1) Boogars, Gesta Dei per Francot. (S) MoDlfaucon, Colleaio Nova Patrum, l. Il, p. U^-Si"}. Le docteur Vincent a reproduit ce monument dans son ouvrage publié en 1797. (S) Doppelmayer, Histoire des Umtkématieiens de Snremhfrg» — LU — TAngleterre une sphère ecclésiastique dressée par un artiste anglo-saxon, tirée d'un manuscrit curieux de la Bibliothèque Harléenne, et il y donna également un système cosmographique des Ânglo-Saxons, qui se trouve dans un manuscrit de la même Bibliothèque. Dans Tannée suivante, il publia la mappemonde rectangulaire du X« siè- cle, qui se trouve dans la même Bibliothèque. En 1778, de Murr publia aussi une partie du globe de Martin de Behaim de Nuremberg ( i ). Deux années après (1780), Gough publia quel- ques cartes anciennes de l'Angleterre dans son ouvrage qui a pour titre : /in Essay on the rise and progrcss of Geograpinj in Greal-Brilain and Ireland (2). En 1783, Formaleone publia la mappemonde d'Andréa Bianco, dressée en 1436, et une carte du portulan de ce cosmographe (3). Douze an- nées après (1795;, Sprengel publia la partie de la (1.) De Murr publia la planche renfermant une partie de la mappe- monde dont il est question dans son Histoire diplomatique du cbeTalier Martin de Behaim. Cladèra, savant espagnol, reproduisit cette m^me partie dans ses imvestigaciones historiau. (i) Voyez nos Recherches sur les découvertes en Afrique, publiées en 1842, p. S74. (S) Ibid.» p. XXUI de l'Introduction; et sur le cosmographe Andrét Bianco, vojei le même ouvrage, p. XX et 110. — un — mappemonde de Diego Rîbero de 1529 renfer* mant F Amérique (1) ; et dans Tannée suivante, de 1796, le comte Potocki publia aussi un frag- ment du portulan de Yesconte de 1318, et un autre de la carte de Fedruci d'Ancône. En 1 804, Heeren publia de nouveau la mappe^ monde du musée Borgia. Deux années après (1806), Buache publia deux fragments extrêmement réduits de la carte des frères Pizzigani de 1367, et de celle des côtes occi- dentales du Portugal et de l'Afrique, par Andréa Blanco, que Formaleone avait publiée en 1783 (2). En 1808, Playfair publia la mappemonde rec- tangulaire du X^ siècle, de la Bibliothèque cot- tonnienne (3), monument que Strutt avait précé- demment donné. En 1818, Spohn publia, à la suite de sonNicé- phore Blemmyde, cinq petites mappemondes tirées des manuscrits des bibliothèques de Flo- (1) Sprengel publia une brochure sur cotte carte, dont le titre cou* rant est : Ueber Diego Ribero*s Weltkarte 1529. (2) I^jâ, en 1806, Buache atait pu obtenir une copie exacte de la célèbre carie de Parme des frères Pizzigani. Cette copie était faite sur félin et absolument conforme à l'original. Ce géographe devait ce précieux monument à la bienveillante intervention du général Glarck. (Voyez son Mémoire intitulé Recherches sur Vile Antillia, dans le l. VI des Mémoires de iiustitut, p. 22.) (3) Voyez nos Recherches, citées p. 275. d LIV — rence. Dans la même année, Zurla publia, à la suite de sa Dissertation sur les anciennes cartes construites par des Vénitiens, la mappemonde de Fra Mauro extrêmement réduite. Quatre années après (1822), l'abbé Andrès pu- blia la carte de Banholomeo ParetOy de 1455 (1). En 1827, Baldelli publia, dans Tatlas qui ac- compagne ses Commentaires sur le MilHone de Marco Polo, une copie en noir de la mappemonde et d'une carte marine qui se trouve dans un por- tulan de la Bibliothèque des Médicis à Florence, renfermant des cartes de différentes époques, dont une de 1351 (2). En 1 834 , Hugh Murray a reproduit, dans son Encyclopédie géographique, la mappemonde d'É- drisi, et celles de Sanuto et de Fra Mauro, et les a données plus réduites encore que celles données par le D"* Vincent, par Bongars et par Zurla. Trois années après ( 1 837), M. delaSagra donna, dans la partie géographique de son Histoire de l'île de CuJm , différentes représentations de cette île tirées des cartes du XVh siècle, et il publia aussi la partie du nouveau continent renfermé (1) Voy. Vemon'e delta régale Accademia Ercolaneuse d' Archeologia^ U I. (2) Voyez ce que nous disons au sujet de celte carte dans nos Re- cherches sur les découvertes eo Afrique, citées p. tié. — ry — dans la mappemonde de Juan de la Cosa dressée en 1500. Dans Tannée suivante, 1838, MM. Buchon et Tastu publièrent la carte catalane de 137Ô, conservée à la Bibliothèque de Paris. M. Nau- mann publia aussi de son côté, à la suite de son Catalogue des manuscrits de la Bibliothè- que de Leipsick, upe mappemonde qui se trouve dans un manuscrit de Marcianus Capella de la Bibliothèque de cette ville. Dans l'année suivante, 1839, M. de Hum- boldt publia, pour la première fois, la plus grande partie de la célèbre mappemonde de Juan de la Cosa de 1500, à moitié de Téchelle (1). Ainsi , dans l'espace de plus de deux siècles (1611 à 1839), vingt-trois auteurs se sont bornés à donner, pour la plupart, des fragments des an- ciennes cartes, et huit seulement publièrent ces monuments en entier. Or, tous ces monuments ont été reproduits sé- parément, soit à la suite des ouvrages dont ils fai- saient partie, comme la mappemonde et les cartes de Sanuto, et celle de Cosmas publiée par Mont- (t) Nous ne mentionnons pas les deuiL petit^ mappemondes du Ms. de Guidonis, publiôes en noir dans le Catalogne des manuscrits do la Bibliotbèqne de Bourgogne, parce que cet ouvrage a paru en 1S4S, après la première publication des plandies de notre Recueil. LVI faucon, avec le texte de cet auteur, soit pour servir de preuves et d*éclaircissements. D'autres les donnèrent à titre de simples curiosités; mais, comme il vient d'être démontré, personne navait, jusqu'à l'épocfue de la publication de notre Atlas, réuni dans ces monuments im en- semble systématique et chronologique, pour en former un corps d'ouvrage qui fît remonter aux premiers siècles du moyen-âge, et suivre le cours des temps jusqu'à l'époque qui suivit les grandes découvertes , la réforme d'Ortelius, et la nouvelle projection de Mercator. Les recherches que nous avions faites , il y a plus de vingt ans, à la prière de notre savant ami et confrère à l'Académie de Madrid, feu Navar- rète (1), pour recueillir d'anciennes cartes, nous avaient démontré Tinamense utilité que l'histoire de la géographie et l'histoire des découvertes des peuples modernes pouvaient retirer de l'é- tude dirigée dans cette voie Malheureusement, les hautes fonctions publi- ques que nous avions été appelé à remplir dès l'année suivante, 1827, nous empêchèrent de (i) Voyez notre lettre k M. de Navarrëte, datée du 15 joiUei 1926, publiée dans le tome III de son grand ouvrage intitulé: CoUccionde losviages (Collection des voyages et découvertes des Espagnols^p. ^09), et Bulletin de la Sociélé de Géographie de Paris, de i8S5. LVIl donner suite à ces études, et Tinterruption se prolongea jusqu'à Tannée 1834. A cette dernière époque, nous recommençâmes nos recherches sur les cartes anciennes , et l'é- tude de vingt-dnq éditions de Ptolémée , les ré- sultats de TEssai que nous avons publié sous le titre de Notes additionnelles à la lettre écrite à M. de Navarrète, publiées en 1835 et 1837 (l),sont venus confirmer davantage l'opinion que nous nous étions faite du profit à retirer de l'étude des monuments de ce genre. Et, en effet, c'est au moyen des légendes qu'on remarque, dans plus de quarante cartes, que nous sommes parvenu alors à prouver la prio- rité de la découverte du nouveau continent par Colomb ; celle du Brésil par Cabrai, et que nous avons pu fixer l'époque exacte où le nom d'Amé- rique a commencé à être appliqué au Nouveau continent, et constater l'incertitude des dénomi- nations qui avaient cours de 1493 à 1520. Nous avons dès lors pensé qu'un travail d'en- semble, exécuté d'après ces monuments, aurait pour résultat de donner la meilleure liistoire de la science géographique, lorsqu'on aiu*ait mis ces (1) Voyez Bulletin de la Société de Géographie, t. VIIL H* série, p. 145 à 186. — tvin — eartes en rapport avec la partie systématique des ouvrages des cosmographes , avec les récits des historiens et des voyageurs. Convaincu de ce fait, nous avons dans les an- nées 1841 et 1842, à l'occasion de la publication de nos Recherches sur la découverte des paya situés sur la côte occidentale de TAfrique au delà du cap Bojador, posé, pour la première fois, les bases d'un travail de ce genre. Nous avons en effet consacré plusieurs chapi- tres, à démontrer, d'après. les auteurs des dif- férents siècles, d'accord avec les cartes ancien- nes : 1^ qu'on n'avait pas acquis la connaissance de ces côtes et de ces pays par l'expérience des navigateurs ou des voyageurs européens avant 1434; 2« que, depuis cette époque, lea découvertes se succédant avec une remarqua- ble célérité, les cartes disposées chronologique- ment retraçaient les progrès successifs de ces mêmes découvertes, et partant les progrès de la science. Dès lors aussi, frappé de plus en plus des résultats positifs et mathématiques de ces doubles preuves historiques et documentales, nous avons formé le projet de pousser plus loin cette publi- cation systématique et cluronologique, en passant LIX — (le la côte occidentale de TAfrique à la côte orientale du même continent ; de poursuivre cette démonstration en publiant des cartes antérieures qui renferment les côtes de l'Inde jusqu'aux ex- trémités orientales et septentrionales de l'Asie, les tles et les archipels de la mer orientale , et enfin de publier aussi d'après le même système dironologique, toutes les cartes qui concernent le Nouveau continent ou l'Amérique, à partir de celle de Juan de la Cosa, en I5p0, jusqu'au XVII^ siècle. Nous avons déjà exécuté une partie de cette tâche immense, en publiant plus de cent monu- ments de ce genre, et, dans ce nombre, cinquante mappemondes ou systèmes dressés antérieure- ment aux premières découvertes des Portugais en 1434. L'homme d'étude trouvera déjà dans ce recueil, en rapprochant les monuments des textes qui les expliquent ou qui les éclaircissent, une his- toire de la géographie et de la cosmographie, non pas composée d'après de prétendues cartes du moyen-âge, formulée au gré de l'imagination ou des opinions des modernes, mais tidèlement tracée par les monuments originaux des carto- graphes mêmes des différents siècles. — LX — Nous divisons notre ouvrage en cinq parties : dans la première , nous traitons de Tétat des connaissances des cosmographes et des géo- graphes de l'Europe au moyen-âge, de leurs systèmes relativement à la forme de la terre, des divisions de sa surface, et principalement de la forme de rAfnque, telle qu'on l'imaginait avant lés découvertes des Portugais et des Espagnols au XV* siècle. La deuxième partie est consacrée aux carto- graphes du moyen -âge jusqu'aux découvertes des Portugais, et à l'exposé de leurs systèmes, des sources où ils puisèrent pour la construction de leurs mappemondes, et de leur ignorance re- lativement à Texistence des pays découverts au XV» siècle. Dans la troisième partie npus traitons de l'état des connaissances hydrographiques avant les grandes découvertes, état démontré par les portulans et par les cartes marines du moyen- âge. Dans la quatrième partie, nous signalons les progrès des connaissances cosmographiques et géographiques dus aux découvertes des Portu- gais et des Espagnols, progrès que l'on suit sur les mappemondes ei les représentations graphi- LXI — ques dressées après les découvertes de ces deux peuples aux XV* et XVI* siècles- Dans la cinquième partie, enfin , nous traitons des progrès de l'hydrographie dus aux décou- vertes des marins des mêmes nations. Si cet ouvrage, consacré à Thistoire générale de la cosmographie et de la géographie, et des cartes du moyen-âge et à celle des siècles pos- térieurs, met de nouveau en relief les grands ser- vices que la nation portugaise a rendus en contri- buant aux progrès des sciences géographiques et à la connaissance du globe par ses grandes décou- vertes, c'est là un résultat qui découle tout natu-. rellement des preuves apportées ; et ces preuves ne sont autre chose que le tableau fidèle de Tétat où se trouvait la science avant ces découvertes, rénumération des témoignages innombrables et unanimes des auteurs des XV* et XVh siècles , et notamment des monuments cartographic}ues eux-mêmes. Ainsi, le lecteur impartial verra, nous n'en doutons pas, que nous n'avons pas torturé les textes ni les documents pour les plier au service d'une idée préconçue et entichée de partia- lité nationale. Mais notre conscience est bien rassurée à cet égard, lorsque nous voyons. — LXII — au XV* siècle, à Tépoque même des découvertes portugaises, figurer parmi les témoignages des auteurs contemporains, celui d'un des hommes les plus illustres, Christophe Colomb (i). Ce témoignage est d'autant plus précieux et impartial, qu'il est émané du cœur noble et géné- reux du grand marin qui avait des motifs pour se plaindre des Portugais ; d'autant plus grave, que ce grand homme l'a consigné dans une de ses lettres aux monarques espagnols lors de son troisième voyage à la découverte du Nouveau c<)ntinent, lettre toute remplie d'érudition géo- graphique. Le témoignage de son fils, Ferdinand Colomb, n'est pas moins important : il prouve combien les voyages et les découvertes des Portugais en Afri- que, antérieurs au premier voyage de son père, avaient exercé d'influence sur l'esprit de Tillustre navigateur, pour le pousser à la découverte de l'Amérique (2). (1) • Ni decir del présente de los reys de Portugal, que tofieron corason para sosteuer à Guinea y del descobiir délia, y que gastaron oro y gente à tanta , que quieu contasse toda la del rcino se liallaria que otra tanta couio la mitad son iiiuertos en la Guinea, y todmvia la coHtinutiron. » [•i) Voyez le passage donl il est quesiiou, dans la vie de ('.hristopke Colomb, éeritc par son Uli^ Ferdinaud 0>lonib. (as passage a été LXIII A côté de ces témoignages d'un s\ grand poids nous rappellerons ici de nouveau celui d'un au- teur contemporain qui écrivit sur les découvertes de Colomb, qui était italien aussi et compatriote de Colomb, nous voulons parler d'Antonio Gallo. Cet auteur Rapporte que : c Barthélémy, le frère cadet de Christophe Colomb, s'éfcait à la fin ar- rêté à Lisbonne, où , pour subsister, il s'adonna à desisiner, pour l'usage des marins, des cartes sur lesquelles se trouvaient marqués les ports, mers, côtes, golfes et îles dans de justes proportions. Là il élail témoin, tous les ans, de r arrivée dès navires des Portugais, qui, quarante ans aupara- vant, avaient entrepris la navigation de l'Océan, et avaient découvert des terres et des peuples in- connus aux siècles antérieurs. € Eclairé par la conversation de ceux qui reve- naient, pour ainsi dire, d'un nouveau monde, et par l'étude des cartes, Barthélémy communiqua à son frère aîné (Christophe Colomb), qui était beaucoup plus instruit que lui dans les choses de la navigation, ses pensées et ses raisonnements ; transcrit en partie par M. de Humboldt, dans le t. I, p. 80, note i de son Examen critique de l'Histoire de la Géographie du youveau conti- nent. Nous l'avons signalé aussi dans nos Hechercbes citées, publiées, en IS4!2, p. CVII de l'Introduction, et p. 188. — LXIV et il lui démontra qu'en s'éloignant des côtes méridionales de l'Ethiopie, et prenant à la droite la haute mer dans la direction de l'occident, il n'y avait point de doute qu'après un certain trajet on arriverait dans quelque grand continent (1). i Nous ne pensons pas queperspnne, de nos jours, puisse avoir la prétention, nous oserions dire la témérité, d'être meilleure autorité, à l'égard des faits dont il s'agit, que Christophe Colomb , et son frère , et son fils , et l'historien génois Anto- nio Gallo, tous conteniporains des découvertes des Portugais. Et, en effet, quand même les écrits de tous les auteurs européens antérieurs aux grandes navi- gations et découvertes du XV* siècle , ne présen- teraient pas le témoignage et la preuve de l'état d'ignorance des hommes les plus éminents rela- tivement à l'existence des pays découverts à l'époque dont il s'agit, les représentations graphi- ques du monde à cette époque, les cartes enfin, suffiraient pour le prouver. C'est donc pour arriver à ces démonstrations que nous avons jugé nécessaire de reproduire, (1) Voyez Gallp : De nuvhjatiime Columbi ptr innccfssum anlen Oceanum comment an'olus. Apud Muralori, Rerum lialicarum urfptorcs, l. XXUI, p. 302. — LXV non seulement les grandes mappemondes, mais aussi un grand nombre d'autres petites mappe- mondes identiques, et qu'on peut dire de la même famille de monuments. Les représentations de ce genre ayant été dres- sées par les cartographes dès les premiers siècles du moyen-âge* nous les trouvons dans les ma- nuscrits pendant l'espace de six siècles. Nous rencontrons les premières dans les manuscrits du IX» siècle, et les demères jusque dans le XV* siè- cle, quelques années avant les premières décou- vertes des Portugais. Les monuments de ce genre , quoique semblables sous de certains rap- ports, représentent, à d'autres égards, des théo- ries et des systèmes différents, comme le lecteur le verra dans notre ouvrage. Dans deux monuments de ce genre, apparte- nant à des manuscrits des X*^ et XIII^ siècles, dé- couverts dprès l'impression de notre texte, nous voyons les trois parties du monde figurées en trois triangles , d'après l'opinion d'Orose, et renfermées dans un carré d'après les théories des Pères de l'Église. Au surplus, la rareté des monuments géogra- phiques antérieurs au XIV* siècle étant excessive, nous avons pensé que c'était une bonne fortune ' — IXVI pour riiistoire de la science de les donner chro- nologiquement dâus notre Atlas. La cartographie du moyen-âge serait incom- plète sans cette série de noionuments, et l'on ne saurait en juger d'après le peu d'Intérêt qu'ils auraient^ inspiré de prime abord , à ceux qui ne les ont pas étudiés et qui n'en pouvaient connai- la valeur. Dans un autre volume de cet ouvrage, nous traitons aussi de& cartes des différents manuscrits de Ptoiémée et des premières cartes gravées qu'on rencontre, non seulement dans les éditions de ce géographe, mais aussi ailleurs, c'est-à-dire des cartes de Jérusal^oa, de ia Palestine et de l'Egypte, et notamment de la carte dressée en 1484 par le compagnon du voyageur Breyden- bach. Nous y parlons également de la mappemonde et des cartes renfermées dans la fameuse chro- nique de Lubeck , publiée pour la première fois en 1475, et depuis, en 1493 par Schedell; nous nous occupons d'autres cartes qu'on rencontre dans plusieurs ouvrages publiés dans les pre- mières années du XVP siècle; nous traitons enfin, dans une autre partie de cet ouvrage, des itinéraires du moyen-^e. — LXVII — En eftet, le moyeii-âge, de même qu'il a eu ses poèmes géographiques, eut aussi ses itinéraires, à l'exemple de l'antiquité, de même que Jules César avait fait faire l'itinéraire espagnol , Trajan celui de la Dacie, Sévère l'itinéraire de la Perse, Ovide l'itinéraire milésien , et Rutilius celui des côtes de lltalie, les siècles antérieurs aux grandes découvertes nous ont laissé des itiné- raires de pèlerinages, dont quelques uns sont assez curieux. De l'ensemble de ces travaux auxquels nous nous sommes livré, il résultera plus tard, lors- qu'ils seront tous mis en lumière, un grand nom- bre de faits nouveaux acquis à la science par l'introduction dans la géographie de l'élément his- torique, expliquant les cartes au moyen des données et des notions de l'histôirè, et constatant la succession des découvertes progressives des peuples au moyen des représentations graphi- ques , enfin exposant les théories systématiques des cosmographes, et produisant en même temps l'application de ces mêmes théories* et de ces mêmes systèmes danâ les représentations de notre globe. C'est seulement de la sorte qu'on parviendra à réaliser la pensée si profonde et si savante d'un LXVIII des plus illustres géographes, de notre estimable confrère M. Karl Ritter, qui, tout en reconnais- sant que l'objet de la géographie est Tétude de la surface de la terre, avoue que cette étude ne mériterait pas, selon lui, le nom de science si elle se bornait à la constatation des formes maté- rielles, les accidents qui couvrent cette surface ( 1 ). Et, en effet, combien de points géographiques n'ont-ils pas été déterminés et éclaircis par le se^ cours de Thistoire et de Tarchédogie ellenaiiéme? Maintenant une source de secours et d'éléments plus puissants s'ou>Te pour nous , celle des re- présentations graphiques dès les temps anciens , remontant au VI* siècle de notre ère. Les cartes de treize siècles, que nous donnons dans notre Atlas, rapprocliées des omTages des cosmogra- phes, et des historiens des différents âges et des divers peuples, nous présentent l'histoire la plus positive et la plus curieuse de la science géogra- phique. C'est par cette pubUcation seulement qu'on pourra parvenir à connaître chronologiquement riiistoire entière de toutes les transformations (I) VoTOi Mémoire de M. Rider, exirtit des Mèmcirtsde VAcméèmie êâ Merlin : Ht réUwwHt kistwriqHê àmms l« ff^&irmpkie. ^Bulletin de la So- ciété de Géographie de Paris, U IV» ll« aérir. p. I7i. LXIX — géographiques que les noms des différents lieux terrestres ont subies depuis les temps anciens jusqu*à nos jours ; lorsqu'on étudiera ces noms dans les cartes du moyen-âge, en les rapprochant des noms indiqués dans les Itméraires d*Antonin» dans la Table Théodosienne et dans les Périples grecs, de Scylax» de Marcien d'Héraclée, d'Arrien, dans les anonymes du Pont-Euxin, du Stadiasme, et dans ceux d'Isidore de Charax, et le Synecdème d'Hérodès» deNéarque, et de celui d*Hannon, (1) et en comparant les mêmes noms avec ceux que nous ont transmis Strabon , Pline , Mêla et Ptolémée. Alors seulement on pourra reconnaître jusqu'à quelle époque les différentes villes et localités se sont maintenues à une place erronée dans les cartes, et à quelle époque* d'après les voyages ou les observations astronomiques des latitudes et des longitudes, ils ont été déterminés et placés exactement dans les cartes modernes. Alors seulement on pourra signaler, avec cer- titude, soit l'existence de villes qui ont disparu (1) Vossius, se foodant sur l'étendue que Pline donne à ce Périple, soutient que nous n'avons qu'un abrégé. Fabrlcius, Bfbliothéca frrœco, t. 4, pense au contraire que ce même Périple ayant été Tait pour être tracé sur une carte et pour être suspendu dans le temple de SaUirnc, il ne derait point avoir plus d'étendue. — LXX — de DOS cartes modernes, soit Indication des cités nouvelles fondées pendant le moyen-àge, et démontrer, en même temps , les vicissitudes éprouvées dans le cours des siècles par bien d'autres qui, mentionnées jadis sur les cartes comme des villes de premier ordre, ont tout à fait disparu dans nos temps modernes, ou ne sont plus que de simples villages sans aucune importance. Alors seulement on pourra fixer aussi l'histoire des vicissitudes de plusieurs villes maritimes jadis très florissantes par le commerce, et que des causes morales et physiques ont anéan- ties avec le temps, ou d'autres qui, n'étant que des ports de mer insignifiants dans le moyen- âge, se sont progressivement agrandies au point de prendre le premier rang parmi les plus commerçantes ou les plus prospères. L'ensemble de ces publications montrera à l'homme d'étude que le sort de la science géogra- phique devait forcément se ressentir des grandes catastrophes sociales que l'Europe éprouva pen- dant les premiers siècles du moyen-âge. Comment, en effet, cette science pouvait- elle faire des progrès au ¥• siècle , lorsque les Huns^ le plus féroce et le plus sanguinaire des — wtxi — peuples qui envahirent Tempire romain, produi*- saient la grande révolution qui, dans le m&BB siède, changea la face de toute l'Europe (1)? Lorsque la Gaule était dévastée par les Barbares, et que le féroce Attila bouleversait plusieurs États, que les Vandales, les Suèves, les Yisigoths, les Âlains, s'emparaient de l'Espagne, que Rome dle- méme était pillée et dévastée deux fois par les Vandales et par les Goths (2) ? Au milieu de ces désastres, nous ne voyons qu'un seul roi digne de ce nom ; nous voulons parler de Théodoric, lequd, ayant été élevé à la cour dé Ck)nstantinople , protégea en quelque sorte les restes de la culture littéraire et scienti- fique échappés à l'acharnement destructeur des Barbares. La cosmographie et la géographie eurent pour représentants, dans cette triste épo- que, Proclus, Macrobe, Orose et Phîlostorge; mais, comme le lecteur le verra dans cet ouvrage, ils étaient plutôt les représentants de la science des anciens. Aucune découverte nouvelle, aucun progrès, géographiquement parlant, ne se fait remarquer dans leurs ouvrages, si ce n'est le mélange que quelques uns ont opéré des con- (i) Voyei Deguigoes, iHstoire générale du Huns, 1. 1, P. Il, p. 177-288. (3) Voyei Procope, liv. IV, c. 29 et 52. LXUI naissances des anciens avec les tliéories systâona- tiqoes des Pères de TÉ^se. L*oiivrage snr les peuples de Tlnde ^ sur les Bramanes, attribué à Paladins^ qui vécut dans ce aiède, ne permet guère de penser qu'il ait fait ce Toyage(i). Marrimi &Uéraelée^ qui vécut aussi dans ce siède, rédigea une description des côtes de toute la terre; mais il n*y ajouta rien de nouveau. Son travafl consiste dans des extraits des anciens géo- graphes, depuis Hannon et Scylax jusqu*à Ptolé- Bdée , comme Ta déjà fait remarquer Schod (2). Et* ^1 effet, on y trouve des extraits de Timos- th^ie, d*£ratosthène, deP3rthéas, disidore de Qiarax, Sosander qui avait écrit sur llnde, Si- meas qui avait composé un périple entier du monde, Appdle de Cyrène, et Euttij^oiène de Marseille, Philias d*Âtiiènes, Androsthène de (1) Vojei Scboëi, Hùf. éê U iJit. frrc., l. VIII, p, S4. (i) Li pfesière partie seule de cet ouinge, intiialée : Périple de êm exiériemrr, s*est consent en deux liTnss. Dans le premier. Mar- dècrit les côtes depnis le golfe de PAnliie jnsqv'anx Indes, em saifant prîJidpaleflienl PlolôQiée. Le second U%r\ï était consacré aox côtes occidentales et septentrionales de TEnrope, et à celle occi> dealaie de la Lybie Cette dernière partieest perdue, sauf qoelqnea IHtg^ ments. L^antenr y décrifait les côtes de la mer iDiêrieurc ou Méditer- ranée, d'après Ârtémidore d*Eplièse , coniplèlê par les itinéraires de géograplKs pins récents. (Ibid.) ThasCt Cléon de Sicile. Eudoxe de Rhodes, Qo- theus ; enfin, Mraippe de Pergame, que Marden r^ardait comme le plus exact de tous ceux qui ont écrit des périples (1). Quoique l'ouvrage de Marçien soit très impu- tant pour la counaissauce et pour Tétude de la géographie ancieone, qu*il serve à Fintelligence de PU^mée , et nous ait conservé des rensei- gnements sur d'anciens géographes (2), il ne peut cependant é^^ cornpté parmi les qosmogjra- pbes du moyeu-âge. te Stadiasme de la Méditerranée, qui est peut- être de ce siècle, appartient pussi à la géographie an0ÎeHne(a). L'ouvrage précieux d'Etienne de BifzaHce, qui vécut vers la fin de ce siècle, ne qous est parvenu que dans le maigrç extrait fait par Hermelqûs; il e§t dans le o^e cas. Dans le W^ sièd^e qui suivit, le désordre ^ciçj continuant, les sciences géographique^ deyaiept (f)VofesleslingraeAl8 d6|*E{iitone d'Art^i^pr^, fs#^\oïkfi^ W^f p. 112 et 113. (4) Voyez Sclioêl, ouvrage cilé. (3) H. Lctronne pense que le SiaïUasme a été coin|H)sé ii une époque pitt&réconie que le IV" siècle. (Voyez Fragments des PotMnes géogra- phiques de Syiunus de Cbio, par ce savant, publiés à l^aris en 1840, pa 30%). LXXIT paiement continuer à se ressentir de ces effroya- bles bouleversements. Les invasions des Lom- bards, celles des Slavi{l\ finirent par changer la face de toute TEurope. Tous les peuples qui Tha- bitàientétaient en mouvement, et se dépossédaient les ans les autres des États qu'ils possédaient ou qu^ils avaient acquis (2). La guerre était l'occupa- tion de ces peuples , et la seule qu'ils honoraient. Les sciences dont nous nous occupons dans cet ouvrage devai^t nécessairement être méprisées, ou complètement abandonnées; elles ne devairat pas du moins faire des progrès. Les bibliothèques même des Romains furent en grande partie ré- duites en cendres, les établissements d'instruo- tion anéantis, et les sciences tombèrent bientôt dans l'aviMssement. L'Angleterre était considé- rée, à Rome, comme un pays extrêmement éloi- gné. Toutefois le génie de saint Grégoire-le-Grand ayant étendu le cercle des affaires de l'élise de- puis les frontières de l'Ecosse jusque dans les déserts de l'Afrique, et depuis les bords de l'At- lantique jusqu'à ceux de l'Indus, des rapports s'établirent qui pouvaient faire reculer les limites (f ) Voyei Jornandès, De Rilmt aticU, c. V et XXIH. fl) Voyei Procope, liv. I, c. 13 et 33. Cf. Warnefridus, liv. H, c. 7. k.. LXXV — des sciences géographiques.L*écolede Cantorbéry devint cependant, au VU® siècle , la première dé toute rEuropç; il s'y forma des savants illustres, et de nombreuses bibliothèques furent créées dans les couvents de la Grande-Bretagne. Cepen- dant quelques hommes célèbres s'occupèrent de la cosmographie et de la géographie en présence de ce grand bouleversement social. Cosmas, Jor- nandès, Grégoire de Tours, MaroianusCapella, Vibius Sequester, saint Âvite, Priscien, Procope, GassiQdore e^t Leontius nous laissèrent des ou- vrages dans lesquels les restes des systèmes des anciens ont été conservés. Pendant le VU» et le VIII» siècles, le désordre et la guerre continuèrent dans toute l'Europe. Les sci^ces géographiques eurent néanmoins pour représentants Isidore de Séville, Philoponus, BèdeJe-Vénérable , saint Virgile et un auteur in- connu. A cette époque, un peuple, à qui les sciences et la géographie durent plus tard des progrès et de nouvelles connaissances, prend une grande place dans l'histoire du moyen-àge. Les Arabes com- mencent, sous les califes, à parcourir en conqué- rants l'Asie et l'Afrique ; ils s'emparent de la Syrie , de la Palestine et de l'Egypte , de Barca , — txxvr — de Tripoli et de toute la côte çeptentrionalede l'Afrique; ils envaliissent l'Espagne, le Languedoc, les Baléares, la Sardaigne et la Corse, la Sicile et une partie de la Fouille et dç la Calabre, et sè- ment la désolation jusqu'aux portes de Rome. Mais leur influence géographique ne ohh- mença, dans notr^ opinion, à s'exercer d'une manière bien prononcée, sur ^esprit des savants de l'Europe, qu'au XIIP siècle. Le lecteur trou- vera dans cet ouvrage des notions importantes sur ce sujet. Nous consacrons même dans les ad- ditions une dissertion spéciale aux connaissances cosmographiques et {lux cartes des Arabes (4). Et dans une livraison supplémentaire de notre Atlas nous donnons une série de mappemoades arabes pour servir à l'étude comparée avec celles des occidwtaux renfermées dans le môme recueil. A la fin duVlII^ siècle, les monarchies du nord, le Danemarck, la Norwège, la Suède, celles de Po- logne et de Russie, n'étaient pas formées, et d'é- paisses ténèbres couvraient encore ces parties de l'Europe septenirionale. Malgré la protection que Gharlemagne avait accordée aux sciences et aux lettres , et le savoir d'AIcuin, la cosmographie et l'art de tracer les (\) Voyez p. 3±î î^3^;8. et AddiUons XXI, XXXVI. XLVIII. LU. — 1«XXV1I — cartes du globe ne firent pas de progrès, comme le lecteur le verra par l'analyse que nous donnons des ouvrages des géographes de Ravenne. de Dicuil, de Raban Maur et d*Àlfred-le-Grand (1) , qui représaoitent rétat de la science dans le IX'' siè« de ; et les cartes géographiques, c est-à-dire les mappemcMides qui nous restent de cette époque, attestent la décadence la plus complète de la science géographique (2). On peut direque ces auteurs composèrent leurs ouvrages au milieu d*une multitude de guerres civiles et privées qui (^traînaient sans cesse le péril ou la artie de l'Asie. (r VoToi no?; Rtvhorchos, p. LIV t\v \ InirodiiclHMi — LXXXI Celte persuasion était fondée en grande partie sur une erreur de Ptolémée. Ce grand géographe, par sa fausse évaluation des mesures de la terre, avait étendu beaucoup plus qu^il ne devait les continents , dans le sens de la longitude, et les cosmographes du XV® siè- cle ayant ajouté encore à Test des terres figurées par Ptolémée, le Catay et le Cipango de Marco Pdo, c'est-à-dire la Chine et le Japon, prolongè- rent encore plus l'Asie vers Test, et diminuèrent, par la même raison, Tespace de mer qui séparait ce continent des côtes occidentales de TAfrique. C'est à ctette vénération pour Tantiquité et pour les traditions qu'il faut s'en prendre, si les rapports coaunerdaux , les guerres en Orient, qui eurent lieu pmdant le moyen-âge, et qui devaient reculer les limites des connaissances géographiques, n'ont pas eu la puissance de changer les théories et les systèmes généralement adoptés par les savants. Ce ne fut donc qu'après les grandes décou- vertes des Portugais et celles de Colomb que l'on sut que, depuis l'antiquité la plus reculée, une moitié de l'univers était entièrement incon- nue à l'autre. Ce fait si curieux et si important pour l'histoire de la science, n'avait jamais été constaté par Tex- LXXXII position chronologique des doctrines et par celles des connaissances de tous les cosmographes des différents siècles, et encore moins par la repro- duction systématique et chronologique des repré- sentations graphiques dressées pendant les siè- cles antérieurs aux découvertes. Le lecteur trouvera donc dans les nombreux matériaux que nous avons réunis, et dans les pièces que nous produisons, les preuves, selon nous incontestables, des faits dont il s'agit. Notre Recueil des Monuments cartographiques qui servent de preuves à l'histoire de la géogra- phie du moyen-âge et à celle des découvertes des modernes se divise en quatre séries ou parties : La première renferme les systèmes des zones ha- bitables et inhabitables dessinés pendant le moyen-âge pour servir de démonstrations aux théories des anciens cosmographes. Les roses des vents en douze divisions de l'horizon, telles qu'elles sont figurées dans les manuscrits du moyen-âge. Les mappemondes et planisphères représentant « la forme de la terre et de ses divisions, dressées depuis le VI* siècle jusqu'au commencement du XV% antérieurement aux grandes découvertes des Portugais et des Espagnols. La seconde partie renferme les portulans, les LXXXIII cartes historiques et hydrograpliiques du moyeiH âge antérieurement aux découvertes des Portu- gais et des Espagnols, et des autres peuples mo- dernes. La troisième renferme la série de mappemon- des à partir de ceDe du célèbre cosmographe Fra MauTo, de 1469 jusqu'au XVIt siècle après la ré- forme d'Ortélius, destinées à montrer, par le rapprochement avec les mappemondes anté- rieures aux grandes découvertes des Portugais et des Espagnols, les progrès que les explorations maritimes de ces deux nations ont fait faire à la science géographique et à la connaissance du globe que nous habitons. ^ La quatrième partie renferme les cartes et por- tulans postérieurs à 1434, époque du passage du cap Bojador par le marin portugais Gil Eannes, qui constatent les progrès de Thydrographie dus aux grandes découvertes maritimes des Portugais et des Espagnols. Ces quatre parties ou divisions de notre Atlas correspondent à celles du texte explicatif qui forme l'objet de cet ouvrage. Les cartes renfer- mées dans notre Recueil sont, comme nous l'a- vons fait observer plus haut, la représentation graphicpie des connaissances cosmographiques et — LWXIV — géographiques aux diiïérente$ épocfues exposées dans cet ouvrages. Le classement systématique des planches dans chacune des divisions signalées est rendu facfle par l'indication chronologique qu*on lit au haut de chaque monument. D'après cette méthode, chaque nouvelle plan* che, qui sera ultérieurement publiée, trouvera immédiatement sa place naturelle dans une des quatre parties dans lesquelles la collection est di* visée, lepoque tle chaque monument se trouvant toujours indiquée. On peut étudier ainsi chrono- logiquement les monuments géographiques de- puis la chute de TEmpire romain et l'invasion des nations du Nord, jusqu'à l'époque des grandes découvertes, et depuis celleKîi jusqu^aux temps modernes. De cette manière, on peut comparer ces monuments dans leur ensemble ou dans leurs systèmes. Nous devons dire ici que nous regret- tons d'avoir été forcé de faire graver dans une même planche de la 1*^ série des mappemondes du moyen-âge, plusieurs monuments appartenant à différents siècles : pour donner dans chaque planche ceux de la même époque, il aurait fallu avoir pu découvrir et acquérir tous ces monu- ments avant d'entreprendre la publication. Mais — LXXXV ces pièces se trouvant éparses dans les différentes bibliothèques de TEurope, ou renfermées dans des manuscrits de ces époques reculées, et tous de la plus grande rareté ; et chaque jour faisant découvrir de nouvelles représentations cosmogra- I^ques^ cette publication aurait été retardée de plusieurs années, et le monde savant aurait été privé des immenses secours qu'elle fournît à This- toire de la cosmographie et de la science géogra- phique. Du reste, d'autres raisons d'une grande importance, qu'it serait trop long d'énumérer ici, nous ont forcé malgré nous à agir ainsi et à ne pas suivre une méthode plus systématique encore. Dans le second volume de cet ouvrage nous produisons les motifs que nous eûmes pour don- ner dans la quatrième partie de notre Recueil, destinée à montrer les progrès de l'hydrographie après le XV* siècle, des fragments de cartes qu'on trouvera en entiers dans la première partie. Dans lés articles Cartes et Mappemondes de la table des matières, le lecteur trouvera une liste des monuments cartographiques antérieurs aux grandes découvertes et dont il est question dans ce volume. Enfin, à cap qui, avant de connaître la suite de cet ouvrage, trouveront que notre travail n'est f • • LXXXVI pas complet, nous leurs dirons d^avance, avec un illustra savant : « Des recherches faites de bonne foi ne sont jamais entièment perdues pour la science. (1) » Nous ne devons pas terminer cette Introduc- tion sans déclarer que nous aurions voulu, dès à présent, signaler ici tous les savants et tous les hommes d'État qui nous ont prêté leur concours pour Tacquisition des nombreux fac-similé et copies des monuments géographiques qui exis- tent dans les différentes Bibliothèques de TEu- rope, et leur consigner ici un témoignage de notre vive gratitude ; mais nous avons pensé que c'est dans la partie consacrée à l'analyse de ces monuments que ce témoignage doit trouver sa place naturelle. Nous ne devons pas cependant passer ici sous silence que c'est au puissant appui du gouverne- ment de notre pays que l'Europe savante devra la publication du premier Recueil systématique des monuments géographiques et de cet ouvrage, et notamment au zèle et au patriotisme éclairé de S. Ë.M. Gomea de Castro, ministre des affaires étrangères, qui coopéra de tout son pouvoir, sur- (i) Letronne (M.), Urcherchei géographiques ci Aiques sur le livre A de Mensura orbis 3rprr<ç, de Dicuil, p. 2B. ^ ^/ — LXXXTII tout à la publication du plus précieux monu- ment de la géographie du moyen-àge, la fameuse mappemonde de Fra Mauro^ous sommes char- més de pouvoir lui exprimer ici publiquement toute notre gratitude (1). Paris, le 16 décembre 1848. (i; Nois avons lu celte introduction à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, dans les séances des l^^et 8 décembre. *►* «I ■î V*- * ESSAI SU! L'HISTOIRE DE LA G0$H06RAPHIË ET DE LA GARmRAPHIE AU mn-Aca. PREMIÈRE PARTIE. Descosmographes du moyen-àge, de leurs systèmes ; des connaissances géographiques des savants de l'Europe pendant la même époque, relativement à la forme de la terre, et de ses divisions; de leurs théories des zones habitables et inhabitables, et de la configuration qu'ils donnaient à l'Afrique avant les grandes découvertes des Por- tugais au XV siècle. Lorsqu'on examine et qu'on étudie un à un les ouvrages des cosmographes à partir du Y^ siècle de notre ère , c*est-à-dire après la chute de Tempire romain jusqu'aux grandes découvertes maritimes du XV* siècle, on est frappé de leur ignorance rela- tivement à la forme et à la grandeur de la terre, et à la grande étendue de l'Afrique; on est surpris de leurs théories sur les zones habitables et inhabita- bles » et de leurs opinions systématiques sur le cours du Nil. La lecture de leurs traités nous prouve qu'ils n'ont fait sur ces sujets que répéter, pen- 1 — 2 — daut l'espace de dix siècles, ce qu*ils trouvaient dans les livres des anciens géographes , dénaturant souvent même leurs textes qu'ils ne comprenaient pas. Cette étude nous montre enfin qu'ils n'ont connu jusqu'au commeneement du XY® siècle la péninsule de Tlnde que d'une manière imparfaite et seulement d*après les récits des auteurs anciens et des Orientaux, qu'ils ne possédaient que des no- tions très obscures, relativement aux régions situées au delà du Gange , et qu'ils ne soupçonnaient même pas l'existence du nouveau continent découvert par Colomb. Leurs propres textes, disposés d'après l'ordre chronologique des siècles, rapprochés des monu- ment s cartographiques qui nous restent de ces âges reculée, viendront rendre évidente la démonstration de ces faits, et en même .temps ces textes nous fe- ront mieux apprécier les grands progrès que les navigateurs du grand siècle des découvertes ont fait faire à la science, au commerce et aux rapports des peuples de l'ancien monde avec ceux des nou- velles régions découvertes. Quelques savants se sont bornés jusqu'à présent à faire remarquer que les cosmographes du moyen- âge, comme ceux de l'antiquité , depuis Parménide d'Êlée jusqu'aux savants de l'école d'Alexandrie , — 3 — étaient partagés d'opinion sur Fétendae des loms haUtaUes et inhabitables ; mais aucun d eux n'avait entrepris de faire la démonstration dironologiqne^ non seulement de ce sujet, mais du véritaU6 état de la science pendant cette longue période de Fln^ toire du genre humain , par l'analyse et pai* la pro» duction des textes mêmes des cosmographes, dont plusieurs sont encore inédits. Aucun des savants, du moins à notre connais- sance , n'a jusqu'à présent montré que les théorlei systâmatiques des cosmographes du moyen- âge ont servi d'éléments principaux aux cartographes de la même époque^ pour dresser leurs mappemondes et leurs représentations cosmographiques. C'est ce que nous nous proposons de démontrer. SI- V SIÈGLEL TR0CLV8, — M ACROBI — et OROSB. Le Traité de la sphère de Proclus, qui n'est que la copie littérale de plusieurs chapitres de Gémintfs, n'ayant pas exercé une influence décisive sur la im- part des cosmographes du moyen-âge, nous avons cru devoir nous abstenir de faire mention ici de sa — 4 — théorie; mais Macrobe et Orose^ tous deux du V*siè* cle, ayaut exercé une grande influence sur plusieurs cosmographes du moyen-âge , il nous a paru tout naturel de commencer par l'analyse des textes de ces deux auteurs, la démonstration des faits qui font le sujet de la première partie de cet ouvrage. Macrobe, dans son système du monde, nous prouve qu'il ignorait complètement que l'Afrique se prolon- geait au midi de TËthiopie, c*est-b-dire au delà du 10* degré de latitude nord. Il pensait comme Cléanthe(l) et Cratès, et d'au- tres auteurs de l'antiquité , que les régions voisines des tropiques y brûlées par le soleil^ ne pouvaient pas être habitées (2) j et que l'Océan remplissait la ré- gion équatoriale (3). Ainsi, Macrobe ne coimaissait pas les régions dé- couvertes par les Portugais au delà du tropique Es- tival. L'exposition de son système montrera Texac- titude de ce fait, et servii-a plus tard à expliquer (i) Cléantbe, apud Geminum. p. 31. (2) Voyez nos Recherches sur la découverte de la c6le occidentale de rAfrigue, pag. XXVII. Cratès, apud Geminum^ Elementa Astronomica, cap. XUI, in Urano- hgia, p. 31. Artfiis, dans ses Phénomènes. Voy. 537. Voyei aussi, sur cette théorie, Cléomède Météorolog,, lib. I, c. 6, p. 33. (3) Voyez Macrobe, in Somnium Scipionis^ liy. H , ch. IX, édition de Hfsard. — 5 — diverses^ mappemondes du moyen*i!ige Fenfermé<;s dans notre Atlas. Il divisa Thémisphère en cinq zones , dont deux seulement éiaienl habitables, c L'une d'elles, dit^il^ < est occupée par nous, fautre par des hommes € dont Tespèce nous est inconnue. > Selon lui , rhémisphère opposé avait les mâfnes zones que le nôtre , et il soutenait qu'il n'y en avait également que deux qui fussent habitées. La zone du centre la plus étendue est, selon lui, embrasée de tous les feux du soleil. Deux sont habitables : l'australe, occupée par nos antipodes, avec lesquelles nous ne pour- rions pas avoir de communication, et la septentrio- nale où nous sommes. Ensuite il soutenait que toute cette partie de la terre était fort resserrée du nord au midi^ plu& étendue de l'orient à l'occident, et qu'elle était comme une Ile environnée de cette mer que nous appelons Atlantique, la grande mer^ l'Océan, et qui malgré ces grands noms était bien petite. Il prétendait que la zone centrale était con- séquemment la plus grande, qui était toujours em* brasée des feux de l'astre du jour. Que les contrées qui bornent de part et d'autre sa vaste circonférence étaient inhabitables à cause de la chaleur excessive qu'elles éprouvent. Enfin, que des deux zones tem^ pérées où les dieux avaient placé les malbeUrem — 6 — morteb, il n'y en avait qu une qui fût habitée par des hommes de notre espèce, Romains, Grecs ou Barbares : c'était la zone tempérée boréale. Qffose , auteur du même siècle , et dont Touvrage exerça aussi beaucoup dlnfluence sur les cosmogra- plies du moyen-ftge et sur ceux qui dessinèrent les miqi^mondes pendant cette longue période histo- rique, ne connaissait pas non plus la forme de rAfri- que ni ses Trais contours « ni la côte occidentale au delà du mont Atlas , ni les contours des péninsules de rAsie méridionale. L'Afrique, dit-il, commence à rextrémité de TEgypte et de la ville d'Alexandrie, où se trouve eituée la cité de Parce tonium (la Marmarique). sur eette grande mer qui figure toutes les plages et les terres ; de là elle s'étend vers ces lieux, que les na- twels du pays appellent Caiabathon ( Marmarica ), ÙÊÊÈê la proximité du camp d'Alexandre-le-Grand^ et nr le lac Calebariium, ensuite jusqu'à l'extrémité anpérieure des confins des Avanies (oasis), d'où «lie traverse les déserts de TËthiopie et ^a s* arrêter à COcéan méridional. Ainsi , l'Afrique d'Orose se terminait aussi , du côté de l'orient, vers le 12* degré de latitude nord ; à la même latitude vers laquelle Erathosthène et Strabon plaçaient les limites de la terre — 7 — Quant à la partie occidentale, il était encore plus arriéré, car il dit : € Lies bornes de l'Afrique, du cèté de l'occident, « sont les mêmes que celles de l'Europe , cest k c savoir les gorges du détroit de Gades. Elle finil « donc au mont Atlas et dans les lies qu'on appelle € Fortunées. » Par conséquent, il terminait la par^ tie occidentale aux ties Canaries, c*est-à-dire en deçà du cap Bojador. En ce qui concerne Tintérieur et le prolongement de l'Afrique, nous allons montrer qu'il ignorait en* tièrement la vi*aie forme et les contours de cet im- mense continent. Les passages que nous allons tran* scrire serviront aussi à démontrer plus tard que plusieurs des mappemondes du moyen-àge furent dressées d'api*ès le système et la théorie d'Orose. c Les anciens, dit-il dans la description de ta c troisième partie du monde, c'est-à-dire de l'AfH- « que , ont été guidés plutôt par les considérations c d'une division raisoimaUe que par celles de son « étendue. Cette grande mer, qui nait de l'océan à c l'occident, s'étendant plus vers le midi, rend trop « étroite l'Afrique en la resserrant entre lui et TO- « céan. De là vient que quelques auteurs , voyant On voit, d'après cette description, que l'Asie de (1) Ab oriente veniens ad occidentem plagam versus Ruhram maie tadit. (S) Les ouvrages de saint Avite furent recueillis par le P« Sirmon (Paria, 1645» in-B^), et on trouve aussi Touvrage de ce saint dans le tome V du Thésaurus de D. Martenne. — 14 — saiBt Avite se terminait dans Tlnde, et qu'au delà tout était pour lui inccuinu. C'est au delà de Tlnde que pour lui commençait le monde. Voilà pour les connaissances relativement à TAsie ; en ce qui cch^- eeme TAfrique, il nous suffit de voir sa description du Pttradis pour penser qu'il admettait la théorie des ^piatre fleuve» ayant leur source dans ce lieu de dé* Ucea, et qu'il devait faire venir le Nil du Paradis, et par conséquent de Test. D*après cela» l'Afrique de k géographie de saint Avite devait être la même que celle d'Eratosthène. Priscien, qui vécut dans ce siècle (1), montre dans sa traduction de Denys le Périégète , en vers , qu'il n'était pas plus avancé que les cosmographes dont nous venons d'exposer les systèmes. Les théorie» de ce poème géographique ayant servi d'éléments à quelques cartographes, pour leurs re- présentations graphiques du globe, comme on le verra plus tard, nous avona cru devoir exposer ici son système , d'autant plus que Priscien appartient à ce siècle, et offre quelques additions, comme Sainte^Groix l'avait fait remarquer (2). La terre , selon lui, n'est pas de forme ronde, mais bien de la (1) Il vécut, en effet, au VI* siècle, comme noi» rapprend Gassio- (1> Voyet Sûintê-croUt, Mémoire sur les poiîts géographes aBdens, n* A% Journal des Savants, avril I7S9; |». iélk — 15 — forme d'une fronde (1). Les contours de la terre ne s'arrondissent pas de manière à former de toutes parts un cercle régulier ; ses deux rirages , comme deux bras qui s'ouvrent, s'allongent et se ressers i*ent aux deux extrémités où le soleil accélère sa course (2). La Libye est i^parée des plages immenses de l'Europe par une ligne qui se prolonge obliquement de Cadix aux bouches du Nil (3). Sa division systématique du monde est la même adoptée par tous les cosmographes, et suivie par le cartographe dessinateur de la mappemonde d'Âzaph. Selon lui, le monde est divisé par une mer (la Méditerranée), et par deux fleuves, savoir : le Tanais et les bouches du Nil. Cette théorie a été représentée par plusieurs des cartographes dont nous analysons les systèmes dans la seconde partie de cet ouvrage. Il admet snm la thécMrie de TOcéan environnant la terre. Il dit, l'Océan, au midi, qui reçoit le souffle brû- lant de l'Âuster, prend le nom de mer d'Ethiopie et de mer Rouge, près de ces contrées désertes où le sol est dévoré par les feux du soleil. C'est ainH que le monde entier a pour ceinture le grand Océan. (1) 0*681 le système de Possidonius. (S) Voyez la mappemonde d*Azaph, du XI* siècle, dans notre Atlas. (3) Ibid. — 16 — Ce passage nous montre qu*il croyait que la zone torride était inhabitée, et que TAfrique se terminait au midi de TËthiopie par la mer ; et la terre était encore dans ce système homérique une ile. Il suit d*un autre côté la théorie des quatre golfes, comme Cosmas ; ce qu'il dit relativement à la forme de TAfrique , montre encore plus que les passages que nous avons transcrits plus haut , qu'il ignoi'ait complètement le prolongement de ce vaste continent et sa véritable forme. « La Libye , dit-il , à son commencement rétréci « en pointe par les eaux de Thétis , à Tendroit où « rOcéan bat de ses flots Gadès (Cadix), s'étend « vers les régions du Notus et le soleil levant ; elle « présente la forme d'une table... » De la partie orientale de TAfrique, il ne parle que de la mer Rouge. Aux boi*ds de TOcéan , sur les côtes où s'élèvent les colonnes d'Hercule, il mentionne les peuples qui habitent hi partie septentrionale. Au midi , il place les Gétules et leurs voisins des bords du Niger ; et les Garamantes (les habitants de la Phesanie), qui habitent Débris^ où il y a la source merveilleuse dont l'eau s'échauffe et bout pendant la nuit, mais se refroidit et se glace sous les rayons du soleil. — 17 — Il étend encore TAsie jusqu'au Nil , suivant ainsi le système d'Hérodote (1) et de Pomponius Mêla (2). Il ne connaissait pas encore la vraie forme de l'Europe. Il dit» en effet, en parlant de cette partie du globe : « Que l'Europe était sembable à la forme de « la Libye» mais qu'elle s'inclinait vers le nord ; ses « confins s'étendaient de même et s'allongeaient « vers l'orient. La même ligne les séparait de « l'Asie Tune et l'autre : l'une regardait le Notw « et l'autre V Aquilon. » « Mais si nous supposons , ajoute-t-il , que ces « deux régions ne font qu'une , leurs flancs ainsi « réunis donneront exactement l'image d'un cône , « dont le sommet est à l'occident et la base à l'o* « rient. Il n'oublie point le mythe d* Atlas. Il dit qu'Atlas, debout sur son i-ocher, soutient les colonnes qui portent le ciel. Il place les colonnes d'Hercule de chaque côté de l'Afrique et de l'Europe. Sur les lies de r Océan atlantique, il n'avait que les notions les plus vagues et les plus erronées, comme nous allons le démontrer. € Près du Promontoire Sacré (le cap Saint- Vin- Ci) Hérodote, liy. Il, J 16. (S) Héla, Uy. I, c. 4. — 18 — « cent, en Portugal), regardé, dit-il, comme la tête « de TEurope 9 sont les Hespérides , soumises aux c Ibères. « Dans rOcéan boréal , il en place deux autres : « les lies Britanniques» qui font face à Tembouchure « du Rhin , puis Thulé » où luisent nuit et jour les u rayons du soleil. Ensuite, par une théorie très bizarre, il dit que « si « on se dirige vers l'orient , eu quittant les plages € du nord , on arrivera à l'Ile dX)r, et là , tournant c la proue du navire vers les tièdes Austers^ on arri- « verait à la Taprobaue. » C'était un souvenir du récit de Patrocle (1) qui assu- rait que l'on pouvait, en s'embarquant sur les côtes de THyrcanie, sortir par Tembouchure de la mer Cas- pienne, passer au dessus de la Scythie, revenir dans rinde et de là dans la Perse. Les connaissances de ce cosmographe, relative- mmt à TAsie, étaient plus bornées même que celles que possédaient d'autres géographes de l'antiquité. Selon lui, cette partie du globe était aussi de la fcHine d'un cône. La même ligne, dit-iU qui donne à l'Europe et à la Libye, en les rapprochant, l'image d'un cône , détermine aussi les limites de l'Asie. L'Asie se ré- il) Stnbon, U, p. 09 el 74, et li?. XI, p. 519. — 10 — ti*écii peu à peu , à mesure qu'elle avance vers les régions orientales où TOcéan baigne les colonnes de Bacchus, aux extrêmes confins des Indes, aux lieux où le Gange arrose les champs de Nyssa (1). Il fait encore communiquer la mer Caspienne avec la mer du Nord ou mer de Saturne. Le Pont-Euxin (la mer Noire) imite, selon lui» la courbe d'un arc dont la corde est raide et tendue vers le nord ; il se jette dans la Méotide (2). Selon son système orographique de TAsie, une seule montagne divise TAsie toul entière , c'est le Taurus. Dans les régions Hyrcaniennes, il n'oublie pas de faire mention de la fable des griffons , qui défendaient les grandes richesses dont ils étaient les maîtres ; fable que les cartographes signalèrent pen- dant tout le moyen-âge dans leurs cartes (3). Telles étaient les connaissances des cosmogra- phes qui composèrent des ouvrages géographiques dans ce siècle. Gassidore, le célèbre ministre de Théodoric, qui (1) Nyssa, dans Tlnde. Voj«z Priscien, à la suite du Pomponios Mêla, et d*Avienas de Tédi- tioo des Deux-Ponts, 1819, p. 160 et suivantes. (S) Le dessinateur de la mappemonde de la Gottonienne do Xl« siè- cle, que nous donnons dans notre Atlas, a sai?i cette théorie hydrogra- phique. (3) Voyez la seconde partie de cet ou?rage qui renferme l'analyse des mappemondes jusqu'au commencement du XV* siècle. — 20 — ▼écul aussi dans ce siècle, montre dans ses ouvrages qu*il n*était pas plus avancé dans les sciences géo- graphiques et dans la connaissance du globe que ses devanciers , dont nous venons de parler. Il suffira, pour le prouver, de signaler les instruc- tions qu*il donna aux moines, et dans lesquelles il leur recommande Tétude des ouvrages des cosmographes anciens. D*abord, il leur signale la géographie sacrée, c'est-à-dire Tétude de remplacement de chaque lieu de la terre dont il est question dans les livres saints, ensuite l'ouvrage de Julius Honorius, composé de quatre parties, dans lequel cet auteur décrivait les mers, les lies, les montagnes célèbres, les provinces, les villes, les habitants et les fleuves, enfin tout ce qui concernait la cosmographie. L'autre auteur dont Cassiodorc recommande la lecture, était Marcellinus, qui avait écrit une notice de Constantuiople et de la ville de Jérusalem. En- suite il signale Dinis ( c'est probablement Denis le Périegète) ; et enfin les manuscrits de Ptolémée, où on trouve, dit*iU la notice de toutes les régions. Les instructions dont il parle dans son petit ou- vrage De Instituliane divinarum litterarum , furent âdqirtées pendant presque tout le moyen-âge par un grand nombre d'auteurs. Quoique cet auteur ne ftt pas faire de progrès à la — 21 — géographie et à la connaissance du globe , on doit néanmoins à ses instructions, l'étude que plusieun» cosmographes firent des ouvrages des géographea anciens (1). Yibius Sequester qui , selon difTérents auteurs^ ▼écut dans ce siècle (2), n'était pas plus avancé que ses contemporains et que les cosmographes dont nous venons de parler. Son ouvrage* qui consiste dans une nomenclature des fleuves^ fontaines, lacs, forêis, marais, monts et peuples dont les poètes font mention, nous prouve combien ses connaissances géographiques étaient (i) Voici le passage de Cassiodore, qu'on trouve dans Touyrage dont il est question dans le texte , où cet auteur dit , cbap. XXV (édiiioD de Paris, de 1589) : Co$mogxaph9s legendot a Monachit, / « Gosmograpbos quoque noinm Yobis percurrendam esse non Im- M(^ merito snademus, ut loca siogma quse in Libris Sanctis legitis in qua /^ parte mnndi sint posita»evidenter cognoscere debeatis. Quod yobis pro- veniel absolute, si libeUum JuUi oratoris quem yobis reliqui, studiose légère festinetis ; qui maria, insulas, montes famosos, provincias, ciyi- lates flnraina, gentes, ita quadrifaria distinctione complezus est, ut • f pêne nibil libro ipsi desit quod ad cosmograpbi notilfam cognoscitor ^/ pertinere. Marcellinus de quo, ]am dixi, pari cura legendus est, qui ' ConstanUnopolitanam ciyitatem et urbem Hierosolymorum quatvor libelUs minntissima narratione conscripsiL • Ensuite il recommande la lecture de Denis, et les mannscrlts de Ptolômée, où Ton trouve la notice de toutes les régions. (2) Oberlin pense que cet auteur a vécu après la cbute de l'empire de l'occident, aux V«, VI* et peut-être même au Vir siècle. Oberlin a fait voir qu'il cite les commentateurs qui ont vécu dans les V* et VI* siècles. • / — 22 — fimilëes, et qu*il n*a pas f»t faire le moindre pro- grès à la science. Mais les cartographes du nioy^i- âge puisèrent souvent dans cette nomenclature qu'on y(Mt reproduite dans quelques unes des cartes de celte époque. Ainffl, Jomandès, Lactance, Cosmas, Mareianus Cjqpella (1), Priscien, Cassiodore, Grégoire de Tours, Vibius Sequester et saint Âvite n'ont pas £aiit faire un seul pas aux connaissances qu'avaient les anciens sur le 0obe et sur les zones habitables. S ni. Vn* ET Vm* SIÈCLES. ■OOftB DB SÉTUXB, — FULOVOIVOS, — BfeDB LB TÉHÉBABLB, — tAWT TIB«ILB. — POfcHB «ÉO«BAnnQUB D*IJH AUTBUB UfCOXHC. IsidcM^ de Séville , qui vécut dans le Vli* siècle , malgré son immense savoir, n'était pas plus avancé que les précédents dont nous venons de parler. Il ne connaissait au midi de l'Âbyssinie (Ethiopie orien- tale) que des solitudes inaccessibles. Selon lui , les Garamantes habitait jusqu'à l'Océan éthiopien : par- ticularités qui nous montrent que l'Afrique d'Isidore (t) Uns rintrodactioii de nos Bickerckes, publiées en ISit, p. XXX, ■ow afODS anilTsé U partie géognphiqae du petit mile de Jr«m'«jiicj — 23 — de Séville se terminait aussi bien eu deçà de Téqui- noxiale. Enfin, après avoir déterminé la position de TÊthiopie occidentale dans la Mauritanie, il admet aussi rantichthone , en soutenant qu'il y a une qua* trième partie du monde, au-delà de TOcéan inté- rieur, c'est-à-dire au midi, qui en raison de Vardeur du soleil, est inconnue, et dans Textrémité de la- quelle on prétend que les antipodes fabuleux font leur demeure (1). Les seules lies de J^ Afrique dont il fait mention sont les Canaries. On voit donc que les connaissances d'Isidore de Séville , relativement à la géographie de TAfrique^ étaient les mêmes des anciens. Sa théorie du cours du Nil est néanmoins celle de la cosmographie des Pères de TÊglise , c'est-à-dire qu'il venait du Para* dis , et par conséquent de Porient (2) vers Tocci- dent , comme nous le mentionnons autre part. Jean Philoponus, grammairien célèbre d^Alexan- drie, qui vécut vers le VH« siècle, du temps de (1) Voyez Isidore de Séville, édit. de Venise de 1493, li?. IV, f. 53, De Ubya, Ce passage a élé copié par l'auteur de la Mappemonde de Turin, qui a reproduit cette théorie. (2) Isidore, Uv. XIII , cbap. XXI. « De fluminibus. Geoo fluvias de « paradiso exiens universam i4£tbiopiam cingens, vocatur hoc nomine « quod incremento su» inundationis terram iEgypti irrigat. » 11 parle ensuite du Gange (Phison), du Tigre et de TEuphrate, qui sortent tous du Paradis. Le seul fleuve d'Afrique dont il fait mention est le Gion ou Mil. — 24 — Pempereur Phocas , dans son Traité de la Création du mandey tout en suivant Ptolémée, ou plutôt en voulant Texpliquer à sa manière^ et en se livrant à une discussion curieuse au sujet des différentes opi- nions des géographes, relativement àFOoéan, nous montre qu'on n'avait pas une exacte connaissance des pays situés sous la zone torride. Néanmoins, d'après sa théorie relative au cours du Nil , il supposait à rAfrique une plus grande étendue que celle que les cosmographes de TEurope, et même les Arabes, donnèrent à cette partie de la terre pendant long- temps durant le moyeu-àge. Mais Pbypothèse de rOcéan remplissant la région équatoriale ^ rendait nécessaire, comme l'a observé avec une profonde et savante critique M. Letronne, le passage souterrain du Nil que Pbilostoi^e avait adopté deux siècles avant Pbiloponus(l); et les erreurs de cette théorie même, prouvent, selon nous, que les cosmographes Bravaient pas la connaissance de la vraie forme de rAfrique. Bède le Vénérable, un des hommes les plus éclairés de son temps , sorti de la célèbre académie d^Armagb, d^où sortirent les Alfred et les Alcuin (2), pensait aussi que la zone torride était inhabitée, et (i) Voyei Letronne, GhrisUann. de Nabie, p. 3i. W Voyei Ware*s Ireland, c. XV, p. 35 el 36, el Ooonnor, p. 204. — 25 — il ne connaissait pas la partie de PAfrique décou- verte par les navigateurs du XY« siècle. Son texte servant non-seulement à confirmer ce que nous venons d'affirmer mais aussi à expliquer quelques unes des mappemondes que nous donnons dans notre Atlas » nous croyons utile d*en transcrire ici quelques passages, c La terre » dit-il, est un élé- « ment placé au milieu du monde (1); elle est au c milieu de celui-ci comme le jaune est dans Toeuf ; « autour d'elle se trouve l'eau, comme autour du c jaune d'œuf se trouve le blanc ; autour de Teau se « trouve Tair comme autour du blanc de l'œuf se « trouve la membrane (2) qui le contient, et tout cela « est entouré par le feu de la même manière que la « coquille. La terre se trouve ainsi placée au milieu c du monde recevant sur soi tous les poids, et (i) Voyez la Mappemonde d'un manuscrit géographique du XV* siè- cle, dans laquelle ce sysième se trouve représenté. Voyez la mappemonde de Nicolas d*Oresme, dans mon Atlas. (1) Bède, liy. IV, De Elementis Philosoptiiae, p. 2t5. « Est ergo terra elementam in uedio mundi positum. Namqne terra est in medio» m medltuUum est in oto .: circa hanc est aqua » est circa roeditul- lom est albumen; circaquam est aer nt pannicnlum continens albu* men. Extra vero oœtera concludens est ignis ad modum te»te ovi. Haec terra in medio mundi sic posita, et inde omnia recipiens pon« dera : et si natnraliter ait fHgida et sicca in diversis partibus suis, ex accidente diversas contlnel qualitates. Pari enim iUu$ torridœ parti aeriê tubjetta, ex fervwre solis lorrida est, el inhabitabilis, sed duo ejusdem capita duabus Crigidis partibus subdita frigida sunt et in-^ — 26 — t quoique p«ir sa uatui^e elle soit froide et sèche c dans ses diverses parties elle acquiert accidentel* < lement différentes qualités : car la portion qui « est exposée à faction torride (ou brûlante) de l'air « est brûlée par le soleil et est inhabitable; ses «I deux extrémités sont froides et inhabitaUes, mais t la portion qui se trouve placée sur la zone tem- « pérée de IVir est aussi tempérée et habitable. » Ensuite il reproduit le mémo système de Macrobe des terres opposées et de FAntichthone. t II y a deux parties de la terre tempérées et habitables» ajotite-t-U. one en deçà el Fanlre au delà de la looe torride, mais quoique toutes deux sment habitables, nous croyons qull n'y en a qu'une qui soit habitée par Tespèce humaioe f )« et encore seulement en partie. Mais les philoso- phes font n>ention des habitants de est et r ta ■■ppif ■■■* ie J\ w f^^s^MK : xùe -fwt ■wii rit IK Iteenèir ^ V >û^-u;. — 27 — € deux, non qu'ils s'y trouvent réellement, mais € parce qu'ils peuvent s'y trouver. » Ce cosmographe reproduit enfin le système de^Ma- erobe, système que nous verrons être aussi reproduit par d'autres et par l'auteur de la célèbre mappe- monde de Turin que nous donnons dans notre Atlas, savoir que les habitans des deux terres opposées et séparées par la zone torride ne pouvaient pas communiquer entre eux. < L'océan environnant, dit-il, avec ses flots € les côtés de la terre presque à la hauteur de Tho- c rizon, la partage en deux dont nous habitons la € partie supérieure, et nos antipodes l'inférieure ; « cependant ni aucun de nous ne peut aller chez « eux^ ni aucun (feux ne peut arriver à nous (1). L'auteur montre encore plus que de son temps les Européens ne visitaient pas les contrées situées sous les tropiques dans ce qu'il soutient au sujet des zones habitables et inhabitables (2). Sa division de la terre prouve que les connais- sauces de ce savant au sujet de l'Afrique étaient les mêmes de ceux qui l'avaient précédé. (i) « Gajus superriorum inhabi lamas partem antipodes nostri « mièriorem ; nuUus tameD nostrum ad illos, neque iUorttm ad oos « per?eDire potest. > (3) Voir Bède, De Mundi caUnit lenitque constitutione, p. 3S1. — 28 — Le passage que nous allons transcrire prouvera mieux encore qu*on ne connaissait de son temps ni la forme ni le prolongement de T Afrique. c L'Asie, dit-il, a autant d'étendue que TEurope cr et r Afrique ensemble, et commence à TEden, t c'est-à-dire au jardin des délices {Paradis terres- « tre). Du côté de l'orient et du sud elle a pour li* « mites le Nil, et de celui du septentrion le Ta- < nais. L'Afrique a dans ses angles les villes de c Gyrène et celle de Gatabathmum vers le sud; c à l'occidetU la Mauritanie et l'Atlas ; au sep- « tentrion les villes fameuses d'Adrumète et d'Hip- « pone, éloignées entre elles de huit milles. L^ Europe t a, à l'occident, l'Espagne et Galpe, au septentrion le « lac Meotide, et vers le sud la Grèce (1). Or on voit que Bède ne connaît rien de l'Afrique au delà de l'atlas, et par conséquent qu'il ne connais- sait pas, comme tous les cosmographes du moyen- Ci) « Asia magnitudiDem Europae et Africae possidet, et incipit ab « hortis Eden, id est à deliciarum hortis; in oriente et in Anstro Nilo « lerminatur, in septentrione Tanai. Africa in angulis suis habet Gy- « renem civitatem, et Catabattimam versus austrum, in occidentem « Mauritaniam et Atlantem, in septentrionem civitates famosas, Adri- « metum octo roillia, Hyppone. Europa babet in occidentem His|»a- « niam, et Galpen, in septentrionem Mœotidem paludem, versus Aus- « tmm Grxciam. > (Bëde, lib. IV. p. 325). Voyez son traité intitulé itundi Comtitutio, édition de Cologne de 161 i, 1. 1, p, 3!24, dans les chapitres où il traite de la forme de la terre et des zones, et le chapitre IX de son traité De Satura Aerwti.où il dit *• « Quin- — 29 — âge, la configuration et la forme de F Afrique, et qu'il ignorait l'existence d'un grand continent situé à l'ouest, découvert au XV» siècle par Colomb. Saint Yii^ile , évéque de Saltzbourg, qui vécut dans ce siècle, soutenait aussi qu'il y avait des an* tichthones, qu'il y avait un alter orbis qui avait son soleil , sa lune, et les saisons comme les nôtres (1). Ce savant montrait ainsi qu'il admettait que l'Afri- que se terminait bien en deçà de l'équateur, et qu'une zone de mer la séparait d'un autre continent, d'un alter orbis. L'auteur d'un poëme géographique latin composé entre la tin du VII* et la première moitié du VIII* siècle qui se trouve à la suite de l'histoire ecclésias- tique d'Auaslase, et d'autres fragments avec le titre Versus de provinciis parcium mundi^ dans un ma- nuscrit du X« siècle, de la bibliothèque de Paris (2), « que circnlis mundus dividitur, quoram distinctionibus quaedam partes « temperise suae incoluntur, qaaedam immanilate frigoris aut caloris « existuDt inhabilabiles. > Ailleurs il dit : « Tertius equinoctialis, medio ambitu signiferi orbis < incindeus, larridus inhabUabHi$, > Dans la première planche de notre Atlas nous donnons une repré- sentation de cette théorie tirée d'un manuscrit du X« siècle. (1) Voyez Goncilil., t. VI, p. 1521, et Histoire littéraire de la France, t. IX, p. 156. (t) M. Perti a copié ce manuscrit à Paris en 1827, k la Bibliothèque nationale (manuscrit latin n*509l), il était inédit, et le savant acadé- micien de Berlin Tient de le publier dans le volume des Mémoires de — 30 — n'était pas plus avancé que les cosmographes dont nous venons d*analyser les ouvrages. D*abord il commence par TAsie. Voici Tintitulé : Versus de Asia et univers i mundi rota. De globo mundi et conjecturœ or bis versus. Il nous semble que sa description devait être faite d après une mappemonde extrêmement imparfaite et barbare. Il place aussi le Paradis terrestre après Tlnde. Il parle de la Taprobane ; ensuite il fait mention des difiereuts animaux dont une grande partie de TÂsie occiden- tale est peuplée. Ces connaissances du nord de cette r Académie des Sciences de Berlin de 1845, à la page 253, avec une (préface et des notes. La Bibliothèque de Paris i>ossède un autre manuscrit, du X« siècle, de ce poëme, et selon M. Pertz, ces deux manuscrits ne furent point copiés i*un de Tautre. Six années après, le même savant trouva à la bibliothèque de Wurzbourg un autre manuscrit, du IX' siècle, conte- nant les premiers vingt-un vers du même poème, avec le titre : De Globo mundi et cot^ecturœ orbis venus. Deux années après, le même savant copia dans la Bibliothèque de TUniversité de Leyde quatre- vingt-dix vers d*un autre manuscrit intitulé : Versus de Asia et de uni- versi mundi rota, ce manuscrit se trouve dans le Codex Vossianus, 96, du commencement du IX* siècle. EnQn, M. Bethman lui communiqua la copie d*un cinquième manuscrit de ce poème, qui se trouve dans la Bibliothèque de Saint-Gall, et qui est du Vlir siècle, ayant neuf vers de plus. Dans aucun des manuscrits il ne se trouve complet. Nous ne possédons que cent vingt-neuf vers. Le cosmographe, auteur de ce poëme, parait avoir suivi le système de ceux qui partageaient le monde en deux parties, savoir : F Asie, formant la moitié de la terre, et TAfrique et l'Europe ensemble for- mant Tautre partie; théorie que plusieurs dessinateurs de mappe- mondes adoptèrent, comme nous le montrons dans la deuxième partie de cet ouvrage- — 31 — partie du globe s*arrétent aux régions easpieunes. Au delà de Tlnde il ne fournit aucun renseignement. Quant à l'Europe, ses connaissances vers le nord s'arrêtent à la Scandinavie. Le peu de mots qu*il dit au sujet de TÂfrique se retrouvent dans Isidore de Sévilie. Des lies Atlantiques il nomme TAngleterre et rirlande. Tel était Tétat des connaissances géographiques des cosmogi*aphes de TEurope pendant le YIIP siè- cle. Elles étaient encore celles des anciens. § IV. IX* SIÈCLE. L*AirONTMB DB RATKNNB, — DICUIL, — RABAN MAUR, — ALFRBD LB GRAND. Dans ce siècle on n'était pas plus avancé. Les connaissances géographiques restèrent dans le même état. C'est ce que les ouvrages des cosmographes que nous allons analyser démontreront d'une manière péremptoîre. Le géographe de Ravenne (1), qui composa son (t) Maonert soutient que ce géographe appartient au iX« siècle. Les raisons dont il s*appuie nous semblent fondées. Entre autres il fait re- marquer que Vanonyme de Ravenne dit « qu*il y avait peu de temps que le Danemarck était appelé la patrie des Normands. Mannert fait obser- ver qu*avant Vanonyme on ne connaissait ni les routes ni le nom des Danois. (Mannert, préface de la Table Théodosienne, sect. VIII.) ~ » — «jTfaee d^apt» les téfiloigittges de plan^^ grecs, btÎBS, penuis, folhs et afiricains, dom praore que lû loi ni les géoçraphes qoH che ne connswtttcpt pas noo plos le prolongemenl de TA- friqœ el ks pays décoarefts par les Pôrio^Ms an De b partie occidentale de cette Taste ré^MMi , lœs les ^tognsfhes oà TanonTae de RaTcmie a poisé les notions pour st« oerr^e, ne oonnaîasaienl rien ao de& de FAbyssinie, c'est-à-dire an dcià da l>* degré de btitode nord. Tontes leors connais- sances positÎTes s*arrètent ao détroit Gaifitain (dé- troit de Gibraltar). Dn côté da couchant, dit-ti, elle (rAfricpie) a pour limite le même détroit. Du côté de FOcéan athntiiine, il ne connaît que b Mauritanie, sur- Bommé Pérosis A) on des Salines , laquelle confine avec l*£tliîopie bibiobaiœ. C'est inmiédiatement aTant le eap Grr ou cap SAfmUm^ que les Éthiopiens Pertm doÎTcnt être (1) DTÂBiiDe ék qa'M et II diicfsiiè é»K ce^n t. m. r- fis) — 33 — placés, d'après le Périple de Polybe* L'anonyme sa- vait à peine que dans cette Mauritanie il y avait des déserts» et que derrière .ce pays» avançant un peu vers rOcéan, on découvrait trois iles. Là s'arrêtent toutes les connaissances de ce géographe, et s'arrê- taient aussi probablement celles des nombreux géo- graphes où il a puisé, relativement aux pays situés sur la côte occidentale de l'Afrique, au delà des Ca- naries. Et en effet, l'anonyme, après avoir fait une simple mention de ces lies, nous dit qu^entre la Mauri- tanie Pérosist qui est située sur l'Océan et la Mauri- tanie Tangitane , qui se trouve sur la grande mer {la Méditerranée), il ne connaît que la Gétulie, dont, ditpil , saint Grégoire fait mention dans une de ses homélies. Ces peuples demeuraient entre ^e 80* et le 31^ degré de latitude nord , et ainsi, bien en deçà du cap Noun (1). Là se bornaient toutes connaissances de ce géographe et des nombreux auteurs où il avait puisé. Ce qu'il dit relativement à la position géographi- que du Paradis terrestre , nous prouve le peu de connaissances qu'il avait aussi de l'étendue de l'Asie, au delà de la péninsule de Tlnde. (1) Voyéi la etrte de Goss^lia. ReeberciMS sur la Géograpb. systém., 1. 1, carte no m. 3 — Z4 — Selon les apiuious des Pères de rÉgUse, il tâche de démonlrer que Ters Torient, les extrémités de rinde étaient accessibles aux bommes, mais qu'on ne pouTait s*aTancer plus loin, parce que c*élait là que Dieu aTait placé le Paradis inaccessible aux OMNTtels. A cet égard il cite saint Atfaanase. n &it eo conséquence Tenir du P^radb les quatre fleuTes, le Gtom, lePhgsm, leTêgreHYEm- phraie , dont le cours , en sortant du Paradis, était invisible (1.. n fait mention du partage des trois parties du monde entre les trob fils de Noé, et il désipie féa- graphiquement b portion échue à chacun d^enx f2). Quand nous n^aunons d*auti>e!S preow^es de la décadence de b science géographique à cette épo- que, celte effroyable rapsodie. comme Tappeile M Letronne 3^ sufindt pour la prouTer. Dicmi^ qm vécut aussi dans ce siècle^ «his montre dans son livr^ De mcnsnni ^rUs ierrtt. quH n^était pas phis avancé que les autenr» dont nous venons (1 v^flL Aas kl D* paatir ^ cet M^ni^ bmr (S Vins IK ■■ffwiwilii; én X« aMe, le ftH^pmi^e èe WiifM. ^n^naKs: or çk le 001 OTvn^pe. Ml^wiicirfBi le I. ma Tins lias — 36 — d*exaininer les ouvrages. Il a compilé Pline 9 SoUâ, Orose , Isidore de Séville et Priscien , en y ajoutant quelques circonstances que lui fournirent les moines voyageurs (1); mais comme Tobserve très bien son illustre commentateur , la presque totalité de son ouvrage prouve qu'il ne se faisait aucune idée de la situation respective des pays, et il doute même que Dicuii ait eu sous les yeux une carte en le compo- sant (2). Quoi qu'il en soit, toujours est-il que ce cosmographe adopta la division de la terre en trois parties, savoir : l'Europe, l'Asie et la Libye (3). De l'Asie^ Dicuii ne connaît que ce qu'il a trouvé dans Pline. Ses connaissances positives s'arrêtent au Gange (4). En ce qui concerne l'Afrique» il a répété ce qu'il a trouvé dans Isidore de Séville^ dont nous avons parlé plus haut, et dans ce qu'avait écrit Solin(5). Au surplus, sa théorie du cours du Nil et la (1) Voir les sa?antes Recherches de M. Letronne, Gemment, sur Di- eail, p.SSetse. (S) Ibid, p. 73, chap. II. Nous nous permettrons de faire remarquer que quand même Dicuii aurait eu sous les yeux une carte, celle-ci ne poufalt, à cette époque, lui donner une idée exacte de la situation res- pective des pays, puisque dans toutes les mappemondes du mcQren-&ge la situation des différentes contrées se trouve déplacée. (3) Voyez ëHcuU dans la préface. (4) « India uiterior finitur ab oriente flumine Gange et oceano In dico; ab occtdente flumine Indo, à septentrione, monte Tauro, à meri- die oceano indice (chap. II, § VI.) (5) Il soutient que le Nil a sa source dans les monugnes du sud de la Mauritanie et qui sont près de l'Océan. — 36 — 1 / r-i lion qa'il donnait ^ F Afrique, suffirait pour proorer qu'il mfermait ce Taste coDtiiient en deçà de Téquateur (!)• Qooiqu'Alfired le Grand, roi d'Angleterre» qoi vé- cut dans ee siècle, n'ait point composé un traité de eosmograqriiie, nous aroos cru néanmoins deroir en tare mention ici, non pas pour son important Inv»! sur la géographie d'une grande partie du nord de l'Europe au IX* siècle, mais parce que ce grand prince ayant traduit Orose, ses eonnaissances.cos- mographiques sur le f^he deraieni être les mêmes qœ celles de cet auteur si renommé pendant le moyen-àge, et dont nous avons déjà exposé le sys* tème et les théories cosmographiques (2). Et, en effet, s'il avait eu des connaissances plus étendues sur l'Asie et sur l'Afrique que celles ren- fermées dans Touvrage d*Orose, il les aurait inter- calées dans sa traduction, comme il fit avec celles du Norvégien Ohther et de JFulfïan sur les pays du du nord de l'Europe , depuis Halogaland , en Nor- vège, jusqu'à la Biarnie, à l'est de b mer Blanche. IjCs connaissances d'Alfred, d'après sa description géographique (3), ne s'étendaient pas, pour le nord. (1) Vo^ei ftvsa MK Redttftfces delà citées» p. U3U1, Miel. (^ Vorei S K p. 6. (5) AlfM r£«M de lu Sri è 900. Forster, dais soe Histoire des iFOjices daes le Mid, a doué mw ira- — 37 — au delà du Ta nais (le Don), et au midi elles parais- saient se borner à la Méditerranée ; quant aux au- tres parties du globe^ il n'a rien ajouté à Orose. Le célèbre Raban Maur, de Mayence , composa dans ce siècle un traité qu'il intitula De Universo^ en 22 livres , qui est une espèce d'encyclopédie . où il donne une connaissance abrégée de toutes les sciences (1). Il faut rappeler ici que ce fut à ce sa- vant que l'Abbaye de Fulde dut la juste réputation qui la rendit longtemps la plus célèbre école de toute TAllemagne (2). Mais malgré son vaste savoir, mal- doction de la géographie d'Alfred, p. 54 à 73 dans fédition anglaise, •t ra accoBipagnêe d'une carte intitulée : Mûppi de V Europe au mofim^ Agi pawr éclaircir la traduction d'Orose , par le roi Alfred. Barrington publia, en 1773, à Londres, la traduction anglo-saxonne d*Oro6e par Alfred, accompagnée d*une version anglaise et d'une sa- vante préface oti il donne des renseignements biographiques et biblio- graphiques sur Orose et sur Alfred. Avant Barrington, un autre savant anglais, Estob, avait publié une version latine du môme ouvrage (1690). L*illustre d'An ville a puisé beaucoup de notions dans la partie inter- calée dans la traduction d*Orose par Alfred, pour son mémoire intitulé : « Btatê formés en Europe après la chute de Vempire romain en occident, » (Paris, 1771.) La partie géographique d'Alfred intercalée dans sa traduction d*Oro8e a eu plusieurs commentateurs. Nous nous bornerons à citer ici Spelwtan, — Bufeus^ — Somner, — Murray, — Langebeck, — Porster et Barrington, Le premier de ces commentateurs a publié une vie du roi Alfred. (i) I^es ouvrages de Raban Maur furent recueillis à Cologne en I6t7» en 6 vol., ou 3 in-fol. Voyez à son égard Actasanctorum, t. !«', mois de février. (1) M. Weiss a donné une excellente notice sur ce savant dans le tome XXXVI de la Biographie universelle. — 38 — gré ses rapports littéraires avec les plus savants hommes de soo temps, il n'était pas plus avancé que ses devanciers ou que ses contemporains. L'analyse de la partie cosmographique de son traité De Ufdverso que nous allons donner, prou- vera ee fait d'une manière aussi claire qu'évidente. IVai»^ son système cosmographique, la terre est de la forme (fun cercle et elle est placée au milieu de C univers (I), et elle est entourée par TOcéan (la même idée homérique) (2). Il la divise en trois parties: F Asie, TE^rope, et la troisième TÂfrique^ que les anciens, dit-il, n'avaient divisées qu'en parties égales ; mais TAsie à elle seule est la moitié de la terre (3). (1) « Orbis a rotanditate circaK dictas quia sfcat rota est... Pormam • terne ideo scriptura orbem vocat...» (De Universo, lib. XII, cfaap. II. BêOrle, (2) Uv. XI, cap. 5, De Oceûno. Il y dit : « Quod in circMli modo mmkiat orèem, • (3) « Formam terrae ideo Scriptura orbem Yocat eo quod respicien- « tibos extremitatem ejiis circulas semper apparet , quem drcalom « Graeci, borizonta vocanL Quatuor autem cardinibus eam formari di- « dt; quia quatuor cardlnes quatuor angulos quadrati significant, qui ■ iBtra praedlctum terrae circulum coulinentur. Nam si ab orientis « cardine in austrum et in aquilonem shigulas rectas lineas dncas, si- « militer quoque et si ab occidentis cardine ad praedictos cardlnes, id « est , austrom et aquilonem singulas rectas lineas tendas : facis qua- < dratum terr» intra orbem praedictum. > Liv. XII, cap. 2, p. 171. — Et plus loin, p. 172 : Divisus est autem trifarie à quibus una pars Asia, etc.? > — Et puis il finit : • Unde evidenler orbem dimidium duae leuent, Europa et AITrica : aUum vero dimidium tola Asia. > — 39 — li suit Euclide dans son livre sur les éléments ; ii place aussi le paradis terrestre à l'extrémité la plus orientale de la terre. Il décrit ses arbres merveil- leux ; il n*y a ni froid ni chaud ; dimmenses sources d'eau aiTosent toute la forêt , et y prennent leurs sources, les « Quatuor nascentia flumina per cujus < posi peccatum hominis adiius inclusus est (1). » Puis il dit que le Paradis est ceint par une mu* raille de feu (2) , et les quatre fleuves du paradis arrosent la terre (3). Ces fleuves sont le Gange» te Phison de rÉcrlture-SaintCt où saint Marc a propagé TËvangile , et le Tigre , où TÊvangile de saint Luc fut propagé, enfin FEuphrate (4). Du côté du nord, ses connaissances s'arrêtent au Caucase. Là il y a des montagnes d^or, mais on ne peut pas y pénétrer à cause des dragons et des grif- fons, et des hommes monstrueux qui y habitent (S). (1) De UDi?erso, liber XII, cap. 3, De Pwradi$o. (î) ... Mwro igneo accinctus. (Voyez la Mappemonde de Sainte-GénevièYe, qai ra dessinée exactement de la sorte). (3) Ibid., Hy. XI, cap. 10, p. 166, De Pluminibus, « Geon fluTias de Paradiso exiens, atque nniversam iEthiopiam eln- > gens, Tocatns boc nomine , quod incremento suae exundationis ter- « ram iEgypti irriget Porro apud iflgyptios Nilus vocatur propter « limum. > (4) DeUniverso, liber XI, cap. 10, De Pluminibus . (5) Ibid., lib. XII, cap. IV, De Regionibu», p. 172: • Ibi sont et mon- « tes aurei, qaos adiré propter dracones et grifes et immensorum ho- « minum monstra impossibile est. > Au chap. IV du livre Xf , il parle do la Méditerranée, et il j dit • que — 40 — n n*a pas oublié le pays de Gog et de Mag0g^ lorsqu'il pûrie de la Scythie (1) ; il fait encore coid- muniquer la mer Caspienne avec lOcéan boréal, qu'il appelle Oceanus Syricus (2). D place aussi Jérusalem au centre de la terre (3). En ce qui regarde TAfrique, tout ce que dit ce eosmograpbe prouve qu'il ne connaissait pas les ré^ gions découvertes plus tard. Sa description de TAfrique est la même que celle donnée par Orose et Isidore de Séville, qu'il copio souvent textuellement (4). eêiU mer s'appelle Mare wîognum parce qu'elle est la pNts grande de tootea. « Quia per mediam tarram utque ait orimftm prêpmâitw^ tmf^ pam tt AfHcam Asiamque dUterminant, • (1) De UnUerso, iiv. XII, chap. IV, Oe Reg(on(but^ p. 175 : « Scytliia « sicttt Goita à Magog, fiiio Jafet, ferlur cognominata : c^]a8 terra « oUjou ingeot fuit. Nam ab oriente Indiae, à septentrione per palude& « MitO€(diê (sic) (Meotides), inter Danubium et oceanum osque Ger- « manie Bnes porrigebatur. » (Voyez la Mappemonde du IX« siècle de la Gottonnienne, dans notre Atlas). (D Ibid., loc. cil « Oceanui Suriat* tendUur usque ad uuur§ Cas- • pium, quod ist ad oceanum, • lÀ vivent des nations « qu^damp^riOÊr « tuonB ac trucei camibuêhumaniâ et eorum tanguine viwunL • Les voyageurs ne pouvaient pénétrer dans les pays de U Scytl^e qui abondent en or et en pierres précieuses , parce que « griffanm immënUate acceaus kaminum rantm ett, (S) Ibid. , p. 174 : « Bit quasi umbilicus regionis et lotius terrœ. » (4) « Ibid., p. 178 : « Incipit autem à Onibus i£gypti pergeos juxU « meridiem per iEtbiopiam usque ad Athlantem montem, à septentrio* • nali vero parte Méditerranée mari coi^uncta clauditur et Gaditano « frclo flnitur. • Puis il mentionne les provinces comme Orose et les autres,, et en- — 41 — Au midi , il ne connaît que les Garamanies , qui habitent jusqu'à la mer. Par conséquent , il ne con- naissait rien de ce côté au delà de la Phesanie. La Tingiianie est la dernière partie à Toccident de l'Afrique qu'il mentionne ; au midi il ne connaît que les GauloleSy qui habitent l'Océan hispérique (1 ). Ayant cité toute cette description, comme nous Tavons fait remarquer plus haut, il parle des lies Fortunées (les Canaries), qu'il place en face de la Mauritanie (2). Il n'oublie pas de mentionner la fable des Ama- zones (3). Au delà de l'Atlas, à propos duquel il fait le récit historique du mythe de ce perscmnage (4), saile il dit : « A septentrione mare Libycom ; a meridie iEthiopia et • barteronim ▼ariae natioDes, et solitudines inaccessibiles, quae etiam « builUeot serpentes créant. Et pins loin : « A meridie Getulos et Garamantas usque ad ocea- a nnm iEthiopicom pertendentes per portum tendentes. » (1) Ibid., /. c, « H»c nitima (la Tangitaine) Afric» exsurgit ^ mon- • tflHis septem, habens ab oriente flamen MalTam Et an midi : • Gaoiulum geotes usque ad oceanum esperum perer- « mitfls ; regîo gignens ferocissimoa draoones et stmtionea. > G*osl le même te&te que celui d'Isidore de SévUie. (i) II décrit les merveilles de oea lies en poià de mots, ei puis il «joate: « Unde gentiiium error et seculariom camina poetirum propier « soU fâecunditatem easdem esse Paradisum putaverunt. > (De Universo, lib. XU, cap. V, M ItuuUi, p. 179.) (3) U place les Amazones dans les Uimisttrii Cûmpi an nord du IlHina. Ibid., cap. iV, p. 175. (4) 11 décrit le mythe de l'Atlas de la manière suivante : « Athlans super Promethci fuit rex Arfric», à quo astrologiae artem — 42 — tout ce qn'il rapporte à cet égattl est tiré des idées mythologiques des Grecs. L*énamération qu'il fait des lies de la mer Atlan- tique , situées près de TAfrique , est la même que celle des mythologues grecs et des géographes de Tantiquité, qui adoptèrent les fables inventées par rimagination des Hellènes. Cette partie géographique de Touvrage de cet au- teur sufIBrait pour prouver qu'au IX* siècle, on ne connaissait même pas les îles situées en deçk du cap Bojador, et qu'on ne débitait à cet égard que les fa- bles des anciens Grecs. Raban Maur place les Gorgones fabuleuses près du promontoire Esperaceris (sic) (1); et ensuite il dit qu'à deux jours de navigation du continent, on rencontre les Uespérides (2), qui sont placées, selon lui, dans les limites de la Mauritanie. Or, si les Hespérides étaient situées dans les cou- « prius dicant exoogiUUm; kleoque dîctus est snstinuisse cœlum. « Ab enidilione igitor discipliiUB et scientia cœli nomeD ^as in mon- « tein Affricsderivatam est, qai nanc Âthlans oognominatar, qui prop- « pter altitudinem suam quasi machinam cœli atqu» astra suntentare « Tidetur. • Ibid., lib. XIII, cap. I, p. ISS. (1) Gorgodes insulae quas incoluerunt Gorgones, fœminae alilnm perniciute, birsuto et aspero corpore. Ibid., lib. XII, cap. V, p. 179. (Cette (Me est tirée du Périple d'Hannon, qui a parlé de ces femmes toute velues.) (S) Ibid., l. c. Esperidum insuisc vocataî il civitatc Esperide qutp fHU in fine Êtnuriianitr. — 43 — fins de la Mauritanie et après les Gorgones j il s en* suit que Raban plaçait ces dernières bien avant* et par conséquent toutes ces îles étaient situées avant le cap Bojador , et à plus de 33 degrés de latitude nord de Téquateur. Au surplus , si nous rapprochons les positions qu'il donne à ces lies de ce qu*il rapporte au sujet du grand golfe des Dragons fabuleux , situé au delà des Gorgones ; si on rapproche, disons-nous, les po- sitions de sa théorie de TAntichthone , il ne reste pas le moindre doute que l'Afrique de Raban se terminait en deçà du cap Rojador, et qu'au delà du tropique il faisait terminer ce vaste continent par l'Océan (1). Et en effet , ce qu'il dit de l' Antichthone ou de la (erre opposée, vient confirmer davantage que ce cosmographe pensait aussi que la zone torride était inhabitée, et qu'il n'^avait aucune idée des immenses pays découverts plus tard par les Portugais au XV^ siècle. Il soutient qu'outre les trois parties du monde, il y a une quatrième transocéanique 9 laquelle nous (f) « SuDt ultra Gorgodes, sitx sub AthlanUcum litos in intimos « maris sinus, in quarum hortis fingnnl fabulae draconem pervigilem « aurea mala ser?antein ; fertur enim esse mare aestuarium adeo un- « dosis lateribus tortuosum ut visenlibus procul lapsus anguis immu^ « latur. » Ibid., lib. XII, cap. V, p. 179. — 44 — est inconnue à cause de la chaleur du soleil (1). Pour donner au lecteur de nouvelles preuves de l'état d'ignorance dans lequel se trouvaient les plus savants cosmographes de l*Europe, relative- ment à r Afrique et à ces tles, même en deçà du cap Bojftdor, nous nous permettrons de dire que ce cos- mographe adoptait encore les fables géographiques d*Hésiode, qui le premier, parmi les Grecs, a placé les lies Hespérides et les Gorgones près de la cèle d^Afrique, sur FOcéan occidental ou atlantique* Gossetin a savamment montré qu'on pourrait tracer les premiers développements des coonais- saiices des Grecs à cet égard , en remarquant les lieux auxquels ils ont appliqué successivement les noms de Bienheureux , de Fortunées ou de Jardin des Hespérides. Ce savant géographe montre que la grande Ofisis de TËgypte a porté autrefois le nom d*t/e des Bienheureux (2) . Bientôt après on indiqua le Jardin des Hespérides un peu plus à l'ouest, et au midi de la Gyrénaïque. (t) Eztn ires auiem ftm orbis qsaru pars tms ocenum iule- • rior in meridie, quae a solis ardore incogniia nobis est, in cigus • finibus anlipodas fabulose inhabitare produnlur. > (De Universo, lib. XII, cap. IV, ite Regiombus, p. 178.) (S) Voyea Gosaelin, Recherches sur la fcéographie sysléiniLUq«e des anciens, 1. 1, p. 140. —S'appujani sur Tanlorilé d'Hérodote, L Hl, $ «, p. 907. — 45 — D*auti«s voyageurs publièrent eusuite qu'en avan« çant au nord-ouest , dans le voisinage de l'Atlas, on y trouvait une terre Fortunée, Puis les poètes transportèrent bientôt le Jardin des Hespérides au bord du Lixus j qui se rend dans rOcéan atlantique (1). Enfin^ la découverte des Ca- naries dans des temps postérieurs; on y transporta pour la dernière fois le séjour du bonheur, et il n'y resta fixé que parce qu'elles furent le terme de toutes les découvertes des anciens dans l'Océan atlantique. Aussi elles ont porté jusqu'à nous le nom d'Ues Fortunées (2). On peut donc dire des connaissances des cosmo- graphes du IX^ siècle , qu'elles étaient les mémos que celles des Grecs dans l'antiquité; enfin» qu'ils n'avaient sur les lies situées près de la côte occi- dentale de TAfrique , sur TOcéan atlantique , d'au- tres notions que les fables des Grecs. C'est ce que (i) Ce fleuve correspond au fleuve Lucos. (S) Voyez Gosselin, ouvrage cité, p. 142. Sot les Gorgones et leur position, consultes l'ouvrage cité de ce géographe, p. 98, 136, 137, 139, 148, 163, 327, 229. D'après les idées des Grecs, selon M. Letronne , TAtlas des anciens, quant k la fonction principale qui lui était attribuée, n'était que la per- sonnification médiate ou immédiate d'une idée cosmograpbique. Selon Topinion de ce savant, le personnage de ce nom est lié avec les Hespérides, le lac Tritonis, Calypso et les Gorgones; c'esl-à-dire qu'il lait partie de ce groupe d'êtres fabuleux que les Grecs avaient placés k l'extrémité de l'occident. — 46 — Rabau Maui* et d^autres , aussi bien que les mappe- mondes de ces époques, nous attestent de la manière la plus évideute. S V. X* SIÈCLE. ÀLFAIC-ADILSOD,— HBKM ANN, — LB M Onm miCHKE, — TBAITÉ DB GÉ06BAPHIB ATTEIBUÉ A MOTSB DB CHOBfcNB. , Dans le X* siècle qui suivit, nous n'avons pas trouvé un seul auteur» un seul document qui ait pu seulement faire soupçonner que les savantes de TEu-^ rope aient fait faire le moindre progrès à la géogra-^ phie. Dans la seoonde partie de cet ouvrage, nous mon- trons comment les cartographes dessinaient leurs mappemondes; nous montrerons qu'ils ne dessi* naient la terre habitable que d'après les écrits des anciens k Nous avons déjà fait remarquer dans un autre ouvrage (I), que les traités de cosmographie rédigés dans ce siècle par les Anglo-Saxons sont tous remplis des fables rapportées par Pline T Ancien , et repro- duites par Solin, lorsqu'ils traitent des contrées loin*- taines. <1) Voyez DOS Rechercheg sur U découverte des pays situés sur là côte occidentale d'Afrique, p. XXXHI. -. 47 — Al fric, dans un Traité d'astronomie conservé dans un Mss. du Musée britannique, y soutient que les pays situés sous la zone torride sont inhabiles à cause de la proximité du soleil (1) : assertion qui nous montre qu'on ne connaissait pas alors les pays découverts par les Portugais et par les Espagnols au XV® siècle, tant eu Afrique, au delà du cap Bojador, que dans le nouveau continent ; fait qu'Adelbold^ évéque d'Utrecht , vient encore confirmer dans son opuscule intitulé Libeltus de ratione inveniendi cras- situdinem sphœrœ , dédié au pape Sylvestre II » écrit qui nous prouve qu'il n'était pas plus avancé que ses prédécesseurs (2). Le moine Richer, qui vécut dans le même siècle , étendait encore les limites de l'Asie jusqu'au Nil, et son silence , relativement à la forme de la terre et sur les limites de l'Afrique, nous indique qu^il n'était pas plus avancé sur ce sujet que ses contempo- rains (3). Nous ne terminerons pas l'examen des doctrines des cosmogi*aphes de ce siècle sans parler du traité (i) Voyez nos Recherches citées, p. XXXIV. (2) U>id, p. XXXIV. (3) La chronique de Richer a été publiée par M. Pertz dans ses Mo^ nuwieHia germanica, tome V, p 568. Hicher traite de la division du globe en trois parties dans la préface de sa chronique. Cette division est la même que celle des anciens. — 48 - de géographie attribué a Moyse de Chorène. Lors même que cet ouvrage eût été composé par cet au - teur arménien, nous en devrions faire ici mention» puisqu'il étudia à Rome, à Athènes et à Constant!* Dople la langue et la science des Grecs. Et, en ef- fet, le traité qui nous occupe fut rédigé d'après uu autre traité de géographie composé par Pappus d'Alexandrie, qui vivait sous le règne de Théodose le Grand, à la On du IV« siècle (1). Ce cosmographe divise aussi la terre en trois par* ties, TEurope, la Libye et l'Asie. Cette dernière, dit*il, est la plus grande, puisqu'elle s'étend du côté de l'orient jtis(/u^d la rr,er inconnue. Il n'était pas plus instruit sur la connaissance des contrées méridionales de l'Asie, comme le témoi- gnent les passages suivants : « La mer de l'Inde, qu'on appelle mer Rouge, (i) Voyez le savant Mémoire de saint Martio, sur Tépoqoe de la géographie attribuée à Moyse de Kboren (Mémoires sur VArwiénie^ tom. 14, p. SOI à 3f 7). Ce savant académicien produit des raisons qui nous paraissent sans réplique, qui prouvent que cette géographie a été composée au X* siècle (vers 950). A une foule de preuves, il «Joule que « si Ton pouvait encore penser que cette géographie ne fàt qu*an ouvrage de Moyse de Cborène interpolé, le résultat serait toujours le même; il resterait peu de chose du véritable auteur, et, dans Timpos- sIMUté où nous sommes de bien distinguer ce qui lui appartient, il en résulterait qn*il ne pourrait faire autorité que comme un ouvrage composé dans le X' siècle qui renfermait des renseignements précieux sur des temps plus anciens. • (/6., p. 3f 5.) — 49 — ff qui donne naissance aux golfes Arabiques et Per- a sîque, et du cà\é du midi elle est bornée par la c< terre mcemiue et inhabitable. » En parlant une autre fois de la mer des Indes, il dit : • Puisque la mer Grecque et la mer Caspienne ont « été parcourues dans toute leur étendue par les c hommes, et qu'il en est de même, à ce que je « erms^ de la mer des Indes. » Et il croyait cela d'après les notions données par Ptolémée ! Lorsqu'il parle de l'Indus et du Gange, il débite un si grand nombre de fables, qu'il ne nous laisse [las la moindre incertitude que ces régions lui étaient inconnues, et que ses connaissances incertaines et confuses s*arrétaient au Gange. Des îles de la mer Indienne, il nomme, sans doute d*après Ptolémée et Pappus d'Alexandrie, l'Ile de la Taprobane (Cey- lan)(l). Ses connaissances du nord de l'Europe s'arrêtent k la Scandée (la Suède et la Norwége), )le (dit-il) que les Goths habitèrent. La mer du nord lui est incon- nue. Il dît : « La mer au delà est appelée mer in- € ctmnne. » (1) Voy«fl le texte armémen et U traduction de Saint Martin. (T. U, p. 377.) Le coMMgvatphe, en parlant de Ceylan, dit qu'on raconte que cette lie est le lieu de la chute de Satan. U — M — Il fint meiiiion de c deux très grandes ttes fa'oa € iqppelle Britanniques, et la grande lie de Tfaolé. tt dont la moitié est regardée comme appartenant à c la terre iticonnue. » En ce qui concerne l'Afrique, ce cosmographe a pirisé presque toutes les notions à Tégard de cette partie du globe dans Ptolémée et d'autres, probable- ment dans Tabrégé de Pappus d'Alexandrie ( I ). Mais les théories systématiques de la cosmographie des Pères de F Eglise, qu'il adopta de préférence ii celles du géographe d'Alexandrie, l'ont forcé à renfermer la terre habitable dans un espace plus limité que ce- lui adopté par Hipparque et par Ptolémée. Le cosmographe arménien, en plaçant Jérusalem au centre du monde habitable, nous fournit la preuve la plus évidente du fait que nous venons de signaler. € Selon Ptolémée (dit-il), l'Arabie-Hcureuse est au € milieu de la terre habitable (2) ; mais je ne puis € partager cette opinion parce que l'Evangile, qui € dit que c'est de ce pays que vint la reine du (1) Au midi de la Libye il place les Gétales. Elle a 17 flewYes,3ymu lacs, 5 montagnes et 25 provinces. L*AfHqoe est à l'orient de la Man- riunie, sur le rivage de la mer. D place les Pygmèes anprte de l'Oetem . dans la monugne Blanche. L'Ethiopie inférieure eomwtemce à im mrre imcommuê du eôié de fOeeident. Elle touche TOcéan et la Libje inté- rieure, vers le midi elle se prolonge jusqu'à la terre inconnue. (8) Cette opinion se trouve dans Ptolémée, comme l'obserre saint Martin, note tt, p 384. — 51 — € midi^ la place à Textrémité du inonde (1); on doit 9 appeler vraiment le milieu un lieu placé à une c égale distance de toutes les extrémités : C'en ce c qtd convient à Jérusalem, comme Tattestent les c Saintes Écritures (2). » Des tles de la mer Atlantique, il mentionne les Ca- naries. Il dit à ce sujet : « Ti*ois lles^ qu'on appelle € les îles Fortunées sont on f;ice de la Libye. Il s'en < trouve du côté de l'occident six autres, et du côté c du nord encore quatre, qui sont en Face de la Mauri- 4 tanie et du détroit qu'on appelle de Sebdé (Ceuta). » Ces détails sont différents de Ptolémée. L'auteur de ce traité de géographie ignorait néanmoins, comme tous les géogi*aphes du moyen âge, tout ce qui con* cernait les grandes mers extérieures. I^ plupart adoptèrent à cet égard la théorie ho- mérique que l'océan environnait la terre. Celui-ci, cependant, n'adopte pas même cette théorie ; il avoue ne rien savoir à cet égard. « Quant à dire si la mer c envii-onne la terre incoimue, ou si c'est le con- € traire, n'ayant pas assez de savoir, nous nous tai- € sons, et nous ne décrivons que ces pays que le « pied a foulés et que l'œil humain a vus. » Il pense que ce sont lés trois grandes mers In- (I) Géographie attribii^> k Moyse de Cliorî»Be, p. 3S4. (t) là., p. 3S^. — a — dînoe. Grei«|De et ttyrcwniemtÈe - b CjtspMiDei, qui, *ap|nîe. — 63 — € Oa dit que ce n'est pas seulement la zone tor- € ride qui est environnée par Tocéan, mais que c'est c toute la terre (1). C'est au moins ce que rapporte « Constantin d'Antioche dans sa topographie chrc- •c tienne en parlant du passage de l'arche (2). » S VI. Xl« SIÈCLE. HBIMAN CONTMACTCS , — et ASAPH. Encore à la fin du X® siècle et au commencement du XI% Hermann, surnommé Conlraclus^ malgré sa vaste érudition^ n'était pas plus avancé. En efleti c'est ce que nous remarquons dans son ouvrage sur l'Astrolabe, notamment au chapitre XIX des Climats. L'auteur mentionne à peine l'Egypte , l'Ethiopie jusqu^au Nil, et Méroé ; il ne connaît rien au delà des Garamantes, vers le midi. (1) Ici il indique Tidée homérique, qu*il paraissait o'afoir pas 6Ui?ie ailleurs. fl) CoosUnlin d'Antioche parait être CodsUbUd, évéque d'Haran, qui vi?ail dans l'année 630, auquel Assemani consacra vu article dans sa Bibliotkeca Orienlaiis. Goiilter Dowling le cite dans sa Sfoiitia scriptorum SS, Patrum alio- rmwtqnê nieri* tcclesiae wwnutnenîorum, Oxonii, 1850. NI les Trères Whiston, éditeurs d'une yersion latine de VH($toir€de M^si ûâ €horè»e, publiée à Londres en 1736, ni SainIrMartin, Mimoirti êurV Arménie (t. 2, p. 383), n'ont pu découvrir qui éUit cet auteur. Ce dernier s'est borné ^ dire qu'on connaissait un prêtre nommé Jean d'Antioche, qui était un ami de saint Jean Chrysostérae. — 54 — Il termine l'Afrique, à roccident, au pays des Maures. Ou voit aiusi que l'Afrique, d'après ce sa- vant, restait renfermée dans les limites connues d'Ëratosthèue et d'autres auteurs anciens. La connaissance du globe n'a pas fait le moindre progrès dans ce siècle. Le nombre même si restreint des auteurs qui traitèrent de la géographie, nous prouve combien cette science avait été négligée à cette époque. Bien que dans ce siècle ou s'appliquât aux sciences mathématiques, et qu'un savant Lombard eût même traduit de l'Arabe les œuvres d'Euclide (1), toutefois les connaissances géographiques des occidentaux n'ont pas fait non plus le moindre progrès. Les savants demeurèrent dans la même ignorance sur la question des zones habitables , sur la forme de l'Afrique, sur los régions situées au delà du Gange, et sur Texis- tence du nouveau continent. Le grand ouvrage cosmc^raphique d'Asaph nous fournit le témoignage le plus évident des faits que nous venons d'indiquer (2). (t) Vo|«i Cosmographie d'Aupli. — Manuscrit m» 6S56 de la biblio- Uièqtte naUooale. Cei oaTrage est rempU de bUes. Asaph prélMid qii'n •ilslo dais l'Bihiopie une grande ioar qni jette des fianuMs. W Voyei la notice sur Jean Campaans de No?arU, dans Fabridusp mèiimK JMMr ff Imf., lat., t. I. p. 89T, édit. in^. CanpaniM vécut on 1090. n tctirix H iifhamittéemêé^fiihritûfUU, — 65 — Ce cosmographe était même sur quelques points plus arriéré que ses devauciers, en ce qui conceniait la partie de l'Afrique septeutrionale^ déjà si coniuie des navigateurs de la Méditerranée ; car il soutenait ^ue personne ne pouvait aller par mer aux Syrtes, à cause de la hauteur et de la violence des vagues. Nous ajouterons une autre preuve » pour montrer que de son temps on ne connaissait pas l'étendue de TAfrique ni Texistence du grand continent décou- vert par Colomb au XV* siècle ; il donne une grande extension à l'Asie, suivant en cela tous ses devan- ciers. Selon lui, l'Asie seule occupe la moitié de toute la terre (l)* à partir du lieu où le Nil se jette dans la mer, près d'Alexandrie; à l'orient» il étend cette partie du globe jusqu'au Paradis terrestre. En ce qui concerne l'Afrique, non seulement il en fait la description d'après les anciens, mais en- core il y ajoute qu'au delà des Garamantes (c'est-à- dire des habitants de la Phésanie) il ne connaît rien. Ainsi, les connaissances de ce cosmographe ne (1) « Tota terra dividilur in très partes, id est : Asiam, Africain et I Europam , sed hoc non est recle , quare una pars non est equalis « titeri , quoniam Asia tenet medietatem tocius terrae à loco ubi est • flumen Nilî et cadit in mare in Alexaodria, et à loco unde flumen « Tanais (leg, Tanais) cadit in mare cum brachio Sancti Georgii ver • sus orientera usquo mare oceanum et Paradisutn terrestre. (Asapb fol. 7, r.) — 66 — s'éieudaient pas au delà du 20* degré 4e klitttde nord pour riotérieur de ce contineot. Sa théorie hydrographique de la Méditemaée vient nous montrer d^uue manière (dus poaitiyet qu'on ue connaissait pas encore de son temps les contrées découvertes au XY* siècle par les Portu* gMS, et qu'on ue soupçonnait même pas Texistenoë d*un grand continent à Touest. En effet, ce cosmographe soutient que fai mer llëditerranée , s'appelait aussi MériifieDiie , parce qu*tUt occiiyw /s midi de la terre; lorsque c*était lt)cëan austral qui occupe réellemeDl le midi de la latre, ce qu*Asaph ignorait coimne tous les waynaâM de TEarope i cette époque. Aittsi^ b géographien a pss faîtaon plust pendant lelX^siède que bous veiMMiisdeparooorir* k ouindre progrès rdatÎTement à heoiuiaiasMice des otnlrees découvertes au XV* sàècle« el dont les vattls de PEurope ^noraieut lejùslince, con MHis lYOQiis de le moutrrr plus — 67 — S Vil. \IV SIÈCLE. BOMMIÉ l»*AUTON,— OTHON M PE18B, ^ BO«US« »■ 8AINT-TICT0K, — JACQUES DB TITKY, — HUGUES MBTELLUS, — GUILLAUME DE JUUlt^m, ~ BBKHADE DE LAN DSBBR6 — et BERNARD STLTBSTRIS. Dans le XH* siècle , dont nous allons nous oocu- per» la science géographique n a pas eu un meilleur (Bort que dans les siècles précédents , relativement ï la connaissance des vastes continents découverts au XV** siècle , malgré les voyages entrepris par le nu)iue Constantin, surnommé TAfricain» dont fait mention Orderic Vital» qui écrivit dans ce siècle (i). En eiïet, les six mappemondes de ce siècle , que nous donnons dans notre Atlas , ainsi que le traité d'Honoré d'Autun, intitulé Imago mundi^ et d'autres (!) Orderic Vilai nous dit que Consuntin l'Africain étudia ^ Bagdad, qu'il a été chez les Arabes, chez les Peisans et chez les Sarrasins, et que de U il passa aux Indes, oii il s'instruisit encore de toutes les sciences de ces peuples, et qu'il en fit autant en Egypte. Orderic ayoute qu'après il revint àCartbage et puis àSalerneoU il obtint des faveurs du fiuneux Robert Gulscard, et après se fit moine au monastère du Mont- CasiiB. Sur les ouvrages de Constantin l'Africain, voyez Fabricius Bihlio- cteM eritca, VI, 9, et BibUotli. Mediae et inOnae latiniutis. T. 1. p. 1191. Les ouvrages de ce savant auteur du moyea-àge lurent publiés à B41e en 1536, en â vol. in-toL — 68 — ouvi*agcs de cosmographie et de géographie, suffiront pour constater ce fait. D'abord » la théorie de la forme du monde de ce cosmographe est la même que celle de Bédé le Véué- rable (1), dont nous avons parlé plus haut. Selon lui. une partie de TOcéan divise le monde par le milieu (2). D*après cette théorie, TAfrique serait renfermée bien en deçà de Tequinoxiale, et séparée de la terre opposée par TOcéan. Et en effet, en adoptant cette idée systématique , il affirme aussi que tes régiofu situées sous la zone iorride étaient inhalitées^ et soutient que 1* Afrique, au midi du Nil, tournait vers Toccident ; il adopte aussi la théorie homérique de rOcéan environnant la terre. De rintérieur de l'Afrique il ne connaissait pas plus que les anciens, et n'était pas plus avancé qu'Orose , qui le devança de sept siècles. Ses cout naissances, à cet égard , ne s'étendaient pas au delà du pays des Gai*amantes , c'est-à-dire au delà du W degré de latitude nord (3). Des îles de l'Océan atlaulique , il mentionne seu- (1) Voyez ce que nous avons dit du système cosmognphiqne de Bédé dans le g HI (%) « Pars autem Occeani quae roediooi orbem dWidit.* (Voyez Honoré d'Antun, Imago Mundi, cap. De Aqtut. (3) Voyez nos Recherches sur la découverte des pays situés sur U côte occidentale d'Afrique, p. XXXVI, noie % — 5» — ieiDent l'Angleterre, TÉcossc et l'Irlande, les Oi*ca* des , au nombre de 33 , et Thite ( I } ; au delà de Thile il plaee la mer Glaciale. lorsqu'il traite de l'Asie, il rapporte un grand nombre de fables, et parmi celles-ci il n'oublie pas celle des Pygmées, qui, selon lui, habitaient dans rinde. Il place le pays des Amazones dans le Cau- case, suivant à l'égard de cette fable les géographes postérieurs à Strabon. Au delà du Paradis terrestre, il y a, selon lui , de grands déserts peuplés de ser- pents et de bétes fauves. La grande vogue qu'à eu ce traité et les autres de ce genre , ont contribué beaucoup aussi à pro- pager toutes ces erreurs et toutes les fables des an- ciens. Et en effet, les dessinateurs des mappemondes qui puisaient toutes les notions à ces sources pour dessiner leurs représentations graphiques, ont re- produit ces mêmes erreurs et ces fables dans leurs cartes, comme nous le montrerons dans les II* et lll^parties de cet ouvrage. Nous nous bornerons à in- diquer ici le fait suivant. C'est ainsi qu'ils repré- sentèrent t<»le Paradis terrestre, placé à l'extrémité la plus orientale de la terre, dans un endroit inaccessi- (I) «Tbile (ditMl) Gujus arbores folia nnmquam depoDunt et in qua VI • mmsibas videlicet festivit» est contionas dies, Vf bibernis meDsibns « contmua nox. > — 60 — Uo aaxbomiïies(i); 2« ils marquaieul au8sidaiis leurs cartes, d après ces cosmographesi les quatre fleuves qui avaient leurs sources dans le Paradis ; 3» ilsindi- quaieiit de méfue , d*après ces traités cosmographi- ques , que la zone lorride était inhabilée ; 4« c'était d'après les mêmes sources qu'ils plaçaient daus leurs cartes des lies fantastiques , saus oublier TAtlautide, transforroéesousle nomd'^nit//ta,etqu'on remarqua encore dans les portulans et dans les cartes de la fin du XV* siècle (2). C'est d'après Honoré d'Autuu et d'autres cosmographes , que les dessinateurs de (1) ... « Uigus prima regio in Orienle est Paradisus; locus videli- « cet olnni amenlute eoaspicuiis fnadibilis borniaMnis, q«ia igiiM « nuiro usque ad ccelom eai coijectus. In boc esl ligniun vitae, Tide- « licet arbor e cnjasfractii qui comederit semper in une sUlu Immor- t lalis penaaMbit. • 11 décrit ensuite les quatre fleuves qui sortent du Paradis, et pariant duGéon (le Nil), il dit : « luxta montem Atlantem surgens mox a terra « «bsorbelnr. per quam oecaH* iMuta curreus In litt«ra R«M WÊÊik • denuo fuoditur, Ethiopiam circumiens per Egyptum labitur... » Les cosmograpbes du Moyen-Age suivaient, relativement aux cours de ce leuve, l'erreur des Ancteus qui prétendaient qu'il avait sa soune dans les ludes. Quelques auteurs anciens ont cru qu'il sortait d'une même source que le Gange. Selon Pausanias (Corintb.) et Philostrate (viia ApoU. Ub. 1, c. 14), le Nil éuit un écoulement de l'Eupbrale. Les cosmographes et les cartographes du Moyen-Age adoptèrent non seule- ment cette erreur, mais ils en ont commise une plusgrande, en adoptant la théorie des Pères de l'Eglise, qui liaisaient venir ce fleuve des extré- mités orientales du monde. (i) Sur les lies fantastiques de l'Océan Occidental au Moyen-Age, consul lei un Mémoire de M.d'Avexac sur ce sujet; bixKburcdeSI pagcb publiée en IS45. Voyex aussi la savante discussion de M. de Humboldt sur ce surjet — 61 — caries du moyen-âge représentèrent dans leurs œu- vres graphiques l*Ue fantastique de Saiiit«Brandan« Les Pizzigani, suivant cette légende, représentèrent même sur leur carte de 1 367 ce saint personnage se promenant sur la mer des Canaries (1). Honoré d*Autun , de même que Raban Maur et d*autres cartographes du moyen-âge, signale les Gorgones au même parallèle que le moni Atlas , et près d'elles les Uespérides (2), et les dessinateurs de dams son Examen critique de C Histoire de la (iéoyraplUe du Nouveau- Continent, l. I. p. 169 à 177. L*tle Anlilia se iroofe encore marquée dans le globe de Martin de Bebaim de 1492. (1) Voici la descriplion qu'Honoré d'AuUin fail de l'Ile de Saint- Brandan : « Est quiedaiD Occeani insula dicta |»erdita anienitate et Tertilitate • omnium rerum pre céleris terris longe prestautissima, boininibus % loeogniu, que aliquando casu Uiventa, poatea Inventa, non est re- « perta, et ideo dicitur perdita. Ad kanc feriur Brandanus venfsse. In^ « «alaacircuivimns nunc inferna petamns. • L'Image do Monde, poème géographique (mas. n» 7991 de la Bibiio- tbèqae de Paris, qui a appartenu à la bibliothèque de Charles V et qui est do XIII* siècle, déorit Plie de Saint-Brandan et ses roerfeilles. Sor cette légende on doit consulter la publication faite par M. Achille lobinal, intitulée : « La Ugende latine de S. Branoaixes, avec une traduction inédite en prose et en poésie romanes, d'après les manuscrits de im Bibliothèque royale remontant au XI, XU et XUl* siècle (Paris, 1836). Au sujet de l'Ile Encoberta, voyez Memoria liistorica de M. de Senna Freitas fList)oa, 1845). (S) « Gorgodes insuie in Oceano juxU Athiantem. Juxta bas Hespe- « rides in his oves aibi veleris habundant que ad purpuram optime • valent, etc.. • « Ultra bas fuit illa magna insula que Platone scribcnie cum po- pufo est submersa. * — 6Î — mappemondes les marquaient pour la plupart dans Le même ordre : particularités qu'on remarque dans un grand nombre de monuments que nous donnons dans notre Atlas à Tappui de cet ouvrage. D*après les systèmes cosmologiques des auteurs que nous venons d'examiner , on plaçait TEnfer au centre de la terre ^ celle-ci immobile au centre de Tunivcrs; puis Teau, Tair, le cercle de feu, les pla* nètes, etc. Les dessinateurs de cartes reproduisaient tous ces systèmes cosmologiques dans leurs oeuvres, comme on le venu plus en détail dans la II« partio de cet écrit, consacré à Texplication des monuments de notre Atlas. Othon de Freisingen , célèbre chroniqueur de cette époque et frère de Tempereur d'Allemagne Conrad 111 , qu'il accompagna dans son voyage en Palestine, et qui mourut en 1158, n'était pas plus avancé que ses contemporains ou ses prédécesseurs au sujet de la géographie , et il ne connaissait pas non plus Texistence des {mys qui ont été découverts au XV» siècle. Pour démonti*6r ces faits, il suftît de lire la partie de l'ouvrage du célèbre évêque, relative aux divi- sions de la terre, et consulter les sources dont il s'est servi. Il (lit que la terre se divise en ti*ois parties , sa- — 63 — voir : TAsie , f Afrique et TEurope « mais que quel' ques auteurs avaient joint TAfriquc à l*Europe> à cause de sa petitesse (1) ; et, pour rénumératiou des pays dont se composent ces trois, ou plutôt, selon lui, ces deux parties du monde, il renvoie à Tou- vrage d'Oro^^. Ces passages suffisent pour prouver que lun des savants les plus éminents du XII* siècle, élait à cet égard aussi ignorant que les cosmographes du Y* siècle, et que pendant sept siècles les connaissances relatives au prolongement de TAfrique et de la vraie forme de ce vaste continent, u*ont pas fait le moindre progrès. Ainsi, TAfrique d'Othon était la même que celle d*Orose; elle se terminait pourtant du côté de lorient, au 12^ degré de latitude nord, précisément à la même latitude où Êratosthène et Strabon plaçaient la terre habitable. Et du côté occidental , les connaissances d*Othon devaient se borner par conséquent à celles de Fauteur quil cite, et, par conséquent, elles s'ar- rêtaient aux pays situés en deçà du cap Bojador (2). Hugues de Saint-Yictori qui vécut dans ce siècle, écrivit un traité intitulé De Situ terramm. Cette cos- (I) .... propler tui purvilatem. Qui Africam îertiam mundi pmrtem dixe- runi non ralianes dimeMionumf ted rffluxionfs ménriitm steuii sumi. tOtboD, Cbron., liv. 1, g. l.) {% Voyei ce que nous avons dil de la géographie d'Orose, au J l<^ • r . — 44 — Ml à pvtipfésb ntee foe frttte de tous Injatearsqû le prwédncBt, laMiii on ke Tcm par l'eiMBesct FamlTse que DOosalkM» faire de ion onmge. Flenry avait d^ iâl if 11111111 ■ qne cal était lûé des aacîensy et cet an- tenr ajoute: € Comme si le monde D*enl |hs ebaa{(é depins phneors séries. » .D*aboni sa division de b terre est entière ment b même qneeellede tons les ^éopaplMi qni leptéré- dètenl. Il divise le monde en trais parties, savoir : l'Asie, TEorope et F Afrique. L'Ase nrmpe b BMiitié de b terre 1). Cette divisîoD seule nous prouve que ce cosma- fraphe ne connaissait pas les pajrs découverts au XV' séède. Il pbce le paradis tnrestre en Asie, et a descrip- tion est presque b même que rellede Raban Manr 2i. (I) ae SîlB T — , capL f : • Trfs saac portes wmmék, Asâ, Earopa, ikirica. ^kmva Am iib» tcrr». npÊM. est jA «nniies, teaei. Al» «fass îIImi. eq • Babel SsBBk pcoxiaci» mm\\a& «i rcipM«Kv rtss «ieiki^kn». • Ar IL^-^VCML IL — G5 — Dauâ sa description de 1* Asie, il ré|>ète les mômes fables l'apportées dans les traités de cosmographie et de géographie dont nous avons parlé plus haut. Il mentionne en efTet des montagnes d*or où Ton ne peut pas aller h cause des dragons et des griffons (1). Il place aussi Jérusalem au centre de la terre (2). Il n*oublie pas non plus comme ses devanciers do parler des Amazones. Il les place entre la mer Cas- pienne, le Pont-Euxin (la mer Noire) et le Tanals (le Don) (3). Il ne connaît de l'orient de l'Afrique que l'Ethiopie supérieure. Sa description de celte partie du globe est la même que celle donnée par les anciens. Elle est extrêmement résumée (4). (1) • Habetet montes aureos, qoos adiri propter dracones, tygres ol • grypfaes ei immensorum hominum gênera sane quam difficile est. > (2) « In medio Judaeae est Hierusalem quœ est umbUkus totius • terrœ, • DesituTerrararo, cbap. H, p. 345.) (5) • Sub Scytbia a mari Gaspio usque ad Euxinum, vel Hellespontani, « et flaviam Tanaim sunt Amazonia • Amazonia dicta est eo, quod io ea frBminse régnant, quse ne impe- • diantur à sagittaindo, puellis Mii* dextram niamillam adimunt. » (Ib.) (4) • kîtxcx regiones ab oriente ad occidentem porriguntur sic. « iElhiopes, Nadal)eres, Garamantes, Libya Cyrenensis» Tripolitaoa, « Futbensis, Zeugis, Getulia, Numidia, Tingitania, Mauritania» Syrtes « autem ài mari Modiierraneo exeunle^ usque ad Occeanuin Allant!- t CQui in obliquum ductum |)orrectae divitlunt Zeugin, Numidiara, et • Mauritaniam à descrtis Africx, ultra qua; sunt .4^thiopcs. Nada- < bercs à Nadat>er loco vocantur. Garamantes qiioque k Garamo oppido ■ Doroinantur. Libya Cjc$;iicnsis à (^yrene civiiali*. dicta est. Ti'i|H>Iitana • a tribus civiiaiibus suis. Futbensis autem à Futh pulatiir cognouii- — ee — Parlant des montagnes du globe^ il ne mentionne en Afrique que l'Atlas (1 )* de même qu^en parlant des fleuves du globe, il ne connaît dans 1* Afrique que le Nil. Parmi les lies de l'Atlantique, il mentionne les tles Fortunées, les Hespérides et les Gorgodes (2). L'ignorance en géographie était profonde dans ce siècle. Saint Bernard ignorait de son temps qu'il y eut une abbaye de Fiais ou Saint-Germer. La plupail des auteurs que nous venons de nom- mer regardaient même llnde et les différentes par- ties de l'Asie où pénétrèrent les armées d'Alexandre • nau. Porro in Zeugi esl Carlbago. GeluUa (ul ferlur) piscatorea uou • babet. Numidia ab incolis per pasciia vagantibos nomen trahit. « Nam liDgua eorum Numidise incertae sedes vocaDtor. Tingiltsia à • Tingi melropoli nomen babet. Maurilania k Mauro, quod eat nigruni • nominatur. • De situ Terrarum , cap. III. (t) ... In Africa Atlas (ib. cap. IV). (S) Les libres oo plutôt les fragments de situ Tnrrm'um^ dt ttl par- likHS Mundi sont attribués par Oudin k Richard de Saint- Victor {Scrfp- lar. BccUtiatt,, t. Il, col. 1149. 1150, etc.). Les Bénédictins, dans Tar- llcle de Hugues, Uitt. Uit. de la France, ton. XII, p. 66, disent avssi que VAhrégé dt Géographie n'est point d'Hugues, et ils renvoient an se- cond tome de ses Œuvres, où ce Traité est cependant impiiiné. Ils concluent de l'examen des extraits dont il fait partie, que ces extraits sont d'un auteur inconnu. C'est une opinion que partage M. Dannoo. lorsqu'il les retrouve [Hist, lia. de la France, t. XIII, p. 4S0), dans les Œuvres de Richard de Saint-Viclor, publiés k Rouen, 16S0, 3 vol. in-fol. Note qui nous fut donnée par M. Victor Le Clerc, un des savants ré- dacteurs de Vllittoire iiuérair^dela France^ et que nous avons consulté sur la question de savoir si ce traité avait été rédigé par Richard ou par Hugues de Saint-Victor. An sujet de Richard de St-Victor, voyea aussi Tarticle de M. Weiss, dans la Bogruphie tfmvettelte, t. XXXVIl — 67 — le Grand comme les extrémités du monde et comme un pays où les hommes ne pouvaient pas pénétrer. Un autre savant qui jouit dans ce siècle d*une grande renommée, et dont Touvrage est devenu pré- cieux, Jacques de Vitry, s'est servi, pour écrire son Histoire orientale^ d'une mappemonde. Les auteurs de Thistoire littéraire de laFi'ance (1) disent qu'il serait curieux de savoir en combien de parties la terre était divisée sur la mappemonde dont il s'est servi pour écrire son histoire. Si les auteurs de cette savante publication avaient connu les mappe- mondes et les cartes du moyen âge, ils auraient su que la terre était divisée en trois parties dans la map- pemonde de Jacques de Viti^, et que, lors même qu'où y aurait renconlré une terre traus-océanique, celle-ci représenterait Y aller crbis de Mêla, ou l'An- tichthoue placée au sud de rAfrique. Ainsi, le passage que nous venons de citer des au- teurs de l'Histoire littéraire prouve qu'il y a un siècle encore, la cartographie du moyen âge était entière- ment inconnue des savants. (1) Histoire littéraire de la France , t. IX, p. 154 et suivantes. Les deux premiers litres de la Uistoria Orieatalfs ont élé publiés par Songars éana le Getta t)ei per Fram^os, En 1307, François Moschus publia aussi k Douai une autre édition. DftDS le 1** volume de la BiMiographie det Croisades^ pat- Micbaud, on trouve une Notice des OCluTres du cardinal de Vitry. — 6S — Jacques de Vitry fait veuir le Physoii du Paradis terrestre (1). Il traite des gymnosopfaistes de rinde et des Amazones. Il ue connaît rien de llnde au delà des pays traversés par les armées d'Alexandre le Grand. Il décrit aussi le Paradis ter- restre (2), et comme tous les cosmographes du moyen âge, il le place dans la partie la plus orien- tale du monde» dans un endroit inaccessible et en- touré d*une muraille de feu qui s'élève jusqu'au ciel (3). On trouve aussi dans Fouvrage de Jacques de Vitrv les fables des Grecs mêlées aux traditions sacrées (4). (1) UUtaria On'enialis^ cap. 91. (2) Ib, lib. I. cap. 87. (3) Rapprochez ce passage de ta description identique du Paradis qtt*oo troote dans Vlwutgo Mt/ndi d'Honoré d'Autun, que nous afons donnée, p. 59 et 60 (note). Les dessinateurs de ta Mappemonde des Chromiqkes de St'!>emit du lempê de Charles F, et Fra Mauro ont représenté le Paradis d'après la description qu'on lit dans ces cosmograpbes. (4) Jacques de Vitry, entre autres fables, rapporte celle des Pygmées qui combattaient contre les Grues. En parlant du Nil, il dit : « ... Vos Nilum fluvium bibendo alteum cursu minuistis. Vos mon.s- « tratis ut horribilem Oceanum natigaret bomo. » Il s'est servi d'une Mappemonde pour sa description de l'Asie. A ce sujet il dit : • Haec pnedicta quam partim e\ historiis oricatalium et Mapp^- « mundi partim ex scriptis beat! Augustini et Isidori, ex libris etiam « Plini et Solini, praeter historix seriem, praesenti operi adjunximus. « si forte alicui incredibilia fedeanlur, nos neminem compellimus ad « credendum. » — 69 — Pour juger de ses conuaissauces géographiques, il suffit de meutiouuer les auteurs dont il s*est servi pour prouver qu*il u*était pas plus avancé que ses prédécesseurs. Les auteurs où il a puisé furent Pline, Solin, Saint-Augustin et Isidore de Séville. Hugues Metellus, savant d*une grande érudition, et qui vécut dans le même siècle, plaçait aussi la terre habitable jusqu'à Siène et Meroé, c'est-à-dire qu'il plaçait la terre habitable jusqu'au tropique du Can- cer (1), et croyait que la zone torride était inhabita- ble (2); et Guillaume de Jumièges, qui vécut aussi à cette époque, prenait pour guide, dans la cosmogra- phie, saint Augustin, lequel trouvait une absurdité à supposer que quelques individus aient jamais passé de notre hémisphère au delà de l'océan (3). Heri*ade de Laiidsberg (i), abbessc du monastère de Hohenbourg en Alsace (5), (composa dans ce siè- (I) La géoliiéll'ie (dit-il) m'apprenait à mesurer la terre.... Autrefois je faisais le tour de la terre, et je m'avançais jusqu'à la zone torride. J'allais même au dessous de !Hiioé et à siène, et j'y plaçais l'habitation des hommes. (S) Voyez Metellus, Epit. 51 et 5i dans le recueil de Canhius. Hugo, abbé d'Estival, recueillit 55 lettres de Metellus. qui se trouvent dans le t. Il des Sacrœ Autiquilalis monumenta. Sur Hugues Metellus, voyez Mabillon, t III, Anatect., p. 465, et Fa- bricius, Biblioih. Mediœ et Inf, Laiinil., lib. VIII. t. III, p. 868, édit. in-8. (3) De civitate Dci, liv. XVI, cbap. IX. (4) On trouve ce nom écrit aussi de la manière suivante : Hcrrat et Heraca. (.%) M. Walckfnncr donna, dans la Biographie Universelle (lomc 67, — 70 — cle (1 180) une co8mogra[)hie qui se trouve dans son ouvrage iiUitulé : Hortus Deliciarum (1). La partie cosniologique et géographique qu*OD y rencontre est pour la plupart empruntée à un re- cueil intitulé : Aurea Gemma, qui a beaucoup de Sapplém., p. 113), une Notice pleine d'inlérét sur cette religieuse, et ' wr le monastère d*Hoiieiil>ourg. (t) Le manuscrit précieux contemporain^ qui renferme l'ouTrage d'Herrade et qui est une espèce d'encyclopédie, fait partie de la Bi- bHolbèque de Strasbourg. Un grand nombre d'auteurs ont parlé de ce manuscrit, savoir : le GMia Chrittiama, tome V; — ScbœpfDin, Alsaiia (Uustrata; — Bras- chitts, Chronvlogia Montuieiiorum (1&50) ; — Orusius, Antialm Smevica (1595) ; — Bernbard Uerzog, Chronique allemande de C Alsace; — Spekle^ CoUectanea Usa. (1570) ; — Ruyr, Saintes Antiquités de la Vosge (1633) ; l« jésuite Jean Buzée (Opéra Pétri Blereis, edii, de 1667); -— Oberllo, dans V Annuaire statistique du Bat-Rhin pour 1807, et V Histoire littéraire de la France, tome XIII, p. r»8S. Mais la plupart de ces auteurs ont traité ce manuscrit d'un simple recueil de poésies latines, et le jésuite Buzée Ta considéré comme ' un simple recueil de sentences extrait de la Bible Aucun ne fit la moindre attention à la partie scientifique de cet ouvrage, et tout en donnant des fragments ils n'en ont pas publié un seul relativement à Fastronomie, à la cosmographie et à la géographie. En 1818 M. Moritz d'Engelhardt publia en allemand un très bon Mé- moire sur cette abbesse et sur son ouvrage, avec un atlas in-folio de IS planches que nous avons examiné dans la Bibliothèque de Tlnsti- tut de France, et sur lequel nous aurons l'occasion de parler ailleurs plus en détail. En 18i9, M. Alexandre I>>. Noble a présenté au concours des anti- quités nationales un Mémoire sur l'ouvrage d'Herrade, mémoire au- quel l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a accordé une mé- daille d'or, et en 1859 il publia, dans la Revue intitulée : Bibliothèque de l'École des Chartes (lome I, p. 238), une Notice du môme manuscrit extraite (dit-il) en grande partie du Mémoire présenté à l'Académie. Nous renvoyons le lecteur à cette curieuse notice. — 71 — rapport avec le livre d*Hoiioré d^Autun, De Imagine Mundi, dont nous avons parlé plus haut (1). Les ex* traits dont se compose Touvrage d*Herrade sont tirés de la Bible, de Saint-Augustin, d*Isidore de Séville, de Bède, d*Honorë d'Autun et d'autres. D*après Tanalyse que nous avons déjà faite des systèmes et des connaissances géographiques de ces cosrosgraphes (2), on doit bien penser que Tauleur du Hortus Deliciarum (le Jardin des Délices) u etaii pas plus avancé sur la connaissance du globe que les auteurs où il a puisé. La sphère qui se tix)uve tracée dans le manuscrit (3) et Texplication qui raccompagne, prouvent en effet que Tauteur n*était (I) Voyez l'analyse du livre cosraograpliiqiie d'Honoré d'Autun, p. 57 à ftl, S VU. (i) Sur les théories de Saiot-Augustin, voyez p. 69, § VII. Sur les systèmes d Isidore de Séville et de Bëde, voyez § III , p. 29 et »4 à 29. (3) M. Le Noble, dans sa Notice, indique que la sphère se trouve tracée diM le roaniiftcrit; mais parmi les nombreux dessins du même manu> scril, qui se trouvent reproduits dans l'Atlas de M. Moriiz, la sphère en question , ni aucune autre représentation graphique du nnondc, no s'y trouve gravée. La savante abbessc exécuta elle-même, avec un grand soin, sou ou- vrage sur parchemin , et y ajouta un grand nombre de dessins et de figures coloriées destinées à éclaircir le texte. Selon Bf . Le Noble, on y remarque aussi un zodiaque très bien des- siné au fol. II. Les noms des 12 signes sont écrits à part. Il analyse la notation évidemment astrologique ; les signes qui, d'après leur arran- gement normal devraient se suivre dans l'ordre ordinaire de Hbm- Scarpio, eic.t sont au contraire conjugués par couples de 6 en 6, de fiiçon à produire une combinaison que ce savant démontre p. 247. — 72 — pas plus instruit sur la cosmographie et la géogra- phie que ceux dont nous- venons de produire les systèmes. Sa théorie des zones habitables et inha- bitables est la même qu*adoptèrent tous les cosmo- graphes du moyen-àge. Et en effet Herrade soutient que pai*mi les cinq zones doux sont habitables et trois inhabitables (1). Il est donc évident qu*elle croyait que les deux zones tempérées étaient habitables, et que les deux autres polaires, aiusi que la zone torride, étaient inhabitées; théorie qui prouve que Tauteur, de même que tous les savants de son temps, ne con- naissait pas les régions découvertes an XV* siècle. Ainsi Herrade, malgré son savoir encyclopédi- que (2), no connaissait réellement que la moitié du globe. (1) Quin(|uc 7.0110 vcl circuli, ici est parles sunl due babiubiles, très m inhabilabiUs, Temperate sunl habitabiles, relique inhahitahiles. Zone « Tel circuli quiuque sunt. ^imus arcticus. Sccundus tcrrinus tropi- « eus. Tercius hiiiierinus, qui a lalituUinis equinoxialîs dicilur. Quar- « lus anlarclicus. Ouinlus ciuicriiius; lalinc vcro liiemalis vcl bru- < malis. * (t) * Ce qui nous parail irbs remarquable (dit M. Walckenacr en parlant du Mss. d'Hcrrade), c'est la manière dont elle a figuré le tableau d'ensemble des connaissances humaines dont elle traite dans son livre. Au dessus d'une l, cite Bernardus Sylvestris, et fait mention des ouvrages de cet auteur. Le savant abbé Le Beuf n'a pas connu l'ouvrage de ce cosmographe, puisqu'il dit (Dissertât, sur l'état des sciences en France) qu'un certain Richard de Furnival , chancelier de l'église d'Amiens, qui avait une nombreuse bibliothèque pour ce temps là, n'avait d'autre livre géogra- phique que celui d'un nommé Bernardus Syltester. Nous ajouterons qu'un certain Richard de Furnival, qui vivait vers le milieu de ce siècle (XI I*'), composa un Bestiaire, ou Traité des Animaux, qui se trouve dans le manuscrit no 3579 de la Bibliothèque nationale de Paris, où nous l'avons examiné. Voyez sur ce manuscrit le tome V, p. 277 des Notic. et Extrait, — 74 — même temps celle des Pères de TÊglise, relalive- ment à remplacement du Paradis terrestre. L'ayaut placé à rorient du monde, (1), il nous montre que ses connaissances géographiques étaient les mêmes de ceux qui les précédèrent (2). Ainsi le XII^ siècle qui, dans Thistoire littéraire du moyen âge, forme une nouvelle division par la série d*hommes distingués qu*il a produits, et qui fut le commencement d*une période intéressante où les progrès de l'esprit se produisirent et se développè- rent avec une remarquable activité (3) ; le XII^ siè- cle, enfin, malgré ces grands progrès, ne vit point la géographie ni la cartographie faire le moindre pas, conmie nous venons de le montrer. Nous mon-* trei*ons ailleurs que les Arabes même, qui étaient plus avancés que les occidentaux, n^ivaient non plus (1) Voyez, dans le manuscrit n* 7994 de la Bibliotb. de Paris, la parlie cfM ce cosmographe intitule : Topoçraphia de Pamâitm Orieninlh, (3) Les auteurs de THistoire littéraire de la France, tome XII, p. i61, consacrèrent un article ii cet écrivain ; mais ils n'ont pas analysé son ouvrage cosmographique. La Bibliothèque nationale de Paris possède 9 manuscrits de l'ouvrage de cet auteur. La B bliothèque Vaticane en possède 4, et la Cotonnienne, dans le Musée Britannique, en possède un antre qui porte le titre suivant : Bemardi Sylcestris Camographiû. Nous avons nxaminé trois manuscrits de cette cosmographie, savoir : celai qui porte le no G752-A, et celui du n*" 8751, qui porte le titre de C&tmographia Magistri Bernardi Sytvestrfs , sitfe }fundi descripiio ( petit in-4*); enfin celui qui porte le n<> 7994. (5) Voyei Hallam, L'itérai, de l'Europe au Mityci^Agc^ t. 1, p. n. — 75 — aucune connaissance positive des pays et des mers découverts plus tard par les navigateurs du XV* siècle. S VIII. \uv siÈrxE. •ACRO BOSCO, — VINCENT DB BBAUTAI8 , — ALBBBT LB GMARD, — BO«BR BACON , — BOBBBT DB LINCOLN , ~ PIBBEB D*ABANO, -* LB »Aim, — CBCCO D'AiCOLI , -* BOBBBT DB iAINT MABIBN D*AUZ1UB, — GBBTAli DB TILBUBT,— PIBBBB OE Y 16NB8, — BBUNBTTO LATfNI. — JOINTILLB, — OMONt, — ALAIN DB LILLB, — OUI DB BAtOCSBf, — EnGBLBBBT ^ Cl VIGBPHOBB BLBMMIDB. Malgré l'institution des Universités» malgré la cul- ture des langues modernes, suivie de la multiplica- tion des livres et des grands travaux sur le droit ro- main, les connaissances géographiques et cartogra* phiques n*ont pas, pendant le XIII® siècle» fait le moindre progrès relativement à la connaissance des pays découverts deux siècles après. Malgré les voyages en Tartarie entrepris dans ce siècle, les idées générales sur la cosmographie et sur les régions qu'on considérait comme inhabitées, continuèrent à être reproduites par les cosmogra- phes; et Fart de construire des cartes du globe est resté aussi dans le même état. Les dix mappemondes et planisphères de ce siècle, que nous avons donnés — 76 — déjà dans notre Atlas, viennent constater ce fait. Les ouvrages des écrivains les plus éminents qui s*occupèrent de la cosmographie, et que nous choi- sirons parmi les auteurs de ce siècle, montreront qu'ils ne connaissaient pas, par Texpérience des voyageurs, la moitié du globe. Saci-o Bosco (1), dont nous avons déjà parlé dans un de nos ouvrages relatifs aux découvertes mari- times (2), adopta aussi, dans son traité de Sphœra mundi, la théorie que la zone entre les deux tropi- ques était inhabitable à cause de la chaleur (3), ce qui prouve de la manière la plus péremptoire que ce sa- vant était aussi arriéré que ceux qui Tavaient devancé de plusieurs siècles, et dont nous avons exposé déjà les systèmes. Il nous donne ainsi la preuve que TAfrique au delà du tropique du Cancer, ainsi que le nouveau continent et une grande partie de TAsie méridionale, lui était entièrement inconnue, ainsi que ses mers et ses Iles, et malgré les graves erreurs (I) Sacro Bosco mourut en 1456 (voyez lii'st. lit ter, de la fV^nrr, toni. Xl\, p. I. (â) Voycx nos Recliercbes sur lu découver le des pays si lues sur la côlc occidentale d'Arrique au delà du cap Bojador el sur les progrès de la science géographique après les navigalions des Portugais au XV' siècle, accompagnées d'un Atlas composé de mappemondes el do e«ries |H)ur la plupart inédites, etc. (Paris, 1S4â), p. LUI. Vx)yez les textes de cot auteur que nous avons reproduits dans l'ouvrage cité. (3) Voyez nos Rcclierclies, p. LUI, note 2, et p. LIV, note 1 el t. — 77 — du cosniograpbe anglais, son traité fit pendant quatre cents ans autorité dans les écoles (1). Le fameux encyclopédiste Vincent de Beauvais nous montre aussi, dans son immense ouvi*age, qu'il n'était pas plus avancé que les autres savants de sou siècle sur les points dont il est question dans cet écrit. Il n*a donc pas fait faire un seul pas à la science, et il s*est borné à rapporter ce qu'il trou- vait dans les auteurs anciens. La description qu'il fait de Tocéan est tirée d'Aristote, de Macrobe et d'Isi- dore de Se vil le (2). Ayant puisé aussi dans Isidore de Séville la des- cription du Nil , il le fait venir du Paradis sous le nom de Géon, et soutient qu'ail entoure toute TÉ- thiopie. Il a puisé aussi dans Solin pour sii description du même fleuve. Il soutient qu'il a sa source dans la Mauritanie inférieure, près de Tocéau, et que le même fleuve forme après le lac appelé Nile (3). Sa division des trois parties du monde est la (1) Vincent de BeauTais, Spéculum Naturale, Parti, liv. VI, c. XIII. (3) th, chap. XXIV. La description du Paradis au chap. H, du liT. XXXin est ^ peu près la même de Vtmago Mumlt, d'Honoré d*Autun, dont j'ai parlé plus haut : • Paradisus locus (dit-il) c$t in orirntis par- tfbut. . Il parle des arbres qn*on y voit» desqiiatres fleuves qui sortent de ce Heu de délices, et finit par répéter, commo Honoré d'Autun et d'antres, qu'il est entouré d*une muraille d«» feu. {5) Ib. cap. XXXV du cours du Nil. — 79 — niénie adoptée par Isidore de Séville, qu*ii a eu soin de citer à cet égard. Il connaissait si peu le prolon- gement de l'Afrique, qu*il soutient qu*elle était plus petite que TEurope. Sa description de TAfrique est aussi tirée de Touvrage d*Isidoi*e de Séville. De la par- tie occidentale de ce vaste continent, il no connati rien au delà des Seplem AforUr,s{i}j c'est-à-dire au delà du Maroc. Nous avons montré, dans nos recherches (2), qu'Albert le Grand, qui vécut dans ce siècle {3), n'était pas plus avancé que ceux qui l'ont précédé dans les connaissances géographiques des [>ays dé- couverts au XV* siècle. Nous avons montré que les arguments dont ce savant s'est servi sur la question des zones habitables, étaient tous tirés des auteurs arabes , comme il l'avoue. C^'était d'après les (1) VinceDl de Beauvais dit que les n'^gions africaines près des Sejnem Montes produisent : « feras simias et dracones et ttrutionct (cap. XV, Uv. XXXI). C*est d'après uue description semblable qu*Andrea Bianco représenta dans rOcéan hispérique un golfe où on voit deux dragons et la légende : « 5/11 w* abmalion (sic). » (S) Voyez nos Recherches citées, p. 4 et suiv. (Paris. 184i}. Albert le Grand représente la mer Baltique comme un grand golfe que le continent environne. On prétend qu'il lut le premier qui ait llien connu cette mer intérieure et les contrées qui la limitent. (Voyez l/w/. littér. de la France, t. XIX, p. 577.) (3) Albert le Grand naquit en 1193 et nionmt le ,1 novembre 1280 {Ib., t. XÎX, p. 363). — 78 — liyres des Orientaux qu'il a soutenu que ceux qui habitent au midi de la Perse et de TEgypie aper- çoivent plusieurs étoiles méridionales que nous, qui habitons le septième climat, ne voyons pas, de même qu'ils ne voient jamais celles du pôle nord. Si Albert le Grand n'avait point avoué qu*il avait puisé aux sources orientales, ou aurait pu croire qu'il soutenait le fait dont il s*agit, Tayant puisé dans Touvrage de Pline (1), lorsque cet auteur tniite des constellations que les Troglodytes ni leurs voisins les Egyptiens no voyaient jamais, savoir les sepi étoiles du Chariot, comme les Italiens ne voyaient jamais leur étoile Canopus ni celle de la Chèvre de Bérénice. Nous ajout<*rous ici qu'Al- bert le Grand puisait tellement aux sources arabes, qu'on trouve dans ses ouvrages des noms mêmes de cette langue. Lui et Vincent de Beauvais, dont nous avons parlé plus haut, so serviront des mots arabes pour désigner la polarité de laiguille aimantée (2). Il cite souvent Averroès (3), Avi* (I) Voyi'i Ph'ne, nia. «Vnf.^liv. % c. 70. ne tiéet^um arius, etc. ft) Voyez KlaproUi, Lettre sur ta Bousnole, p. 50 et 51 à 51. (3) Averroès, philosophe et médecin arabe, naquit à Cordouc au X\U siècle. Il traduisit les CEnTres d'Arinote et composa un grand nombre de commentaires sur cet auteuf . — 80 — cenne (1), Alfarage (2), Algasel (3) et Mainionide (4). Quoique les discussions auxquelles Albert leGrand se livra sur la question des zones habitables, nous té* moignent la grande érudition et la sagacité de ce sa- vant^ d'autre part il nous prouve, par ces mêmes discussions, que, de son temps, on ne connaissait pas les régions découvertes au XV® siècle. £t^ en effet, nous ajouterons à ce que nous avons dit dans nos recherches (5), qu'Albert le Grand, lors- qu'il parle de Thémisphère inférieur, dit : c L^hémi- « sphère inférieur, antipode au nôtre, n*est pas toul- a à-fait aquatique, et il est en partie habité; et si c les hommes de ces régions éloignées ne parvien- « nent pas jusqu'à nous, cest à cause des vastes € mers interposées; peut-être quelque pouvoir ma- (1) Avicenne, el plas exactemenl ibn-sina^ vécul dans les X< el Xi« siècles. Dès ce dernier siècle il y avait déjà une iraduclion latine de ses Œuvres, faite par Gérard de Crémone à Tolède, d'après un manuscrit arabe. (2) Alfarabius naquit dans la Transoxane et vécut dans le X<^ siècle. La plupart de ses ouvrages existent en bébreu, et c'est vraisembla- Menient d'après ces versions que les Ruropéens ont connu les écrits de ce savant. (Voyez, l'article que lui consacra >l. Jourdain dans la Biograph. l'niv., l. 1, p. .V>0.) (3) Algaseli naquit à Tbous, au XI' siècle, et vécut encore dans le Xn*. Ses ouvrages furent traduits de bonne heure en latin et en hé- breu. (4) Maimonide, célèbre rabbin juif de Cordoue, vécut au Xir siècle. (5) Voyez nos Rochercbes citées, p. Là LIV, — 81 — ce giiétiquc y retient les hommes, comme TaimaDt « retient le fer. > Ainsi on voit qu*il admettait une terre opposée sé- parée par des vastes mers, et, par conséquent, il adoptait la même théorie que les anciens, et que les autres cosmographes du moyen-âge qui renfermaient l'Afrique en deçà de l'équinoxiale. De même, l'opinion qu'il émet que le pouvoir ma- gnétique serait la cause qui empêcherait les habitants de la terre australe de communiquer avec ceux qui habitaient TEurope, cette opinion, disons-nous, est aussi puisée dans les livres orientaux et dans les ou- vrages de quelques saints. En effet, Edrisi parle des montagnes magnétiques qui retenaient les navires (1). Avant lui, Ptolémée avait raconté la même chose dans sa géographie (2). Dans le traité intitulé de Moribus Brachmanonim, qu'on attribue à saint Ambroise, un recteur de Thèbes raconte ses prétendus voyages dans l'Inde» et en parlant de l'Ile de Taprobane ou de Ceylan, il dit : € Ici on trouve la pierre appelée magnes (aimant), 4 qu'on dit attirer par sa force la nature du fer. € Par conséquent, si un navire qui a des clous de (I) Voyez KUproUi, Lettre sur la Boussole, p. 119 et liO. (!?) Plolémée, Géograph., liv. Vil, chap. â. 6 — 82 — « fer s*en approche, il y est retenu et ne peut plus c aller en autre lieu (!)• » Aristote parle aussi d'une montagne magnétique sur les côtes de Tlnde. Klaproth a fait remarquer que les Arabes qui attribuent ce récit à Aristote l'ont reçu eux-mêmes de la Chine (2) ; par ce canal, il est parvenu en Europe, où nous le retrouTons chez Vin- cent de Beauvais (3), et il a été répété non seule- ment par Albert le Grand, mais aussi par le célèbre docteur Pierre d'Abano, comme on le verra ailleurs. Cette fable de la montagne magnétique est donc une tradition orientale. Et Albert le Grand, en la rapportant, nous fournit une preuve de plus que de son temps ou ne connaissait pas, par Texpérience des navigateurs de TEujrope, les immenses contrées découvertes au XV® siècle par les Portugais. Le célèbre Brunetto Latini, son contemporain, n*était pas plus avancé que lui. Il nous fournit de (1) Klaprotb, Lettre sur ta Boutsote. Ce savant cite S. Ambroise, De mcribiu Brachmanorum. Londres, 1665, in-4, p. 59. (i) Voyez Klaprotb, ouvrage cité. (3) /6., p. I2i. Cet auteur transcrit le passage de Vincent de Beau- vais. L.es anciens auteurs chinois parlent aussi de montagnes magnétiques de la mer méridionale sur les côtes de Tonquin et de la Cochincbine. et disent que si les vaisseaux étrangers qui sont garnis de plaques de fer s'en «pprocbent, ils y sont arrêtés et aucun d'eux ne peut passer par ces endroits. On les dit très nombreux dans la mer du sud. (Ouvrage eité, p. 117;. — 83 — nombreuses preuves de ce fait dans son Traité sur la mappemonde, qui fait partie de son Trésor , comme nous Tavons montré dans un de nos ouvrages (1). Il adopta la théorie homérique de Tocéan environnant la terré. Sa division du globe est la même des an- ciens. L'Asie à elle seule est, selon lui, plus grande que l'Europe et TÂfrique ensemble; et, d'après cette théorie, il place le Paradis à TOrlent et fait venir le Nil de Test. Cette théorie du cours du Nil prouve que Bninetto pensait que l'Afrique ne se prolongeait pas au delà du tropique. Et en effet, il adopte aussi Topi* nion que la zone torride était inhabitée (2). Ainsi un des plus savants hommes du XIII® siècle n'était pas plus avancé que les cosmographes qui l'avaient pré- cédé de huit siècles ! Nous avons aussi montré déjà ailleurs que Roger Bacon, un des savants des plus remarquables du moyen âge, n'était pas plus instruit que ses devan- ciers et qu'Albert le Grand et Brunetto Latini, sur les (1) Voyez nos Recherches citées, p. XLVIl à L (Paris, 1842). (î) Voyez DOS Recherches citées. L'auteur du savant article qui concerne Brunetto Latini, dans VBit- tûire littéraire de la France^ t. XX, p. 295, s'est borné à dire que « Bru- netto n*a rien mis du sien dans tes généralités de cosmographie et d'astronomie compilées des anciens. » Nous nous permettrons de dire que l'auteur ayant agi ainsi a mis du sien, puisqu'on ne savait alors, en fait de géographie et de cosmogra- phie, que ce que les anciens avaient écrit. — 84 — sujets que nous traitons dans cet ouvrage (1). Nous avons montre que Bacon décrivait l'Afrique d après Salluste, Pline et YOrmesia tnundi d'Ovose (2). Nous avons montré aussi qu*il avait puisé dans la partie géographique de Ton vrage dlsidore de Se ville et dans les ouvrages des Arabes (3). Cela suffit pour nous montrer que Roger Bacon ne connaissait pas les im- menses contrées découvertes au XV« siècle, et qu'à cet égard, il reproduisait encore les mêmes notions ex- trêmement bornées de lagéographie systématique des anciens et des siècles antérieurs que nous venons de pai*courir. Et en effet, malgré sou savoir, il place encore les limites de la terre habitable à Méroé (4) (Assouaii)^ et il pensait comme Sénèque et Aristote, qui croyaient qu*un petit espace de mer séparait la côte occiden- tale de TEspagne de la côte orientale de Tlnde (5), (i) Voyez nos Recherches citées, p. LV el LVl (Paris, 1842). (S) Voyez notre analyse des Connaissances géogrtiphiques d'Orose, SI. (3) Bacon cite, en efTet, les auteurs arabes. La description de la poudre à canon est Urée des livres arabes (voyez Histoire littéraire de France, t. XX, article de M.Daunou, p. 236). (4) • Meroe vero est terminus superior notae habitationis secunduni • Plinium lib. 2. Num a mendie ponit Mervem principium habitationis • notae. (Roger Bacon, O/ms miyia). (5; « Dicii Aristoteles quod nure parvum est intcr finem Hispaniae a parte occideniis et inter priDcipium Indiae àparteorientis. Et Seneca, — 85 — ce qui prouve qu'il ne connaissait absolument rien de la prolongation de TAfrique au delà du cap Bojador. Néanmoins, il faut reconnaître, d'autre part, que si ce savant n'a rien ajouté aux connaissances des astronomes de son siècle, il les possédait toutes. Aussi ses aperçus cosmograpbiques sur Tintérieui* de l'Asie, depuis la mer Noire jusqu'à l'océan septen- trional, sont assez importantes. Du reste, le progrès qu'on remarque dans l'ou- vrage de Bacon à cet égard est dû à la lecture qu'il avait faite du voyage de l'envoyé de saint Louis en Tartane, Guillaume de Rubruck, en 1253. C'est d'après ce voyage qu'il a signalé la mer Caspienne comme une mer intérieure (1). En se procurant la relation de ce voyage dont les exemplaires étaient de la plus grande rareté, il nous montre combien il tenait à s'instruire sur les progrès des sciences. Pierre de Vigne ou de VineiSjle fameux chancelier de Frédéric II, qui vécut dans ce siècle, s'est occupé aussi de cosmographie. Cet homme célèbre, en qui plusieurs auteurs reconnaissent un esprit supérieur « lib. V. Naluraliutn dicit quod mare boc est navigabile in paucissi- • mis diebus si vcnlus sit convenicDS. • (Roger Bacon, Opus majus^ p. 183.) (t) Voyez dans Hacluyt, dans sa Collection de Voyages^ tom. 111, les cxlraîls de la partie de l'ouvrage de Bacon relalifs h la partie de l'Asie dont nous venons de parler dans le texte. — 86 — à celui de sou siècle, soutenait aussi lexistence de Yalter orbis où de la terre antarctique séparée de l'Afrique, formant une quatrième partie, ou bien il admettait le système des terres opposées de Ma- crobe, comme on le voit par un vers d'une satire qu'il composa contre le pape et contre la cour de Rome. Voici le vers en question qui nous révèle tout le système cosmographique de cet auteur : « Parles mundi quatuor nunc guerra lacessit (1); > Si c'est réellement de Yalter orbis ou de TAn- tichthone dont il a voulu parler, cela nous prouverait que Fauteur devait précisément suivre la théorie sys- tématique des cosmographes qui séparaient TAfrique en décade Téquateur par une zone de mer d'une autre terre australe, et qu'il devait, par conséquent, adopter aussi l'autre théorie qui établissait que les zones in* tertropicales étaient inhabitables. Pierre (CAbanOj dans son Conciliator{i), tâchant de répondre à ceux qui, s'appuyant sur divers pas- sages d*Arislote, croyaient inhabitables les régions (1) Vojei Recueil de Poésies populaires latines dn MOjfrm-Àçe, pobli« par M. da Méril), p. 165. —Paris, 1847. Vojex aussi l'article de M. Magnin sor ce recueil, inséré au Jawmml des Savants, de jaoTier 1848, p. IS. Le fi décembre 184T dous aTODS doBDé au savant académicien une note sur ce que les cosmographes dv moyen-âge appelaient quathèroe partie du Monde. ,3) Ctmrilialor dîffcremiiarum phiiesophorum , Diff. LWII. — 87 — situées sous la ligne equinoxiale, produit plusieurs raisons qui lui font croire que les contrées dont il s'agit étaient habitées. Cette discussion, à laquelle se sont livrés Albert le Grand, Bacon et Tauteur que nous analysons dans ce moment, signale déjà un certain progrès chez les hommes éminents ; mais il nous suffira de faire meu* tion des raisons qu^il allègue pour démontrer que Pierre d'Abano ne connaissait pas non plus par Tex- périence des navigateurs ou voyageurs européens, les régions découvertes au XV® siècle par les Portu- gais et par les Espagnols. Le long passage que nous allons transcrire le prouvera d'une manière péremptoire. Pierre d'Abano, répondant à ceux qui suivaient Aristote dans la question dont il s'agit, dit qu'Aris- tote ne savait pas par expérience ce qu'il affirmait, € car, dit-il| il y a des pays qui sont maintenant € habités et qui ne l'étaient pas anciennement ; car, c selon le même Aristote, dans le livre des Mé- c téoreSf où actuellement est mer était autrefois ri- « vage, et vice versa. > Et, dans le livre des Pro- blèmes, il dit que la Libye se trouve située au delà du tropique estival, et que l'ombre se projette du côté du midi; et, dans ce même livre, il fait dire à Alexandre que les Ethiopiens habitent autour de — 88 — Syène (2S degrés nord de Téquateur)» et que» dans tous les lieux de TEthiopie, l'ombre se projette vers la partie méridionale. Or, on voit par ce passage Pierre d'Abano se rap- porter à un auteur ancien et à des observations qui concernent une partie de Tlnde des cosmographes de cette époque, c'est-à-dire de l'Afrique orientale, mais il ne dit pas un mot des observations faites dans la partie occidentale de ce continent. Il essaie de concilier les opinions d'Âristote et de Ptolémée, et par sa discussion même, il nous prouve qu'il ne connaissait pas les régions découvertes plus tard. En effet, il ajoute << qu'on peut objecter que ces parties de la terre sont habitées, et que cette opinion ne se trouverait pas en contradiction avec celle d*Âristote, qui croyait qu'elles étaient inhabitées à cause de la chaleur, car une grande partie de ces ré- gions (remarquez bien) se trouve occupée par des mers, et ceux qui habitent sous les tropiques ou dans leur voisinage vivent pour ainsi dire d'une manière extraordinaire. » Et puis il affirme qu'au delà des tropiques, tout est inhabitable à cause de ta chaleur. « On peut aussi dire (continue notre auteur), d'après des récils de personnes fidèles depuis le temps do Ptolémce, que quelques personnes ont — 89 — passé de ces pays-là dans le nôtre» et selon ce quon peut inférer des livres de Cart sphérique^ quelques- uns des nôtres (c*est»à-dire de ceux qui habitaient les zones tempérées), selon Ptolémée, ont pénétré dans les pays des régions équinoxiales (1). > Et pour nous fournir une preuve de plus qu*il s'agissait des con- trées situées à Torient, et que c'était à Tlnde qu'il se rapportait, et nullement à TAfrique occidentale située sous les tropiques» il ajoute immédiatement après : « On dit aussi qu'il existe la ville d'Âryn aux < Indes (2), quoique d'autres assurent qu'il est im- « possible d'y aller et d'en revenir^ parce qu'il y a i\) * Ad aliud diccndum, quod aliqui, ut apparuit ex recitationibus « fidelium post tempora Plolemei ad nos illinc transeunies perve- « nere : aut ut inductum est per librum ad artem spbericam etiam c secuDdum Ptolomeum aliqui pervenerunt ad bas regiones de locis • aequinoctialium. Non enim inconvcnicns, quod idem bomo senserit « diversis temporibus opposita. Dictum est illic etiam Arym civitatem « Indiœ existere. Quidam tamen aiunt bine illuc, aut è converso non « posse transitum compleri : quoniam illic sunt montes qui nataram • babenl bomines ad se trabendi sicut adamas attrabit ferrum (conci- « liator). » (3) Rubkopb, dans ses Adnotationes ad Quœsthnes Saturales (Sencc. Op., t V. p. 11), pense que l'Inde de Sénèque est les lies Canaries ; • car, d'après Ptolémée (dit-il), l'Inde orientale se rapprocbe de l'Afri- « que occidentale. » Mais cette interprétation viendrait embrouiller encore plus cette division géograpbique. Ce qui nous paraît hors de doute, c'est que pendant la plus grande partie du moyen-age régnèrent les notions les plus vagues sur la situation de cette prétendue ville d'Aryn, ainsi que sur la dénomination d'Inde qui fut arbitrairement étendue. — 90 — € des montagnes qui ont la propriété d'attirer les c hommes, comme Faimant attire le fer (1). » L'auteur cite ensuite un passage de Sénèque rela- tif à une expédition qui, du temps de Néron, entre- prit de découvrir les sources du Nil (2), et par une transition, dont il est difficile de saisir le véritable sens, il dit que de là vient « qu'il y avait peu de « temps les Génois armèrent deux galères pourvues Tous les passages de la dissertation de Pierre d'Âbano nous fournissent des preuves nombreuses (I) Vo^ei C6 qae nous ivons dil à la pig. 80 à 8i sur la fable de^ BOBUgiies magoéliques qui auiraieal les navires. n) Senec, Nal. Qaest., Lit. VI. (3) V Or, on voit par ce passage que Pierre d'Abano, après avoir été d'avis en théorie que les zones inter- Iropicales étaient habitées, montre que focéan-siiué entre les deux tropiques était inconnu au XIII® siècle des hommes les plus savants de l'Europe. — 92 — Eiitiii tout ce qu'il rapporte est tiré, nous le répé- tons, des anciens auteurs, notamment de Ptolémée et des auteurs arabes, et des cartes de ceux-ci, et rien n'était puisé dans les récits des voyageurs euro- péens qui auraient traversé .FÂtlantique, et qui au- raient visité les régions occidentales de TAfrique. Ce qu'il dit relativement à la position d*Aryne prouve encore davantage ce que nous avons dit plus haut. Nous nous permettrons de transcrire encore un passage, qui devient aussi important sous le rapport de la cart(^raphie, puisqu'il prouve qu'au XIIP siè- cle on connaissait déjà en Europe des cartes ara- bes (i) et peut-être persanes (2), dans lesquelles se trouvait marquée la fameuse ville d'Âryne ou la cou- pole d'Aryne, quoique Bacon eût déjà parlé avant lui mais simplement d'Aryne comme cité. Pierre d'Abano, s^appuyaot sur d'autres raisons qui le portaient à croire que la zone torride était ha- bitée^ et se prononçant contre l'opinion générale qui régnait alors, dit : (1) Massoudi avait vu aa X<> siècle, au Caire, des caries de Marin de Tyr (voyez l'article Massoudi dans la Biographie Cnicers,, et Notices et extraits des Mu, de la Biblioth. S., i. VIII. p. U7K (^ Ces cosmograplies pouvaient connaître les mappemondes persanes, car dans une mappemonde persane, du Xll« siècle, de la Bibliothèque du roi, Hodjmel et Terarikh, on voil man]iié«> U coupole d'Aryne au centre du monde. — 93 — • Que le contraire est démoiilré parla commune € renommée de ceux qui composèrent des cartes sur • la ville d'Aryne, laquelle, dit-on (1) , se trouve si- < tuée exactement au milieu du monde, et à égale « distance des quatre points cardinaux, savoir : To- € rient, Toccident, le midi et le septentrion par neuf c degrés. Ceux qui ont dressé des cartes sur cette c ville, d*après la théorie des planètes, furent, à ce € que l'on dit, le géant Nembroth (2), Ptolémée, € Albategni (3), Albumasar (4) et Âlgorismus ( Alkho- a rizmi, ou Natif du Kharizm). » t Au surplus, le pays situé sous la ligne équi- c noxiale se trouve à égale distance des pôles. Or (1) Oo voit qu*il parle toujours sous la forme dubitative. (2) Nembrotb, un des esprits que les magiciens consultent. Voyez Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, tom. XII, p. 55. (S) Cet Albategnius, célèbre astronome arabe (Al-Battany) du IX« au X* siècle, fit ses observations astronomiques tantôt à Racca, tantôt à Antioche ; dans son livre (Zydge^âby) Table Sabéenne , il traite aussi des planètes. Delambre fait remarquer que ses théories ne sont que celles de Ptolémée et de Théon. Il donne de longs détails sur la posi- tion et rétendue des mers et sur les lies (voy. Delambre, Hist, de VAs- tron, au Moyen- Age), (4) Mathématicien arabe du IX* siècle, dont le nom véritable est DJafar-ben*Mohamet-ben-Omar (Abou-Macbar), il naquit à Balkh dans Je Kboraçan Tan de Theg. 190. Il composa un traité d*astrologie connu sous le titre de Milliers d'années. Il y soutient que le monde a été créé quand les sept planètes se sont trouvées en conjonction dans le pre- mier degré du bélier, et, à cette rêverie, il ajoute qu'il finira lors- qu'elles se rassembleront dans le dernier des poissons ! Casiri, daus sa Biblioth, Arabie. Hispan,, t. I, p. 3?îl, donne un cata- logue de SOS ouvrages. — . 94 — • (ditril), le milieu ayant plus de vertu, plus de per- € fection que les extrémités, et étant aussi plus tem- €* \)6vé, s*il y a des habitants et une température < convenable dans ces extrémités, à plus forte raî- < Hon on doit en trouver au milieu » Il pense donc, d'après cette théorie, que les pays situés sous Téquinoxiale doivent être habités (1). Ainsi, dans toutes ces questions, Pierre d'Abano ne cite que des auteurs orientaux et Ptolémée, et pas un seul auteur ou voyageur européen. Lu diversité même des opinions sur la position d^Aryneest, solon nous, une preuve de leur îgno- mnco rolativement aux sujets que nous traitinis dans cet tVrit» Ihit^ «ulrt^ jut^uve evkîente. disou$-iKHi:!^« ijoc les ToyïijpMtrs ptVns, et les marins de t-ette partie du ^4^> n'»v«ù>iil |^$ enct):v. i b tin du \lll«^ siècle. \ ^4à1» »>> lWlAyir ^»>llMy 4i9^4;ïf4^n) »>£1>^.. 5ar»h.-Vi«i»0twww^«imv imim isa^fmr m^r^ tcH. nr»<-» nnubiom — 95 — franchi les limites des connaissances géographiques de Tantiquité, c'est que les autorités même sur les- quelles Pierre d*Abano s'appuyait prouvent ce fait, selon nous» d'une manière péremptoire. Et en effet, ce savant invoquait sur ce sujet l'autorité de Nem- broth, qui était un des esprits que les magiciens consultaient, et qu'il croyait avoir déterminé la po- sition d'Âryne. Au même temps qu'il place cette prétendue ville sous la ligne équinoxiale et à égale distance des pèles, il vient établir que la même ville est par neuf degrés. Bacon, qui nous dit aussi daiis son Ôpus majus (p. 183 et suiv.), que les mathématiciens plaçaient l'Âryne sous l'équinoxiale, à égale distance de l'oc- cident à l'orient et du septentrion au midi, nous dit autre part : Syenam quœ nunc Anjn vocatur (ib., p. 194), venant ainsi à la déplacer, en la met- tant à Syèue (à Assouan), qui est situé par le 24,6 m. de latitude nord. Selon cet le position, le centre du ' monde serait alors 24 degrés 5 minutes plus au nord de l'équa- teur. Pierre d'Ailly, dans son Planisphère, dont nous traiterons dans la partie consacrée à l'analyse des cartes du moyen âge, place rAi7ue au centre du monde, à l'équinoxiale, tandis qu'il admet d'autre — 96 — part la petitesse de TAfrique, et dit comme Sé- nèque qu'en sortant du détroit de Gibraltar on pou- vait aller dans Tlnde en peu de jours. Ainsi TAryne de ce cosmographe, comme de tous ceux qui ont parlé de cette prétendue ville, était une pure théorie qui, loin de montrer le moindre progrès des connais- sances géographiques, prouve au contraire Tigno- i*ance dans laquelle se trouvaient les cosmographes occidentaux et orientaux sur la vraie forme et sur le prolongement de TAfrique. Et Jean de Beauvau, évéquc d*Angers, dans son traité de la Figure de la terre et de l'image du monde^ mss. de Tannée 1479, encore l'Aryne au centre de la terre à une égale dis- tance des quatre points cardinaux. Nous avons déjà montré dans un autre de nos ou- vrages, que le cosmographe anglais Robert de Lin- coln, qui vécut dans ce siècle, et qui était considéré comme un des plus savants hommes de son temps, n'était pas plus avancé que les cosmographes ses con- temporains au sujet de la connaissance du globe, et relativement à l'Afrique (1). Nous avons montré que, dans son Traité de la sphère^ ouvrage accompagné d'une nomenclature des différents lieux de la terre alors connus et de leurs latitudes et longitudes, on ne rencontre pas un seul mot relativement aux dif- (I) Voyez nos Recherches citées, p. 2S3 et suiv. — 97 — féreiites positions des villes de l'Afrique occidentale au delà du cap Bojador (1). Dans le même ouvrage, nous avons montré aussi que Cecco d'Ascoli, homme d'un grand savoir, té- moignait dans son commentaire sur le Traité de la sphère de Sacro Bosco, qu'il croyait, comme Albert le Grand, Roger Bacon, Pierre d'Abano, que les ré- gions intertropicales étaient habitées; mais nous avons fait remarquer aussi que les raisons sur les- quelles il s'appuyait étaient fondées sur les opmions de Plolémée et d'Avicenne, et sur le livre d'Hermès, de Proprieiatiùus locorum^ et nullement sur Texpé- rience ou sur les récits des voyageurs européens (2). Le planisphère de ce cosmographe, où on remarque rAntichthone ou la terre opposée, et la légende de terra inhabitalis sur la zone torride, prouve que Cecco d'Ascoli adoptait les mêmes théories et les mêmes erreurs que celles de tous les cosmographes du moyen-âge (3). Le Dante, l'un des plus savants hommes de son siècle, montre, dans la partie cosmographique de son poème, qu'il n'était pas plus avancé que ses prédé- cesseurs ou ses contemporains sur la connaissance (1) Ibid. (ij Voyci nos Recherches citées, p. LIV et 2it». (5) Voyez ce planisphère dans notre Allas. ém flobe. Planent paffiffip'f de » irikfîe le ▼cnt, seloD DOQS, d'une miairrp assez ciiitai Laleetore do poemeda Dtate ooosiDiBliedn et rcnt posées aux in» saorces où pnisÂwat b part des cosmoçraphes d*iuie partie ém HToir : dans les onirres des géopaphes et des paètcs de Fanlîqiiité, dans la cosmo^raplâe des Pms et rE^seet dans les éeiils des Arabes. Ce £Ht est tel> knenl éTÎdent qnH noos saffira^ pour le praanrer. de £re que toos les noms géogTapliii|iies de Eivx* de montagnes et de rÎTÎères sont les mêmes ipeeevx des géographes grées et latins (1^ Dans pheîears endrohsy il soit FAlmagesIe de Plolémée. D parle même de ce grand géographe dans le chaat IT« de l'Enfer, et il soit sa théorie planétaire. De mémeipe les autres cosmographes do moTen4ge. il plare Je- rusolem ao centre géographique do continent consa- cré à rhabitation des hommes i2u poor se confor- mer à b cosmographie des Pères de FEglise. Le Dante a do poiser cette idée non seaiiment rt) Ccst ÛÊêt qmmÈ j lit r TmmmM: JHmu Mépkeis, Purgat . ch. IIVL cfant. XXTIII. (^ PMrgatari*», \XV||, I, a. I. PI i»i«iirs fnappeniowie», qme noos *kmnt>fn dans aotre AUis. r«p4r«f seaimii a* - laooes dUerade, il y arah des réfions loinUiiies protégées cootre Taudaee des naTÎpieiirs (1), et c'était la qall maniiiait, comme tous les cosmogra* phes da moreo-âge, la poatioo inaccessible do P«- radif terrestre sur un cône élevé \2). Cest encore la raoolagne de la mappemonde de Cosmas de la mappemonde de Turin, monuments antérieurs à Fépoque du Dante. Cest encore le P)a- rafisde b mappemonde du Polycbronicon de Rauul- phosHydgen. Le Dante n*a fait, sur ce sujet si important, que répéter ce que G)smas, saint Arite^ Bède, sttut Jean Damaseène, Isidore de Séville, Honoré d'An- ton, Branetto Latini et d'autres araient écrit à regard du Pluadis terrestre iSi; Dans le Parais. chant X', il cite même Isidore de Sêville et Bède. Au surplus, le Dante aurait pu connaître plusieurs du moyen ige où b position du Pa- "I I ^ 1 1 1 1 I ;r Pm^mmit. IV. S. — Wl. SOL (S) Sv la liwitica Ai Pirafis U>rrKti«. ^««ei cr f«e w«5 a^w écfît ftm kA«C lorsifve bms stok pirie de CossMik dTHidwY et Sé^ viBe. eikMafk et tf*Mlm Vo^esi assst saisi aiMtvBtwe, i9mftmâimm. 11. Cl. et l$a4orP, Eijm§iM , XIV. 4 — 101 — radis terrestre se trouve marquée aux extrémités les plus reculées de la terre (1). De TEurope occidentale et de TAfrique située de ce côté, le Dante mentionne à peine V Espagne, et la partie du royaume de Maroc que la mer baigne de ses flots (2) ; et il ne connaît rien au delà de la côte occidentale du Maroc découverte au XV* siècle. En arrivant au détroit Gaditain» il répète encore la fable des colonnes. Il dit : « Ce détroit où Hercule plaça ces deux signaux € qui avertissaient l'homme de ne pas pénétrer plus • avant (3). Un autre passage nous prouve encore mieux que le Dante n'était pas plus avancé dans la connais- sance du globe que ses devanciers. « Je laissais Séville à ma droite (dit-il), comme c j'avais laissé Ceuta à ma gauche. 0 mes compa- « gnons, dis-je alors, qui êtes arrivés dans les mers < de Toccident.... ne vous refusez pas la noble sa- « tisfaction de voir l'hémisphère privé d* habitants.^ (1) Voyez dans notre Allas les différenies mappemondes qui repré- sentent cette théorie ofa, non seulement le Paradis terrestre est placé aux extrémités orientales du monde, mais aussi il y est placé dans une terre séparée du monde. (2) iHfrrnOy czni. XXVI. (5) th., éflit. d'Artaud, p. IM. — 102 — Ou voit» d*après ce passage» que le poète croyail que les régions iutertropicales étaient inhabitées. Les seules parties de l'Afrique dont il pai4e sont la Libye et ses sables brûlés par le soleil (i) de TËtbio- pie et des bords de la mer Rouge (2). Quant à TÂsie, il ne parle que d*une manière très vague des pays situés au delà du Gange (3). Il parait adopter aussi la théorie homérique de Focéan environnant, lorsqu'il dit : « La teire se fii un voile de la mer (4). Sa cosmologie esl puisée dans TÂlmageste de Pto- lémée et dans celle des Pères de l'Eglise, comme nous l'avons dit ailleurs» et nous le montrerons plus en détail par l'analyse de quelques monuments cos* mologiques. Si ce grand poète parle de constella- lions australes, c'est d'après des observations astro- nomiques faites par les Arabes mathématiciens en Egypte et dans Tlnde, mais le Dante n'avait certai- nement pas l'idée de l'existence de ces constellations par des observations faites par des navigateurs aux mêmes parallèles sur la mer Atlantique ou à l'occi- dent» car nous avons démontré plus haut que le (1) Purgaiorio, caiit. XXVI. (») iHfer., chant XXIV. (3) PurgtLtoriOy canl. XXVII. (4) inferno, XXXIV. — loa ~ Dante pensait qu'au delà des colooues d'Hercule, c f homme ne pouvait pas pénétrer plus avant. » Ainsi les quatre étoiles du Cruseiro, ou de la croix du sud, dont il parle, n'ont pas été observées par les navigoteurs européens en naviguant sur la mer Atlantique du temps du Dante ou avant son époque. Nous savons d'une manière positive que les Ai'a- bes se servaient de Fastrolabe sur la mer Indienne bien avant l'arrivée des Portugais. DifTéreuts pas- sages du journal de Vasco de Gama et des commen- taires d'Albuquerque» ainsi que du grand ouvrage de Barres et d'autres, ne nous laissent pas le moindre doute à cet égard. C'est donc d'après les observations des Arabes que le poète a parlé des quatre étoiles du Cruseiro vers le pdle antarctique (1), et non pas, nous le répétons, d*après des observations faites par des voyageurs sur la mer Atlantique. Cette opinion que nous nous étions formée par un aveu même d'Albert le Grand , relativement à cer- taines constellations antarctiques, nous la trouvons confirmée dans une excellente note de M. Artaud, (t) Purgatorio^ c. I. I mi vols a man désira cl posiiuciite K V allro polo e vidi quatro stelle Non visle mai Tuor ch* à la prima gcnlc. — 104 — ajoutée à sa traduction du Dante (!)• Cet académi- cien rapporte que Fopinion du chevalier Ciccolini, ancien directeur de Tobservatoire de Bologne, était que le Dante pouvait avoir eu connaissance de la Croix du sud par des relations des Indes en Egypte. Mais ce qui vieut encore confirmer davantage notre assertion, c'est que M. Artaud, ayant consulté M. de Rossel, de 1* Académie des sciences, sur la question de savoir si, à l'époque du Dante, il était possible que la science eût découvert la Croix du sud dans TEgypte, que les Génois et les Vénitiens visitaient habituellement, M. de Rossel lui déclara qu'en fai- sant des observations au cap Comorin on était placé à 7 degrés 56 m. de latitude nord, et que Ton pou- vait apercevoir distinctement les étoiles de la Croix du sud à plus de 20 degrés d'élévation à leur passage au méridien. Mais ce qui est encore, selon nous, plus décisif sur la question dont il s'agit, c'est que, dans le globe céleste arabe dressé en Egypte en 1225 (fan de Thégire 622), par Gaîssar Ben Aboucassan, on dis- tingue d'une manière positive la Croix du sud (2). (1) Traduction du Dante par M. le chevalier Artaud, 3« édition de 1845, p. 170. (S) Le globe arabe d'Aboucassan a été acquis par le cardinal Borgia en 1784. Il provenait d'un cabinet de Portugal. Assemani a donné une dissertation illustrative de ce monument en 1790. (Voyez la note citée.) — 105 — D'.intres monuments montrent que le Dante a ccr» tainement puisé à ces sources (1), d'autant plus qu'il cite lui-même Avicenne et Averi'oès, comme nous l'avons dit plus haut. Ainsi, d'après ce que nous venons d'exposer, le passage du Dante sur la Croix du sud n'a rien d'ex- traordinaire. Ce passage donc, de même que ceux qu'on trouve dans les ouvrages d'Albert le Grand relatifs à certaines constellations, ont été puisés dans les ouvrages et dans les globes célestes des Arabes, comme nous venons de le montrer. Les Arabes allaient déjà, au X® siècle, au cap Co- morin, où ils pouvaient observer les constellations australes ; mais ils fréquentaient déjà à cette époque (1) Voyez sur les monuments astronomiques des Arabes Touvrage de M. Sédillot, intitulé : « Matériaux pour servir à C histoire comparée des sciences maihémati- « fues chez les Grecs et les Orientaux. Paris, 1845. Nous ajouterons que Jourdaii de Sevérac dans sa description de rinde, dit : « De ista India, videtur Tramontana multum bassa in tantum quod « fui in quodam loco quod non apparebat supra terram vel mare, nisi « per digitos duos. » Plus bas il dit que du môme endroit on voit canopuê, qu'on n'aper- çoit jamais de nos contrées. (Relation de Jourdan dans le tome IV des Mémoires tU Im Société de Géographie de Paris ^ p. 52.) Ibn Wardy, parlant des lies de la mer du Zanguebar, dit • qu'on n'y 9oit plus course. • (Bennftt naasch.) (Voyez Notices et extraits des Manuscrits, t. U, p. 59.) — 106 — la côte de Sofala, où ils voyaieut parfuilameut les étoiles de la Croix du sud ( I ). Nous ferons remarquer aussi que» si le Danie donne la mesure de la terre un peu plus exactement que d'autres cosmograpbes du moyen-àge, il a cer- tainement pris cette mesure chez les auteurs an- ciens. Fréret a montré qu'Ânaximandre n'était pas trop éloigné de la vérité à cet égard (2). Le Dante aurait donc pu puiser à cet égard daua Strabon et d'autres. Il pouvait aussi adopter la me- sure de la terre donnée par les Arabes (3). Et déjà, en effet, près de quatre siècles avant le Dante, le ca- life Mamoun (ann. 833) fit mesurer un degré de lati- tude dans le désert de Sangiar entre Racca et Pal- myre ; et cette mesure, répétée près de la ville de Koufa , servit à déterminer la grandeur de la terre (4). (1) Voyez Soiices et Extraits des Manuscrits, l. I, p. 11, arliclc de Pei^ttignes sur Massoudi. (8) Voyez le tome XV desOEuTres de Frérel, in-12,p. i6S. (3) Voyez Freret, ouvrage cilé, tome XVI, p. 175, sur b mesure de ia terre donnée par les Arabes. (4) Voyez Massoudi dans les Notices et BMtraits^ L l\ p. 49. Conférez Abouiféda, Annal, Moslem., t. II, p. 241. Malgré leur mesure de la terre, les Arabes soutiennent qu'un tiers seulement du globe terrestre est habité^ qu'un second tiers ne consiste 4|u*en déserts inhabitables et que l'autre tiers est occupé par la mer. — 107 — Nous aui*ous l*occasion de montrer ailleurs, par le rapprochement de la cosmograj^e du Dante avec certaines représentations graphiques, laquelle des mesures de ia terre le poète a adoptée. Robert de Saini-Marien d'Aaocerre^ qui composa aussi dans ce siècle une notice du monde universel^ en y joignant ce que Gervais de Tilbury, son contem- porain, écrivit sur ce sujet, nous laissa ainsi une cos- mographie complète. Mais cet ouvrage, tout spécial, nous prouve que ces cosnK>graphes étaient plus arriérés même sur les sujets qui fout lobjet de cet écrite que Bacon, Albert-le-Grand, Pierre d'Abano et d'autres. Gervais, malgré sa grande érudition, dans ce Traité dédié à l'empereur Otbon IV (1), n'admet, comme d'autres dont nous avons déjà parlé, que deux parties du monde, savoir : l'Europe et TAsie, et ces deux cosmographes plaçaient le monde comme une lie au milieu de la mer et de forme carrée. « Pour nous, dit-il, nous plaçons le monde carré c au nûlieu des mers. » lUstoiidi cite aussi Ptolémée sur la cifconiérence de la terre. (Vojea NûUcêt el Extraits de Mastoudi, L I, p. 14 et 13, et 51, et UD autre globe céleste arabe auiérieur à l'époque du Dante, et que M. Jomard se pro- pose de publier dans sa collection, viendra rendre plus évidente cette intéressante particularité.) (1) Leibnitz, Scriptares rtrum bruHSvicensium^ 1707, p. 881. — 108 — Au cbap. XIII, De Mari, il soutient la théorie homérique de la mer environnante. Il place le Paradis terrestre à Torient, comme Cosmas, dans un endroit séparé de notre continent et inaccessible aux mortels, c Est ergo locus ame- c nissimus, longo lerrœ marisquœ tractu a nosira € habitahile regione segregatus (I). » Dans sa théorie des zones habitables et inhabt* tables, il soutient que les zones intertropicales sont inhabitables, à cause de la chaleur du soleil , et que les Européens ne pouvaient pas s^y rendre , « nobis € inaccessibilis perhibelur (2). il s^appuie sur Tau* (1) Otia Imperialia. (S) Gervais, Otia imperialia, X. De quatuor monarchiis et quinque zgnis et Paradito, L'emplacement du Paradis terrestre a été le sujet de plusieurs dis- sertations des savants modernes. Stenchus, bibliothécaire du saint siège, qui vivait au XVI* siècle, écrivit sur le Paradis terrestre. Le savant Bochart a composé un traité sur ce sujet'; Thévenot a pu- blié une carte représentant les pays des Lubiens, où beaucoup des plus grjinds docteurs (dit-il) placent le Paradis terrestre. Huet a pu- blié aussi un traité sur le même sujet, qui eut sept éditions, dont la dernière est celle d'Amsterdam de 1701. Ce savant recueillit des ren- seignements pendant 24 ans, et ajouta une carte à son ouvrage. Le père Hardouin a écrit aussi un Nouveau traité sur la situation du Paradis terrestre, qui a paru dans une collection publiée à la Haye en deux volumes, en 1730, sous le titre : Traités géographiques pour faciliter V intelligence de l'Ecriture sainte, par divers auteurs célèbres. Mais tous ces savants, malgré leurs immenses recherches, n'ont pas connu, ou ne se sont pas servi des cosmographes et des auteurs du moyen-àge. Aucun d'eux n'a connu une seule carte ancienne où le Paradis se trou- — 109 € torité d*Ovide. Il place aussi Jérusalem au centre c du monde, s'appuyant sur Tautorité et sur les € textes de SS. PP. et de la Bible (I). > ▼àt pUcé aux extrémités orientales de la terre, comme od le voit non seulement dans un grand nombre d'auteurs, de géographes, et dont nous Tenons d'analyser les ouvrages, mais aussi dans les mappemondes que nous donnons dans notre Atlas. Huet transporta le Paradis aux bords du Tigre et de l'Euphrate, et le père Hardouin dans la Palestine. Nous aurons l'occasion de parler des opinion de Huet et de Har- douin sur les quatre fleuves du Paradis dans l'analyse spéciale de quel- ques unes des mappemondes du moyen-âge. Néanmoins nous indiquerons ici une Sotice sur les quatre fleuves du Pareidis terrestre , traduite de l'arménien par Saint>Martin et publiée dans le tome H de ses Mémoires sur V Arménie (Paris, 1819), p. 398 k 40S. Ce safant pense que cette description a une origine grecque. M. Leironne a trouvé que c'était une traduction de quelques pas- sages de saint Epiphane. Cet auteur vécut aux IV* et V siècles. La no- tice arménienne est donc postérieure à cette époque. La description du cours du Gehon (le Nil) est assez curieuse. Le géo- graphe auteur de cette notice place le pays des Amazones auprès de la terre inconnue. De même il dit que le Tanaîs (le Don), le Pont et l'Hel- lespont sortent de la terre inconnue, et il ajoute « qu'ils se jettent « dans la mer immense qui est la source de toutes les mers, et qui « environne les quatre côtés du monde. » Cette assertion prouve que le cosmographe adoptait la théorie des saints Pères, qui donnaient au monde la forme d'un carré, comme nous l'avons montré plus haut, en traitant de Raban Maur, de Gervais et d'autres. Ce cosmographe ajoute, d'après la même théorie, que les quatre fleuves du Paradis environnent le monde, et rentrent de nouveau dans U sein de leur mèrr^ qui est la mer universelle. Voyez la mappemonde d'Honoré d'Autun, que nous donnons dans notre Atlas, qui représente exactement ce système. (l) « Porro majores nostri eivitaiem sanctam Jérusalem in medio nor- « tra habitabilis sitam^ etc. * — 110 — De même que plusieurs casmogra(dies du mayen* âge, il remplit son Traité de fables et de légendes. C*est ainsi qu'au chapitre XYII, où il décrit les deux paradis, et TEmpirée et TEufer, il n'a pas ou- blié d'y faire figurer Merlin, d'après la Hisiaria Bri- ionnorum. Selon lui, TAntechrist descend de Merlin. Ailleurs il consacre un chapitre tout entier m\ faunes et aux satyres. Lorsque l'emplacement de Jérusalem et sa théorie des zones habitables n'auraient pas prouvé que ce cosmographe ne connaissait pas la moitié du globe, sa division de ia terre suffirait pour nous montrer qu*il n'était pas plus avancé à cet égard que ses de- vanciers et ses contemporains. Selon lui aussi, l'Asie est plus grande que l'Europe et l'Afrique ensem- ble (1). Il termine l'Afrique occidentale au mont Atlas et aux Canaries en deçà du cap Bojador, et au midi il la termine par la mer (2\ Des lies de l'Atlantique il mentionne seulement l'Angleterre et l'Irlande, et VÉcosse qu'il considère comme une tle, supposition que les cartographes qui puisaient à ces sources pour la composition de (I) Otia Imperialia, !2« parlic, p. 910. (^) Uttirous aiilem ejiis finis ost roons Allas, et insulas qnx Fortu- notas vocaliir. — 111 — leurs cartes ont reproduite dans les mappemondes, el, qui plus est, dans les portulans même, jusqu'à la première moitié du XVI« siècle, comme nous le iDontrerons dans la partie de notre ouvrage consacrée à la cartographie. Il n*oublie pas de placer dans TAtlantique File fantastique de Saint-Brandan (1). Il donne une longue description de TAsie, tirée tout entière des auteurs de Tantiquité. Il n'oublie pas de placer dans les montagnes de Tfnde les Pyg- mées, et il décrit les griffons et les peuples qui combattaient contre les Grues (2). Il fait mention des 'peuples de Gog et de Magog, qui habitaient entre la Caspienne et la mer Glaciale (3). Ou verra, dans la deuxième partie de cet ouvrage, que les cartographes ont reproduit ces fables de grif- fons et de pygmées dans leurs mappemondes. (1) Ibid., i).919. (3) « Habent et India XII cubitorum homines, qai pugam ba- bent cuffl grypbibus. Sane gryphos corpore Leonis habeDt, alas et un- gulas dquilarum. Voyez la mappemonde du XI* siècle de la Bibliothèque Cottonienne, que nous donnons dans notre Atlas. (3) Robert de Saint-Marien d'Auxerre dit, à propos des peuples du Gog : < Perêcissimœ çentes a Magno Alexamdro inclusa ferimntur quœ kmtumiM carnibus et hellutinis crudis tfescuntw, » Il cite ii cet égard Ézéchiel. Andréa Bianco représente dans sa mappemonde de 143<> Alexandre* le-Orand assis sur un trône auprès du cliâtcau de Gog dans la Scythie. — 112 — Tandis que Gervais et Robert de Saint-Marien d*Aux6rre soutenaient que le monde était de forme carrée^ Alain de Tlsle, ou De Lille, qui vécut aussi au XIII® siècle, soutenait dans son Ànticlatulianus que la terre était ronde (1). Joinville, qui vécut dans ce siècle (2), nous donne une idée de ses connaissances géographiques relati- vement à la forme de l'Afrique, dans la description qu*il fait du Nil. Il fait venir ce fleuve du Paradis terrestre, et par conséquent de Test. Ainsi les limites méridionales de l'Afrique, connues du chroniqueur de saint Louis, devaient être les mêmes d'Ëratostbèue et des cosmographes du moyen- Age. Non seulement le Nil venait du Paradis, selou lui, mais aussi les éi>iceries (3). (I) Là BibUoUièqve MiUoiitle àe Piris possède p4asie«rs ■iiaascriu der.tai*VI«M(iViiiitf,d\\UiB do U\\t. Ces oMBVscrits porteat les saoïèros XHT~^M»-^I74~-S»S jtgp ;SGiK»-S»l Ce Urre f«t iapriBé à Vesise tm 15^ el à Anvi^rs en li^l ei l&U. i>i ouvrai èuU eaiplofé éMS les écoles CMUMe livre èlèAtenuir^, ce q«i it doBser à l'aslear le s«nM«i de Gnwl ei dCmîixMseL AUîb t a«sù pnsè diei les mk IMirs mbes^ Il die aifaM TasUxMMMBe anbe .VtwmHUbisu' qmî Técst «i X* siècle, et dMH m«s tfxms d<9à parie. cet Ml\T«|^^ dWUm de UIK v>»%y^ Ni>Uo. e< E\mîu des Hss.. V, p. \ML ~ Xftkie de L<)|nr»a 4\Vtt>$>. (t^ M«T%lle TîTMi e« il'V ; il ^rnv^ mi^uWre de 5«î»l Ln«K. (S^ « Ici tdil Morille es pMiMii èm Nil il «>^rie»i de parler àm ftevw • ^ pw» p»r le pMs dtpie. et \ie*i de ISradts lerrestre. % 0"»M ^^•^ ^^^'^'^ '^^^'^ ^ 1>^T*« ^ > ^ IMst» «<««^ experts et »e- « c(i««<»inr«« ii>rt«Miie x^mi^ dvr«tf ie^ feirèeiiTs d^v ixvièM^ 4e (1) En parlant de la Tartarie, joinvllle dit -. < Et leur didrent les « Tartarins, qui entre celle roche, et autres roches, qui estolt vers « la fin du monde, estoient enclos les pleuples de Gog et Magog, qui « dévoient venir en la fin du monde, avecques l'Ante-Crist, quant il « viendra pour tout détruire. Et de celle berrie venoil le peuple des « Tartarins qui estoient subjetz à Prebstre Jehan. * (Ibid., p. 233.) On voit qu'à cette époque Joinville pinçait encore l'empire du fameuiL Prête Jean, dans là Tartarie. t2) Lcgrand d'Aussy a public une notice de 16 manuscrits de V image du Monde, qui existent à la Bibliothèque Nationale de Paris. (Voyez Noiic. et Extrait., tome V, p. iiY) S — 114 — geurs que Platon, Alexandre, Ptolémée, roi d'Egypte, Virgile, saint Paul et saint Brandan « qui vit uoetle « (dit-il) où les oiseaux parlaient, et un lieu de sup- « plices où était tourmenté Judas, t Ornons ne nomme donc pas un seul voyageur de son temps. Quant à la partie cosmographique de son poème, elle est puisée dans le système de Pythagore et de Bède-le- Vénérable . Il soutient que la terre est enveloppée du ciel, ainsi que le jaune de Tœuf Test du blanc ; que la terre se trouve placée au milieu du ciel, comme le point lest au centre du cercle qu'a tracé le com- pas (1 ). Et il imagine l'harmonie des sphères célestes, comme Pythagore. Il adopte également la théorie homérique de l'o- céan environnant la terre, et il parle aussi de l'At- lantide de Platon, qui était (dit-il) plus grande que l'Europe et TAsie ensemble, et qui a disparu »i- gloutie par Tocéan. Ce poème géogni(^ique, rempli de fables comme toutes les compositions de ce genre pendant le UKiyen-ège^ fait mention d'une autre ile située t NfH loin en la mer, » ihi Ton ne peut mourir. ',!> Mttsieiirs ii»f4N^M«Mkle« «|«o MMis «Kmumis «Ims »oii«> Allas soai Quand les habitants sont parvenus à une telle dëcre-^ pitude que la vie leur devient à charge, ils se font porter dans une autre nommée Ole, dont Tannée n'a qu*un jour et une nuit de six mois chacun^ et là ils expirent tranquillement ! Il croit aussi h la fable du Phénix^ et il dit que cet oiseau extraordinaire se brûle dans la Phénicie. Nous rapportons toutes ces fables dont les traités de géographie de cette époque sont remplis, parce qu'elles furent représentées par les cartographes du moyen-à(^ dans leurs cartes^ et ces récits servent à expliquer les légendes et les représentations qu'on remarque dans ces curieux monuments (1). Ornons supposait encore que, de son temps^ le Pa* radis terrestre existait k l'orient avec son arbre de vie, ses quatre fleuves et son ange à épée flam- boyante. Il parait confondre l'Hécla avec le purga- toire de saint Patrice, et il met celui-ci eu Islande, (1) Voye^ les mappemondes d'Hereford de Richard de Haldingliam, «t celle du Musée Borgia du XIV* siècle , postérieures à ces poèmes géographiques où les cartographes puisèrent tontes ces fables^ Quant aux descriptions ethnographiques d'Omons, elles sont aussi remplies de fables lorsqu'il traite des parties inconnues de l'Asie et de TAfrique. l\ parle aussi des Pygmées et de leurs combats avec les Grues, des hommes à tète de chien, des monocuU^ etc. Au XIII* siècle, ces récits de monstres avaient été publiés dans un poène anonyme sur les monstres, dont les auteurs de THistoire litté- raire de la France, tome X, p. 8, ont donné l'extrait, et on les trouve en partie dans le romao d'Alexandre et dans celui de Thomas de Kent« — 116 — dinaiit qu'il brûle sans cesse. Les volcans ne sout, selon ses connaissances de la physique du gioboi que des soupiraux et des bouches de Tenfer. Quant à celui-ci, il le pince, comme les autres cosmogra- {)hes, au centre de la terre. C'est aussi d*après ces récits que les cartographes, comme nous le montrons dans la 11^ partie de cet ouvrage, ont placé l'enfer au centre de la terre dans plusieurs représentations graphiques. Legrand d'Âussy dit que ni Tidée ni le plan du ti*ailé que nous venons d*analyser, n'appartiennent il Ornons, et que c'est celui de Raban Maur. Il pense que Tauteur de Y Image du monde avait puisé dans les ouvrages de Bernard de Chartres* et dans ceux de Guillaume de Couches et d'Honoré d*Au- lun (1), D'autres savants de ce siècle se sont occupés de t^osinograf^ie. Nous nous bornerons à les indiquer ici. Engell>ert, abbé d*Aiinont dans la Styrie, composa un grand t^mmunilaire sur le livre de Mundo altri- hué ^ Artsiote» et un aulre sur les inondations du NiK Lo premier de ces traités, qui pouvait nous inté- rt^ssor, no s<^ tn>uvo |«s dans les r^ueils que nous avt^iieft exauùih^. IVmi Roniard K'i se borna à iodi- — 117 — quer qu*Eiigelbert avait écrit ce commentaire (1), et Fabricius le cite à peine d'après le savant béné- dictin (2). Guy de Basoches composa aussi un livre de cos- mographie intitulé de Mundi regionibus. Nous avons fait beaucoup de recherches pour dé- couvrir ce traité, que le savant abbé Lebeuf croyait perdu déjà de son temps (3), mais elles demeurèrent sans résultat. Sander, dans sa Bibliotheca Belgica manuscripta, cite ce traité comme existant en Belgique (4). Nous n'avons pas pu avoir d'autres notions que celles données par ces auteurs et par Fabricius (6). (1) Pez a publié toutefois BpUtola Engelberti de ttudUt et sa'fptis dans le tome I de son Thésaurus Anecdoci. Parmi les ouvrages d*Engelbert, publiés à Bàle, en 1555, par Gas- |>ard Bruch, ainsi que par André Scott, dans son Supplementum ad /?i- bliothecam Patrum (Cologne, 16±2), on ne trouve pas un seul des travaux cosmographiques d'Engelbert. (2) Selon Fabricius, Engelbert mourut en 1534. (Voyez Bibliotli. Medix et Inf. Lat,, tome U, édit. in-8, p. 291 et 295.) (3) Voyez Le Beuf , Dissertation sur l'Ëtat des Sciences en France , p. 113, (4) Sanderus, Biblioth. Belg., manuscript., p. 215. (5) Fabricius, Biblioth. Mediae et Inf. Lat.. tome Uf, p. 58t. Nous avons eu recours à l'un des savants éditeurs de l'Histoire lit- iéralre de la France, M. Victor Leclerc, dont l'érudition et l'obligeance ne se trouvent jamais en défaut; le savant académicien nous a prévenu que le livre />e Mundi regionibui pouvait faire partie de la chronique consultée et copiée par Albéric des Trois Fontaines. (Chronique de l'Ab- iNiyede Saint-Étienne de Châtlons-sur-Marne, ad., an. 1253.) Mais nous avons parcouru cette chronique oti en effet Gui de Baso^ — lis — Ëmo, abbé de Werum dans le pays de Grouingue^ composa aussi dausce siècle une relation d'un voyage depuis les Pays-Bas jusqu'en Palestine ; mais il ne peut pas être compté parmi les cosmographes. Un autre cosmographe que nous ne deyons pas ou- blier, Nicéphore Blemmyde, moine qui vécut dans ce même siècle (1245), composa trois ouvrages cosmo- graphiques, savoir : une Géographie abrégée^ qui n'est qu'une analyse en prose, divisée en chapitres de la Periégèse de Denys(l) ; un autre intitulé Autre Description de la Terre, où il traite de la foitne et de la grandeur de la terre , et de différentes lon- gueurs du jour; enfin, un troisième qui porte le titre suivant : Du Ciel et de la Terre, du Soleil et de la Lune, des Astres^ du Temps et des Jours. L'auteur y développe son système (2). ches est souvent cité, mais nous n'avons rencontré le moindre passage tiré du livre cosraograpbique dont il s'agit. Petit Rade!, dans l'article consacré à Gui de Basoches, qu'il a publié dans le tome XVI, p. 447 à 45i de l'Histoire littéraire delà France, ne parle même de l'ouvrage géographique de ce savant que d'après Sander. (1) Voyez § II, p. 14 k 19, où nous avons traité de Priscien. (8) • Les deux premiers ouvrages ont été publiés par Spohn, Leipzig, 1818, in-4<*, d'après un manuscrit que Bredow avait copié it Paris. Le second avait déjà été imprimé à Augsbourg, en 1605, et Sfehenktet et Gmi l'avaient placé dans leiir recueil , le croyant inédit. Les deux mêmes ouvrages furent aussi imprimés à Rome, en 1819, d'après un manuscrit de la Bibliothèque Barberini , par GuUUumt âimmi, a la — 119 — Nous allous moutrer, diaprés Taiialyse du lexte de Blemmyde, qu*il ii*était pas plus avancé dans les connaissances cosmographiques et géographiques que les anciens, bien qu'il eût composé son ouvrage à une époque déjà rapprochée des grandes décou- vertes maritimes des modernes. D'après son système la terre est plane, et il adopte aussi la théorie homérique de l'Océan envi- ronnant le monde, et celle des sept climats. Il divise la terre en trois parties : la Libye, l'Europe et l'Asie. La Libye est séparée de PËurope par Gadir (Cadix) au couchant, et les bouches du Nil à l'oc- cident (1). Toute sa description de l'Arrique septentrionale eët la même que celle des anciens. A l'intérieur, après les Garamantes (les habitants de la Phésanie), il place les Éthiopiens. Nous ferons remarquer ici, pour faire bien com- prendre au lecteur ce que les géographes du moyen-âge entendirent par ce mot, que les, anciens appelaient Éthiopiens les habitants de TAfrique; pour peu qu'ils habitassent à quelque distance des «uiie de son DUéarqtie. Le troisième ou?rage de yicéphore est iné- dit : c*est Bredow qui l'a fait connaître dans ses EpUtolœ rarisientes. » (Schœll. t. VII, p. iOetsuiv.) (!) Kal x^^ «^^ ««^ TikEOpùwrriç xà Fiîdeipa wii xà v ô ôvofiaoro; xoLxiçtxtxan y>aÀX^ (3) Gosselin fait une reinaniue i\ ce sujet, qui nous semble très im- portante, et qui détruit toutes les hypothèses de quelques géographes modernes qui ont pensé que le fleuve en question était le Sénégal. Il dit et prouve, s*appuyant de l'autorité de Strabon (liv. XVn, p-8î6). qu'anciennement on trouvsût les crocodiles dans tous les grands fleuyes ^0 la MauviUe. — m — triangulaire, large au nord et aiguë à l'est (1) » , lorsque ce continent, au contraire, a près de 60 de* grés de largeur à Test ! Selon lui, la forme de l'Europe est quadrangulairo, aiguë au couchant, et large à Torient (2). Blemmyde parait, d'après cela, avoir adopté la forme donnée par Ërastosthène à ces deux conti- nents. Quoiqu'il parle de Thinœ (qui correspond au royaume de Siam, selon Gosseliu (3) et d'autres géographes), il nous semble que les connaissances de ce géographe sur TAsie vers Torient paraissent se borner à V Indus. Des lies de la mer Atlantique il mentionne les Hespérides, habitées par les riches Ibériens (4), YErythia, habitée selon lui par les Éthiopiens qui vivent fort long-temps, et les lies Fortunées. Dans les parties septentnonales il mentionne l'Angleterre et l'Ecosse, et il ajoute que, près des x^ ivatoXé;. /if., p. 5. (2) TÔ tf,; Eù(><47rr.ç (r/ft\LX Inù T&Tp«ic>.e'^pov, ô^ [ùv Tcpô; £uv xcôv |jL(xpû>v icrriv ëxe^xx 7rô(>ov êÇeva'/Ti(x; t6v At6w Les récits des voyages de Marco Polo, les seuls qui auraient pu jeter beaucoup de lumières sur des con- trées entièrement inconnues aux Européens, ne com- mencèrent à exercer une véritable influence sur la géographie que vers le commencement du XV* siècle. D'abord, ce ne fut qu'en 1298 que Marco Polo, étant prisonnier à Gènes, se détermina à écrire ses voyages. Or, le temps qu'il fallait pour la composi- tion de cet ouvrage, et ensuite le temps matériel né- cessaire pour la transcription de plusieurs exeni- (1) Voyez préface de la Descriplion des Merveilles d'une partie de l'Asie, par le P. Jordan, ou Jourdain Catalani, natif de Séverac, p. 17, tome IV, des Mémoire)» de la Société de géographie, par Co^uebcrh — 125 — plaires, el celui qu'il fallait poui* les faire circuler, nous montre que cela ne pouvait avoir lieu que dans le courant du XIV® siècle. Et en effet, le plus ancien manuscrit de Marco Polo qu'on connaît fut, au dire de^ quelques auteurs, écrit à Venise en 1307. Au surplus, il faut remarquer qu'on ajouta peu de foi h cette relation, et on pensa que c'était un tissu de mensonges el de fables. Les parents et les amis même du voyageur partagèrent cette opinion, et à son lit de mort, ils le supplièrent, pour le salut de son àme, de rétracter tout ce qui se trouvait dans sa relation (1), Or, son testament ayant été fait en 1323» il parait évident qu'au moins pendant une partie du XlV^siè- cle, on n'accordait pas le moindre crédit à ses rela- tions. Ces faits expliquent aussi pourquoi ni Sanuto, dont nous parlerons ailleurs, dans la mappemonde de 1321, ni le cartographe auteur de la mappemonde du Chronicon de 1320, ne se sont pas servis des récits de Marco Polo, auxquels^ comme nous venons de le dire, ses propres parents n'accordaient aucun crédit. (I) Voyez à cet égard les excellents articles de M. Walckenaer, dans la Biographie sniferselle, tome XXXV, et tome H, p. 17 de son llire intitulé Vies de plusieurs personnages célèbres, Laon, 1830 ; — Voy. la pré- face de la traduction anglaise de Marco Polo, par Hugh Murray Thê iraveh of Marco Polo, Londres, 1S44. — 126 — Si lopinion publique, même parmi les compa-> triotes de Polo, était telle à l'époque de sa mort sur- venue après 1323, il est tout naturel que les pré* Tentions contre ses récits aient duré bien longtemps après, car il était bien difficile de rétablir la vérité à une époque ou l'imprimerie n'existait pas, où ce que nous appelons Tcsprit de critique était inconnu, et où, au contraire, l'engouement pour les récits des QUteurtt de l'antiquité et nour ceux des auteurs ec- clésiastiques, était plus enraciné. Or, si les relations de Marco Polo n'ont pas exercé d'influence sur les cosmographes et sur les cartographes de l'Europe pendant le XIV^ siècle, celles de Rubruk, de Jourdain de Séverac et d'au- tres voyageurs en Asie n'ont pas eu un meilleur sort. Et en effet, ces l'elations étaient tellement rares que, parmi les douze cent trente-six manuscrits dont se composait la grande bibliothèque du Louvre, créée par un souverain qui n'épargnait rien pour l'enrichir, on ne rencontrait pas un seul exemplaire des voyages des frères mineurs, et cela vers la fin du XI V^ siè- cle et au commencement du XY« (1373 à 1410), tau- dis que de Solin on y trouvait trois exemplaii'es (1) (1) Voyez Catalogue du Louvre, par Giles Malet, publié par M. Van Priil. — 127 — et seize manuscrits de rAimagoste el d'autres ou- vrages de Ptolémée (1). Aucun exemplaire des mêmes relations ne se trou- vait non plus dans une auti*e riche bibliothèque de la fin du moyen-âge, dans celle de Louis de Bruges, ni dans celle du roi Eduard de Portugal (1428). Eu malgré les recherches faites jusqu^à nos jours par un grand nombre de savants, on n'a pu décou- vrir que quatre manuscrits de la relation de Plan- Carpiu (2). Des relations de Jourdain de Séverac, la Bibliothèque nationale de Paris ne possède qu*un seul manuscrit (3). Deux de ces relations furent ce- pendant connues de deux hommes privilégiés, de Vincent de Beauvaîs et de Roger Bacon. Elles étaient encore si rares même à la fin du XIV* siècle et au commencement du XV« siècle, que les souverains, qui employaient tous les moyens pour enrichir leurs bibliothèques, n'en possédaient (1) Ibid., p. 15 et no»565— 571— r>74— 676— 703— 7«— 726— 851—854 —858—980— 1009— 10*9— 1030 et 1040. Aucun de ces manuscrits de Ptolémée ne renfermait la géographie de cet auteur. («) Un se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris , manuscrit n» 8392; Un autre exemplaire h Berne ; Un autre au Musée Britannique ; Un autre à Mayence. (3) Voyez Mémoires de la Société de Géographie, lom. IV, p. 41. — 128 — aucun exemplaire. Cela suffirait pour nous faire pen- ser que leurs récits ne pouvaient exercer, du moins pendant cette époque, aucune influence sur les pro- grès des connaissances géographiques. Ayant étudié avec soin ces relations i nous nous permettrons de dire et de prouver que Rubruk ne connaissait rien de la partie septentrionale de TAsio au delà de la Tartarie, comme il Tavoue lui-même par ces mots (p. 327) : c Terminus anguli aquilonis igno- raiur prœ magnis frigoribus. » Et si cette preuve ne suffisait pas pour le montrer, ce qu*il affirme ensuite rendrait évident le fait que nous venons de signaler. Il place dans ces régions des hommes monstrueux, d*après Tautorité dlsidore de Séville et de Solin. A regard de l'Inde et de ses péninsules, ainsi que de l'Afrique et d*autres contrées, les cosmographes du moyen-âge, aussi bien que le dessinateur de cartes, ne pouvaient rien puiser dans les relations de ce voyageur, puisquMl n*y est pas question de ces grands pays. Si nous examinons les relations du moine Jouitlain de Séverac, qui voyagea dans Tlnde en 1322, elles ne nous laisseront aucun doute qu'il n*a rien connu de positif sur la Tertia India, c'est-à-dire des con- trées situées au delà du Gange^ où les auteurs du moyen-âge plaçaient la troisième Inde. — 129 — Il déclare même qu*il n*y est pas allé, « quod non vidi, » assertion qui se confirme par le récit des ta- bles les plus extravagantes dont il remplit sa relation. A ces fables il ajoute qu'on dit « qu'entre cet^te < Inde et TÉthiopie vers l'orient, se ti*ouve le Pa* « radis terrestre^ ♦ d'où coulent les quatre fleuves du Paradis, qui abondent en or el en pierres pré-* cieuses. Ce qu'il dit des grands archipels de l'Inde vient encore prouver qu'il ne connaissait absolument rien de ces immenses groupes d'Iles. A cet égard, tout son récit est aussi rempli de fables. Il dit qu'il y a une multitude d'iles différentes dans lesquelles exis- tent des hommes à tête de chien (in quibus suni homines caput canis liabentes). Il croit même que les pays situés près de TEuphrate, sont habiles. par les diables, c Et credo quod terra illa sit habitaiio demoniorum. » En ce qui concerne l'Ethiopie, ce qu'il rapporte montre aussi qu'il ne coiliiaissait pas ce pays. Il dit qu'il y a des griffons qui gardent des montagnes d'or et d'argent et des pierres précieuses. Au midi de ce pays, il place la mer, et il la fait tourner immé- diatement vers l'occident (1). (I) Voyez la Relution de Jourdain, dans le tome IV des Mémoires de U Société de Géographie, p. .H5 et suiv. 9 — 130 — Cette particularité suffit pour montrer que Jour- dain terminait TAfrique» comme les anciens, bien en deçà de Téquateur. . Des auteurs modernes, après le grand siècle des découvertes» ayant réuni ces relations des voya- geurs en Asie, dont nous venons de parler, ont pensé qu'elles étaient généralement connues des contem- porains des voyageurs, et partant qu'elles ont fait lUre des progrès à la science (1). Mais les ouvrages dei cosmographes postérieurs» et les cartes qu'où a dressées depuis que ces mêmes voyages s'effectuè- rent, montrent que ni la cosmographie ni la géogra- phie n'ont rien recueilli d'important de ces relations relativement à la connaissance des grands pays ex- plorés au XV^ siècle. L'examen et l'analyse des textes des cosmographes et des cartes du XIV® siècle rendra ce fait évident. (1) Les eaulogues des nunoacrits dont se compoatieat les biblio- Uiëqoes des XII1« et XI V« siècles, qui nous restent, montrent com- bien les exemplaires de ces relsUons étaient rares. — 131 — S IX. XIV' SIÈCLE. « AAIIf O SANCTO , — NICOLAS d'ORISMB , — RANULPBUS HYDGBN , — VACCIO DBOLI VIBRTI, — IBAlf DB MAIIDBYILLB, — BOCGACK, — PÉTBABQDB.^-^BARTHOLOMBUS AN'GUCOS DB GLANTILLA,— GBBTAIS, — BICOBALDO DB FBBRARB. Maiino Sanuto, un des plus habiles cosinographes de ce siècle, nous montre f non seulement dans là mappemonde qu*il dressa, mais encore dans le texte explicatif qu^il y ajouta, ainsi que dans différents passages de son fameux livre Sécréta fidelium Crucis^ qu'il n'était pas plus avancé que ses devanciers. D'abord, on peut juger de ses connaissances du globe par les causes auxquelles il attribue les grands dangers auxquels était exposée la Terre-Sainte. En la plaçant au centre de la terre habitée, il prouve par là qu'il ne connaissait pas l'étendue et le prolongement de l'Afrique et du Nouveau Continent. < In terra etiim (dit-il) habiiabili medio pasita e$tj et quasi punctus circumfereutiœ. » Et d'après ce système, il montre ailleurs qu'il ùe connaissait rien au delà de TËthiopie, où saint Ma- thieu (dit-il) introduisit le christianisme. Ses con> naissances sur TÂfrique s*ari*étèrent , du côté de — 132 — rorieut, à Syèiie (Assouanj (1). De la partie (occi- dentale de ce vaste contiiieiît, les connaissances de Sanuto étaient encore plus limitées. Elles s'arrêtent à la Gétulie, située entre le 30« et le 31® degrés de latitude nord de l'équateur, et, par conséquent, elles n*allaient pas au delà du parallèle de Mogador. La Terra nigrorum de ce cosniographe est TAbys- sinie, comme il le dit lui-même, et non pas les pays nègres de la Sénégamùie et de la Guinée, ce que, du reste, il confirme par la légende qu'il place dans la mappemonde près du tropique, a Regio inhnhitabilis propler calorem (région inhabitable à cause de la chaleur). » Ainsi sa description de l'Afrique est en grande partie la même qu*on remarque dans les géographes des premiers siècles du moyen-âge. Les parties septentrionales de la terre lui sont aussi inconnues. Il y place en elTet au nord la lé- gende suivante: Regio inhabitabilis propter algorem (région inhabitable à cause du froid), répétant ainsi la fameuse théorie des anciens et des auteurs du moyen-âge, qui soutenaient que les zones polaires et intertropicales étaient inhabitées. (1) Vo}Ci Sanuto Sécréta fidelium Oucis, lib. 111, o. I, dans BoDgars, Gf$tn net per Francos , p. 460. — 133 — La description des trois parties du monde, qu'il partage entre les trois fils de Noé, et qu'il donne à la suite de sa mappemonde, est copiée tout entière de Mêla, d'Oroseet d'Isidore de Séville. Sanuto nous laissa une curieuse mappemonde que Bongars a fait graver (I), et qui représente, scion Zurla, son compatriote, le monde alors connu (2). Il a offert ce monument géogi*apliique au pape Jean XXII, avec son livre intitulé : Liber secretorum fidelium Çrucis, et envoya des copies à différents souverains, en 1320(3). Diaprés ce que nous venons de démontrer^ il ne peut pas rester le moindre doute que Sanuto ne con- naissait pas la vraie forme de l'Afrique, comme on Ta dit dans quelques ouvrages récents, et qu'il n'avait pas appris des Arabes la configuration de ce vaste contiuent. Les Arabes eux-mêmes ignoraient la vraie forme de ce continent comme nous le montrerons dans la \^ section de la deuxième partie de ce travail, con- sacrée à l'analyse des mappemondes et des cartes (1) Voyez Bongars, Gesia Deiper Prancos, t. U, p. 286. (2) Zurla, SuUe Antiche Mappe Idrogeografiche, Ce sa vaut UU, p. 15 : rlanisfero di tutto i! cognito mondo» (o) Dans la |r« section de la U* partie de cet ouvrage nous parlerons d'autres exemplaires manuscrits de cet ouvrage qui existent en Bel- gique. — 134 — antérieures aux grandes découvertes maritimes du XY* siècle, où on trouve Texplication de la inappe- monde du Chronicon de 1320, que nous avons publiée pour la première fois dans notre Atlas, et de qelle de Sanuto. Néanmoins la partie de TÂfrique de la mappemonde de Sanuto est, sur plusieurs points, conforme à TAfH*^ que de la mappemonde d*Edrisi, conservée à Oxford, aurtout pour la partie orographique, c*esUà-dir6 de la position des reliefs des montagnes de l'Afrique, La mappemonde de 1320 du Gbronicon, ainsi que celle de Sanuto, sont parfaitement circulaires. On remarque encore dans toutes les deux la théorie ho* mérique de Pocéan environnant toute la terre* Ayant placé Jérusalem au centre du monde, il a en conséquence altéré toutes les positions, tant en longitude qu'eu latitude, comme tous les autres des-> sinateurs de mappemondes qui ont placé Jérusalem au centre de la terre, et pour cela on remarque une égale distance de ladite cité à l'extrémité de Cadix, comme à la limite orientale de la Chine, à la partie septentrionale de l'Asie, et à la méridionale de l'Afri- que. Les positions des lieux sont tellement altérées dans cette mappemonde, qu'il commence le Katay(rc- gnum Calay) auprès des régious de la Caspienne et en deçà du pays de Gog. Il est aussi bien digne de — 135 — remarque qu'au commeneement du XIV* siècle, le plus savant cosroographe ait montré une si grande ignorance au sujet des iles de second ordre delà mer Atlantique, ce qui, selon nous, est très important, parce que cette particularité, rapprochée d'autres que nous avons signalées dans nos recherches, nous montre que, du temps de Sanulo, on ne connais- sait pas les Canaries ni les Açores. D'abord il met les Fortunées au couchant de l'Irlande, avec la légende: Gulffo de issole CCCLV III béate et fortunate. Zurla observe que les anciens marquaient les lies Fortunées au sud-ouest de l'Europe. « Ultra Gades, per régna Yspani», Portur < galiao et Galitiae, non inveniuntur insulsô alicujus 4 valoris. » Or, si les Canaries et les Açores avaient été con- nues de Sanuto, il n'aurait pas écrit cette légende. On remarque dans la mappemonde de Sanuto, de même que dans un grand nombre de celles du moyen-âge, que nous donnons dans notre Atlas, un mélange de sources anciennes, et de connaissances postérieures à l'époque romaine, comme nous le mon- trerons dans la partie consacrée à la cartographie. C'est ainsi qu'on remarque la légende suivante à Torient de la mer Baltique : « Ruteni scismatici qui « protenduntur usque ad Polonos. » — 156 — « Vlndia mferwr Johammis praesbit.. » c'est-à- dire mie des trois Indes de Marco Polo. Od remarque Déanmoios, tant dans la onppe- monde de Sannto, qae dans celle de 13±0 do Qiro- ■ieoo, ao noid de la re^ VU moMôim, un grand flemre ooidantde riotérieurde TAfiîqoe près du X3, se dirise au oommencetnent en deux bras« et en deox antres^ ^ reçoit d^anties affloents, et enfin dâmieher à Toceident ( 1 ). Sanolo avait employé tons les moyens pour n^- coeiDir les notions géographiques pour oon^Mwer son fivre. Cest ce^'il nous révèle dans une lettre ndres* aée an pape (2;, cv disant qull avait passé nue grande partie de sa vie en voyageant par mer, allant tanlAt à Chypre, tantôt en Arménie, tantôt à Alexan- drie, à Rhodes et dans la Romagne, tantôt enfin en se transportant par ma* de Venise jusqu'à Bruges. n acquit par ses vov^ges la plus grande eiqiérieno* des choses maritimes, et, malgré cela, il n'était pas pfais avancé que ses prédécesseurs sur les points que nous traitons dans cet écrit. Du reste, dans la partie de notre travail, consacrée à rexpfication des monuments géographiques du moyen-âge, on trcurrera une analyse délailice tics •f » TvKPn humgïïTf — 137 — cartes de Sauuto publiées par Bongars, comparée avec celles qu'on trouve datis d'autres manuscrits, et qui ii*oiit pas été publiées jusqu'à présent. Ainsi Sanuto admettait encore : l*» la théorie ho- mérique de Tocéan environnant la terre ; 2® De la zone torride inhabitable ; 3"" que les Iles Fortunées étaient situées au couchant de PIrlande ; 4<> en pla- çant encore Jérusalem an centre du monde habitable, diaprés la cosmographie des Pères de l'Eglise, il montrait par là qu'il ne connaissait pas le prolonge- ment de l'Afrique, ni la vraie forme de ce continent; 5« soutenant que, sur Tocéan Atlantique, on ne ren- contrait pas des Iles considérables, il parait montrer que les Açores, les Canaries et Madère lui étaient tout-à-fait inconnues ; 6<» enfin, n'indiquant aucune région au delà de la Gétulie, située par le 31* degré de latitude nord, il ne nous laisse pas le moindre doute que ses connaissances relativement à l'Afrique occidentale s'arrêtaient, à peu de chose près, au pa- rallèle de Mogador, et par ex)nséquent bien en deçà du cap Noun. Nicolas (fOresme, célèbre cosmographe du même siècle, n^élait pas plus avancé que ceux que je viens d'énumérer, quoique la célébrité de ses connais-* sanccsen mathémutiques ait appelé sur lui l'attention du roi Jean, qui le donna pour précepteur à son tib 136 — en 1360, depuis élevé au trône sous le nom de Charles Y. Ce cosmographe composa^ entre autres ouvrages^ un traité de la sphère qu'on trouve dans un manu- scrit de la Bibliothèque nationale de Paris, n« 7065. L'analyse de ee traité viendra constater ce fait, que nous avons signalé plus haut. On verra, par les pas- sages que nous allons citer, que sa théorie de la divi- aioQ du globe et des zones habitables et inhabitables çst puisée chez les anciens et chez les auteurs arabes. < La portion de la terre habitable peut être di- visée (dit-il) selon les historiens qu'on appelle cos- mographes, comme Pline, Pomponius, Soliuus, Priscieu, saint Anselme et plusieurs au^urs a^- trologiens, comme Albat^igny, qui la divisent en trpis parties^ c'est à savoir : TAsie devers orient, Afrique et Europe vers l'occident, et l'Afrique de- vers l'équinoxiale, et l'Europe devers le septen- trion, et entre ces trois parties et la mer d'entre, et dévisent les auteurs chacune de ces parties en plusieurs royaulmes et régions, mats totis appar- tiennent à la mappemonde (1). > Ainsi Nicolas d'Oresme, dans sa théorie de la map- pemonde, ne s'appuyait sur l'autorité d'aucun au- teur de son temps. (f) Voy. chap. CXXXI. — 130 — Nous avious déjà montré, daus nos recherches (1), que ce cosmographe, pariant des différentes xones, disait au chapitre XXVUI, comme ses prédécesseurs, que celles qui sont situées plus près du soleil élaienl inhabitées, et au chapitre XXIX, il répète que les terres situées sous la zone du soleil entre les tropi^ ques sont inhtibitéeSf preuve on ne peut plus évidente que les ré((ions intertropicaies n^avaiqnt pas été visi- tées par les voyageurs de TEurope, Notre cosmographe ajoute cependant t que d'au- c très disent qu'il y a des endroits habités » , mais les raisons sur lesquelles i\ s'appuie sont toutes con- jecturales, et elles nous prouvent que ce cosmographe de Charles V n'en produit, pas une seule d'après Tes* périepce ou diaprés les récits de voyageurs ou de eartographes qui auraient levé le voile cachant en- core ces régions aux regards des Européens, avant les grandes découvertes des Portugais. Et en effet, dans le chapitre XXX, il répète encore que les régions situées sous le tropique sont inhabi- tées. Les auteurs qu^il cite sont \ristote, Ptolémée et Alfagranl. H. Paulin Paris, daus son savant ou- vrage sur les manuscrits français , avait déjà fjiit obi» server que, dans ce magnifique manuscrit, on remar- que, entre autres choses, deui belles miniatures ; /f ) Voy. no!» Recherches, p. S76 ^t fiuif. — 141) — colle du fixmtispice nous représente Vaulcur assis do- ?ant un bureau, en face du bureau est la sphère. Dans le même manuscrit, on trouve la traduction que fit ce même auteur du livre du Ciel et du monde attribué k Âristote, traduction qu'il acheva en 1377, d*après les ordres du roi Charles V(l). Dans une miniature admirablement exécutée, et qui se trouve k la suite du traité de la sphère, on re- marque un planisphère dont nous parlerons plus tard (2). Dans un autre manuscrit cosmographique du même auteur, qui se trouve aussi à la Bibliothèque nationale de Paris (3), ce savant montre encore d'une manière plus explicite qu^H n'a fait que répéter les mêmes erreurs que les cosmographes avaient soute - nues pendant les siècles précédente. Pom* le prouver, nous nous permettrons de tran- scrire textuellement quelques parties de son texte, où on verra qu*il réfute \^ théorie de rAnlîchthone et de ceux qui croyaient que les zones inlertropî- cales étaient inhabitables. Mais il la réfute [Kirce qu'elle était contre la foi de Jésus-Christ ; cependant ne pouvant pas akindonner entièrement les thcorios M («) V tixiiire a peiiie meotionsiêe. Il b pbee «■Ire IWéaii Mistral ei le ^, vers TefUrae de b MKT Rm^. Elle Ksietme^ sekiu U, des pewplfr momnieiUL, ombbk lesCarunanies, les Tno^jbdites ^ bisseDi derrière »dis?iert de iMeutè de b ckalevr, d*JNftres se wiamâsest de seipents^ d^Mâiii ■uaupent b da iiwina .l^f ' lyfsv^MBDtfs^^ «'af*^ Xmkmut êi IBaluiTfyBi m. to^ n: tmran laob. .«ni»; m Jan. m h ». m— m dHRs lutfr; A4lftv — 145 — ces sources, ces manslres fabuleux dans leurs cartes et dans leurs mappemondes. La description de Libye est tirée aussi d'Isidore de SéviUe« Selon Topinion de ce cosmographe^ \en' Garamantes (c'est-à^^dire les habitants de la Phésa* nie)^ s'étendent jusqu'à TOcéan Éthiopien ; ce qui prouve, selon nous, qu'il renfermait aussi toute l'Afrique, bien en deçà de 1 equateur. De la partie occidentale du même continent il ne connaît que la Mauritanie Tangitaine, ayant à Torient le fleuve Malva, au midi le détroit Gadilain, au cou- chant le mont Atlas et TOcéan. Ce cosmographe, suivant en tout les géographes anciens, dit, en par* lant de cette partie de Tempire du Maroc, qu on l'ap- pelle c Mauritanie, [Kirce qu'elle est la patrie des Noirs. » Ainsi Ranulphus Hydgen, écrivant déjà au XIY^ siècle, nous prouve qu'il était aussi ignorant que ses devanciers, au sujet de la vraie forme de TAfrique, et àù prolongement de cette partie du globe. Les connaissances de cet auteur, relativement k l'Asie, étaient aussi bien limitées. Selon lui, une grande partie de ce vaste continent était inhabitée , et il ne connaissait rien au delà de rindus. La description des monstres fabuleux dont il s'est avisé de peupler les régions Caspiennes, 10 — 146 — prouve aus» que celle partie de TÂsie lui était in- coanue, et que les voyages faits en Tartarie et en Chine 9 au XIII^ siècle et au commencement de ce- loi-ci, n*avaient exercé aucune influence sur loi, ou qu'il ne les connaissait pas 9 ce que nous croyons plus probable. Il adopte aussi la théorie des zones inhabitables, de même que celle de Tocéan, comme étant un fleuve qui environnait toute la terre. Au même temps qu'il adoptait toutes ces théories des Grecs, comme il avait adopté les fables des mytho- graphes, il suivait aussi la cosmographie des Pères de rËglise, en plaçant le Paradis terrestre avec ses quatre fleuves aux extrémités orientales de la terre, dans un lieu inaccessible, en s'appuyant de Tautorité de saint Basile, et de celle d^sidore de Séville. Sa théorie du cours du Nil, quMl fait venir de Test, suf- firait à nous prouver que Ranulphus considérait r Afrique comme une terre extrêmement petite. Au surplus, la mappemonde qu'on trouve dans les deux manuscrits de Londres et de Paris, du Poly- chronicon de /tanulphus, que nous donnons dans notre Atlas, prouve mieux encore Tignorance de ce cosmographe relativement à la connaissance du globe (1). (1) Voyez sur celte mappemoDde l'analyse que nous donnons dans la deoxième partie de cet ouyrage. — Nous trouvons le nom de Ranul- — 147 — Fazio Degli Uberti, auleur du DiUamondo {{) , Jeau de Mandeville (2) et Boccace (3), rrélaient pas plus avancés, comme nous Tavous déjà montré dans un autre ouvrage (4). Bartholomeus Jnglicus écrivit aussi, sur la cos- mographie, quelques pages qui se trouvent renfer* raées dans l'ouvrage qu'il intitula : De Proprietalibus rerum (5). pbus écrit de différentes manières , savoir : Uigdenut — Jtygtden — Hkkeden — et Hyden, Cet aateur était religieux de l'ordre de Saint-Benoît. Il mourut en 1363. Kabricius lui consacra un article dans la Biblioth. Mediae et Inf. Lat., t. ni, liv. VIII, p. 744. Ce savant dit très exactement que le pre- mier livre renferme la description de la terre, accompagnée d'une mappemonde. Vostius et d'autres savants ont fait mention de cet ou- vrage de Ranulphus. La mappemonde du manuscrit du Musée Britan- nique est plus complète que celle du manuscrit de Paris. Oudin cite les deux manuscrits du Polycbronicon, de Paris et de Londres (t. II, p. 10Î7). (i) Voyez nos Recherches déjà citées, p. LX et suiv. (2) Ibld., p. XII. Mandeville voyagea en Tartarie et en Egypte. De son aveu, il emprunta beaucoup de récits aux vieilles chroniques et à des romans de chevalerie. Malte-Brun a déjà fait remarquer qu'il copia des pages entières du Voyage d'Oderic de Partenau et d'Hayton. (3) Ibid., p. LXXIV. (4) Recherches sur les découvertes de la côte d'Afrique, etc. Paris, 1842. (5) L'ouvrage de Bartholomeus Angliau fut imprimé en 1482, en ca- ractères gothiques, fabricius cite une édition de 1488. (Voy. Biblioth. Medi£ et Inf. Lat , t. I, p. 479.) La Bibliothèque de Dijon possède un Ms. du XVe siècle de cet ouvrage. A la suite de la Cosmographie d*Asaph, dont nous avons parlé au $ VI, p. 54, se trouve dans le même manuscrit un Traité anonyme, avec le même titre , qui commence « incipit liber de proprittatihui rerum •, en 19 livres. — 148 — L'ouvrage de cet auteur est une compilation de Pline et d'Isidore de Séville. Sa division de la terre est tirée de ce dernier auteur, de même que sa des- cription de rinde. La partie relative à la Mauritanie est tirée du liv. Y, c, II, de Pline. De même sa Description du Paradis terrestre est tirée d'Isidore de Séville (1); il ajoute cependant que les païens l'avaient placé dans les Iles Fortunées. Le dernier pays qu'il men- tionne au nord de TEurope, c'est Thulé, que plu- sieurs savants pensent être Tlslande. Sa théorie des zones habitables et inhabitables nous prouve aussi que cet auteur n'avait pas la moindre idée des pays découverts au XV* siècle par les Portugais, et que, comme ses devanciers, il ne soupçonnait même pas l'existence d'un grand continent situé à l'ouest, c'est-à-dire l'Amérique. Gervasius Ricohaldus de Ferrare, qui dans ce siècle composa une Chronique générale (2), consacra le V* livre à la description du globe (3). Nous ne terminerons pas l'examen des cosmo- (I) Voyez plus haut, S HI, p. 23, note 3. (S) Gbronicon toUus orbis. (3) Fabricius, dans sa Biblioth. Médise et Inf. Lat., t. UI, p. iS5, parle de cet ouvrage, et renvoie à Eccard. (Corpus bistoricuro medii svi, &ive scriptores rerum in orbe universo, 1. 1, pag. 1156. Leipzig, 1723.) — 149 — graphes de ce siècle sans rappeler que Pétrarque , qui s'est beaucoup occupé de géographie* considérait encore l'archipel canarien comme un des points les plus éloignés du monde (1). Or, il nous semble de toute évidence, que celui qui croyait que les Canaries étaient le point le plus éloigné du monde du côté du couchant, prouvait par cette assertion, qu'il ne connaissait pas les immenses régions qui existaient au delà du cap Bojador. Plusieurs voyages en Asie s*effectuèrent pendant ce siècle. Jean de Monte Ck>rvino, que le pape envoya en Tartarie, parvint jusqu'à Pé-kin, en Chine, dans Tannée 1305. Pegolotti voyagea aussi en Asie en 1335, et écrivit un itinéraire d*Azof à la Chine, qui n est qu'une simple indication de la route qu'on pou- vait prendre pour aller avec des marchandises d'A- zof à la Chine et pour en revenir (2). Oderic de Partenau parcourut aussi l'Asie depuis les côtes de la mer Noire jusqu'à la Chine, en 1330. Mais ce qui nous reste de ses observations n'a pas ajouté aux connaissances de ses prédécesseurs (3). (1) Voyez nos Rechercfaes citées, p. 288. (2) L'ouvrage de PegoloUi est intitulé t Diusamenti di prezzi i mi» sure e usanza di varie parti del Mundo. Voyez nos Recherches citées, p. LX. (3) Voyez cette Relation dans la Collection de Ramutio, t II, p. 248- !fô6, Cf. Hacluyt, Voyages, t. Il, p. 39. Oderic dit qa'il y a dans le» Indes 4,400 Iles dont il n'indique pas les noms. — 160 — Mais ces voyages irexercèrent pas d'influence sur ]a cosmographie ni sur ia géographie systématique des savants de TEurope, comme nous venons de le voir par l'exposition de leurs théories et de leurs connaissances, de même que ces voyages n'ont pas exercé de grande influence sur les cartographes , comme on le verra dans une autre partie de cet ou* vrage. L'engouement pour les fables et pour les re* lations merveilleuses était , dans ce siècle , parvenu au point que Tévêque Guillaume de Wixhans, pres- crivit, dans les statuts du nouveau collège qu'il créa à Oxford, en 1380, que les confrères et les écoliers s^entretinssent, à l'issue du dîner et du souper, dans ia lecture des chroniques des divers royaumes et des Merveilles du Monde. Et il existait même des ordon-r nances semblables dans d'autres collèges d'Angle- gleterre (i). Cependant, nous le répétons, tout le mouvement scientifique qui se fait remarquer dans ce siècle, l'esprit de discussion, l'avidité de connaître les merveilles du monde, la création de dix-sept uni- versités dans presque tous les pays de l'Europe; tout ce mouvement, disons-nous, témoigne déjà de (1) Whaston History ofEnglish Poetry, t. I, p. 9± Girard de Gallois fut oblige de lire trois fois en public, à Oxford, sa Description de Tlrlande. — 161 — rappi*oche (jl*uiie ère nouvelle, du grand siècle des immenses conquêtes de la science géogi*aphique effectuées dans le siècle suivant. Mais pour que Téclat en fût plus grand , les cos- mographes continuèrent à soutenir les mêmes théo- ries et les mêmes systèmes jusqu'à Tépoque des grandes navigations et des découvertes des Portugais et des Espagnols; et les cartographes continuèrent aussi dans leurs représentations graphiques à repro- duire le monde des anciens et tel qu*on le connaissait au moyen-âge ! S X. XV- SIÈCLE. PIKEBX D'AILLT, — 6UILLAUMB FILASTRf CARDINAL D* SAINT-MAmC, — LÉONARD DATI, — et JKAN DB HB8K. Tous les auteurs qui se sont occupés de Thistoire des sciences et des lettres pendant la première moi- tié de ce siècle, se sont attachés à décrire la renais- sance des études classiques, dues en grande partie aux savantes recherches de Poggio (2). (1) Nous devons à Poggio huit discours de Cicérou, un Quintlllien complet, Colomelle, une partie de Lucrèce, trois livres de Valerius Flaccus, Silius Iulicus, Ammieq Marcellin, Tertullien, une partie de Vitruve ; enfin douze comédies de Plaute furent retrouvées en Alle- magne, d'après ses efforts. — isa — Mais nul , à notre coonaissance, ne s*esl occapé de démontrer l'étal des sciences géographiques et de la cartographie pendant la même époque. Et cependant 9 depuis 1400 jusqu'aux premières déeouTertes océaniques des Portugais sous le prioce &Bri en 1415, quelques auteurs célèbres se sont oeoqpés de la cosmographie et de la géographie. Nous allons nous occuper de ceux qui, durant eeCtç période de temps, nous ont laissé des ouvrages sur eette branche des connaissances humaines. Guillaume Fillastre, dout nous avons analysé les ouvrages (1) autre part, et dont les connaissances étaient plus avancées que celles de son contempor rain, le cardinal d'Ailly^ ne connaissait rien néan*;' moins au delà de réquinoxial , comme on le voit par sa mappemondci 1417, et s'^il parle d^Agensiba Regio, c'est d'après le géographe d'Alexandrie. Co cosmc^raphe, dis-je, nous montre qu'il ne connais- sait rien du reste de l'Afrique, même eu théorie, et qu^il parlait aussi d^une terre au delà de Téquinoxial placé à une distance si grande, qu'oit pouvait aller par terre à une région aussi froide que la nôtre * de même que la Scythie, qui est au septentrion, selon lui cette terre s'étendait au delà de la lati« tilde du zodiaque et du cours du soleil, autant que (1) Vqjcz DOS Recherches citées p. XCLV, XGV. — 153 — nous sommes eu deçà. Or, cette terre est évidem- ment un terre polaire, puisque dans les extrémité^ du continent africain on jouit d*une température des plus douces. Le thermomètre de Réaumur ne s'élève jamais au dessus de 30 degrés, et malgré les effets désagréables qui produisent souvent les variations météorologiques, cela ne dure que quatre ou cinq jours et on ne peut pas éprouver dans la région du cap le froid de la Scythie dont parle Fillastre (1). Le célèbre cardinal PieiTe d'Ailly { Petrus de Al- Uaco)^ qui composa dans le commencement de ce siècle un Traité cosmogi*aphique qu'il intitula Imago Mundi, 0i qu'il dédia h Gerson, supposait encore que Vextrémité de l'Espagne ne devait pas être sé- parée des Indes orientales par une distance ti'ès considérable. \\ soutenait, comme Ërathcstène et Sénèque avaient soutenu bien des siècles avant lui, qu'il était très facile d'aller dans Dnde par l'Océan' eu peu de jours (2). (1) L'ariicle Filltutre, pu|>Ué dans le Unoe XlVdela Biographie tmi- verselle, composé par M. Coquebert de Taizy, parle déjà en 1315 dn HUQu^crii de Pomponius Mêla de Reims, oii se trouve la mappemonde que nous donnons dans notre Atlas. (2) Voyez nos Recherches citées p. \C111 de rintroductiop»et p. MIS, 107, 311, 2S9 et 190. Ératosthène disait que si l'étendue de la mer Atlantique n'était pas un obstacle, on pourrait se rendre por mer d(ft i^lbérlc (l'Espagne) dans Tlnde. (Voyez Strabon, liî. |.) — 164 — Ces assertions de Pierre d'Âilly nous prouvent que ce cosmographe, comme tous les savants de son temps, ne copnaissait pas les régions décou- vertes quelques années plus tard. Et en effet il n'aurait pas cru à la facilité de ce trajet, si des navigateurs européens avaient exploré la côte de TÂfrique occidentale au deik du cap Bo- jador, et si on avait connu le prolongement de cette vaste portion du globe jusqu'au 36® degré de lati- tude australe. M. de Humboldt avait déjà dit « que le cardinal cosmographe était plus occupé d^érudition classique que des relations des voyageurs les plus rapprochés de son époque, et que sa Géographie, à l'exception de quelques citations arabes, rappelle moins le siècle de Ptolémée que celui d'Isidore de Séville (1). » Il pensait alors que la zone torride était inha- bitée, de même quil pensait que les deux zones polaires étaient inhabitées. Leonardo Dati, frère de Goro Dati (2), contempo- (1) Homboldt, Examen critique de IHisU de la Géograph. du Nou- Tcau Continent, t. l, p, 76. (2) Nous avons examiné un exemplaire de cet ouvrage de la plus grande rareté, imprimé à longues lignes, en lettres rondes. Cette édi- tion a dû paraître en 1470. Voyez, sur ce poème géographique composé au commencement du XV« siècle, ainsi que sur celui de Goro, VUittoire des sciences en Italie, par M. Libri, t. \\, p. âil. — 155 — rain de Buondelmonti (1), qui composa aussi dans ce siècle un poëme géographique, intitulé : Délia Spera ( De la Sphère), et dont nous avons parlé dans un de nos ouvrages (2), n était pas plus avancé que ses devanciers. Dati nous montre, dans son ouvrage géographique, qu*il ne connaissait pas non plus les pays situés au delà du cap Bojador. Et en effet le dernier nom qu'on remarque sur une carte de la côte occiden- tale de ce continent, dessinée en marge, est celui do Messa dans Tempire de Maroc (3). En ce qui concerne le système cosmographique de cet auteur (4), il nous suffira d*exposer ici quelques passages de son livre pour montrer que Dati était^ en 1422, aussi arriéré que ceux des premiers siècles du moyen-âge. On remarque en marge de ce traité un planis* phère dessiné et colorié au XV^ siècle, dans lequel on voit la terre au centre de Tunivers ; puis l'Océan homérique, ou environnant ; ensuite l'air, puis les (1) Ce cosmographe composa un fsoiario, ou Traité des Iles, dont nous connaissons deux manuscrits. Nous donnons une notice dans une autre partie de cet ouvrage. (2) Voyez nos Recherches citées p. 97. (3) Nous possédons un fac-similé colorié de cette carte. (4) Nous avons reproduit dans notre Atlas la mappemonde qu'on trouve dans un magnifique manuscrit contemporain de ce traité. — 156 — cercles des plaiièles d*après le système de Ptolé« mée (1 ) ; et dans une autre représentation du même genre on voit figurer Tenfer au centre de la terre. Il donne même le diamètre (2) ! Sa division de la terre est la même adoptée par la plupart des géographes du moyen-age dont nous avons exposé les systèmes. En marge des stances où il décrit les trois parties du globe, on remarque une mappemonde dans laquelle un cercle représente le disque de la terre. Une ligne tracée du nord au midi divise TÂsie de l'Europe et de l'Afrique; et une autre ligne tracée de l'ouest à l'est sépare l'Afrique de l'Europe. L'Asie y est figurée comme dans tous les autres monuments de ce genre » d'a- près la théorie des cosmographes, c'est-à-dire plus (I) Voyez ce mouumeivt daos notre Atlas. TERRA. « La terra e corpo solido e pesante « E grave pia che alcun altro elemento « Posta nel centro dentro a tutte quante • Le spere e piu de lungi al firmamento « Da ogni parte egual mente distante • Fra laria e lei ba laqua suo contento « Ben che in alcuna parte se discopra • La terra in alto, e par che sia di sopra. » (2) INFSRBK). • Suo diametro e septe millia miglia « El cerchio vinti due migliara si piglia. * — 157 — grande que les deux autres parties du monde en- semble, ce qui prouve d'une manière péremptoire que ce géographe ignorait la vraie forme et reten- due de TAfrique, et ne soupçonnait même pas Texis- tence du Nouveau-Continent. Mais ce qui prouve aussi qu'il ne connaissait pas la moitié du globe, c'est sa démonstration de la terre, disant qu'elle a la forme d^un T en dedans d'un 0 (1). C'est en effet la représentation de plusieurs map- pemondes du moyen-àge dans lesquelles le parallèle moyen se trouve par le 36« degré de latitude nord, c'est-à-dire au détroit de Gibraltar ; la Méditerranée (1) DBLLA TBmRA. « Un T dentro a udo 0 monstra il disegno « Corne in tre parte fu diviso il mondo, « E la superior parte el magior regno « Che quasi piglia la mita del tondo, • Asia e chiamata il gambo ritto e segno « Che parte il terzo nome dal secondo • Africa dico da Europa el mare < Mediterran tra essa in mezo appare. > (Dati délia Spera). Les vers suivants nous montrent encore Tignorance du cosmographe à regard des sujets que nous traitons dans cet ouvrage : « Questo tondo non e meza la spera « Ma mollo menore : e tutio l'altro e mare, • De manière que la figure dont il a été question plus haut ne repré^ sente pas même la moitié de la sphère, car tout le reste était occupé par la mer. — 158 — y est ainsi placée de manière à diviser la terre en deux parties égales (1). Dati place aussi le Paradis terrestre dans TÂsie, comme les cosmographes qui le précédèrent (2), et il fait venir le Nil de Test. De r Afrique il se borne à parler de la partie an- ciennement connue (3) ; et tout en parlant du com- (I) Voyez les mappemondes d'après ce système que nous donnons dans notre Atlas, et dont nous parlons en détail dans la II»» partie de cet ouvrage. (S) « Asia e la prima parte dove Ihuomo « Sendo innocente stava in paradiso. > (3) « Africa comincia la quai dura c Quanto tien poi totto 11 litto marino • Fino alo strecto e pol quanto si puote c Cercba loceano aie parte remote. » Ensuite Dati nous prouve, tout en suivant les Arabes et ayant puisé aussi quelques idées dans Ptolémée, qu*il ne connaissait pas le cours du Nil. 11 dit en effet : > Di Sotto (c'est-à-dire du détroit de GibralUr) el MIo [millia septccento. « E piu cbc la mita absiono e rena « Paeze adusto per lo caldo vento « E non ba aqua cbe surga di vena « Poi ve un monte di miglia treccnto « Che vulgarmente si chiama Charenal > Et edalteza molto sroisurato « E nelle historié atalante cbiamato. > Sur la belle Carte d'Afrique de Juan de la cosa, de 1S00, renfermée dans notre Atlas, on remarque une chaîne de montagnes qui s'étend depuis l'Atlas jusqu'en en Egypte, et â laquelle ce cosmographe donne le nom de Caréna. — 159 — merce des épices qu'on apportait de Tlndc à Damas et à Alexandrie, il ne dit pas un mot relativement au commerce avec Tintérieur de l'Afrique, ni avec la partie occidentale de ce continent. Et en efTet, avant les découvertes maritimes des Portugais, le commerce des épices se faisait par les ports du Levant et par ceux de l'Egypte (1). Dati, du reste, avoue lui-même que les pays situés à l'occident de Ceula étaient peu con- nus (2). Et de la côie occidentale, il mentionne seulement Arsille, Larache, M/jTe, Azamor, Gazolla et Messa^ au delà de laquelle il dit qu'on ne trouve que des sables (3). En ce qui concerne les lies de l'Océan atlantique situées près de l'Afrique, il mentionne seulement (1) Le fait que nous indiquons est maintcnanl hors de doute. Les auteurs du XVH» siècle, et quelques écrivains de nos jours, qui ont prétendu que des Européens faisaient déjà le commerce de la MaUt" guete au XIV* avec les ports de la Guinée, n'ont jamais produit le té- moignage d'un seul auteur, ou document contemporain. Les préten- tions de ces auteurs sont donc complètement anéanties par les règles de la critique historique la plus élémentaire. (S) « Di sotto a setta forsi mille miglia « Giu per quel litto sa puoca noliiia, (3) Ce dernier passage est évidemment pris sur des relations arabes, relations qu'il avait consultées, comme cela nous semble évident d'a- près la dénomination (in Bakou qu'il donne à la mer Caspienne. — 160 — les jCaDaries conrime les plus importantes (1). Là s'arrêtent toutes les connaissances de Dati; elles se bornaient encore à celles des anciens et des au- teurs du moyenne. Dans son ouvi^age, on ne re* marque pas le moindre progrès de la science géo- graphique, en ce qui concerne les vastes continents et les grandes régions découvertes quelques années plus tard (2). Nous venons donc de reproduire et d'analyser la géographie systématique des cosmographes du moyen-âge, en produisant les textes mêmes de leurs ouvrages, depuis la chute de TEmpire romain^ au V« siècle de notre ère, jusqu'à la première moitié du XV® siècle, et cette analyse prouve de la manière la plus évidente, que les savants de l'Europe, ainsi que tous les géograplies les plus habiles, qui faisaient autorité, n'ont point connu par l'expérience des na- (1) « Gercando la rivera tuiu qaanta;. « Vegion da terra piu isole in mare • Chanaria et altri di piccolo afTare. >. En marge de ces vers, on voit la configuration de la côte d'A Trique grossièrement dessinée et un groupe d'Iles pour indiquer les Canaries. Parmi les manuscrits de la Bibliothèque de TArsenal il s'en trouve un du poème géographique de Dati, avec des figures. (Mss. Italiens, Histoire et Géograph., no 42, in-folio.) (2) Nous n'avons pas parlé de Guillaume Caxlon, anglais, qui com- posa, en 1460, un traité De Imaçine itmndi, dont parle Nicolson (Ribliot. biat. d'Angleterre, pag. 6%), parce que cet auteur est postérieur aux grandes découvertes. — 161 — vigateurs ou des voyageurs de l'Europe les régions iii ter tropicales situées en Afrique avant 1434, épo- que à laquelle Gil J?a/iNe«. franchit la limite où s'ar** rétèrent tous les navigateurs du moyen-âge. I^ dé- duction chronologique que nous venons de faire nous montre aussi que, en ce qui concerne Tlnde^ les connaissances de la plupart des cosmographes européens , jusqu'aux découvertes des Portugais i étaient encore, à peu de chose près, les mêmes que celles du temps d'Eratosthène , pour qui Tembou- chure du Gange était le terme des comiaissances * positives que le célèbre géographe grec avait re- cueillies sur rinde, car celle de Thinne était pure- ment hypothétique. Pour que le lecteur puisse mieux juger du système d'Eratosthène, relativement h TAsie, et de celui de plusieurs des cosmogi*aphes du moyen-âge dont nous avons parlé, nous nous permettrons de dire que dans le système d'Eratosthène l'Asie perdait un tiers de sa longueur et de sa largeur, et, par une consé- quence toute naturelle , l'Océan septentrional et locéan oriental furent supposés à de moindres dis- tances (1), tandis que d'autre part, les cosmographes (1) Voyez Gosselin^ Géograpbie des Grecs, (>ag. 33 et suiv., sur \es connaissances qu'Eratosthène avait de l'Inde. Cî. Straboii, liv. I, p. &i, vi Gossclin, t. lîï, pag. 27b. il — 162 — dumoyen-àge» ne connaissant pas le prolongement de l'Afrique» et considérant ce continent comme étant d*une extrême petitesse, croyaient, par cette raison» TÂsie égale en grandeur à rEuro|)e et à TAfrique ensemble, tout en ne connaissant pas non plus les véritables dimensions de TAsie. Ce qui concernait la partie méridionale de ce der- nier continent était encore si imparfaitement connu en Europe huit années avant Tarrivée de la célèbre expédition de Tamiral portugais Gama dans Tlnde , que Jean de Hese, qui voyagea en Orient en 1 489 et qui écrivit deux livres de Mirabilibus Indlœ (1) (des merveilles de Tlnde), y débita tant de fables empruntées aux récits des anciens géographes, qu*on a de la peine à croire qu'il ait réellement vi- sité rinde. Après avoir fait mention de son voyage à (f) Voyei, sur cet ouvrage, Oudin, t III, p. 1940. Cf. Patricius, Bi- btfoUi. McJ. et lof. Lat., t. 111, p. 581. L*ItiDéraire de Jean de Hc$e fut imprimé à Paris en 1490, et à Anvers en 1565. Nous avons examiné une édition de cet itinéraire, qui se trouve avec le Traité de Damiam de Gœs, publié à Loavain, et intitulé De Belle Cûm^ico, et avec les lettres de David , roi d*Abyssinie. Cette collec- tion se trouve à la Bibliothèque nationale de Paris, dans le vol. in-40. —0, no 1342. Malte-Brun, qui cite ce voyageur, paraît n*avoir pas examiné cette relation. Ce savant géographe soutient que Jean de Uese voyagea en 1S80, lorsque ce voyageur dit, au commencement, ce qui suit : c Atmo domfni M.CCCCLXXXIX eço Joanntt de Uege pres^ter fin' in Bienualem in Maio, etc. > — 163 -^ Jérusalem, à Sainte-Catheriae du mont Sinal et en Egypte, il rapporte qu'il avait navigué sur la mer océane pendant trois mois, pour se rendre à Flnde intérieure, où saint Barthélémy prêcha la foi, et où habitent les Éthiopiens noirs. Là il a vu des pygmées qui ne vivent que douze années. Après avoir visité ce pays fabuleux, notre voyageur ajoute que^ pour- suivant sa navigation sur la mer d'Ethiopie, il arriva à la terre des Monocuti ( les hommes qui n'avsdettt qu^un œil). Pour ne pas oublier tme seule des fables répandues par ceux qui ne connaissaient pas ces pays, il ajoute : < que dans cette mer, les navh'es étaient entraînés vers le fond de la mer par des pierres magnétiques (i). Si on échappait à ces dan- gers, et si on n^était pas dévoré par les Monomti, on pouvait alors parvenir à llnde centrale, et de là aux Ëtats du prêtre Jéan« Aucun des cosmographes du moyen-ftge, comme nous Pavons démontré, ne soupçonna même Texis- tence du nouveau continent avant 1498, époque dé la découverte de Christophe Colomb, et un grand nombre ont pensé, jusqu^à Tépoque des grandes dé- (f) Rapprochez ce que dit ce voyageur, en 1489, snr les pierres ma- gnétiques, de ce que nous avons dit à cet égard pag. 80 à 82, et où nous avons montré qu*A)bert-Ie-Grand et Pierre d'Abano ont crn aussi à l'existence de rochers nmgDétiques dans les mers de Tlnde. — 164 — couvertes, que la terre habitable se limitait seule- ment aux deux zones tempérées, comme Tavait sou- tenu Parménide d'Élée, qui vécut quatre cent trente- quatre ans avant notre ère (1), théorie adoptée par Aristote, Posidonius de Rhodes et par d'autres (2). L*engouement des savants pour les théories syté- matiques des anciens était tel, que les docteurs de rUniversité de Salamauque, encore en 1487, objec- taient contre le voyage de Colomb, rinfinilé et ré- tendue de l'Océan^ prouvée par le philosophe Se- nèque (3), Quelques auteurs modernes , qui ont pensé que les géographes du moyen-âge étaient plus avancés, 'ne se sont certainement pas donné la peine d'exa- miner scrupuleusement leurs ouvrages, ni les sources où ils puisèrent leurs systèmes cosmographiques et leurs notions géographiques; ces écrivains modernes n'ont pas suivi la règle si sage qui montre que c'est aux monuments de chaque siècle que l'on doit re- courir pour y puiser les faits si souvent défigurés involontairement par l'ignorance, et volontairement par la mauvaise foi. (1) Voyez Pline, nisl. Nalur., liv. II, c. 68. (2) Voyez M. Bakc dans son édit. de Posidonius. Lond., 1810, p. 94. (3} Voyez Humbold, Examen crit. de THist. de la Géogr. du Nouv. Cont., t. I» p. 16â. — 165 — D*ailleui*s, la démonstration plus positive encore des faits que nous venons de constater dans cette déduction chronologique de la géographie systéma- tique du moyen-âge, sera mieux éclaircie par l'ana- lyse des monuments cartographiques, qui fait Tobjet de la deuxième partie de cet ouvrage. FIN DE LA PRIMlfeRI PARTIE. ESSAI SUR L'HISTOIRE DE LA COSMOGRAPfflE ET DE LA CARTOGRAPHIE AD MOTEHAGE. DEUXIÈME PARTIE. Des Cartographes pendant le moyen-àge, jusqu'aux découvertes des Portugais; de leurs systèmes; des sources où ils puisèrent pour te construction de leurs mappemondes ; et de leur ignorance, relatife- ment à Texisience des pays découverts au XV« siècle. Nous avons démontré, dans la première partie de cet ouvrage, que les cosmographes du moyen-àge n'ont pas connu, jusqu'aux grandes découvertes du XV* siècle, près de la moitié du globe que nous habitons. Nous allons montrer maintenant, par l'analyse des monuments géographiques qui nous restent de ces époques reculées, en les rapprochant des textes des auteurs dont nous avons exposé les systèmes et les doctrines, que les cartographes n'ont fait, pendant cette longue période historique, que reproduire dans leurs mappemondes et dans leurs représentations graphiques les systèmes des géogra- — 168 — phes de Tanliquilé, depuis Homère et Hécatée jus- qu'à iEthieus, en mêlant les théories des anciens avec les systèmes cosmographiques des Pères de TËglise, et celles-ci avec les traditions mythologi* ques des Grecs et les légendes du moyen-àge. En efTet, un grand nombre de mappemondes et de planisphères du moyen-àge, que nous donnons dans notre Atlas, représentent encore dans leurs formes les théories et les idées d'Homère, et celles d'Ànaximandre, disciple de Thaïes, ou de Thaïes lui- même, de Géminus, et d'autres auteurs de Tantiquité. Elles représentent la figure informe de la terre sur une surface plate sans projection, et en forme de disque, TOcéan entoui*ant le globe. Du temps d'Hérodote, ainsi qu'à Tépoque de 3ocrate, qui naquit 444 ans avant J.-C, et du temps de Pline (1), on soutenait que la terre était environnée par l'Océan (2). (I) Pline dit : « La mor environne donc le globe terrestre par te milieu t comme la ceinture fait le corps; » ce qu'il ne s'agit pas de rétablir par des raisonnements, d'autant plus que l'expérience l'a dé- montré ainsi : « Est igitur in loto suo globa tellus medio ambitu pra- cincta circumfluo mari, etc. (Plin., Hist. nat., liv. Il, c. 67.) (3) Herodot. lit. IV. c. 36. Au sujet des opinions des anciens sur la forme de la terre, il faut Toir : Vossius, De figura lerrœ, quam veieres esse opinait sunt in novo Museo Gcrmauico. An. 1790, p. 821. Passim, Bredow, dans sa dissertation intituéo : Geographiœ ci (/ronotngitv llcrodotcae specimina. — 169 — D^aulres planisphères que nous donnons aussi re- présentent jusqu'au XV® siècle encore la terre immo- bile au centre de l'univers, d'après le système des an- ciens, suivi par tous les cosmographes du moyen-âge. Pendant cette période historique, la science se renfermait dans les couvents , et les moines avaient l'obligation, que Cassiodore leur avait prescrite ex- pressément, de lire les cosmographes (1). Non-seulement ils lisaient les cosmographes an- ciens, mais, ce qui plus est, ceux qui parlèrent de cette science n'ont fait autre chose que copier servilement les auteurs anciens, comme nous l'avons montré dans une autre partie de cet ouvrage. Les cartographes y puisaient les éléments pour la construction de leurs cartes , et la plupart n*ont pas adopté les idées plus savantes d'Âristote , de Platon . de Marin de Tyr et de Ptolémée , comme nous le montrerons plus tard. Nous ne prétendons pas faire ici l'histoire entière de la cartographie. Nous n'entreprendrons pas non plus de faire une histoire des cartes chez les anciens. Celte histoire , comme l'a déjk fait remarquer un savant académicien (2) , se trouve dans les livres des (i) Voyez Cassiodore, De Divin. Ulter. c. XXV, édit. de 1589. (i) Voyez Coininenlairc gcographiqac de l'Exode et des Nombres, par M. le conilc de l^borde. Paris, 1841. — 170 — auteurs aucicns, et nou pas dans leurs cartes, qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous. Mais Thistoire des cartes du moyen-âge se trouve tout entière nou seulement dans les ouvrages des auteurs de cette période , mais aussi dans les cartes qui nous restent depuis le \lh jusqu'au XV« siècles. Nous nous bornerons à dire ici que les systèmes de la géogi-aphie ancienne ont été formulés par des cartes dressées dans les temps modernes (1). Bochard» Huet, Michaêlis et d'autres ont donné des cartes de la géographie de Moïse. Pour celle d'Homère, Henri Yoss nous a donné en 1802 une carte curieuse, ainsi que Schenemann, Scblegel, Woelcker, Lelewel et d'autres. Lelewel nous donne aussi le système de Craies et son globe artificiel. Pour les systèmes géographiques d'Hérodote, Rennell (2), Larcher, Ukert, Heyne> Baehr, M. Wal- ckenaer, Bobrick, Niebhur, Dahlmann, Bredow (3), et Gosselin pour ceux d'Hipparque et de Marin de Tyr. Le système de Strabmi a été aussi formulé dans (1) Voyez de Labordc, Gomm. géograph. sur l'Exode. (2) Geographical System ofHerodotus. In-4o. Londres, 1800, accompa- gné de oeuf cartes. (3) Bredow. Geographia; et Uranologue Herodotcae speciiuina. — 171 — des cartes par MM. Lelronue, Walckenaer» Wilberg, Nobbe et Ukert (1). Klausen, pour la géographie d'Hécatée» uous a donné aussi une carte qui accompagne sa publication des fragments de cet auteur et de Scylax (2). Lelewel nous a donné une carte du système A' Anaximandre et d'Uécatée (3). Le professeur Zumpt pour la géographie de Ru- tilius (4); M. Miller pour les périples de Marcien d'Héraclée» et Isidore de Charax, etc (6). Du système d'Êphore» de celui d'Eudoxe, de Cnide^ Lelewel nous a donné aussi des représen-* tations (6j. Mais ces cartes qui représentent les différents systèmes géographiques des auteurs de Tantiquité • étant construites par des savants modernes , d'après (1) Géographie der Griechen u Boemen von deii Oruesteu Zeitan bis auf Ptolemaeus. Weimars, 1816, 4 vol. in-S». Geographia H Uran9^ lêçim Bttodotâi specimina, i vQl. io-4«, publié en 1S04. (i) KUttseo, Hecataei Milesii fragmenu. Qerlin^iSSl. (3) Voyez le Mémoire <|e ce savant sur Pytheat de Marseille, et It géo- graphie de son temps. (4) Veyes Z«inpt. •— RMilii CUuiU IVmmaiiatU tU neditu iuo, Ukri éii$- Berlin, 1840, in-8». (5) Voyez Périple de Marcien, d'Héraclée, Epitome d'Artémidore, Isidore de Charax, etc., ou Supplément aux dernières éditions des Petits Géographes, d'après un Ms. de la Bibliothèque Royale. Paris, 1839, in-80. (6) Ouvrage cité. — 172 — despnnci[>es scientifiques , ne peuvent nous donner une idée exacte des représentations graphiques des anciens, tandis que les cartes du rooyen-àge au coolraire, étant les propres œuvres des cartographes des différents siècles , nous font connaître Tétat vé- ritable de la cartographie et de la science pendant toute cette longue période historique. Un grand nombre d^auteurs ont traité des cartes chez les anciens. Ainsi , nous ne voulons pas, à propos de la carto- graphie du moyen-âge, faire ici une compilation facile de tout ce qu'on rencontre à ce sujet dans les ouvrages des Grecs et des Romains , puisque plu- sieurs savants ont déjà publié une foule d'ouvrages sur eel objel. On trouve en effet des notions sur la carto- graphie des anciens dans les ouvrages de Fréret, de Reunell, de Gosselin (1), de Vincent, de Malte-Brun, de M. Walckenaer, de Mannert, dans sa préface «h la table de Peutinger, dans Robert de Vaugondy (2), dans ceux de Sîmier , de Wesseling , de Welser, et dans les commentaires sur les anciens itinéraires par Bertius, et sur la table de Peutinger par Schcyb , dans HoflVnann^ dans la préface de Tabbé Halma, (f ) Gosselin a trailé longaenieni clés cartes des aDciens, surtoat daus les systèuieb (J'Kratosibèoe, de Strabon cl do Ptolémée. (4) Voyez Kssai sur l'Hibloire de la Géographie. Paris, !7.>3. — 173 — à la géographie mathématique de Ptolémée, el d'autres. Ou trouve encore des notions phis détaillées dans des ouvrages spécialement consacrés à ce sujet et qui ont été publiés depuis le commencement du der^ nier siècle. Nous nous bornerons à les citer ici. Gottschling publia, en 1711, en allemand, une histoire des cartes terrestres (1). Dans Tannée sui* vante, eu 1712, Schlicht publia à Berlin uu ouvrage spécial sur ce sujet intitulé : De tabulis geograplii" cis anliquoribus. En 1724 et 1727 parurent deux autres ouvrages sur ce sujet , composés par Hau^ ber (2). En 1839 le professeur Reinganum publia une histoire des cartes chez les Grecs et les Ro- mains (3). Dans Tannée 1840, M. Julius Lôwen- berg publia à Berlin une histoire de ta Géographie où il est question des cartes chez les anciens. Cet auteur a donné même à la suite de son texte une planche avec des i*eprésentations graphiques très réduites des systèmes d'Homère, d'Hérodote, d'Ei-a- tosthène, de Ptolémée,de Mêla, d'Edrisî, de Sanuto, de Fra-Mauro et d'Andréa Bianco. (1) Versucheiocr Historié der Land Cbarten. (2) Versuclicincr Hisloric dcr Land Cbarien. (3) Geschichte dcr Erd-und Landcrabbil dungcn di'r alten besoiidcrs (ier Griecbcn ami Roiucr. — Jena 1859. — 174 - Dans les ouvrages que nous venons de citer ou trouve les passages relatifs aux cartes dont il est question dans les livres des anciens. Ces passages nous indiquent que, d'après le livre de Josué(l), les Hébreux avaient des espèces de cartes cadastrales dans lesquelles se trouvait tracée la division des terres des sept tribus juives , avec les limites as- signées à chaque tribu. Les Égyptiens » d*après des passages d'Apollonius de Rhodes (i) et de Saint-Clément d'Alexandrie (3), dessinaient sur des tables les contours des terres et des mers avec les détails des routes et le cours des fleuves. On fait remonter l'usage de ces tables au temps de Sésostris. Les Grecs possédaient aussi des cartes géogra- phiques de différentes espèces , selon ce que nous apprennent des passages d'Hérodote (4), de Philos- Irate (5), d'Agathemère (6), d'Aristophane (7), de (t) Josué,XVIIMO-5-8et 9. (H) Apollonius, IV, 280. (3) Saint-CIémenl d*AlexaDdric, Stromat. VI. p. 633. (4) Hérodote, IW. IV, 36 et V, 49. (5) Philoslral. Imagin., édii. de Jacobs, ISin, Tom. I, p. 9-12 et 15, Tom. II, p. 17. Comment., p. 255, 278, 483. (6) Agatbémère, Géogr., etc., cdit. d'HofTmann, p. 283 et snlv. (7) Aristophane, dans sa comédie des \uées. Au temps de Socrate, les cartes étaient très communes h Alliènes. (Voyez Mém. de Fréret, 1738, sur la Table de Peutingor.) — 175 — Diogène Laerce (1), de Strabon (2), de Théo- phraste, de Josèphe (3) et d^Eustathe le Scho- liaste (4). D'autres passages des auteurs latins nous prou- vent que les Romains avaient aussi des cartes géogra- phiques, et probablement des planisphères célestes. Pline (5), Vegèce(6). Cicéron (7), Ovide (8), Pro- perce (9), Suétone (10), Florus, Cassiodore (11), et iflthicus dans la préface de sa cosmographie consta- tent ce fait. Ces cartes étaient de deux sortes , savoir : des cartes où se trouvaient figurées la terre, Tétendue et la situation relative des diverses contrées, et les autres itinéraires qui indiquaient simplement les distances des lieux et les embranchements des rou- tes f avec des indications propres à faire connaître la nature et Timportance des villes , villages ou stations (1) Diogène Laerce, II, édit. de Genève, de 1593, (2) Strabon, liv. If, c. 1. (3) Joseph. Anliquil. Jud. V-l-^l. (4) Eustbaie, Comm. sur Denis, 73. (5) Pline, HIst. nat„ VI, c. 13; VÎI-5a. (6) Vegèce. De Re Militari, III-6. (7) Cicéron, De Repiiblica. U, 17, édit. d'OreIti, et dans le Somnitiu s(!ip. 4. (8) 0?ide, Fastes, VI. (9) Properce, Elég., fV-3-3.n, édit. de Brovclib. (10) Suétone, in Domitian, c. la (tt) Cassiodore, De Divin. Lect. 2". — 176 — qui 8*y trouvent mentionnés. Vegèce api)ellc celles- ci hineraria picia, tandis que les itinéraires écrits étaient appelés Iiiner aria annota la (1). M. Walckenaer avait déjà fait observer que du grand nombre des cartes que les géographes anciens avaient dressées, il ne nous en reste que deux, une de chaque genre. Ces cartes sont celles de Ptolémée et celle appelée de PeuUnger j quon fait remonter au temps de Théodose, quoique copiée par un moine de XIII^ siè* cle (2) ; mais les cartes de Ptolémée sont d une date bien postérieure à celle de quelques-uns des monu- ments cartogi*aphiques que nous avons reproduits dans notre atlas. Gosselin avait déjà démontré qu'une portion des tables actuelles atribuées à ce géographe n'est pas de lui (3) , et que la partie de ses tables de Tlnde, à partir de Catigara , est l'ouvrage d'un géographe postérieur (4). (1) Voyez l'excellenl arlicle Cartes, publié par M. Walckenaer, dans le loin. V de rEncyclopédie des Gens du Monde, qui a paru en 1855. (2) Il faut voir à ce sujet la savante préface de Mannert ii son édi- iioD de la Table Théodosienne, et aussi les commentaires sur ce monu- ment géographique, publiés, en 1824 à Bude, par Katancsich, qui ont pour titre : Orbis antiquus et tabula iiineraria quae Theodosii imp, Peutingeti audit ad systema geographiae redactus et conimentariis, etc. i vol. in .i». (3) Hist. et Méro. de l'Acad. des Inscript., T. 1, t' série, p. 9G et 91. (4) Ibid. p. m. — 177 — D'un autre côté, M. Walckenaer a fait remarquei* que ces cartes ont été dessinées dans les XIII®, XIV* et XV* siècles , d'après la projection qu'il a donnée et d'après les longitudes des lieux que renferme l'ouvrage du géographe d'Alexandrie. Nous possédons cependant la notice d'une carte qui se trouve dans un manuscnt de Ptolémée en Belgique, qui est une reproduction d'un manuscrit du IX® siècle (1). Dans la III® partie de cet ouvrage, le lecteur verra l'influence que la géographie de Ptolémée exerça sur les cartographes postérieurs au XIV® siècle. Ce ne fut que dans le siècle même des décou- vertes océaniques que la géographie de Ptolémée commença à exercer une grande influence sur les cartographes. §1- LHS MAPPBMONDBS DU MOTBN-AGK SONT BN 6RANDB PARTIS VNB CONTINUATION BARBARB DB CBLLBS DBS ANCIBNS. Les quarante-sept mappemondes que nous don- nons dans notre Atlas, antérieures aux grandes (1) Nous possédons déjà des fac-similé de quelques cartes eoloriées du maDuscrit de Ptolémée cité, copies que nous devons à l'obligeance de notre confrère ^ l'Académie Royale des Sciences de Bruxelles, M. le baron de Reiffenberg. 12 — 178 — découvertes, sont dans leurs éléments principaux une continuation informe et souvent barbare de celles des anciens* Mais non seulement ces mappemondes sont une reproduction d*anciennes cartes , mais encore d'au- tres , qu'on conserve en Angleterre , nous représen- tent une espèce de YIHneraria picta des anciens (i). Celle du XI* siècle 9 qui accompagne l'ouvrage de Richard de Circenster, est évidemment rédigée d'a- près une carte romaine; et l'itinéraire que suivaient les pèlerins pour aller de Londres à Jérusalem par terre , nous paraît être» dans beaucoup de choses, une imitation des cartes anciennes. Dans plusieurs cartes que nous donn omnes terras et cuncta maria, et quidqaid invictissimi principes « nrbinm, gentium, nationnm aut pietate restituont aut virtute de- « vincanta ut terrore. Siquidem iiiic, ut ipse Yidisti, credo, instmend» « pueritiae causa qu6 mani festins oculis discerentur, qu» difficilius « percipiuntur auditu, omnium cum nominibus suis looonim sitùs, « spatia, interTalia descripta sunt, quidquid ubique fluminnm oritur « et conditur, quocunque se iittorum sinus flectunt , que Tel tmbitu « cingil orbem, vel impetu irrumpit oceanos.... Nunc eniiB mmc « juvat orbem spectare depictum. (Eumenes Pro restaar. sebol. « ÎO, il ). . Ce passage se trouve transcrit dans le savant Mémoire de M. Nau- det, intitulé : Mémoire sur nnstruciion publique chez le$ ancieru (T. IX, p. 443, des Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, ^' série). — 180 — Eumène parle aussi de l'Océan qui enlaurait UnU r Univers. Du V* siècle^ nous ne connaissons pas une seule indication relative aux cartes gé(^raphiques. Du VP siècle 9 nous n*avons qu'un seul monument géographique : c'est la mappemonde de Cannas^ que QOUB reproduisons dans notre Atlas. Du VII* siècle, il nous reste à peine la notice que Saint-Gall, fondateur de la célèbre abbaye qui porte son nom, possédait; c'est, selon le dire de rbistorien de cette abbaye , une carte dessinée avec un an mbiU (1). Au YIII^ siècle, Charlemagne avait aussi trois tables d'argent dans lesquelles étaient représentées la terre, les villes de Rome et de Gonstantinople (2), particularités que nous remarquons dans la mappe- aïonde de Leipzig du XI<^ siècle , et dans d'autres. Dans le même siècle , Théodulphe , évêque d'Or- léans » avait aussi une mappemonde dont il parle dans ses ouvrages (3). (i) Chronique du moine de Saint-Gall, ipod D. Bouquet, t. V, p. 1\%. aathbertus. De Caêibui 8. GaUi, c. X, dit : « inler hot (iibros) êti4m umam Mapgmm mtmdi s%iktfli vper* pmtrtitit qnMm inter hos qmqui Ubroi cammunertnit, > Cf. Ductnge, douarium, au mot Mmppmmmdi. (t) Voy. Eginbird-Viu Caroli, 41, édit de 15S1, et TibbéLebeur, UiterUt. tur l'eut des sciences en France, tom. Il, p. 90. (S) /M iMhUa picia ediicere Mundas, Le père Simiond, T. Il, p. 915 et — 181 — Mais nous pouvons apprécier, par les monuments géographiques qui nous restent de cette époque, ce que pourrait être le globe ou cercle mobile , pour figurer avec une espèce de zodiaque la machine du monde dont Théodulphe nous parle , et qu'il avait fait représenter dans une de ses salles , et dont il donna une description en vers (1). Le savant abbé Lebeuf avait déjà fait remarquer que cette description est si obscure qu'on ne peut rien comprendre (2). Théodulfe semble suivre tantôt le système de Ptolémée sur l'immobilité de la terre, et tantôt le système opposé (3). Un autre poète du même temps %urait le monde comme un carré, théorie dont la mappemonde de la cottonienne du XI® siècle , que nous donnons dans notre Atlas ^ est encore un souvenir (4) Nous pouvons aussi juger de la forme et du tracé de la mappemonde de Théodulfe, par ses divisions systématiques de la terre, savoir : en Europe , Afiri- l!28, Mabillon, Martèoe ei Durand ont donné divers fragments des ou- vrages de ce savant (Voyez Histoire litéraire de la France, Tom» IV, p. 459-74). (1) Théodulfo, Carm. 3. (3) Voy. Lebeuf, De l'état des sciences en France sous Charlemagoe, Paris, 1734, p. 41 et 42. (3)ElogiumDungaIi. Annal. Benedict. T.U,p.7t26etcoll.inaz.T. VII. (4) Voyez, sur cette théorie, le passage de Gervais, p. 107 de la V* par- tie de cet ouvrage. — 182 — que et les Indes ; mais, comme tous les cosmographes du moyen-âge , ils entendaient par les Indes un es- pace immense du côté de l'Orient. Dans la map- pemonde de Théodulfe, l'Asie devrait être figurée plus grande que l* Europe et l'Afrique ensemble, ocmime dans toutes les mappemondes antérieures aux grandes découvertes du XV® siècle que nous donnons dans notre Atlas. Et eu effet , quel progrès pouvaiton s'attendre à tronver dans les mappemondes de Saint-*Gall, de Gharlemagne et de Théodulfe , lorsqu'on voit que le fameux Alcuin, qui exerça une si grande influence scientifique dans ce siècle, donnait au monde l'épi- thète de Triquadrum (l),et suivait la même division systématiue : Totus or bis (dit-il), m très dividitur partesj Europam, Jfricam et Indiam (2). Ainsi , pour juger de la barbarie de ces monu- ments géographiques, et pour nous dédommager de leur perte , il nous suffit d'avoir la mappemonde trouvée par M. Libri dans un manuscrit d'Orose de (I) AlcuiB Carm. 13. ()) Ce passage d'Alcuin parait être tiré d'Orose. Cet auteur dit, en effet : « Miiores nosiri orbem totius terrae oceani lymbo circurnseptum, « triquadrum statuere : ejusque très partes Asiam, Europam, et Africain * TocaTeniDt : « Voyes Bibliotheca Pairum, édit. de Lyon, T. VI, p. 579. B. Voyez Opusiulum Alcuini, T. Il, Tliesaurus Aiiocdot., de Pez , p. I. — 183 — ce siècle 9 écrit en lettres caroliues , et pourtant cou- temporain de Charlemagne et des cosmographes que nous venons de nommer. Nous possédons aussi la mappemonde de Turin , qui se trouve à la suite d*un manuscrit de l'Apocalypse du Vllb siècle (1), c'est-à-dire de la même époque, et duquel nous don- nons une analyse spéciale autre part. Le IX* siècle qui suivit, parait être plus pauvre que le précédent. Nous n'avons pu trouver qu'un seul monument géographique de cette époque ; c'est celui qu'on rencontre dans un manuscrit de Madrid tiré de la Bibliothèque de la Roda, en Aragon. Nous donncms ce monument dans notre Atlas et une analyse spé- ciale. Il est digne de remarque que dans ce siècle , où l'étude de l'astnHiomie était cultivée, et où elle était appliquée pour les calculs du jour de Pâques, l'étude de la géographie , qui a de la liaison avec cette science , fut dans un état de décadence incroyable. Le X® siècle est déjà plus riche en monuments de ce genre que le précédent. Nous n'en avons cepen^ dant pu découvrir plus de onze, que nous donncms (1) Quelques savanls pensent que cette mappemonde a été dressée au X* siècle , d'autres au Xl« , et même quelques uns la supposent du XII*. — 184 — également dans notre Atlas, savoir : uue mappemoude Âoglo-Saxone du Musée Britannique, une autre d'un manuscrit de Florence, et deux autres tirées d'un manuscrit de Macrobe ; deux autres tirées d'un ma- nuscrit renfermant des vies des saints ; enfin cinq autres qui se trouvent dans les manuscrits d'Isidore de Se ville. La cartographie n'a donc pas fait le moindre pro- grès dans les IX* et X« siècles, malgré les travaux mathématiques d'Hincmar, de Loup de Ferrières , de Rahan Maur, de Walafride Strabon, d'Âbbon, de Notker et d'autres, même malgré Tattention que les annalistes de ces deux siècles donnaient aux phé- nomènes célestes qu'ils observaient soigneusement. La sphère, construite dans ce siècle avec beau- coup de soins et de peine par le fameux Gerbert (Sylvestre II), comme il le dit, ne nous est pas par- vraue(l). Le XI* siècle nous fournit à peine cinq monu- ments géographiques : le planisphère qu'on trouve dans un manuscrit de Marcianus Capella^ à la Bi- bliothèque de Leipzig ; la mappemonde de la cosmo- graphie inédite d'Âsaph le juif; une autre dans un manuscrit renfermant des vies des saints; une autre dans un manuscrit d'Isidore, et enfin une autre qui (1) Gcrberl, Eplsi. 148. — 186 — se trouve dans un manuscrit astronomique de la bi- bliothèque de Dijon (1). Dans une autre partie de notre ouvrage, nous donnons l'analyse de ces trois monuments publiés dans notre Collection. Nous ne devons pas nous étonner du petit nombre de monuments géographiques de cette époque, lors- qu'on sait que le nombre des livres même était alors extrêmement petit, qu'un simple recueil d'homélies se payait par une somme immense (2), qu'une biblio- thèque de 150 volumes était une merveille (3), et qu'il y avait des églises illustres qui n'en avaient pas la moitié (4). Mais dans le XII* siècle qui suivit, les études et les livres se multiplièrent, les moines empruutaient les livres de géographie aux anciens monastères, et on les transcrivait. D autre part les connaissances géogi'aphiques s'a- grandh'ent avec les Croisades qui formèrent ded^ relations avec rOrient, avec l'Arménie et la Tartarie^ C'est certainement à cela que nous devons unr nombre plus considérable de monuments géographi- (1) Ce dernier monument esl cité par M. Libri, Notice des manuscrite (tes Bibliothèquet des départements^ p. 45. (2) Furent pajés de la manière suivante, tOO brebis et t muids^ grains. (3) Annal. Benedict., Tom. IV, ad ann. 1048 (4) Voyez Lebeur, Dissertât, sur l'état des sciencet» en France, 1013 jusqu'en 1314, p. 8. — Ig6 — qiies dressés dans ce siècle, quoique la cartographie ii*ait pas fait le moindre progrès pendant cette épo- que en ce qui concerne le tracé des mappemondes. Noos connaissons six mappemondes et planiqiiiè- res de ce siècle , savoir : une mappemonde qu*oo trouve dans un manuscrit de Salluste, de la Biblio- thèque Laurennana de Florence ; les deux plams- phères d*un manuscrit de V Image du Mùnde^ d'Ho- noré d*Autun, les deux autres du manuscrit du Liber Goidonis de la Bibliothèque Royale de Bmxdles (1). Enfin la mappemcmde dressée par le chanoîne Henri de Mayence, dédiée à rempereor Henri V (2). Nous avons la notice de Texist^ice de deux antres mappemondes de ce siècle, dressées par Werin- her(3). (1) Nous devons an fmc-timUt colorié de ces deux nappeaoades a robB^eaBoe de aolre savant confrère de rAcadémie royale des seien- cas 4e Braxelles» M. le baron de Beiflenberg. (t) CeUe mappemonde est déposée at^ de 1350, à la BibUo- thèque de Stokholm ; enfin , quatre autres tirées de différents Mss. de la Bibliothèque Nationale de Paris. Les mappemondes de cette époque étaient si peu connues à la fin du siècle dernier , que le célèbre historien Robertson disait que la mappemonde des chroniques de Saint^Denis, du temps de Charles V^ était la plus ancienne carte connue du moyen-âge; tandis que nous donnons la notice de 40 antérieure^i et dont 36 déjà ont été publiées dans notre Atlas. Mannert aussi , dans sa savante préface à la TaUe peutingérienne (section vii), disait encore^ en 1821, que les plus anciennes cartes connues du moyen- âge étment celles publiées dans le Gesta Dei per Francos , faites au commencement du XIY® siècle. Pour le XV* siècle, nous connaissons déjà plus de trente monuments géographiques dont nous aurons Toccasion de parler autre part , nous bor- nant ici à faire mention seulement des mappe- mondes et planisphères antérieurs aux grandes dé- couvertes des Portugais et des Espagnols, efTectuées dans ce siècle (1434 à 1600), savoir : r La mappemonde qu'on trouve à la suite de is _ 194 — V Imago Mmidi de Pierre d'Âilty, publiée en 1410, et où on voit marquée i'Aryne ; 2* la carte du Musée Bourbon de Naples, de 1413, que Monseigneur Rossi a fait graver en 1842, carte dressée par un nommé Rodini, et dont M. d'Âvezac a donné une curieuse analyse dans le Bulletin de la Société de Géogra- phie (1); S*" la carte de Mathias de ViUadeste (2), de la même année 1413; i? une mappemonde très curieuse datée de 1417, qui se trouve dans la Biblio- thèque du palais Pitti, à Florence (3); S» carte du inonde connu, de la Bibliothèque de Weimar, de 1424, dont H. Walckenaer possède un calque; %^ oarte anonyme datée de 1430 , découverte en 17S9 à Sobrello, eu Italie, et que Tabbé Borghi a décrite dans la mémo année ; 7® la curieuse map- poodonde du cardinal Fillastre , qui se trouve dans le Ms. du Pomponius Mêla , de la Bibliothèque de Reims, de 1417; %^ planisphère tiré d'un poème géographique de Florence, d'après le système de Ptdémée et de la cosmographie des PP. de l'Église. A partir des découvertes des Portugais et des Es- pagnols dans la seconde moitié de ce siècle, les (1) Voyei Bulletin de la Société de Géographie, T. XX , 3' série, p. 66. (S) tt)id., p. 67 et Cladera Investigationes historicas. (3) Notice de plusieurs monuments géograph., etc., par M. Hommaire de Hell, que nous avons publiée avec des annotations dans le Bulletin de la Société de Géograpliie de i^ris, au mois de mai 4847, p. il. — 196 — mappemondes, et surtout les cartes marines» et les portulans, se multiplièrent à tel point, que le nombre même des monuments de ce genre que nous connais* sons déjà , jusqu'à Tépoque d*Ortélius , excède de plus du double celui des monuments connus depuis le Y* siècle jusqu'au XY« inclusivement. C'est Tépo- que des hydrographes, comme Ta très bien désignée un des plus savants géographes de notre temps , qui a fait remarquer que cette période ne commence qu'après les grandes découvertes des Portugais, < parce que ce fut aux découvertes des marins de , XAraxes d'Eratosthène. Mais le cartographe, dessi- nateur de cette mappemonde, suivait, en ce qui con- cerne le pays îie% Ma9sagè%e$^ la géographie d'Héro- dote , et non pas d'Eratosthène , qui ne connaît que les Scythes pour habitants de la mer Caspienne. D*autres cartographes du moyen -âge, comme les cosmograpbes de cette période historique^ con- fondaimit aussi Tlnde avec TËthic^ie (2)« Cette con- fusi M. Leti*oune pense avec raison, que Tusage de donner le nom de llnde à TÉthiopie, s'est surtout répandu depuis le III^ siècle. Ce savant croit que ce qui y a contribué, c'est que les chrétiens ont eu besoin , pour leurs systèmes sur les quatre fleuves du Paradis , d'iden- tifier avec Nil le Géon, dont les uns faisaient V Indus et les autres le Gange (1), et que cette confusion géo- graphique s'est répandue et a été admise non seule- ment par les écrivains des IV® et YI® siècles de notre ère, dont Cuper a donné beaucoup d'exemples (2), mais encore , conmie nous l'avons fait remarquer plus haut, par les cosmographes et par quelques cartographes , jusqu'à l'époque des grandes décou- vertes au XV* siècle. D'autres mappemondes, comme celles du British Muséum , du XIII* siècle , et du Polychronicon de Ranulphus-Hydgen , du même Musée , nous repré- sentent l'Océan environnant tout entier couveK d'îles. (1) Voyez Journal des Savants, ayril 1825, p. 3SS, article de M. I^e- ironne. (2) Voyez Cosmas, Accasias Gaesar, et Philostorge, III, 101, cités par M. Letronne, Journ. des Sayants. Paris, 1S25, avril. Voyez Hérodote, VII-70. (3) Voyez Introduction du christianisme chez les Blémyes , dans ta vallée inférieure de Nubie, par M. Letronne. — 202 — Cette théorie provenait du désir qu'avaient les dessinateurs des cartes du moyen-àge d'indiquer des terres vaguement décrites par les anciens , ce qui les engageait à remplir le vide de TOcéan d'tles, dont la position était plus variable encore que le nom. Ces dessinateurs , comme Ta observé M. de Hum- boldt(l), ont contribué à augmenter le nombre des créations fiuitastiques. Le même savant pense que la persuasion intime de Texistence des terres éparses dam Tespace inconnu des mers, était de beaucoup antérieure à la construction des mappemondes. « Il est si naturel à lliomme, ajoute ce savant, de rêver à quelque chose au*delà de lliorizon visible , et de supposer d'autres lies , même d'autres continents semblables à celui qu'il habite. » Quil nous soit permis d'ajouter à cette belle pen- sée de Tillustre savant, que cette théorie provenait aussi des traditions sacrées. Et en efTet , la multi- plicité d'Iles, dont quelques cosmographes du moyen- âge remplissaient les mers qui entouraient le globe, avait aussi son origine dans les traditions sacrées. Raban Maur, dans son traité De Universo (Liv. XII, chap. V, de Insulis)^ disait que dans plusieurs passages des Saintes-Ecritures, il est question des (1) Voyez Examen critique de THistoire de la Géographie du Nou Teau-Gontinent. Tom. H, p. 158 ei suiv. — 203 — saints qui, frappés parles vagues de la persécution» ne succomberaient pas» parce que Dieu les proté- geait (1). Et le même cosmographe rapproche ce passage de celui du psaume 96 : Dominus regnavii, exuUare terra : lateniur insulae muUae , et de celui d*Ezé« chiel, le prophète dit : Fili hominis loquere ad habiiatores insulae. Or, l'église universelle s'étendant pai'tout, il était clair qu'il fallait» d'après ces idées» représenter des tles partout autour de la terre » afin de conserva dans les représentations graphiques du globe ces traditions sacrées. De même que» d'après Macrobe, Mêla et d'autres auteurs anciens» les cartographes du moyen-âge conservaient aussi dans leurs map- pemondes le système des terres opposées et de rAntichthone d'un continent séparé du nôtre où les habitants des zones tempérées septentrionales ne pouvaient pas aller» de même ceux qui habitaiadt cette terre fantastique ne pouvaient communiquer avec ceux de l'hémisphère septentrional. Ce qui est plus remarquable , c'est qu'encore au XY^, et même au XVI® siècle , après les grandes découvertes» plusieurs des cartographes continuèrent (i) ... Qui tandunlur fluctibus persecalionum, sed non desiruunlar, qai a deo proteguntur. — 204 — à dessiner dans leurs cartes certaines terres fantas- tifoes d'après la géographie systématique des an- ciens, comme on le verra par Tanalyse que nous donnons des mappemondes et des portulans posté- rieurs aux découvertes des Portugais et des Espa- gnols au XV« siècle (IV Nous nous bornerons cependant à dire ici que TAfrique de la mappemonde de la Salle est tracée en partie d'après le système de Ptolémée. L'Afrique de la mappemonde de Martin de Be- haim, quoique dressée déjà en 1402, après le voyage de circumnavigation de TAfrique , par Barthélémy Diaz, conserve encore au-delà du Rio do Infante, sur la côte orientale , limite des découvertes effectuées alors par les Portugais, une grande langue de terre qui s'étend vers Test et qui représente encore le sys- tème du géographe d'Alexandrie, consistant à étendre l'Afrique jusqu'au Gatigara. Mais on voit aussi cette théorie de Ptolémée disparaître entièrement de la belle carte d'Afrique de la mappemonde de Juan de la Cosa , de 1 500 , dessinée après le voyage de Gama , en 1497. Mais si ce grand progrès se fait remarquer à cette époque pour la forme et les contours de l'Afrique, d'autres cartographes du siècle suivant continuèrent à suivre la théorie du cours du Nil de (I) Voyez la section 111 de cet ouvrage. — 205 — Ptolémée. C'est ainsi que le cosmographe espagnol, qui dessina la carte de 1527, conservée à la bi- bliothèque de Weimar , et le fameux Diego Ribero, dans sa carte d'Afrique de 1529, suivirent le système de Ptolémée à cet égard, comme on peut le voir par les cartes que nous donnons également dans notre Atlas. Quelques cartographes du XV* siècle , tels que Andréa Bianco, dont nous reproduisons la map- pemonde de 1436, mais dont les éléments géo- graphiques remontent à Tantiquité même, suivaient encore la théorie des géographes qui prolongeaient la côte orientale de TAfrique vers Test, jusqu'au Gatigara, sur la côte de Malaca , faisant ainsi de la mer des Indes une mer intérieure , de même que nous le ferons remarquer dans les analyses d'autres mappemondes des époques antérieures à Bianco, comme celle du \h siècle du Musée Britannique. D'autres, comme Tauteur de la mappemonde de la Médicea, de 135 1 , donnée par Baldelli, prolongeaient un peu plus l'Afrique au midi , suivant ainsi Ptolé- mée^ qui prolongeait ce continent au sud, au delà des limites des connaissances acquises de son temps, et placent de ce côté (comme on le voit dans la mappe- monde en question) une terre inconnue ; mais d'au- tres , au lieu de prolonger, à l'exemple du géographe — 206 — d*Alexaiidiîe , la côte orientale de TÂfrique jusque dans riode, et de former de Tocéan indien une mer m^téranéenne, tracent, comme Strabon, une cùie fictive au sud de TAfrique, entre le cap Boja- dor limites des connaissances à Touest , et la c6te du Zangu^r à Test ; c*est ce qu'on remarque dans le tracé de celle du Ms. du Chronicon de 1320 , de Smiuto , et de la mappemonde de Guillaume Fil- lastre, de 1417, de Bianco, de 1486, et d'autres dont nous parlerons plus en détail dans une autre partie de cet ouvrage , ainsi que dans celle de La Salle, du XY^ siècle , et d'autres. Les cartographes, de la même manière que les anciens, et que les cosmogra- phes du moyen-àge , croyant que la zone torride et la glaciale étaient inhabitées , continuèrent à rindiquer ainsi dans leurs cartes que nous donnons dans notre Atlas. Ils renfermaient donc toute la terre habitable dans un quadrilatère placé au nord de Téquateur , et ils pensaient que toutes les terres habitables étaient I^us septentrionales que le 12« de latitude, et plus méridionales que le 52® de latitude nord. M. Walckenaer avait déjà fait remarquer (1) que Touvrage de Ptolémée nous donne, pour la côte occidentale de TAfrique , les limites de toutes les (1) Walck. Cosmologie, p. 345. — 207 — connaissances des anciens , qu'à l'ouest c'était la cdte occidentale de cette partie du globe , jusqu'au cap Juby, vis-à-yis l'Ile Canarie, qui formait Textré- mité sud du cap du Couchant , les iles Fortunées et les lies Canaries. Les mappemondes et les planisphères du moyen- àge , antérieurs aux grandes découvertes des Por- tugais, que nous donnons dans notre Atlas, sont les témoignages et les preuves les plus irrécusables de l'ignorance où on était en Europe relativement à près de la moitié du globe découverte par les Por- tugais et par les Espagnols, depuis le passage du cap Bojador par le marin portugais Gil Eannes , en 1434. Ainsi tous ces monuments représentent encore : 1« TAfrique et TEurope formant souvent ensemble une seule et même partie, et l'Asie toujours plus grande que ces deux parties ensemble. Les cartogra- phes suivaient en cela les théories des cosmographes du moyen*âge , où ils puisaient les éléments pour leurs représentations graphiques ; 2«Dans les 69 map- pemondes et planisphères du moyen âge, que nous avons déjà donnés dans notre Atlas, et dont on trou- vera l'analyse plus loin, on remarque les théories d'Homère et d'Hecatée, d'Hérodote, d'Eratosthène, de Straboh, de Posidonius, de Mêla, de Macrobe, et — 208 - d'autres géographes de l'antiquité, et au XI V^ siècle celles de Ptolémée ; S"" Ces théories de la géogra* phie systématique des géographes de l'antiquité se trouvent mêlées à celles de la cosmographie des Pères de l'Eglise. C'est ainsi que l'on y trouve non seulement dans la Mer-Rouge une légende sur le passage des Hébreux (1 ), mais encore on y remarque placé aux extrémités du monde connu le Paradis terrestre, et Jérusalem placée au centre du monde ; dans d'autres, on voit même la femme de Lot changée en statue de sel (2) ; 4"» D'autre part, on y remarque que les cartographes suivaient aussi la nomencla- ture géographique tirée des cosmographes du moyen- âge. Les villes y sont figurées souvent par des édi- fices, comme dans la table Théodosienne (3), mais sans aucun égard à leurs positions respectives. Cha- que ville y est représentée d'ordinaire avec deux tours, mais ou reconnaît les principales à un petit mur qui se trouve entre les deux tours, sur les- quelles on a peint plusieurs fenêtres, ou à la gran- deur des édifices même. D'après cela, les dessina- (1) Voy. la Mappemonde du Ms. royal du British Muséum du XIII< siè- cle, et celle du XIV* siècle de Ranulphus Hydgen, dans notre Atlas. {%) Voir la Mappemonde dHereford du XHI* siècle. (3) Mtnnert, dans sa préface à la uble Théodosienne, sect H, est d*aTi8 que la table pentingerienne doit remonter au temps de l'empe- reur Aleiandre-Sé^ère. — 209 — leurs, pour désigner aussi , comme dans la célèbre table citée, ou d'après des monuments semblables, les villes les plus florissantes ou les plus renommées, les indiquaient par plusieurs tours et un mur très élevé et circulaire, comme on le voit dans la mapftD*? monde de Leipzig du XI^ siècle, où les villea de Rùme^ de Jérusalem, de Troie^ de Babylcne^ sont représentées de cette sorte (1). On remarque la même chose dans la mappemonde de la Bibliothèque eottonienne, où le cartographe a figuré Rome par une ville de six tours, et ceinte d'un mur élevé, tandis que Vérone n'a que deux tours ; Canhage, qui y est signalée sans doute par son an- tique renonmiée, en a quatre, et Alexandrie trois, mais ceinte d'un mur très élevé, tandis que Thèbeê n*a que deux tours, Jérusulem quatre, et Babylone, en raison du souvenir de sa grandeur passée, en a six (2). On remarque les mêmes particularités dans la belle et curieuse mappemonde du XIII* siècle du manuscrit royal 14 du Musée britannique. On y voit Saint'JdcqueÈ de Compostelle^ en Galice, et Rome représentées par des édifices plus considéraUes que ceux qui indiquent les autres villes principales de (1) Voyez cette luappemonde dans notre Atlas. (2) Ibid.y planche il, monum. i. — 210 — TEurope, en raison de la célébrité religieuse de ces deux Tilles. En Asie, JéruscUem, que le cartographe place au centre de la terre, est représentée par un édifice plus considérable que ceux qui indiquent les autres villes principales de cette partie du globe. Cet iUBee a même une forme toute particulière qui dis- tingue cette Tille de toutes les autres. Babylone y est représentée par un énorme édifice, dans le portique duquel on voit plusieurs crœx (i). On voit de même dans la ma{q[mnoiide du manu- aerit des chroniques de Saint-Denis de la Biblio- thèque de Sainte-Graeviève du XIY* siècle, les villes principales figurées aussi par des édifices. En Europe, Paris^ Rùme^ Athènes et Canstantù fwpie. Ea^Asie, Nazareth, Troie, ArUioche, Damas, Ba- kyUmef Ninive et Jérusalem, qui y est représentée non seulement au centre du monde, mais aussi sous une forme plus considérable. En Afrique, le cartographe a représenté aussi les villes principales par des édifices avec des tours. On y rettiarque Alexandrie et Babylone (le Caire), figu- rées par de grands édifices (2). La mappanonde de (1) Vojei cette mappemonde que nous donnons en fae-Hmiie colorié, et qui est publiée pour la première fois dans notre Atlas. (t) Voyez cette mappemonde dans notre Atlas. Nous ayons donné W fëe-^imiie eolarié de ce monument inédit. — 211 — HfUdmgliam du XI V^ siècle représente aussi les villes par des édifices de différentes formes. On voit de même, dans la mappemonde duXIY' àe- cle de la Bibliothèque impériale de Vienne, le dessi- nateur figurer les principales villes d'après les cir* constances indiquées plus haut. On y remarque en effet Rome désignée par un édifice plus considérable que celui qui représente Constantinople, Jérusalem par un autre plus considérable que les deux précé- dents, et Antioche par un autre plus petit que celui qui représente Troie (1). n n'est pas moins digne de remarque de voir dafts celte mappemonde du XIY* siècle que la dernière ville de TAsie fortifiée ou indiquée comme une cité considérable, soit Antioche^ précisément la ménfe ville qui est aussi la dernière qu'on remarque dans la table Théodosienne, c'est-à-dire la Margiane, dans l'empire des Parlhes, ville qui lut renfermée dans un rempart de quinze cents stades par AntiochuSf comme on le lit dans Strabon. Cétait dcmc d'après ces traditions historiques de l'antiquité, que les cartographes, même à la fin du moyen-àge, figuraient encore dans leurs mappe- mondes les villes célèbres dans Thistoire des peu- Ci) Voyez cette mappemonde dans lÎGtre kihà, tinil 4^ celle d* Andréa Bianto de 1436, donnée égaloneni dans notre Allas. — m — pies. C*est ainsi que ces moimmeiits, lors même qD*on ?eut les considérer comme de peu de valeur sous le rapport géographique, nous offrent néanmdns un yéritable intérêt historique, en nous montrant nnfluence immense des traditions du passé sur les oosmc^raphes dessinateurs de ces cartes^ et en té- moignant de leur yasto érudition. Troie avait été ruinée par les Grecs, mais elle avait joué un grand rôle ; elle vivait dans les écrits clas- siques, et les cartographes , en la %urant toujours comme une grande ville dans leurs mappemondes, rendaient ainsi hommage à sa splendeur passée. Ninive avait été détruite aussi depuis bien des siàcles, mais les dessinateurs de ces monuments géc^raphiques se rappelaient qu'elle avait été la ca- pitale de l'empire d'Assyrie, et surtout qu'elle était célèbre dans les livres saints ^ dans ceux des Pro- phètes et dans l'histoire des peuples, et ils la figu- raient dans leurs cartes toujours conmie une ville de premier ordre. Antioche était à ces époques déchue aussi de sa grandeur, mais les cartographes des XIII« et XIY^ siècles n'oubliaient pas qu'elle avait été célèbre, que sous les empereurs romains elle avait été la ca- pitale de rOrient, mais surtout ils n'oubliaient pas que son Église avait été très florissante dès le temps — 213 — des apôtres, ce qui lui fit donner le nom de ville ditnne. Carthage aussi avait été ravagée et détruite par les Arabes, mais les cartographes du moyen-ftge se souvenaient toujours que cette cité célèbre avait été la première ville commerçante du monde et la caj^* taie d'un des plus grands empires^ et surtout qu'elle était devenue célèbre dans Thistoire de l'Eglise. Nous ferons remarquer ausû qu'à côté des légendes du moyen-âge inscrites dans ces mappemondes^ les auteurs de ces représentations graphiques y consi- gnaient aussi^ comme nous avons eu l'occasion de l'indiquer, une foule de souvenirs de la mythologie grecque et de la tératologie. Ils allaient les puiser dans les récits des auteurs de Tantiquitéi récits qu'ils trouvaient reproduits dans les ouvrages des cosmo- graphes du moyen-ftge (i). C'est à ces sources qu'ont été puisées les lé- gendes relatives aux pygmées, aux cynocéphales, aux acéphales, aux hermaphrodites, aux cyclopes, aux troglodites qui mangeaient des serpents, aux blémyes de Mêla qui avaient la bouche dans la poitrine, aux honunes à pieds de cheval {equmos pedes ) , aux artsmaspes , aux griffons , aux anti- podes qui n'avaient point de doigts, et à tous ces (I) Voyei la \" partie de cet ounage. — 214 — monstres fabuleux que quelques-uos de œs carto- graphes dessinaient dans leurs mappanondes. La mappemonde de la cathédrale d'Herefort » du XIII* siècle, la carte catalane du XIV* siècle de la Kbliothèque nationale de Piaris, celle du Musée Borgia sont remplies de ces monstres distribués géograpluquement d'après les récifs des auteurs de Tantiquité et des mythographes. Ces particularités prouvent que les pays ou les cartographes plaçaient ces mythes étaient pour eux ce qu'ils étaient dans Tantiquité pour Hésiode, pour Homère et pour Esdiyle, c'est-à-dire qu'ils ne connaissent pas ces contrées. Nous pouvons à cet égard dire d'eux ce que Strabon (liv. I ) disait en parlant des récits tératologiques des auteurs grecs Bommés glus haut (1). On y remarque également d'autres légendes rela- tives aux Amazones que ces cartographes font aussi suivre les mêmes voyages que les auteurs anciens BOUS signalent dans leurs ouvrages. Tantôt ils les placent dans TAsie-Mineure, comme au temps d'Ho- (I) PendADt le moyen âge on répandait beaucoup de trailés avec le titre de Merveilles du Monde, remplis de ces fables. U BibliochëqiM naUonale de Paris possède quelques manuscriu des Merveilles du Monde, entre autres celui qui porte le n- 8392, avec des monstres disséminés, selon la croyance d'alors, dans les différenU pays. On rencontre dans le même dépôt un autre manuscrit de ce genre, très curieux, qui porte le n» 83SS. — 215 — mère» lautôt au delà du Caucase, comme les plaçail Eschyle, contemporain de Darius, qui, à cet égard, suivit une opinion difSéveate d'Homère et des écri- vains postérieurs ; tandis que d'autres cartographes les transportent en Scythie, sans doute d'après les^ récitsd'Hérodote(l).Lesuqsles font revenir» oomma Platon, aux bords du Poii^£iiâ;m ; les autres les pbèf cent, comme Strabcm, vers le sommet du Caucase (2), et étendent le pays de ces femmes guerrières ji|8- qu'au Xanàls, au même emplacement que leur m^t goèrent Théophane, Hypsicrate et Métrodore 4^ Scepais. D'autres les plaçaient, conuQe Procope, dans la par|ie boréale du Caucase . De même que Mêla, Pline et Ptolémée ne firent k cet égard que copier les anciens ; les cartographes du moyen-àge les imitèrent, transportant partout le mythe des Amazones. Le cartographe, dessinateur de la mappemâdde de la Bibliothèque royale de Turin, plaça le pays de ces femmes guerrières au midi de la Mésopotamie (3), et l'auteur de la mappemonde du Musée Borgia a même représenté trois Amazones, l'une tenant (1) Voyei Hérodote, IV» 10. (t) Strabon, XI»504. (3) Voyez cette mappemonde dans notre Àtlai. — 216 — Tare et la flèche à la main, Faulre avec une lance et un bouclier, et la troisième à cheval. Or, ces trois Amazones sont la représentation fi- gurée du passage d'Hérodote où Thistorien rapporte ce que les Amazones dirent aux Scythes : c< Nous tirons de Tare, nous lançons le javelot, nous montons à cheval (1). > Le cartographe a représenté dans sa carte les trois Amazones, Tune tirant Tare, l'autre également ar- mée, et une troisième à cheval, ayant une espèce de javelot à la main. Mais la forme des boucliers qu'elles portaient n'est pas la même indiquée par les auteurs anciens, qui disaient qu'ils étaient courts et en forme de demi-lune, témoin Servius sur ce vers de Virgile : Qualis Amazonidoiii lunatis agmina pelUs. Ces cartographes n'oublièrent pas non plus de mentionner et de figurer le labyrinthe de Crète, les colonnes d*Hercule , les crocodiles terrestres dont parle Hérodote^ etc. A côté de ces fables, on y voit consignées en même temps des traditions historiques, entre autres, celles qui concernent les gymnosophistes de l'Inde, que les Phéniciens furent les premiers inventeurs des lettres alphabétiques et de récriture, d'autres i*elatives aux (I) Hérodote, liv. IV, |f>4. — 217 — campagnes d'Alexandre-le-Grand et à la tour, de Ba- bel) dont quelques cartographes donnent même la figure ; tantôt elles signalent les endroits de la terre où les apôtre prêchèrent la foi, et le lac de Jéridho, où Ton voyait le corps de saint Matthieu ; tantêt non seulement elles nous indiquent Tendroit où l'arclre s'arrêta, mais même elles prranent le soin de la dessiner ; d*autres légendes mettent dans Tlnde le mythe nestorien du fameux prêtre Jean, tandis que d'autres cartographes du XV"" siècle transportent Tempire de ce personnage en Âby ssinie, et le repré- sentent assis sur son trône, coiffé de sa mitre; ici, à L'extrémité occidentale de l'Afrique, près du dé- troit, vous trouvez le mythe astronomique du per- sonnage d'Atlas et la légende des colonnes où les descendants de Noé trouvèrent renfermées les sciences après le déluge (1) ; aillem*S9 en Irlande, vous voyez le purgatoire de saint Patrice (2), tandis que la célèbre Thulé ou Tile des anciens est placée aux extrémités septentrionales de l'Europe. C'est dans l'analyse spéciale de chacun de ces mo- numents^ dans la partie de cet ouvrage consacrée & (1) Voyez l'Image du Monde, d'Omoos, Nolic. et Exlr., T. V, p. 2M. (2) Dans notre analyse de la mappemonde du manuscrit royal du Musée britannique du XIII« siècle, que nousdonnons dans la première section de cette seconde partie de cet ouvrage, nous traitons dn pa- radis et du purgatoire irlandais. — 218 — cet objelt qu'on yem la richesse et rimm^ise va- riM de légendes qu'on rencontre dans ces mappe- mondes. D'antres cartographes, à une ^Mique déjà très rapprochée des grandes découvertes, c'est-a-direau XTV* siècle, ne nous donnent, dans diaqoe partie du monde alors connu, qu'une simple liste de noms géogra[rinqnes latins disposés en colonnes, listes ti- rées par les cartographes de celles qu'ils ^nouraient dans la cosmographie attribuée à ifithicns, et dans Jmlius Honoriàs, où on rencontre en effet des listes de noms géographiques disposés par continents. Biais les dessinateurs des monuments de ce genre, tout en faisant disparaître de leur représentatimi gra- phique les légendes qu'on remarque dans les autres, ne manquaient cependant pas d'y faire figurer des traditions tirées de la cosmographie des Pères de fEgUseO). Si les particularités que nous Tenons de signaler ne suffisaient pas pour prouver de la manière la plus évidente que ces légendes étaient les sources où les dessinateurs des cartes du moyen-ftge allaient puiser les éléments pour leurs représentations graphiques, les différentes formes qu'ils donnaient à la terre, et (i) Voyez les deux mappemoiides de Gaillaume de Tripoli el de Vienne, que nous donnons dans notre kilès. — 2i9 ~ leurs divisions systématiques, dont nous allons citer quelques exemples, prouveraient péremptoirement, selon nous, que les cartographes du moyen-âge ont puisé sans cesse les éléments de la composition de leurs œuvres dans les écrits des cosmographes des dix sièdes que nous avons parcourus dans la V^ Par- tie de cet ouvrage, et dans ceux des anciens. Et, en effet, nous avons vu Bède-le-Vénérable (1 ), dont les ouvrages eurent tant de vogue, assimiler la terre à la forme d'un œuf, et nous voyons quelques cartographes du moyen-âge, postérieurs à cet aute«r célèbre, figurer la terre dans leurs mappemondes sous la forme d'un œuf, précisément de la même manière que Bède et d'autres l'avaient indiquée. Ce système avait aussi pris naissance dans Tanti- quité» chez les Grecs. J^es connaissances qu'ils ac- quirent en Vetse et l'observation du ciel donn^'mt origine à ces idées. On psésumait que la terre habi- table était oblongue et ovale^ entourée d'un immense océan, et qu'elle prenait ainsi peu de place sur le globe terrestre. D'après cette école, la terre était par- tagée, selon les uns, en trois, selon d'autres en quatre sections. Celles^i se rapportaient aux quatre grandes nations, savoir : aux Celtes, Scythes, Indiens et iCthiopiens, qui habitaient tout le conOn de Toval. (1) Voyez la première partie de cel ouvrage, J Hl, p. f5. — 220 — Celles-là, en considérant la double embouchure des deux fleuves, le Tanaîs (le Don) et le Mil, dont Tune entre dans la mer intérieure et l'autre se jette dans l'Océan. Ces fleuves, à double embouchure, divi- saient selon eux la terre habitable en trois lies, celle de rOrient appelée Asie, et les deux autres lies occi- dentales qu'ils nomment Europe et Libye. Quelques unes des mappemondes du moyen-âge, que nous donnons dans notre Atlas t quoique de forme ronde, paraissent appartenir en partie à cette théorie qui considérait les trois parties du globe comme trois lies. Les mappemondes, dont les cartographes nous, pa- raissent avoir adopté ce système, sont les suivantes : 1® Les mappemondes de Leipsig, du XI® siècle; : 2^ Les deux petites mappemondes de Y Image du Mande ^ d'Honoré d'Âutun, du XII® siècle ; 3^ La petite mappemonde du XIII® siècle, dans un manuscrit d'Isidore de Séville (1) ; 4® Celle de Guillaume de Tripoli, du XIV® siècle ; 5<> Celle de la Bibliothèque impériale de Vienne, du XIV® siècle ; %"" La mappemonde du XIV® siècle, du manuscrit d'Ermengaud de Bésiers (2). (1) Voyez planche II de notre Atlas, monument n» 5. (S) Ibid., mappemonde n» 8. — 221 — 7^ La petite mappeinonde du même siècle/ tirée d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Paris (1). 8* La mappemonde d'un manuscrit de Salluste de Florence, du XIV« siècle (2). Edrisi soutenait 9 conmie quelques auteurs an- ciens, que la moitié de la terre était plongée dans Feau, et quelques dessinateurs de mappemondes ont reproduit cette théorie dans leurs représenta- tions graphiques (3). Âlcuin considérait le monde triquadrum, et quel- ques dessinateurs de mappemondes du moyep-àge le dessinent de la sorte dans leurs représentations gra- phiques. Geryais> dans sa cosmographie, figurait le monde de forme carrée, et quelques dessinateurs de mappe- mondes lui donnent cette forme, tandis que d'au- tres conservent seulement un souvenir de cette théorie (4). Les cosmographes du moyen-àge soutinrent» dV (1) Atlas, pUnche VI, n» 8. (2) n)id., planche II, n» 5. (3) Voyex la mappemonde de Nicolas d*Oresme du XIV* siècle dans notre Atlas. (4) Voir notre analyse des mappemondes de Goanas, de celle de laCot- lonienie du XI* siècle, de Richard de Haldingham, de la cathédrale d'Hereford, de deux autres des manuscrits du XIII* siècle de Viwtage 4u Mimée, et de celle du Pomponius Héla de Reims, de 1417. — 2M — pràs les anciens, pendant dix siècles, jusqu'aux dë- eouveries des Portugais* que la zone torride était inhoMiéCy et les cartographes, adoptant cette théo* rie, indiquèrent dans leurs cartes, par une légende, que les régions situées sous cetti^ zone étaient in- habitées, de même que les zones polaires. Quelques ans donnent même la représentaticm de cette théorie des zones habitables et inhabitables. Nous produisons dans notre Atlas trois de ces sys- tèmes qui se trouvent figurés dans deux manuscrits du X® siècle dont nous parlerons ailleurs. S VU. OD TftACl l>«8 MAfPmOHDIS DD MOTIN-AGI, Le tracé des mappemondes du moyen-âge est entiè- rement arbitraire et sans aucun rapport nécessaire avec la figure réelle de la terre, ou avec les cercles de latitude et de longitude. Les plus lointaines des contrées connues de l'Afrique sont placées à l'endroit où, dans nos mappemondes. Ton trouve le pôle sud àiistral, les plus rei^oléés des régions connues de TEurope placées près du pôle nord (boréal), Textré- mité occidentale de l'Europe et l'extl^émité orientale de l'Asie aux deux bouts du diamètre de l'hémisphère. — 223 — Telle est la représentation de la terre habitable (ou profvemeni habitée y ^oixoufA^vY)), qui remonte au temps d'Homère. Les mappemondes de G«tte catégorie com- prennent celles du X® siècle de la BS)liotlièque natio- nale, jusqu'à celle du Pomponius Mêla de Reims. Les limites du monde connu avaient été grande- mont reculées depuis le temps d'Homère jusqu'au XV® siècle de notre ère^ mais la terre était toiqours regardée comme une île immense qu entourait un grand Océan. Plusieurs de ces mappemondes sont extrême- ment grosaièrest principalement sous le rq)port du tracé. Deux lignes parallèles au diamètre nord et sud du cerclé représentent THellespont et la mer qui baigne les cdtes de TÂsie-Mineore et de la Syrie. Deux lignes parallèles, partant de Touest pour rejoindre les deux précédentes, représentent le reste de la Mé- diterranée. Le double cercle qui entoure le cadre indique le grand Océan. La section orientale du cer- cle forme l'Asie, la section du nord-ouest, TEurope, la section du sud-ouest, l'Afrique. Les cartographes adoptaient ce tracé d'après les divisions géogràfilii- ques et hydrographiques qu'ils trouvaient indiquées dans les ouvi*ages cosmographiques des savants du moyen-âge et dans ceux des anciens. — 224 — Dans cetle catégorie entrent les mappemondes siiiyantes : I. La mappemottde de la Bibliothèque de Leipzig du XI* siècle ^ -— 2. La mappemonde qu'on trouve dans un manuscrit des Vies des Saints égale- ment du XI® siècle (2)« — 3. Le planisphère d'Ho- noré d'Autun (3) du XII® siècle ; — 4. La maiq[>e- monde d'un manuscrit de Salluste de Florence (4) du XII® siècle; — 5. La petite mappemonde du Liber Guidonis de la Bibliothèque nationale de Belgique (S) du XII* siècle; — 6. La mappemmide du XIY* siècle d'un autre manuscrit de Salluste de Florence (6) ; — 7. Le planisphère du XIV® siècle tiré d'un Traité des animaux^ d'un manuscrit de la Biblio- thèque de Paris (7); — 8* La mappemonde de Guillaume de Tripoli du XIV® siècle de la Biblio- thèque nationale de Paris (8) ; — 9. La mappemonde qui se trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque impériale de Vienne du XIV» siècle (9). — 10. Le (i) Vofyes noUre Atlas. (2) Voyez dans notre Atlas. (3) Voyez dans notM Atlas. (ê) Ibid., planche UI» moniim. n« 4. (5) Ibid., planche V, monum. n» 4. (6) Ibid., planche IV, monom. n* 5. (7) Ibid., planche V, monum. n» 8. (8) Ibid., planche iV, monum. n* 2. (9) Voyez notre Atlas, planche IV, monument n« 3. — 225 — planisphère colorié qu'on trouve dans le Traité da la sphère (spera) du poème géographique de Goro Dati , du XV« siècle. D'autres cartographes du méfeu-âge tracèrent leurs mappemondes d'une manière encore plus étrange. Une sim[4e ligne circulaire représente le disque de la terre. Une autre ligne qui coupe le centre du nord au sud, sépare l'Europe et l'Afrique de TAsie, une autre enfin tracée de l'Occident à l'Orient sépare r Europe de l'Afrique. Ce tracé est puisé dans la description de la carte d'Ëratosthène, dont Strabon nous a donné la des- cription. Sur la carte du célèbre géographe grec, la terre habitée se trouvait divisée par une ligne parallèle à l'équateur, et qui aboutissait du côté de l'ouest aux colonnes d'Hercule (le détroit de Gibraltar), du côté de l'est aux caps formés par l'extrémité des montagnes qui bornaient l'Inde au nord (c'est la grande chaîne du Taurus qu'Ëratosthène fait commencer au pro- montoire Tragilium, formé par le mont Mycate^ vis- à-vis Samos) . A partir des colonnes d'Hercule (de Gibraltar), Eratosthène conduit cette ligne par le détroit de Sicile, par les extrémités méridionales du Péloponèse et de l'Attique , jusqu'à Rhodes et au i5 — 226 — golfe dlssus (le golfe de VAias à rextrémité de la Méditerranée). € Dans tout cet espace» la ligne se trouyah tracée « à travers la Méditerranée ou le long des côtes € qu'elle raacontre, car c'est aussi dans cette direc- < tion que la Méditerranée entière s'étend en lon- < gueiir jusqu'à la Cilicie (l).*.. » Or» les cartoghi- phes qui dreèsèrent ces mappemondes suivirent cette théorie d'après la carte d'Êratosthène. Dans cette catégorie sont les monuments sui- vants: 1 • Le planisphère du IX« siècle qu'on trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque royale de Madrid (à), — 2. Le phnisphère du X® siècle qui se trouve dans un manuscrit de Florence (3). — 3. Un autre pla- nis|fhère du XIII® siècle qu'on trouve dans un manu- scrit de la Bibliothèque des Médids, à Florence (4). — 4. Le planisphère d'un manuscrit du XIII* siè- cle, del'/ma^e cfo Monde ^ de Gauthier de Metz» de la Bibliothèque nationale de Paris (5). (1) Veyex StnlKm, liv. IL (%) Voyez notre Atlas, planche IV, monument n* t. <3) Voyet nôtfè Atlas, plaaclie IV, menoment n* 3. (4) Voyet notre Atlas, planche IV, monument n* 6. (5) Voyez notre Atlas, planche IH.n^ é. — 217 — S VIII. l>Sf CABTOGRAFHXS QUI RBPBÉSBNTBMT LX MONDB OITISÉ BK DEUX PABTIBS. D'autres tracèrent leurs représentations graphi- ques, selon la théorie des cosmographes^ qui fai- saient de TÂfrique une partie de TEurope, considé- rant cet immense continent, dont on ne connaissait qu'une petite portion» comme étant infiniment moins considérable que l'Europe; ils faisaient de deux parties du monde une seule. Deux lignes circulaires représentaient le disque de la terre et l'Océan en- vironnant ou rOcéan homérique , et une ligne du nord au midi coupant le centre du cercle qui sépare TEurope et TAfrique de l'Asie (1). Dans cette catégorie sont les mappemondes et planisphères suivants : 1. La mappemonde d'un manuscrit de Y Image du Monde de Gauthier de Metz, du XIII® siècle, de la Bibliothèque nationale de Paris (2). — 2. 3. Deux autres mappemondes d'un autre manuscrit du même ouvrage , qui a appartenu à Charles V, et également du XIII« siècle (3). (1) Agaihémère (liy. Il, édit. d'Hoffmann, p. 348), De diviêiom orMê habitabilii dit : « veteres Umen AIHcam et Elirôpaitt, tèldt ^olb oba ei- « àet, atramque simul uno et solo Buroptt Tôcalrato àfypelltbailt. » (%) Voy^ notre Atlaft. — ^ (S) Voyet L*'eiisteBce de celte terre anticli^ « thone hes du moyen-àge ne connaissant pas l'étendue de l'Afrique au midi^ donnèrent au cours supérieur du Nil la direction de l'ouest a l'est, et plus souvent celle de l'est i l'ouest. M « Letronne avait déjà fait rema,rquer, màçne sans avoir vu ces mappemondes, et simplement guidé par l'analyse des textes des auteurs andens^ et discutés avec cette critique si sâre qui distingue les travaux de ce savant, qu'une telle erreur sur la direction du cours du Nil , tenait à la nécessité de eomlmier la longueur de ce cours attestée par les rapports des naturels avec l'opipion générale sur le peu d'étendue de l'Afrique au midi du tropi- que (1). (I) Voyez le savant mô^iuire de M. Leironne, qui a pour tUxe : • Dis- €U8U0D de Topinioii d'Hipparqne sur le proloogemeut de l>friq«e au. «ud de l*équateur et sur la Jouctioa de ce continent afec le su^-est de l'Asie, origine de cette opinion, etc.* (JourtuU 4$* Sav^mtt , ^ût ei septembre IS31.) — 232 — Dans cette catégorie sont les mappemondes de la Bibliothèque Cottonienne du Xl« siècle» celle de Leip- zig du même siècle, celle du XIII* siècle , du ma- nuscrit royal 1 4 du Musée britannique, celle de la Médicea, donnée parBaldelli (1); les deux de Ranal- 1^)118 Hydgen, et de la Bibliothèque de Vienne du XrV* siècle, ainsi que la mappemonde de Guillaume de Tripoli (2) ; et celle des Pizzigani de 1367 du Musée Borgia, d'Ândrea Bianco, de 1480 (8) et d'autres. Tous les dessinateurs de ces cartes donnè- rent au cours du Nil cette fausse direction. Les carto- graphes suivaient ainsi et exagéraient même Tantique opinion adoptée par Técole d'Alexandrie, qui plaçait l'Afrique entière en deçà de Téquateur, si Ton en ex- cepte Hipparque et ceux qui ont embrassé le système 4e la division des mers en plusieurs bassins isolés. D'après les erreurs et les théories de la géogra- phie systématique des anciens , plusieurs cartogra- phes européens donnèrent à l'Afrique , dans leurs mappemondes, jusqu'à l'époque des grandes dé- couveites des Portugais, la même forme erronée que les Grecs donnaient à cet immense continent. (1) Baldelli — B. Millone. Nous possédons un fac-simiie colorié de C6lte mappemonde. (2) Guillaame de Tripoli fait venir dans sa mappemonde, le Nil du Paradis et par conséquent de l'Orient. (^) Voyez cette mappemonde dans notre Atlas. — 233 — Ces dessinateurs, loin de suivre la théorie d'Hip- parque, continuèreut à joindre souvent la mer des Iodes avec TOcéan Atlantique, d'après Topinion admise chez les Grecs que les côtes d'Afrique, après le cap des Aromates, tendaient toujours à Touest , ce qui leur donnait la persuasion qu^^elles devaient re- joindre la côte des Éthiopiens occidentaux qui pas- sait alors pour être inclinée à l'est depuis le détroit des Colonnes. Dans cette hypothèse^ l'Afrique n'at- teignait nulle part jusqu'à l'équateur et les parties du globe correspondantes à ce cercle étaient cen- sées occupées par une zone de mer qui embrassait sa circonférence. C'était là l'opinion de Cratès (I), d'Aratus (2), de Qéanthe (3), de Cléomède (4)» de Strabon (S), de Héla (6), de Macrobe (7) et d'autres. Il est surprenant de voir cette théorie traverser tant de siècles, et n'être généralement abandonné^e par les dessinateurs des mappemondes qu'après les grandes découvertes des Portuguais* (f) Gntès iki^ndGeminum Elementi astronomict. C. 13, ia Uraoolog. p. 31, etdaosStrabOD, Liv. I, p. 31.. (S) Aratus, Phxnomena, vers 537. (3) Cléanttie apml. Geminmm BlemenU astronomica, 13. in UraMlô- gia, p. 31. (4) Cléomède Meteorolog. L 1. C. 6, p. 33. (5) Strabon. liv. I, p. 33, 34, Liv. Il, p. 130, Liv. XVll, p. Sts. (S) Mêla- De Siiu or bit, Liv. I, Chap. I, p. 7. (7) Macrobe iii Somn. Scipion. Liv. Il, Obap. 9, p. 190. — 234 — S XI. DM CABTOeRArHU» QDl EBPRÉSBITAIBNT DAMS LB0R8 HAPrBMONDIt LA nmmi vabtacéb wtmm us dmcihdants db noé. D'autres cartographes représentèrent le monde partagé entre les trois fils de Noé , dont ils dési- gnaient, conune le géographe de Ravenne et d'au- tres auteurs, les pays qui leur échurent en partage, et ils indiquent chaque portion de ce partage par une distribution particulière. A cette classe appartient la mappemonde du X^ siècle qui se trouve dans un manuscrit de Ma- drid, provenant de la bibliothèque de la Roda, en Aragon, qui est presque contemporain de Tano- nyme de Ravenne, où on voit sur l'Asie le nom de Sem^ sur l'Europe^ celui de Japhei, et sur l'Afrique, celin de Cham (1). lyautres cartographes, qui indiquaient ce même partage de la terre entre les descendants de Noé , étaient plus explicites que celui que nous venons de mentionner. Ils ajoutaient des légendes historiques sur ce partage dans chacune des trois parties du monde. Il) Voyei celle mappemonde daiM» noire Alla». — 235 ~ A cette elasse appartient une mappemonde qu'on trouve dan6 un manuscrit du X* au XI^ siècle et qui renferme plusieurs Vies de saints (1). On remai'que sur TAsie la légende suivante : « Past ctmfusiùnem Unguarum et génies disperse € fuerunt per totum mundum habitaverunt fUii Sem « de cujus posteriiate deseendunl geutes XXFJl^ ^^ € fu 4^9 ^^^ dicta Asia ab Asia Begina^ que esi ti Urda pars mundi. On remarque sur rJËurope la légende suivante : « Europa dicta est ab Europa filia Agenoris re- « gis lÀbie uxoris Jom abi filis Jafecb (eh) , visi < susU terra ierwre de cujus post^ritafe egresse suni «c §ente9 quindedm et habent civitates CJUC. Sur TAIrique» an lijt la légende suivaate : n Africa dicta est ab Afertmo de posteris Abrahe c fuam possederunt fUm Cmàm de cvfUâpasteritsUe « sun$ egresse gentes XXX. Et habentwr dintaies î» « Africa CCCLX. Sur une autre mappemonde coloriée, qui se trouve dans un magnifique mamiscrit dlsidoro de SéviUe, du XUI^ siècle, (m lit sur TAsie, le nom de Sium; sur FEurope, celui de Japhet ; sur TAfrique, celui (I) VofM oel&e mappenonde dans notre Atlas. Dans l'édition princeps des ouvrages d'Isidore de SèvlUe, de.USSi, on rencontre une petite ,map|»eiBOii Ce cosmographe pensait, comme Gervais et d'au- tres, que, d'après l'évangile cité, il conviendrait «ieui de donner à la terre la forme carrée ; il pen- sait comme Lactance, saint Augustin et saint Jean — 24& — Chrisostôme, qui trouvaient que le système de PLo- iémée était en contradiction avec quelques passage» de la Bible, notamment sur la rondeur de la terre ; mais notre cartographe du XY * siècle plus avancé , d'après les connaissances qu'il avait puisées dans Ptolémée, tout en donnant la forme ronde à la terre» Fa toutefois encadrée dans un carré ^ pour suivre l'é- vangile cité , et a placé fidèlement aux quatre an- gles les anges avec les trompettes : « Angeles sum cum tuba et voce magna, etc. > Ce fait est confirmé encore par la représentation d'un ange, que le cosmographe a dessiné au bas de la lettre , lequel tient le livre de l'évangite de saint Matthieu ouvert ; et on remarque des pièces de mon- naie , pour désigner sans doute son ancienne pro- fession de publicain ; car saint Matthieu , d'après TËcriture-Sainte , ajouta toujours sa qualité de pu?» blicain (1). (1) Saint Maubîeu foi lepremier dès éTtDgèllstes qoi-préclla Itfitt- gile. (Jnlius Pollux, Hist. Nat. De Miindi Pabrica ex Genesi et seqneii- tibus chrooicis, p. 205. — De Quatuor BvtmHÇiUêîiê.) Entre les deux anges qu'on remarque au i>a8 de linltiale du Pwn- Pimiu9 Mêla, qui renferme cette mappemonde, on remarque le chapeto et les insignes de cardinal, et ses armoiries portant des gueules à tète de eerf d*or et bordure dentelée de même : ce sont les armoiries de Guillaume Fillastre, cardinal de Saint-Marc, en 1411, sous Jean XXIii. Ces armoiries se trouvent gravées dans la Galiia Puryurata, (Paris, Lemoinc, 1638.) N — 246 — Du» la maj^inoQde de Cosmos, du VI« siècle , ^ aceompagoe sa topograplûe chrétienne , et qui ^ de la forme d^un parallélogramme» on remarque aussi quatre anges embouchant la trompette et pla- oéa aux quatre points cardinaux du monde : idée puisée à la même aource. De manière que ces deux eoamographes» séparés Tun de l'autre par Tespaee de neuf siècles ^ représentaient les mêmes idées et puisaient* à cet égard» aux sources et aux traditiona sacrées. S XV. ^M^AtS ttU'on UUIIABQ?! VlklA DAHf LA IIAmiH>lfMI Dl flLLAtlBB» Bf 1417 ; ANALTIS »« es MONUIimT. Néanmoins, sous le raj^rt géographique, on re- marque déjà dans la maj^monde de Guillaume Fil» lastre > de 1417, des progrès, mais ils sont dus aux connaissances plus savantes prises dans l'ouvrage de Ptolémée, et notamment dans les récits de voya- geurs en Asie , qu'on étudiait alors avec plus d'at- tention. Et en effet, à mesure qu'on se rapproche de Fépoque des grandes découvertes, les lignes droites des mappemondes, dont nous avons parlé plus haut, se transforment peu à peu en courbes irrégulières destinées k représenter la configuration des côtes ; — 247 — et la mappemonde duGhronicon, de 1320, que nous^ avons publiée pour la première fois, ainsi que celle du manuscrit de Pomponius Mêla, de Reims, 1417,^ témoignent des connaissances géographiques plus étendues que celles qu^avaiait les dessinateurs des mappemondes antérieures ; mais le ctioix d'une configuration systématique du tracé, puisée dans les ouvrages des cosmographes, imposait à ces car- tographes même Tobligation de représenter là po* sition relative des pays éloignés, complètement altérée , pour la faire entrer dans la forme du tracé , et les y inscrire d*après les sources où ils puisaient les éléments pour leurs représentations graphiques. Toutefois ces mêmes cartographes du commen- cement du XY* siècle, qui adoptaient en partie le sys- tème de Ptolémée, ccmserraient aussi les erreurs de ce grand géographe. Ils terminaient comme lui T Afri- que par des terres inconnues, ce qui prouve qu'ils ne connaissûent pas les pays découverts quelques années après par les Portugais. Cependant Tauteur de cette ancienne mappe- monde représente encore l'idée homérique de l'O- céan environnant la terre. Les régions du nord de l'Europe lui sont encore inconnues ; on y lit : Terra incognila. Il donne pour limites à celte terre incon- nue , une chatne de montagnes qu'il appelle monU — 248 — Hyperboréens ; système orographique puisé dans Ptolémée et chez les anciens géographes. Notre cartographe paraissait être, pour le nord de l'Europe , au temps des premières notions de Rubruck, qui montra Tisolement de la Caspienne (1). Tout le pays situé au nord et au nord-est de cette mer lui est inconnu ; on y lit Terra incognUa. De manière que la Russie d^Europe et la Russie Asiati- que lui étaient inconnues ; mais les notions fournies par les manuscrits des voyageurs en Tartarie, du Xni* siècle, et par ceux de Marco -Polo* qui à cette époque commençaient à être connus , lui ont fait inscrire, à Test de la Caspienne, le mot India, pour désigner la Tartarie» et plus à Test le mot Caihay, pour désigner la Chine , dont Rubruck parla aussi , mais par de simples informations recueillies dans le camp des Mongols. Dans cette mappemonde, la longueur même que le cartographe donne au prétendu golfe Hircanien, est une théorie prise dans la géographie de Pline. En efiet cet auteur dit (Hist. nat., liv. YI, chap. 13) ce qui suit : « Ce détroit n'a que ti*ès peu de largeur, mais en € récompense sa longueur est prodigieuse (2) ; » et (1} Voyez Mémoires de la Société de Géographie, t. iV. (S) Irrumpit autem arctis favcibus et in longitadinem spatiosi^. — 249 — c est justement ce que notre cartographe a reproduit dans sa mappemonde. Son système orographique des montagnes de l'Asie difTère de celui de Ptolé- mée. On y remarque cependant , au centre de l'Asie, une grande chaîne de montagnes de Touest à Test : chaîne qui, suivant le système de Ptolémée, couvrait le nord de Tlnde ; et une autre qui s'étend vers ie nord, forme du côté de Torient une espèce de triangle, et correspond à la chaîne de Tlmaûs et à une petite partie des Emodi montes^ de la carte de Ptolémée. Il est évident d'un autre côté, que ce cosmographe, suivant le même géographe, pour conserver une représentation de la théorie de la division de la Scythie c Scythia intra Imaum^ et Scyihia extra, » a coupé ce pays par l'Imaûs, en détachant une branche qui s*étend au loin vers le nord. A l'ouest il rattache cette chaîne de monta* gnes, placée au même méridien du golfe Persique. Il met les sources du Gange dans cette cordillère, suivant ainsi Ptolémée; mais se séparant de la théorie du géographe d'Alexandrie pour les sources de ï Indus et du Tigre, il fait sortir ces deux fleuves d'une autre chaîne de montagnes parallèles à celles qui correspondent à l'Imaûs de Ptolémée; il les place de l'ouest à Test-sud-est, et on y lit Caucams. Mais il est impossible de reconnaître, par la posi- — 150 — tioD OÙ notre cartographe a placé celle chaloe de montagnes , le système caocasique. Il nous semble qu'il n'en avait pas une connaissance bien arrôtée, puisque le système caucasique se compose de deuiL groupes distincts de montagnes : celui du Caucase , an nord, et edin du Taurus, au sud. Le prmiier s'àead depuis la mer Caspienne jusqu'à la mer Noire, et il ert formé d'une cbalne du sud-ouest au nord^Niest ; un de ses rameaux, au sud, va se ratla» cher au second groupe, composé du mont Taurus, qœ se dirige vers l'ouest, et des monts Avend, qui prennent la direction du sud-ouest. On peut y ratta- cher aussi le groupe du Liban, Uen qu'il en soit se» paré par la vallée qu'arrose XOronie. Cette direction du système caucasique se trouve» rait dans la chaîne septentrionale, à laquelle il ne donne pas de nom, plutôt que dans la méridionale ; mais la septentrionale se détache beaucoup de la mer Noire. Cependant l'autre rameau qu'on voit au sud pourrait représenter le Taurus^ s'il lui avait donné la ên^ection de l'ouest. Son système orographique pré- sente donc, selon nous, une grande conftisioii. Il est ▼rai que ce cartographe, suivant la géographie systé- matique des Grecs, ne voulut point représenter tout le côté septentrional de l'Inde par la chaîne de hautes montagnes, jusqu'au-delà des bouches du — 25i — Gange, et qui portaient successivement les noms de CaucMet d'Imaûs et d'Emaéus, mais bien plus particulièrement celui du Taurus. Il donne à Tlndostan la forme et la configuration que lui donnait Ptolémée , c'est-à-dire tout y est bouleversé. Rien n'y peut donner Tidée d'une pres- qu'île de douze degrés de largeur et de plus de quinze cents lieues de côtes, qu'il réduit, comme Ptolémée, à une ligne presque droite. Les autres côtés d«i triangle étaient formés par deux lignes droites, dont l'une s'étendait depuis la bouche orientale du Gange, jusqu'au cap Comorin, et l'autre depuis ce cap jus- qu'à la rencontre des montagnes du Caucase, voi- sines de la Baçtriane. (C'^it le système de ilf^^o- sikène et de Desimaque.) L'Asie, au-delà du Gange , y est encore appelée Inde; de même que la partie renfermée entre le Tigre et l'Indus, et on y lit India parthis. Il com- prenait encore les Perses avec les Parthes, dont il n'est plus fait mention dans les écrivains modernes. Il parait, selon nous, que le cartographe a voulu sons doute représenter les trois Indes de Maroo-Polo. Si, pour le système orographique des montagnes de l'Asie et pour la configuration de la Péninsule in- doustaoique , il règne beaucoup de confusion dans celte carie, cooiBie nous l'avons finit remarquer — 252 — plus haut , un grand progrès se fait néanmoins re- marquer dans la configuration des deux golfes Per- sique et Arabique. La mer Indienne y est signalée comme une grande mer où figurent deux grandes lies et quelques au- tres plus petites , et bien en deçà du Gange , quoi- qu'il n'y ait réellement de considérable que l'Ile de Geylan ; à moins qu'une ne soit la Cory et la Ta- probane, et les cinq plus petites la MUizigeris, Leuce^ Trinesia^ Peperina et Heptanesia, de Pto- lémée , qui, par la grandeur et la position qu'il leur assigne, correspondent à celles que nous venons d'indiquer. Sur la mer Indienne on lit Mare Indicum. Les contours de la Péninsule arabique sont assez réguliers. Passant de l'Asie à l'Afrique , notre cos- mographe, suivant la théorie de Priscien, représente ce continent à peu près de la forme d'un cône , dont le sommet est la pointe occidentale auprès du dé- troit Gaditain, et la base à l'orient; il termine à l'Ethiopie, au sud de laquelle il met la Terra tnco- gnita de Ptolémée : preuve on ne peut plus évidente que Guillaume Fillastre , comme les savants de son époque, c'est-à-dire en 1417, ne connaissait pas les régions découvertes quelques années après par les Portugais ; car on y aurait trouvé des progrès, si, en effet, des découvertes ou des voyages antérieurs à — 263 — 1434 eussent été efl'ectués. Si ces progi*ès eussent existé à cette époque, il aurait donné une autre forme àTAfrique, et ce cosmographe, qui avait pour TAsie profité des récits de Marco-Polo, et pour TAbyssinie des notions qu'on avait du fameux prêtre Jean, puis- qu'il mit dans cette partie de l'Afrique la légende : India Presbiteri Joannis; si des voyages et des dé- couveiles en Afrique, disons-nous, eussent été faits de son temps, nous y aurimis remarqué du progrès ; mais, au contraire, l'Afrique de cette mappemonde €st encore l'Afrique des anciens. Le cours du Nil est celui que Ptolémée assigne à ce fleuve. Dans cette particularité, cette mappe- monde diffère essentiellement des antérieures ren- fermées dans notre Atlas, ainsi que de la théorie de celle du musée Borgia. Les seules montagnes de 1* Afrique, marquées dans cette mappemonde, sont la ehahie de l'Atlas » où prennent leurs sources deux grands fleuves qui se déchargent dans la Méditerranée. Les seuls noms qu'on lit sur ce continent sont Africa écrit en gros caractères rouges. Sur la partie septentrionale, à partir de l'occident, Muurit, Numidia, Africa déserta, Cyrenis, Nilus, JEgyptus, Meroen (Mçroé). Au midi Ethiopia, puis Terra incognita, au delà de laquelle il place l'Océan. — 254 — On remarque du côté de la graude Syrie quatre points rouges, par lesquels il a peut-être voulu indi- quer les auieU des Philènes (PhUœnorum arœ)^ mais il les a placés trop dans Tintérieur. Ainsi TAfrique de cette mappemonde ne nous présente aucun [nto- grès, si ce n'est celui de suivre les théories plus sa- vantes de Ptolémée, relativement au cours du Nil. Mais, par contre, la partie centrale et méridio- nale de r Europe et la Méditerranée y sont dessinées dans plusieurs parties d'une manière remarquaUe. Il nous semble cependant qu'il a donné trop d'éten- due à la Méditerranée du côté de TAsie; ce qui est une nouvelle preuve qu'il avait suivi Ptolémée on adoptant même l'erreur commise par ce célèbre géographe, qui donnait une trop grande étendue k cette mer de l'ouest à l'est, erreur qui fîit corrigée par les Arabes. Cette petite mappemonde se dis- tingue en cela de presque toutes les antérieures, d'autant pins qu'eUe est dressée à une très petite échelle (1). (1) M. GuigDiaut, dans ira savant article sur Pomponius Mêla, inséré au Tom. XVII de VBncydonidie des Gens du Monde, citant ce monument d*après notre Atlas, éh que • cette iiiniatore donne Fimage du monde, non pas tel que le concevait Tauteur latin , mais tel que le connaissait son illustre éditeur. » (G'est-k^re tel que Pillastre le connaissait.) L'analyse que nous venons de dire conirme non senlement Topi- Qion du savant académicien, mais aussi elle vient ajouter de nouvelles preuves ^ celles que nous avons précédemment données dans nos tté- — 266 — S XVI. ■AfflftlB DÉFBCTOBDftB DONT L*tIIDB §B TBOOTV ORIBMTÉB DANft LB8 MAPPBMONDRS AYANT LBS DÉCOOTBRTBS DBS PORTUGAIS AU Xyc SItCLB. On remarque dans plusieurs de ces mappemondes, antérieures aux grandes découvertes du XV« siè** de, rinde orientée d'une manière défectueuse ; elle se trouve tournée droit à Test 9 après le golfe de Bengale. Les cartographes suivaient aussi en cela la géographie systématique des anciens, d'après la- quelle la côte de l'Asie était censée remonter au nord après l'embouchure du Gange, et retourner ensuite à l'occident jusqu'à l'embouchure de la mer Caspienne (1). cherches, citées p. XVI etXCIV et sai?. de l'introduction, et 96 et S40du texte. (Paris, iS42.) Nous ajouterons aussi que M. Biau, dans son savant Mémoire sur les deux monuments géographiques conservés à la Bibliothèque de Nancy (1836), dit p. 45, parUuii de cette mappemonde : « Elle (la mappemonde) est tfune dimension si petite que Je n^ai pu en tirer parti, » Nous aYODs été plul heureiu, ayant p« donner une loBgne mààpit de ce monument. (1) Gosselin, dans un Mémoire remis à 1* Académie des InscripUon» en 1799, a tAcbé de prouver que c'est d'après eetle hypothèse c|ie non seulement Êratostbène et Stralwn, mais encore Mêla, Pline, So- lin, Orose, iEthicus, Martianus Capella, Tanonyme de Ravenne et Isidore de Séville, ont décrit la forme q«*tls donnaient à rinde. Voyex Tome XLIX des Mémoires de I* Académie des Inscriptioiis et Belles-Lettres. — 256 — Dans d'autres l'Inde s'y trouve orientée d'une manière encore plus étrange. Elle tourne tout-à-fait k l'est de Vlndus, limite où s'arrêtaient les connais- fiancés des cartographes, comme le témoigne la map- pemonde de Ranulphus Hidgen du XI Y« siècle (1). Le cartographe, auteur de la mappemonde dressée dans le même siècle, tirée du manuscrit de la Biblio* thèque Sainte-Geneviève, ne connaît rien au delà de rinde supérieure (2). Celui de la mappemonde de Turin ne signale aucun paya à Torient de la Ju- dée (3). Les cartographes même qui dans la première moitié du XY' siècle commençaient à adopter le système de Ptolémée, n'ont pas fait avancer la géographie relativement à la connaissance des pays découverts par les Portugais et par les Espagnols, à partir de 1433. ^ Et en effet les cartographes qui prenaient pour base de leurs travaux la mappemonde de Ptolémée, y trouvaient que la terre s'étendait en longitude seulement de 120 degrés, à partir des Canaries jus- qu'au golfe de Siam (le Sinus Magnus), et l'espace situé sous les 1 5 derniers degrés était obscurément (1) Vayez cette mappemonde dans notre Atlas. (t) Vojei cette mappemonde dans notre Atlas. (3) Voyez colle mappemonde dans notre Atlas. — 267 — connu du oôté de 1 oneui, depuis le Gange, ce que les savante coimaiaaaient avec plus d'exaeti- tude à cette époque , c'étdt la partie de la wa» tempérée renfermée entre le Gange et les Canariea. Nous sommes entré ici dans ces détmla, quoi- qu'ils dussent trouver naturellement leur place dans la I'* section de cette partie consacrée à l'analyse des mappemondes antérieures aux grandes déeou- vertes, parce que nous avons voulu montrer que la représentation graphique du globe, à une date ai rapprochée des découvertes, prouvait de la manière la phis péremptoire I* qu'au conunencement du XV* siècle on ignorait encore la vraie forme de l'Afrique ; II* qu'on ne connaissait rien de la partie occidentale découverte à partir de 1434 par les P^>r- tugais ; III* qu'on était à peu de chose près dans h même ignorance relativement à la configuration de la péninsule indienne ; (Y* qu'au delà du Gange toute les notions étaient vagues et incertames ; Y* enfin qu'on ignorait l'existence du Nouveau-Continent dé- couvert en 149S par Colomb (l) ; et que ee ne fut (1) Toutes ces mappemondes et cirtes-mariiies antérieures à Tépo- que de Colomb, où oBne tro«i?e pas la moindre traee de TAi^éfflqne, serrent ^ Justifier ce grand homme de l'accosation rapportée par (hMê (▼oir Navarrete, t. III, p. W), aocosatkNi qui était defenue populaire, et qui consistait en ce qu'il tnii découtert TAniériqne par une iui»« tion et une carte d*un pilote qui atait lUt naufrage et qui mouroc chez lui. 17 — 258 — qu'après les grandes découvertes, que les représen- tations graphiques s^améliorèrent et s'agrandirent d'une manière remarquable, et que les cartographes commencèrent à représenter notre globe dans toute sa grandeur. Le rapprochement entre les mappemondes du mpyen-àge jusqu'à celle de Fillastre de 1417, et celles postérieures à partir de Fra-Mauro en 1459, jusqu'à celle d'Ortélius que nous donnons dans la ni* partie de cet ouvrage, rendra cette démonstration évidente et mathématique; c'est ainsi que la compa- raison des portulans et des cartes-marines antérieures aux mêmes découvertes, rapprochées des posté- rieures qui forment les IY« et V^ parties de notre Atlas , atteste les grands progrès que les mêmes découvertes ont fait faire aux sciences géographi- ques et hydrographiques* et à la connaissance du globe. S XVII. DBS DIFVÉRBNTB§ ROSES DBS YBNTS QU'ON RBMARQCB DANS LBS MAPPBMONDBS BT DANS LBS CARTBS DU M0YBN-A6B. En terminant cette partie de notre ouvrage, nous avons cru devoir consacrer quelques détails à Texa- men de la rose des vents qu'on remarque dans les cartes du moyen-àge. — 259 — Les cartographes de cette époque contiuuèrent à suivre tellement les théories et les systèmes de l'an- tiquité, reproduits dans les ouvrages des auteurs de cette période historique, que les roses des vents qu'on remarque dans plusieurs de ces cartes jus* qu'au XIV* siècle, sont les mêmes en usage chez les Grecs dans les temps les plus anciens. Us trouvèrent non seulement dans les ouvrages des anciens les anciennes roses ou divisions de Thorizon, mais aussi dans ceux des cosmographes du moyen-àge. Pour prouver ce fait, en ce qui concerne les au- teurs du moyen-age, il nous suffira de faire remar- quer que non- seulement les cartographes trouvaient dans les manuscrits d'Isidore de Séville et de Bède, qui écrivaient tous deux au VU' siècle, l'ancienne rose des Grecs du temps de Timosthène^ de 12 divi- sions de l'horizon , mais qu^on y trouvait celle-ci fi- gurée avec les noms grecs (1). Ils trouvaient dans Éginhardf qui écrivit au VIII^ siècle, l'indication de la rose grecque des 12 divi- (1) Nous donnons dans notre AUm Utils de ces roses des vents U- fées de deux manuscrits prédeox dn X* siècle. L'ose profient d'nn mannscrit renfermant piosleors Ties de Saints, Ms. de la Bihliotb. N., n* 77S6, et les denx antres d*nn antre mannscrit qui contient dlferses chroniques. Ces représentations se trouvent à la suite dn tAbnBoimnm tmneti tsidori, et la seconde à la suite du livre de Bède. — De fiatuHs Herum. Une de ces roses se trouve figurée dans une mappemonde au — 260 — sioDS. Ils lisaient dans les manuscrits de Touvrage de cet auteur, en parlant des réformes effectuées par Charlemague : « Qu'il distingua les 12 vents par « des termes particuliers, tandis qu'^avant lui on en ^ avait plus de 4 pour les désigner (1). » Ils trouvaient dans Raban Maur^ qui écrivit an IX* siècle, la même rose grecque des 12 vents. centre de laqueHe on lit les mots cosmos en grec et mundms eirlathi , écrits en croix. Le premier cerele représente le disque de la terre, un second représente Tocéan environnant (on le fleuve océan d*Hoinère) ; à l*lioricoD, on remarque la rose en 13 divisions et des légendes qui indiquent les phénomènes météorologiques produits par les 1t vents. (Voyez ce monument dans notre Atlas.) (1) « Item ventes dnodecim propriis appel lationibus insignivit, corn « prias non amplius quam vix quatuor ventorum vocabula possent In- « venlre. > (Eginbard, Fita et gesta caroli magni. Édition de la Société de l*HfBtoire de France , publiée avec une traduction de M. Teulet en 1841, cbap. 90et9i.) A la fln du tome hr de cette publication^ page 415, on lit la note sui- '^nte : « Nous pensons que la figure ci-dessous suffira pour donner • une idée précise de la division des vents adoptée par Cbarlemagne ; « cette division diffère de celle qui est en usage aujourd'hui , en ce « que Thorixon se trouvait ainsi divisé en Ifi parties au lieu de 16, et « par conséquent l'espace compris entre Test et le sud, par exemple, « au lieu de se subdiviser en trois parties , E. S. E — S. S. E. — ne se « partageait qu'en deux, S. E et E. S., et ainsi des autres. » Le savant traducteur a fait graver une figure de la rose pour donner, comme il le dit, une idée précise de la division adoptée par Cbarle- magne ; mais nous nous permettrons d'observer que les roses qu'on trouve dans les manuscrits du X» siècle, dont nous reproduisons quel- ques unes en Féu^-simile , donnent une véritable Idée de la rose grec- que en IS divisions , adoptée par Gharlenagne , quoiqu'elle ne donne pas les noms saxons im pesés par Ghariemagne et correspondant aux If noms grecs. — 261 — . aussi avec les noms grecs (1) , de même que dans Ia> cosmographie d'Asaph au XI* siècle (2), aiusi qu'au XII* siècle dans Touvrage de Tzetzès qui adopta également la rose grecque des 12 vents (3). Ils trouvaient la même rose eu 12 divisions dans les nombreux manuscrits de V Image du mùiide^ d'flo- noré d'Autun, et dans le Hortus deliciarum d'Her- i-ade, dans le même siècle. Et ils trouvaient des^ détails sur la même rose grecque des 12 divisions^ dans la chronique d'Albéric des Trois- Fontaines f qui écrivit au XIII* siècle (4). Les cartographes trouvaient encore la même rose des 12 vents dans le poëme géographique de Goro Dati, composé dans le XV* siècle (1422) à une époque si rapprochée des grandes découvertes maritimes (5). (1) Raban De Umiverso, liv. IX, c. 25. — De FentU, Ui 4t venii mundi gl9&um fumtmê ciraammgutu, quorum nowUna propriiê^ êx cmuis êipmmtm êunt, etc. (2) Voyez cette rose dans notre Atlas. (3) Tzetzès, Chiliûd., édit. de B&le de 1546, p. 254. (4) Albéric, Cbron. ad anno DGGXCIIII, pag. 125» dit, sans toutefolt citer Èginhard, que le roi Charles, entre pliKieurs mesnres qu'il adopta au profit des sciences et des lettres, ce fut la division des yents : « Inchoavit etiam grammaticam patrii sermonis, mensibus anni • juxta propriam, id est teolenicam iiuguam vocabala imposuit, ventoK « 9ti€m duodHim propriis mominihu ûppellmoity €um antêa quatuor tan- « tum cardinales in iUa Hngua namiiuarentur. > Albéric paraît avoir tiré ce passage de Touvrage de Gui de Bazackt ,. auteur du XII' siècle. (5) « Zephyro e quel che noi decian ponente « B clM>ro e maestrale et aquilone — 262 — Ce fut donc d'après les auteurs que nous avons cités plus haut et d'après des traités de cosmogra- phie, où cette théorie des Grecs se trouvait non seu- lement décrite* mais même figurée, ce fut d'après ces sources, disons-nous, que les dessinateurs des map- pemondes de cette époque adoptèrent les différentes roses des Grecs ou de leurs divisions de l'horizon. Les mappemondes que nous allons citer prouve- ront les faits que nous venons de signaler. L'auteur de la mappemonde ovoide du XIII* siè- cle, tirée d'un manuscrit du Musée Britannique, adopta encore à cette époque la rose des 2 vents des anciens Grecs, lesquels ne divisaient le cercle de l'horizon qu'en deux parties, et qui ne connaissaient que deux vents , le Borées qui renfermait tous les vents qui soufflent de la bande du nord, ou du demi- cercle compris entre l'occident et l'orient équinoxial, dans l'espace de 180 degrés, et le Notas tous les vents de la bande du sud dans toute l'étendue de l'autre moitié de l'horizon (1). « Tramonlana si chiama e poi seguente « Borea decto greeo euro si pone u Per lo levante e notho in continente « Sirocho ba nome e seguita africone. « E mezo di e lultimo del chiostro. « Libecio over garbin che se dice ostro. Goro Dali. (I) A l'égard de cette rose des Grecs, voyez Gosselin, Rclaircisse- — 263 — Le cartographe dont nous domious la mappr* monde adopta cependant , quant à la dénomination de cette dernière bande, le nom de Auster, au lieu de Notas, ayant pris peut-être cette dénomination dans les additions que les Grecs firent après à la rose primitive y et qui correspondaient aux points où le soleil parait se lever et se. coucher dans les sol- stices d'été et d'hiver, dénominations que Sénèque, dans les Naturales Quœstiones, nous a transmises* Il est vraiment curieux de voir ce cartographe à une époque si rapprochée du grand siècle des dé- couvertes, n'adopter, même parmi les roses des Grecs, ni celle des 4 vents, ni celle des 8 employée par Homère ! L'auteur de la mappemonde de Turin du IX® siè* cle , antérieure pourtant à celle que nous venons de citer, parait avoir adopté la seconde rose des. Grecs de 4 divisions, ou de 4 vents qui soufflaient des 4 points cardinaux, en divisant l'horizon en par- ties égales de 90 degrés chacune (1). Ce cartographe s'est contenté de figurer les 4 vents de la manière la plus grotesque, par 4 hommes montés sur des outres, et embouchant des conques d'où sortent les ments sur les roses des vents des anciens, dans le tome I" de la tra- duction française de Strabon, p. xcriii. (1) Gosselin, Préface k la traduction française de Strabon, p. xgtiii. — 164 — TMito; c'étaient des souvenirB poétiques de Tantî- quité que le cartographe a voulu aussi représenter. L'auteur de la mappemonde de la cosmograj^ie inédite d'Âsaph du XI* siècle» parait avoir adopté la même rose des Grecs de 12 vents. Il en donne môme une figure. Cdui de la mappemonde du Ms. du Liber Gui- dmds du XII* siècle» parait ad(q[>t6r la rose primitive des Grecs des 2 vents» et les ocddents et mîents sokticiaux. L'auteur d'une autre mappemonde du même siè- cle, celle qu'on trouye dans un manuscrit de Salluste à Florasce (1), adopta la rose grecque des 12 vents, de Timosthène dont nous parlerons ailleurs i et il donna les mêmes dénominations de la rose en usage à Alexandrie dans ^antiquité (1). (I) Voici les noms des venu qui sont renfermés dans les demi-cer- cles de l'horizon ou en dehors, dans la mappemonde en question : OUBST. Kephynis. . . . Rose grecque de Timosthène. Favonius Le même. Chorus (Corus) Le même. nom». Septenlrio. Le même. Boreas Le même. Circujs (Caecias) Le même. Aparctias Le même. BST. Eurus Le mêmt — 266 — Au XIII* siècle qui suivit, nous voyons l'auteur de la curieuse mappemonde du Briîish Muséum du Ms. Royal, 14 (1), adopter aussi la rose grecque des 12 vents qui, du temps de Philadelphe, était en usage à Alexandrie , d'après Timosthène. Vers le temps d'Alexandre, on ajouta 4 nouveaux vents à la rose des 8, formant ainsi 12, et on continua à faire usage des orients el des ocddenis solsticiaux. Cette division fut généralement adoptée par les Grecs et les Romains (2), mais nous voyons qu'elle était encore adoptée par les cartographes de l'Eu- rope aux XII*, XIII* et XIV« siècles, comme le té- moignent plusieurs monuments géographiques que nous donnons dans notre Atlas. L'auteur de la mappemonde que nous venons de mentionner, non seulement adopta cette division, mais il employa les dénominations de la rose de Timosthène, et on y voit l'espace occupé par les Subsoianus. . . Rose grecque de Timosihène. Vulturnus Le môme. MIDI. > Le même. Notus ) Africus Le même. Sur ces 12 ? ents , voyez Aristote, De Mundo, I , p. 606 ; et Séoèque , Natural. Quœstion., liv. V, c. 16, et Pline, IW. II, c. 46. (1) Voyez cette mappemonde dans noire Atlas. (2) Gosselin, préface de la traduction de Strabon, 1. 1, p. civ. — 266 — Aparciias substitués aux Borées d'Homère , et par les Zéphyrs, beaucoup plus resserré qu'il ne Tavait été jusqu'alors ; et, loin de se trouver en contact, ces vents, comme dans la rose grecque de Timos- thène, sont séparés Tun de l'autre par un grand in- tervalle de 60 degrés occupés par les Thrascias. Le cartographe a placé Boreas trop à l'est ; c'est une preuve de plus qu'il a adopté la rose de l'épo- que d'Alexandre, puisque le milieu du Boreas qui, au siècle d'Homère, avait indiqué le nord, déclinait à Test de 30 degrés au temps de Timosthène (1). Pour éviter la confusion que présenteraient la com- paraison et l'usage des roses propres à chaque na- tion, il a fallu convenir de les établir toutes sur un parallèle moyen , et ce fut celui du 36* degré qu'on a choisi. Et Timosthène, indiquant sur la rose des vents l'emplacement des différentes contrées de la terre, fixa les colonnes d'Hercule (le détroit de Gibraltar) droit au couchant (2). Or le cartographe, auteur de la mappemonde du XIH* siècle, fixa, justement en face des colonnes qui y sont figurées, dans le détroit de Gibraltar, et pourtant au 36® degré de latitude, le parallèle moyen, (1) Voyez Gosaelin, préface citée. (S) Gosselin, préface citée ; Agatbémère, liv. l La division de 12 rumbt est généralement usitée au Japon. (Ib.) Il y a aussi beaucoup de boussoles chinoises sur les- quelles on emploie les 12 divisions. (Ib., p. 6 et 7.) Ce savant sinologue a donné les représentations de quelques boussoles chinoises, et un cadran d'une boussole japonaise. (Ib., p. 106.) Les Arabes connaissaient déjà la boussole au XIII' siècle. Ils en faisaient usage dans la Méditer- ranée et dans la mer de Syrie dès Tannée 1243 de J.-C. (Ib., p. 60.) (1) Dans le poème d'Ermengaud de Béziers, du XI V« siècle, on trouve une rose des vents très curieuse en 16 divisions. Les 16 vents sont représentés par 16 figures soufflant chacune sur les lignes qui indiquent les rumbs. Ces figures sont placées à l'horizon. Au centre on remarque deux cercles, dont un représente la Terre et l'autre l'Océan environ- nant. Ce monument est renfermé dans un carré» Nous reproduisons cette curieuse miniature dans notre Atlas. Elle se trouve dans le mss. de la Bibliothèque de Paris, n» 7226. 18 — 274 — Taiguille nautique était déjà conuue vers la fin du XII* siècle (1), prouvent que Flavio Gioia d'Amalfi ne fut point l'inventeur de la boussole, en 1302 et 1303. Ces rapprochements» disons-nous» pouiTaient indi- quer que le perfectionnement ou addition qu*on re - marque dans les Portulans de Fesconte^ de 1318 et de 1327, est due peut-être à Flavio Gioia qui, loin d'être l'inventeur de la boussole (2), l'a toutefois perfectionnée. Du moins ces données chronologiques, puisées à des sources aussi authentiques, peuvent le faire penser ainsi. Mais malgré l'usage qu'on avait commencé de faire de la boussole au XIII* siècle , (I) Voyez Klaproth , Lettre à m, de Humboldt sur r invention de la Bous- sole, p. 38 et 59 ; les morceaux de Guyoi de Provins, et de Jacques de Fi- try dans la Description de la Palestine (1204), et ceux de Gauthier d*Es- pinois. Mm Jal, dans son Archéologie navale, 1. 1, p. 205, donne aussi les mor- ceaux de Guyot de Provins, accompagnés d'observations curieuses, et reproduit un fragment du poème de Francesco Barberino, auteur du XIH* siècle, sur rAiguille. Nous n*avons cependant point rencontré dans le savant ouvrage de M. Jal des notions sur les roses des vents en usage au moyen-àge. (9) On trouve déjà des notions sur la boussole, non seulement dans les poèmes de la fin du XII* siècle , mais aussi dans le célèbre livre Dos Partidas d'Alphonse le Sage, ouvrage composé vers la moitié du XIII* siècle. (Partida 2, Ut. IX, liv. 28, et ParUda, tit. XXIV, liv. 5.) On trouve aussi une mention de Taiguille aimantée dans le Trésor de Bru- netio Latini, qui mourut en 1295 ou 1296. (Voyez Mémoires de l'Aca- démie des Inscriptions, t. IV, p. 406 et sufv.) Ainsi, la date qu'on assigne à la prétendue découverte de Gioia est postérieure à toutes celles que nous venons d'énomérer. — 275 — il parait que ce même usage n'était pas encore géné- ral au commencement du KV'' siècle (1). Et en effet, on n a pas pu rencontrer jusqu'à pré- sent une seule carte, un seul monument qui puisse prouver d'une manière incontestable que les marins italiens, catalans et autres des pays situés dans bt Méditerranée aient entrepris des navigations sur la haute mer extérieure, avant les expéditions por- tugaises aux Canaries, sous le roi Alphonse lY (1331 — 1344). Ainsi on ne voit ces marins augmen- ter les anciennes divisions de l'horizon et les ruml^ des vents que dans les cartes postérieures aux navi- gations portugaises que nous venons de mentionner. La première carte marine, dans laquelle on re- marque pour la première fois 32 lignes de rumbs des vents , est celle des frères Piztigani , de la bibliothèque de Parme, en 1367, et pourtant posté* rieure de 36 ans aux expéditions portugaises effee- tuées sur la haute mer jusqu'aux Canaries. Au sur- plus, la théorie du cours du Nil, de l'est k l'ouesl, (1) Au commenceiiieDt du XV* siècle, il parait que la plupart des marins ne saTaient pas se sertir de la boussole sur la mer Atlanllqoe» selon ce que nous apprennent deux passages d* Ibn-Khaidoun et é*A3iw rara^ auteurs de cette époque. Voyei ces passages remarquables dans nos Bechirches iur les jm^i situés au sud du cap Bcjador (Paris, 1842, p. 100 et suiv.), et plus loin, dans la partie oU nous traitons ce sujet plas en détail — 276 — qu'on remarque dans cette carte, comme nous l'avons déjà fait observer, la forme carrée qu'ils donnent au monde alors connu, la figure tirée des récits des auteurs arabes, que les Pizzigani ont dessinée dans leur carte, la figure qu'on y remarque pour indiquer aux voyageurs qu'ils ne pouvaient pas franchir la limite des Canaries, ainsi que la légende que les car- tographes, qui l'ont tracée, placent près du cap Bo- jador, ces particularités, disons-nous, montrent que, bien qu'ils aient indiqué 32 rumbs, ils n'étaient pas plus avancés que leurs prédécesseurs, relative- vement à la connaissance de la vraie forme de l'Afrique. Cette division n'était pas généralement adoptée par les dessinateurs de portulans et de cartes marines vénitiennes, puisque nous remarquons que les car- tographes dessinateurs des diverses cartes nautiques dont se compose le Portulan de la bibliothèque de M. Walckenaer, de 1384-1434, adoptèrent pour les plus anciennes 16 rumbs (1), et pour celles plus modernes 24 rumbs, c'est-à-dire, pour ces dernières, la même division de la rose de Vitruve. Si l'on i*approche ces particularités du récit du Pietro Querino, voyageur vénitien du siècle sui- vant, qui, poussé pai* la tempête vers les Canaries, ^i) Voyez ce porialan dans notre Allas. — 277 — en 1431, appelle encore ces lies pays inconnu de tous les marins, principalement de ceux de l'Italie. {Luoghi incogniti e spaventosi à tutti i marinari^ mcLS- simamente délie parte nostre (1);) si l'on rapproche, dirons-nous 9 ces passages de ceux de Péritsol, dans son Itinera Mundi, du temps que mettaient les navigateurs vénitiens pour aller de Venise en Flan- dre, lorsqu'il sagissait de naviguer sur la mer At- lantique (2), on se convainci*a que la particularité qu'on remarque dans la carte des Pizzigani des 32 rumbs des vents, est loin d'indiquer que les ma- rins de l'Europe aient franchi à cette époque la redoutable limite du cap Bojador, où s'arrêtèrent tous les navigateurs, jusqu'en 1433-1434 que Gil Eannes le franchit, non pas poussé par une tempête ou par un hasard, mais en découvreur muni d'instruc- tions, et dans le but d'agrandir les connaissances géo- graphiques. Et en effet, dans d^autres cartes marines postérieures à celles des Pizzigani, dressées même dans le grand siècle des découvertes, nous remar- quons encore, dans quelques unes seulement, 16 et dans d'autres 22 rumbs de vents. (1) Voyez nos Recherches sur les découvertes des pays situés sur la côte occidentale d'Afrique au delà du cap. Bojador. Paris, 1842. p. LXII, note 1 et p. 108. (3) Ib., p. XCVI, dans la note. — 278 — L'usage de la rose des 32 divisions ne s*est géné- ralisé que lorsqu'on a entrepris des voyages de long oours, à l'occasion des découvertes du XV* siècle, effectuées par les Portugais et par les Espagnols, et lorsque la boussole est devenue indispensable pour les navigations lointaines sur la haute mer, dont on a alors divisé la circonférence en 360 degrés. Et de- puis cette époque, non seulement la rose de 7Y- mosthène disparaissait des cartes, mais même celle de Fitruve , de 24 divisions , ne suffisait pas , et les navigateurs sentirent le besoin de diviser la circonférence de l'horizon en 32 parties appelées quarts de vents ou rumbs , 8 pour chaque quart de l'horizon , divisions qui subsistent encore. Et en effet, à la fin du XV'' siècle, après que les navigateurs portugais eurent découvert toute la edte occidentale de l'Afrique, au delà du cap Bojador et une partie de la côte orientale ; après que Gama eut traversé l'Océan indien , et que Colomb et les Espagnols eurent découvert le Nouveau-Continent , dès cette époque, disons-nous, la rose de 32 divisions fut généralement adoptée par tous les cartogra- phes (1), comme on le voit dans la carte de Juan Ifl) Le célèbre géomètre porlugtle, IHerre Nuna {Nonius), contem- poriin (les grandes dêcouireries, a fait remarquer dans son Traité de Nafigaiion (Arie de Nav€gmr)y au sujet des cartes dont se servirent les — 279 — de La Cosa, depuis 1500 (1), et dans toutes les cartes et portulans postérieurs. L*histoire des différentes roses des vents em- ployés par les cartographes» peut donc servir, selon nous, à démontrer aussi, non seulement les progrès de la science, mais encore ceux de la navigation et des découvertes lointaines. premiers découvreurs portugais, qu*eiles étaient différentes de celles des anciens. « Ils portoient cartes fort particulièrement désignées (des- « sinées) et compartres de vents, et non point tant seulement comme « celles que les anciens avoient usé , lesqiieUes n*aT0i6Bt peu (plus) « de 12 vents figurés, et navigoient sans aiguille, ce qui est peut-être « la cause quMls ne se hardissoient point de naviguer autre forme qu*a- • vec vent prospère qui est vent eo poupe et aUaifnt toutefois le long « de la côte. > Puis il ajoute : < Nos cartes sont fbrt différentes de celles des an- ciens, parce que nous repartons les aiguilles qui en tous endroits oti elles sont nous représentent Thorizon en 32 parties égales, etc. ■ (Traduction française de l'ouvrage de Nunetf manuscrit du XVI« si^ cle de la Bibliothèque nationale de Paris, n* 7482 (fonds Colbert). Rapprochez ces passages de ceux d* Ibn-Khaldoun ei&Azurara, que nous avons indiqués plus haut, note (1), pag. 275. (1) Un cosmographe du XVI* siècle nous don^e la représentation de la rose ancienne des 12 divisions de Timosthènc avec les noms grecs des vents. C'est ce que nous remarquons dans celle qu'on trouve dans Touvrage rarissime de Schoner, intitulé Opusculum Geographicum, 1533. Ce savant, sans nommer l'auteur de cette division , se contente de dire : « Vetert* naviculariit duodecim ventis usi fuerunt , quatuor cardina' UbuSf et octo collateràbilihus. Navieularii vero recenti&res trigint^ duos ventos ponunt. Mais il ne donne pas les motifs que les anciens ont eus pour adopter la première rose, ou division, non plus que ceux qu'eurent les modernes pour diviser l'horizon en 32 parties. — 280 — § xvni. »B LA BOUMOLB ANTÉMBURBMBNT AUX 6RANDBS DÉCOCYBRTB» DU XY"^ SifeCLB. L'analyse que nous venons de faire des diffé- rentes roses des vents employées par les cartogra- phes pendant le moyen-âge, nous force en quelque sorte à ajouter ici quelques mots sur Taiguille nau- tique à ce que nous avons déjà dit à cet égard. I/ordre méthodique pour traiter ce sujet serait d'établir : 1» Tépoque à laquelle remonte la connais- sance de la polarité de Taimant ; 2* celle où Taimant fut employé pour la première fois comme puissance directrice ; 3<> celle de Tapplication de Targuille à la navigation; 4* de la forme primitive de Taiguille flottante ; 5<> de l'époque où l'aiguille fut suspendue pour la première fois ; 6<> enfin Tépoque où on a com- mencé à employer Vaiguille dans la botte (boussole). Mais pour discuter toutes ces questions avec quelque développement, il faudrait faire un ouvrage spécial. Telle n'est pas notre intention. Nous nous bornerons simplement, comme nous l'avons dit plus haut, à ajouter quelques mots pour éclaircir ce su- jet, et afin surtout de montrer qu'a l'époque où les Portugais commencèrent leurs grandes navigations, — 281 — la plupart des marins ne savaient pas se servir de la boussole sur la mer Atlantique. Nous ferons remarquer d'abord que jusqu'à pré- sent on u*a pas pu découvrir une seule représen* tation de l'aiguille marine du moyen-âge antérieure au XIV« siècle (1). Quant à la boussolej la plus ancienne représen- tation que nous connaissions, est celle qui se trouve dans un manuscrit italien de la Bibliothèque de FÂr- senal, qui renferme le poëme géographique de Goro Dati, du commencement du XV® siècle (2). On con- naît enfin une autre figure de la boussole^ de la même époque, qui se trouve dans une carte allemande, conservée au département des cartes de la Biblio- thèque nationale de Paris. On remarque aussi dans quelques portulans du commencement du XVI® siècle des boussoles incrus- tées dans la reliure (3). On remarque encore une ancienne boussole dans (1) Dans le manuscrit lalin, n» 7378 A de la BiblioUièque natioiâle de Paris, intitulé Mathematica , et qui renferme différents traités sur la sphère, on trouve au folio 64 d'un petit traité qui a pour Utre De Magnete et rota viva, une iigure de Taiguille au centre de la roue, et on y lit, près de la pointe placée au centre, stylut (aiguille), et k l'ex- trémité magnes (aimant). Mais ce manuscrit est dn X1V« siècle. (2) Manuscrits iuliens de la Bibliothèque de TArsenal (Histoire et Géographie, no 42, in-folio). (3) Un de ces portulans existe à Rome, et un autre, d'après la notice que nous avons obtenue, se conserve au Musée Britannique. — 282 — répaisseur de la reliure d^un magnifique atlas du commencement du XVI® siècle, conservé à la Biblio- thèque de Montpellier. La plus ancienne description détaillée de la batis- 9ole et de sa boite, que nous ayons pu découvrir, se trouve à la suite de quelques routiers inédits, d'un pilote portugais de la fin du XV® siècle (1). L'origine de Taiguille nautique a été Tobjet des recherches d*un grand nombre de savants. Nous nous bornerons à indiquer brièvement les connaissances que nous avons relativement aux points que nous avons signalés plus haut, notam- ment à ce qui concerne Tépoque où cette merveil- leuse invention parait avoir reçu son application à la navigation pendant le moyen-âge, chez les orien- taux et chez les occidentaux. D'après les recherches faites de nos jours par Klaproth (2) et par MM. de Humboldt (3), Libri (4) et Edouard Biot (5), il ne parait pas douteux que (i) Bibliothèque nationale de Paris, Mss. n» 8172. Fonds Colbert. 5 (S) Klaproth, Uttra $ur la BouuoU. (S) Huiabokit, Ifxamm critique sur Vhitloire de la géographie du IVou- wêau CotUinenlt t. UI, p. 33 k 37, et Asie Cemtrale, du même auteur, t. 1. Introduction, p. XXXVU-XUI. (4) Libri, Histoire des sciences mathémati<}ues en Italie, t. Il, p. 59. (5) Voyez Note sur la direction de V aiguille aimantée en Chine, etc., dans les comptes-rendus de l'Académie des sciences , t. XIX , séance du Si octobre 1844. — 283 — l'aiguille magnétique était en usage en Chine à une époque très reculée. Mais les balances magnétiques ^ dont un bras portait une figure humaine qui indi- quait constamment le sud, ne servaient aux Chinois que pour se diriger à travers les stoppes immenses de la Tar tarie, de même que Tindication des chars magnétiques dont Klaproth a donné des représen- tations, se trouve dans Thistorien Szumathsiam dont les mémoires historiques ont été composés dans la première moitié du second siècle avant notre ère. Nous ferons observer cependant que Deguignes dit qu'il ne faut pas trop se confier aux auteurs chinois sous le rapport de l'exactitude chronolo- gique (1). Quoi qu'il en soit, aucun des passages tirés des livres chinois par Klaproth et par M. Biot ne prouve d'une manière positive que ce peuple ait fait usage de la boussole sur mer, même encore au XII® siècle. Dans le curieux passage, traduit par M. Biot, du Mung-khi'-pi'thamj liv. 24, où on trouve des détails sur l'aiguille aimantée des Chinois, vers la fin du XI« siècle et le commencement du XII*, il n'est (1) Voyez Deguignes, Mémoires sur rincerîituAe de la chronoUfU chinoise, dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles- lettres. — 284 — pas dit uii seul mol relativement à Tapplicatiou de cet instrument à la navigation. Et en effet, Klaproth indique, d'après divers pas- sages recueillis aussi dans les livres chinois, que l'usage de cet instrument n'est devenu indubitable sur mer que vers la fin du XIII® siècle de notre ère (1). Ce n'est, à ce qu^il parait, que dans une descrip- tion du pays deCambodja, ouvrage composé en 1297, sous le règne de Timour-Khan, que les routes ou directions de la navigation se trouvent toujours in- diquées d'après les rlmmbs de la boussole. Le père Le Comte et Gaubil (2), ainsi que le père Mailla (3), avaient déjà soutenu que les Chinois tai- saient usage de la boussole avant notre ère. Mais tout ce qu'on remarque dans ce que dit Gaubil à ce sujet, ne sont que des conjectures et des suppo- sitions lorsqu'il s'agit des antiquités chinoises. Barrow parle aussi de l'antiquité de Taiguille ai- mantée en Chine (4). (i) Voyez la note (3), pag. 272. (2) Voy. Gaubil, Histoire de VAttronomie chinoise ; le Chou-king, tra- duit par ce missionnaire et publié par Deguignes, in-4, p. GXXVlil. (3) Voy. Mailla, Histoire générale de la Chine y t. 1, p. 316 et 518, et Duhalde, Description de la Chine, t. !•', p. 330; Cf., Mémoires de VAca- Jémie des inscriptions et belles-lettres, 2« série, t. Vil, p. 416-418 ; Mar- tini {HistoricaSinica), liv. IV). (4) Voyez Barrow, Voyage en chine. (Paris, ISa'J, 1. 111, p. 277.) ~ 285 — Tiraboschi (1), Andrés, Bergeron et le jésuke Riccioli réclamèrent rinvention de la boussole en faveur des Arabes. Chardin a combattu cette opinion, et il est d'avis que les Arabes ont reçu la boussole de l'Europe. Sans entrer dans cette polémique, nous nous per- mettrons de dire que Chardin avait raison de sou- tenir que les Arabes n'étaient pas les inventeurs de cet instrument, puisque les témoignages exprès des livres chinois, dont nous avons parlé plus haut, prou- vent contre les Arabes. Mais aussi, Chardin n*a pas démontré que les Arabes aient reçu la boussole de l'Europe. Klaproth ne fait remonter Tusage de la boussole par les Arabes, dans la Méditerranée et dans la mer de Syrie, qu'au delà du XIII- siècle (1243) (2}. Hager (3), (i) Tiraboschi, Histoire de la littérature italienne, t. IV, liv. t. Cet auteur réfute ceux qui attribuent aux Chinois cette invention. {%) Voyez Rémusat, Mélanges asiatiques, t. I, pag. 408. Hyde a donné la figure de la boussole chinoise. Voyez Syntagma Disseriationum, Ozonii 1767, t. 2, table 1. La bous- sole est citée parmi les instruments dont se servait l'astronome Ghou- King. — Souciet, Observations mathématiques tirées des anciens livres chinois. Paris, 1729-1772, in-4o, t. II, p. 108. (3) Voyez Hager, Dissertation publiée k Pavie, avec le titre *. JTe- moria sulla Bussola Orientale, 1809, in-40. Hager donne la figure d'une boussole astrologique chinoise, et ren- voie, pour l'analyse, aux Mémoires concernant les Chinois, t. II, du ChoU'King, traduit par le père Gaubil, p. 352. Dans cette boussole, — 286 — Collina (1) et d^autres, tout en soutenant que Tai- guille nautique est d'invention chinoise, prétendent qu'elle nous fut transmise par l'intermédiaire des Arabes. D'autres savants ont prétendu que la boussole s'est introduite en Europe par les Mongols^ mais cette opinion n'est pas soutenable, puisque cet ins- trument était déjà connu en Europe avant l'irrup- tion des Mongols. Nous nous permettrons cependant de faire ob- server que si les textes des auteurs arabes, anté- rieurs à 1242, ne viennent pas prouver qu'ils fai- saient usage de la boussole à cette époque, le passage de Guyot de Provins, composé en 1190, ainsi que celui de Jacques de Vitry, dans son Historia Orien- talisy composée en 1204 et 1215, montreraient que les marins de l'Europe faisaient usage de la boussole avant les Arabes. Il est vrai que des savants de pre- mier ordre trouvent dans les dénominations de Zoh" ron et d'Aphron (sud et nord), données par Vincent de Beauvaisdans son Spéculum Naturate, aux deux le !•' cercle marque les 12 heures du jour; le S«» les 12 signes ou ani- maux du zodiaque chinois ; le 3«, les noms de ces signes en caractères chinois; le 4* enfin, les 8 divisions de l'horizon, ou des 8 vents prin- cipaux. (1) Collina s'appuie à cet égard sur l'autorité de Renaudot. — 287 — pôles, une preuve que Taiguille aimantée a été in- troduite en Europe par les Arabes. D*abord, d^autres savants n'ont pu connaître ces mots comme appartenant à la langue arabe. Lipenius n^a pu les reconnaître ni pour grecs, ni pour hébreux, ni pour Chaldéens, nipour arabes (1); et M. Reinaud, que nous avons consulté k ce sujet, nous a déclaré qu'ils n'étaient pas arabes, mais bien hébreux, et signifiaient simplement Nord et Midij et non les deux pôles de l'aimant. Il nous semble aussi que les dénominations dont il s'agit, ayant été employées par un auteur qui écrivit plus d'un demi-siècle après Guyot de Provins, ne nous pai*aisseut pas assez décisives pour résoudre cette question, d'autant plus que Vincent de Beau vais, contemporain d'Âlbert-le-Grand, n'aurait pu, comme celui-ci, tirer ces dénominations d'une traduction abrégée de l'ouvrage d'Âristote sur les minéraux, par un minéralogiste arabe, où il est beaucoup parlé de l'aimant, mais qui ne contient rien sur la polarité de l'aimant, et où il n'est pas question de la boussole (2). (1) « Ex porteotosis istis nominibus polonum Zoron, et àphron AioN, qaae Dec gneca, nec tebraica, Dec chaldea, nec arabica «mni, coUigo et librum et locum esse supppsitum. > (MartiD LipçD., De Ophir Sûlom. navig., cap. V, sect. 3, p. 36.) (2) Maouscrit arabe de la Bibliothèque natioDale de Paris, o« 40S, cité par M. Libri, Hiitoin des sciences mathématiques en Italie, t. n,p. 61. — 288 — Il se pourrait de même que le passage d*Abert-le^ Grand ne fût qu'une de ces interpolations dont les manuscrits ont offert tant d'exemples, et que les mots employés par Vincent de Beauvais fussent une inter- polation dans les manuscrits dont il s'est servi (1). Les deux dénominations dont il s'agit plus haut» n indiquent donc pas la boussole et son usage ap« pliqué à la navigation, mais simplement le nord et le midi, comme nous Tavons déjà indiqué. II nous semble donc, qu'il ne faut pas conclure de là que la boussole ait été introduite en Europe par les Arabes, lorsque nous voyons Guyot de Provins se servir, près d'un siècle avant, de dénominations tirées des langues occidentales pour décrire cet in- strument. Ainsi Tiraboschi, Signorelli (2), et d'autres auteurs qui font honneur aux Arabes de cette inven- tion, n'ont pas fait attention à ce qu'un des astro- (i) Déjà Falconet) en 1757, avait dit que les Arabes avaient traduit un livre d'Aristole qui renfermait un traité de l'aimant « Les Arabes, ajoute ce savant, le traduisirent depuis la découverte de la boussole; > et dans les additions qu'ils y insérèrent, ils firent mention de cette con- naissance sous le nom d'Aristote. On trouve encore dans les biblio- thèques des manuscrits de cette traduction ainsi falsifiée, et l'on croit avec raison qu'Albert-le-Grand et Vincent de Beauvais en ont tiré le passage qu'ils citent comme d'Aristote, où le philosophe parait instruit de la nouvelle découverte. (Falconet, Dissertation historique sur ce que les anciens ont cru de Vaimant, p. 615, t. IV des Mémoires de l'Acadé- mie des inscriptions et belles-lettres.) (i) signorelli, Ficende délie culture délie Due S f cilié, t. Il, p. 287. — 289 — nomes arabes des plus savants, Ibn Jounis^qui vivait au XI« siècle, ne fait pas la moindre mention de la boussole. Au contraire, ses tables astronomiques sont faites pour indiquer aux Musulmans, dans leurs prières, de quel côté est située la Kaaba. Dans un ouvrage turc, imprimé à Gonstantinople, où il est question de Taimant, on n^attribue point cette invention aux Arabes, mais bien à la ville d'Âmalfi (1). Au surplus, les deux auteurs italiens, attribuant cette invention aux Arabes établis dans le royaume de Naples au XIII^ siècle , ont oublié que GuyDt de Provins en avait parlé dans le siècle précédent. Les peuples occidentaux, les Grecs et les Ro- mains, bien des siècles avant les Arabes, savaient que Ton pouvait communiquer au fer des propriétés magnétiques permanentes (2). Onomacrite, Hippo- crate, Platon, Philon, et d'autres auteurs grecs, parlent de l'aimant et de sa puissance attractive (3), de même Galien, Némésius, Saint-Âugustin (4), etc. (1) Voyez Toderini, Liitérature lurch, Venise, 17S7, t. Ul, p. liS. (2) Voyez Platon, ion, ou le Rhapsode, Cf. Lucrèce, Ht. VI, v. 1000. (3) Falconel recueillit tous les passages des auteurs anciens sur ce siget. Voyez sa Ditteriation hUtorique sur ce que les anciens ont cru de l'aimant, lue à rAcadémie des inscriptions et belles-lettres, le 6 arril 1717. (Mém. de TAcadémie, t. IV, p. 613.) (4) Saint Augustin, De Civitate Dei, SI, c. 4 et li?. y-6. 19 — 290 — Pline, dans sou précieux ouvrage, nous en fournil le témoignage (1), mais aucun texte ne nous indique qu'ils aient connu Taiguille nautique, comme Tont avancé quelques auteurs s'appuyant sur un passage mal interprété de la Versoria de Plaute (2). . Des écrivains, qui attribuaient par système toutes les découvertes aux Anciens, ont prétendu que la boussole avait été connue anciennement en Occi- dent (3). L'allusion de la force de Taimant à celle d'Hercule a fait croire à Fuller, savant anglais (4), que ce fut Hercule, le Phénicien, qui inventa la boussole! Court de Gébelin en fait honneur aux Phéniciens (5), mais toutes ces opinions ont été ré» (1) • Sola haee materia ^ires ab eo lapide accipit, retinetque longo « tempore, aliud apprebendens ferrum at anulorum catena spectetur . Inlerdum. . (Pline, Hisl. Natur., liv. XXXIV, c. 14, et liv. XXXVI, c. 16; Cf. Dutens. Recherches sur l'origine des Découvertes, t. U, p. 28 et suh.) (2) Commentarii institut. Bonon. Tom. Il, part. H, p. 353. (3) Voyez Georg. Parcbio, InvenlM nova antigua^ c. 7, § 64. Mais cet auteur prétend à tort aussi que Marco Polo a apporté de la Chine Tai- guille aimantée, en i960. —Cf. Levino Lemnio, Sécréta Natur, MiracL — — Fuller, Miscellanea Sacra^ c. 14. — Pinedo, DeRebusSalomon.y IV. Cet auteur attribue l'invention de la boussole à Salomon. Voyei aussi Jean-Frédéric Herwart, dans son livre : Admiranda Ethnicœ Theoloçia mysteria. Cet auteur soutient que les Egyptiens ont connu la boussole {Pixis anHO'ca), mais il ajoute que T usage s'en est perdu avec le temps. {k FuUer, Miâcoièûmea Sa€rm, Liv. 4, G. 19. Ge sarant mourut en 1622. (5) Court de Gébelin, U iionàe primitif , — 291 — futées par Vossius (1), Turnèbe, Bochart (2), Du- tens (3), Tpombelli (4), Grimaldi (6), Montucla (6), et par Azuni dans sa dissertation sur Torigine de la boussole (7). Celui-ci attribue l'invention de cet in- strument à la France. Gollina, qui écrivit un ouvrage spécial sur ce su« jet (8), est tombé dans les mêmes erreurs. Il pré- tend que les navigateurs anciens étaient aussi ha* biles que les modernes; selon lui, ils visitèrent toutes les contrées les plus éloignées de la terre. Il pense qu'ils sont allés même au Brésil, et il croit qu'ils auraient dû se servir de la boussole de la (i) Vossius est d*aTis que les Phéniciens et les Tyriensn'oat pas connu la boussole, et ce savant attribue l'invention de cet instrument aux Chinois. (Voyez Far. obtervût, G. 14.) (2) Bochart Geograph. Sacr. Liv. I, G. 38. (3) Dutens, Recherches sur l'origine des découvertes attribuées aux mo- éemes, Tom- H, p. 32 et suif. (4) Trombelli, De Acus nauticœ intentore^ dans les transaciioBS de rAcadémie de Bologne, tom. II, 3* part., p. 333 et suiv. (5) Grimaldi, Dissertazioni sopra il primo inventore de la bussoîa. (6) Montucla. — Histoire des Scienees Mathématiques, tom. I. (7) Azuni. Première édition en 1795. Une deuxième édition de Pou- vrage d'Azuni, sur Torigine de la boussole, fut publiée à Paris en 1809, avec des additions suivies d'une lettre du même auteur, en ré- ponse au mémoire d*Hager, publié à Pavie, sur le même sujet. Il a réfuté aussi les absurdités d'Herwart, dans sa Théologie païenne, qui a soutenu que la Croix-Ansée, que Ton voit dans les monuments d^Bgyple, était la boussole ! ! (8) Gonsiderazioni istoriche sopra la origine de la bussola, publié à Faenza,en 1748. — 292 — même manière que les Portugais se sont servi de cet instrument pour faire le tour de TAfrique. CoUina attribue à Tinvasion des Barbares la perte de Tusage de raiguille nautique. Il est inutile de dire qu'il n'a pas pu s'appuyer sur un seul passage des auteurs anciens. Si les conjectures de Collina n'ont point résolu le problème de l'origine de la boussole, ni Pépoque exacte de son emploi sur mer, les disputes de prio- rité soulevées entre plusieurs pays de l'Europe, n'ont point jeté beaucoup de lumière sur cette im- portante question. Grimaldi (1), Gapmany (2) et d'autres, ont sou- tenu que Flavio Gioia d'Amalfi, fut l'inventeur de ce précieux instrument. Mais si Gioia en avait été l'inventeur, Polydore Virgile, écrivain italien très rapproché de cette prétendue découverte, en aurait fait mention dans son ouvrage De i^einim inventoribus, en parlant de l'aiguille, mais il dit au contraire qu*on ne connaît pas et qu'on ne sait pas qui l'a inventée (3). (i) Voyez Distertaziomi sopra il primo inventare de la bussola, publié dans le 3' vol. des transactions de T Académie de Crotone. (2) Mémoire publié à Madrid, en 1807, sous le titre : Questiones en'- ticas. (3) Polydore Virgile dit : « Sed et aliud meo judicio admirabilius « fuit invenire pfxidem i*man (sic) qua naut» admodum pentissime « navigationem moderantur. Quis tamen eum repererit oroninoinaperto « non est > (Foljd. Virg. Lib. \\\, c 18.) — 203 — Sauuto, contemporain de Gioia, ne fait non plus aucune mention de cette découverte. D*un autre côté Wallir (1) et Derham (2) ont prétendu que la boussole était d'invention anglaise. Les Norwégiens ont aussi à leur tour prétendu à la priorité de cette invention. Hansteen a cru tirer du Landnamebok une preuve pour faire remonter l'emploi de la boussole par les Norwégiens au XI® siècle, mais elle a été infirmée par les recherches de Kantz (3). Bécan (van Gorp) enfin, si connu par ses paradoxes, attribua l'invention de la boussole aux Allemands ) par la seule raison que les noms des vents marqués autour de la boussole, comme est, sud nord, ouesif sont des mots puisés dans la langue teu- tonique (4). Nous venons de rapporter les opinions d'un grand nombre de savants sur l'origine de la boussole : le lecteur remarquera qu'elles sont toutes conlradic- (1) Wallir dil que le Circulus nauiicus est le met latin de l'ai- guille, et que le mot compas est anglais. Il se livre, à ce propos, à une foule de conjectures étymologiques, pour prouver que celle invention appartient k TAngleterre. (Voyez Philosophical Transactions, toni. XXIll, p. 1106, mai 1702). (2) Derbram, DémoMtration de l'existence de Dieu. Liv. V. Voyez l'ou- vrage de ce savant qui a pour titre : Physico-Ifiéulog, (1713). (3) Voyez Klaprotb, Lettre sur la Boussole, p. 41, 45, 50. (4) Gorop. Becani Hispanica, liv. III. Morisot, dans sou Orbis Ma- ritimus, acitécel auteur sur cette prétention. — 294 — toires. On verra qu'après tant de recherches, aucun document, aucune donnée historique, précise et au- thentique ^ ne nous indiquent, jusqu'à présent, com- ment ce merveilleux instrument s'est introduit en Eu- rope, ni quel eu a été Tinventeur. Si nous admettions des conjectures, nous ferions remarquer que l'époque où il fut question, pour la première fois en Europe^ de Taiguille nautique , se trouve être précisément après la première croisade ; et l'aiguille étant connue en Orient avant le XI^ siècle, il se pourrait que les Oceidentaux en eussent eu connaissance en Orient. Au surplus, pendant l'antiquité et le moyen-âge, on croyait que PÂsie était la patrie de l'aimant. Pline (1) lui assigne cette patrie. Marbode la fait venir aussi des Indes (2), et la plupart des auteurs du moyen-âge appellent l'aimant Lapis Indiens, Ce sont donc là des présomptions qui peuvent nous faire penser que cette invention a été intro- duite en Europe par l'Orient, même par des com- munications terrestres avec l'Asie, mais nous le ré- pétons, ce ne sont là que des conjectures. Quoi qu'il en soit de tout ce que nous venons de rapporter, nous croyons pouvoir tirer les inductions suivantes : (I) Pline. Hist. Nat. Liy. XXXVl — C. iO. (S) Marbode, Origio. D. 16 — Gap. 4. — 286 — 1<> L'action directrice de Taiguille aimantée sut terre, a été connue en Chine plusieurs siècles avant que cet instrument fut connu en Europe^ si nous admettons comme exacte la chronologie des Chi- nois (1). 2^ L'aiguille nautique appliquée à l'usage sur iMr par les Chinois, parait n*avoir été indubitablement adoptée que vers la fin du XIII® siècle. S^" Aucun texte précis à notre connaissance ne té- moigne que l'Europe ait reçu cet inslrumeut par l'intermédiaire des Arabes. i"" Le problème de savoir si l'Europe a reçu la boussole de la Chine , nous semble être encore à ré- soudre. 5"» L'usage de cet instrument, en Europe, remonte avec certitude à la fin du XII® siècle, époque à laquelle on doit borner l'antiquité de cette inven- tion, que Ton pouvait faire reculer à volonté de plusieurs siècles, avant les recherches dernièrement faites par un savant mathématicien, qui trouva» dans un manuscrit du dialogue De eodem ei diverso d*Â- (1) Les auiears de THisloire Universelle, tom. tO, p. I«t, èdit. iD-8«, Londres, et Fabricius Bibliographia AntiquaHa, C. 21, disent i|tie les Chinois adorent !• boussole comme vne divinité, puisqu'ils l*eneen- sent avec des parfoms et lui offrent des viandes en sacrifice. CMte pratique chinoise tient plus ^ la magie qu*h des connaissances pïtj^ siqoes, aux sortilèges plus qu'aux élémento de pilotage. (Axani, p. 71.) — 296 — délard de Bath, auteur qui vivait au commencement du XII® siècle, un passage qui semble établir que ta boussole n'était pas connue à cette époque en Eu- rope (1). Nous ajouterons que Marbode , qui vivait sous Philippe-Auguste, au commencement de ce siècle , tout en parlant de l'aimant dans son traité De Gem" mis, ne dit rien relativement à Taiguille de la bous« sole (2). Quoi qu'il en soit, cet instrument était alors aussi imparfait que la navigation. D'abord l'aiguille n'était pas suspendue. Elle flot- ' tait sur un corps léger, souvent sur une paille. Les vers de Guyot de Provins (XII« siècle), en font une description. Il dit : « Us (les marins) ont une pierre « brute et brune à laquelle, par la vertu de la mari- € nière (Magnetes), le fer s'unit volontiers, et, par € ce moyen, ils s'aperçoivent de la droiture du c point. Lorsqu'une aiguille a touché et qu'on l'a € mise sur un petit morceau de bois, ils la posent c sur l'eau, et le bois la tient sui* la surface (3). > (1) Voyez M. Libri, Histoire des Sciences en Italie, tom. M, p. 62 et ibid. note. 2. (S) L'ouYrage de Marbode» sur les pierres précieuses, est la plus connue de toutes ses œuvres. On croit qu'il ne fit que mettre en vers latins un ouvrage grec, attribué à Evax, médecin arabe. (3) Voyez le passage de Guyot de Provins, publié avec des variantes — 297 — Peudaiit le moyen-âge elle ne consistait que dans un morceau de pierre d*aimant de forme oblongue placé sur du liège. C'est dans cette forme que Bai- lack en a rencontré une, en 1242^ entre les mains d'un pilote de Syrie (1), forme pareille à celle qu'on dit que Brunetto Latini vit, en 1260, chez Bacon en Angleterre (2). Hugues de Bercy, auteur du XIII* par E. Pasqoier. Amsterdam, 1723, tom. I, col. 419. Cf. Ménage Ori- gini délia lingua liaUana.{GeueY., 1685, in-fol., p. 141.) (1) Bailak Kaptcbaki composa un ouvrage intitulé : Trésor des mew' chands dans le commerce des pierres (Mss. n. 970 de la Blbliotli. Nat. de Paris). Cet auteur écrivit en 1282. (2) Quelques savants pensent que Brunetto n'est pas allé à Londres et doutent qu'il ait pu voir Bacon. M. Fauriel, dans son savant article sur Brunetto , publié dans le tome XX de THistoire Littéraire de la France, page 276, ne dit pas un mot à cet égard. On objecte que les dates ne s*accordent pas pour permettre de croire que Tentrevue des deux savants ait pu avoir lieu. Cette particularité mérite d*étre discutée plus en détail. Nous renvoyons donc cette discussion aux additions à cet ouvrage. Nous nous bornerons à transcrire ici ce que Brunetto dit de Taiguille nautique dans le liv. I, chap. 113 de son Trésor. « Les gens qui sont en Europe (dit-il) nagent-ils à tramontaine de- « vers septentrion et les autres nagent à celle du midy, et que ce soit « la vérité, prénés une pierre d*aimant, ce cet calamitey vous trouvés « qu'elle a deux faces, l'une git vers une tramontaine, et l'autre gU « vers l'autre, et chacune des faces allie l'aiguille vers cette tramon- « taine, vers qui cette face gisoit et pour ce seroient les mariniers « de ceux se ils ne preissent garde. • Il y a erreur dans ces dernières paroles , car chaque face de Tai- maut, dunt on touche une des pointes de l'aiguille , allie cette pointe touchée au pôle du monde opposé à celui vers lequel git la face dont elle a été touchée ; mais toujours est-il que l'aiguille était en usage avant Flavio Gioia. (Voyez Falconet, Uissert. cit.) — 298 — siècle , décrit aussi Taiguille telle qu*on remployait de son temps (1). Nous pensons, comme Wallir, qu*on ne pouvait découvrir dans le même temps 1* la polarité de Tai- guille, 2<> son application à la navigation, et 3* la manière de la disposer sur la rose des vents et la construction de la boite. Le même homme ne pou- vait pas inventer tout cela, et ce devait être le ré- sultat de découvertes successives. Le père Fournier (2), Montucla (3), Lenglet du Fresnoy (4) et d'autres pensent que Flavio Gioia Ta réellement perfectionnée au XJV® siècle^ et la rendue propre à Fusage des navigateurs. Il parait cependant que les marins ne savaient pas 8*en servir encore au commencement du XV* siècle sur la mer Atlantique. C'est du moins l'induction qu'on peut tirer des passages de deux auteurs de cette époque, tous les deux d'une autorité incontestable sur ce qui con- cerne l'état des connaissances nautiques de leur temps. En effet, les témoignages d'Ibn-Khaldoun, et d'Âzurara nous indiquent ce fait. (i) Voyez Riccioli, Géograph, et Uydrograph.^ liv. 10, c. 18. (S) Fournier» Hydrographe^ liv. XI, cbap. 1. (^ Montucla, nutoire des Mmthématiques, Ce savant pense que ce fut Gioia qui inventa la botte. (Voyez l'ouvrage cité, t !, p. 451.) (4) Lenglet, Tablettes hittmriques, 1. 11, p. 648. — 299 — Le premier nous dit ce qui suit : c Les contrées situées dans la Méditerranée et « sur les côtes sont représentées sur une feuille « (portulan) d'après la position qu'elles occupent « réellement. Sur cette feuille on a également mar- ie que les différents vents et la direction qui leur a est propre ; cette feuille a reçu le nom de compas « (alcombas) ; les pilotes se règlent, d'après elle, dans « leurs voyages. Or^ il n existe aucun secours de ce « genre pour la mer environnante ; voilà pourquoi « les navires n'osent pas s'y aventurer. En effet, « s'ils s'éloignaient de la vue des côtes il y en aurait « bien peu qui sauraient retrouver le chemin (1)« > Or, il paraît évident que si en 1377, époque à laquelle Ibn-Khaldoun composa ses Prolégomènes , on eût su faire usage de la boussole sur la mer Atlantique, ce savant historien-géographe n'aurait pas soutenu que les navires, en s'éloignant de la vue des côtes, n'auraient pas su comment retrouver leur chemin. (1) Comparez ce passage traduit par M. Reinaud, dans sa traduaion &Abûulféda, t. II, p. 265, dans la noie, avec le môme passage traduit par notre confrère à la Société Asiatique de Paris, M. de Slane, dans not Recherches citées p. 100, § X. D'après d'autres passages de différents auteurs, que nous transcri- vons dans les additions, on verra que l'usage de la boussole, dans la mer des Indes, n'était pas encore généralement adopté par les Arabes au XV siècle. — 300 — Enfin Àzurara, un des plus savants historiens de son temps, et qui vivait au commencement du XV® siècle, venant à parler des raisons que Tlnfant D. Henri avait données à Gil Eannes, pour rengager à faire tous ses efforts pour doubler le cap Bojador, sans tenir compte des objections et des craintes de certains marins, rapporte que le prince s'était ex- primé en ces termes : « Ce que tu viens de dire n*est que Topinion de « quatre marins qui ne connaissent que la route de « Flandre et de quelques autres ports qu'ils ont « rhabitude de fréquenter, hors desquels ils ne sa- « vent plus se servir de l'aiguille ni des cartes pour « se gouverner (1). » Ce passage est formel sur la question dont il s'a- git, et ces deux auteurs montrent qu'à cette époque les Arabes et les marins de l'Europe, non seulement n'osaient pas s'éloigner des côtes dans leurs naviga- tions sur l'Océan Atlantique, mais aussi qu'ils ne savaient point se servir, pour la {tlupart, de l'aiguille sur la haute mer. Il était réservé aux Portugais d'avoir été les pre- miers à tirer le plus grand parti de ce merveilleux instrument. Et en effet, un savant Italien, qui ne peut pas être taxé de partialité, dit avec exacli- (I) Voyez nos Recherches citées p. lOl, § X. — 301 — tude, en parlant du perfectionnement de Taiguille nautique : « Que c*est au seul Portugal qu'on doit l'avantage « d'avoir porté la boussole au degré où elle se « trouve aujourd'hui ; car aucune autre nation, avant « celle-là, n*a su la mettre plus à propos en usage (( pour une navigation hardie et vaste sur l'Océan, « comme Ta été celle des Portugais, lorsqu'ils ont « voulu découvrir un autre hémisphère (1). » Il soutient que ce fut à l'école nautique de Sagres que furent le mieux fixées les lois et les principes d'après lesquels on pouvait diriger la rose des ventk sous l'aiguille aimantée (2). En terminant cette deuxième partie, nous nous permettrons de constater l'état où se trouvaient les connaissances géographiques avant les découvertes des Portugais. L'étendue de l'ancien continent et les dimensions de notre globe étaient restées complètement ignorées jusqu'à cette époque. A peine quelques esprits hardis osaient parler des antipodes ; d'autres niaient leur existence. Et nous venons de voir prouvé d'une manière indubitable, que jusqu'au passage du cap Bojador par Gil Ëannes, les cosmographes, cartographes, navigateurs et tous (1) Azuni, sur l'Origine de la Boussole, p. 147. (i) Voyez André» t. III, p. 462-469. — 302 — les savants de TEui^ope, ne cessèrent d'admettre les anciens préjugés de la cosmographie grecque sur rimpossibilité de traverser la ligne équinoxiale (1), et ne soupçonnaient même pas l'existence de l'Amé- rique. C'est donc dans cet état que les Portugais trou- vèrent la géographie et la cartographie k l'époque où ils commencèrent leurs admirables découvertes maritimes. La géographie, jusqu'à cette époque, n'était qu'une simple énumération de villes, ou de pays, comme nous lavons démontré par un grand nombre de textes des cosmographes, analysés dans la première partie, et comme on le verra pins en détail dans la partie consacrée à l'analyse des mappemondes. Ainsi, avant la découverte des Poitugais il n'y avait pas encore chez les occidentaux un véritable sys- tèoie scientifique de la science géographique ; a peine avait-on déterminé astronomiquement un petit nombre de points de la surface terrestre ; et les cartes géographiques dressées en Europe, dont nous donnons une grande série dans notre Atlas, témoi- gnent que les cartographes ne donnèrent, jus- qu'aux découvertes des Portugais, aucune idée des (I) Voyez tous les témoignages des différents cosmographes que Doas ayons rapportés dans la U* Partie de cet ouvrage. — 303 — circonstances cosmographiques les plus essentielles. Seulement, les cartes marines ou portulans de la Méditerranée, de la mer Noire et des côtes de l'Eu- rope occidentale étaient dressés avec une grande perfection dès le commencement du XIV® siècle. Les Italiens et les Catalans paraissent avoir été les maîtres dans ce genre de représentations graphiques. L'extension de leur commerce et la fréquence de leurs rapports avec les ports du Levant et de la Méditerranée donna l'impulsion à cette école de cartographes dont il nous reste de bien précieux monuments. Mais quant à ce qui concerne la mer extérieure, toutes les cartes s'arrêtent au cap Boja- dor pour la côte d'Afrique. Les poitulans de Vesconte, de 1318, 1321 et 1327, les plus anciens monuments de ce genre qu'on ail pu découvrir jusqu'h présent, ne renferment pas une seule carte marine des mers explorées par les Por- tugais et par les Espagnols au XY® et au commence- ment du XVI® siècle. On n'y trouve pas une seule carte de l'Afrique occidentale au delà du Mogador, ni une seule de la partie orientale de ce vaste conti- nent, ni des côtes de l'Inde. De même dans les cartes de Sanuto, on ne ren- contre pas une carte marine des mers de l'Inde. Le portulan Pinelli, de 1384 à li34, aujourd'hui — 304 — dans la bibliothèque de M. Walckenaer, ne ren- ferme pas non plus une seule caKe marine des mers explorées par les Portugais depuis 1434. On cher- cherait en vain les mêmes mers dans les cartes de Solery^ de Mallorque, de 1385, de Pasqualini^ de 1408, dans celle du palais Pitti à Florence, de 1417, dans celle de Weimar, de 1424, dans celle de Giraldis, de Venise, de 1426. Enfin dans aucun des portulans européens, connus jusqu'à présent et antérieurs aux découvertes des Portugais, on n'a trouvé des cartes marines avec les côtes et les mers découvertes par les marins de cette nation (1). Ainsi les descriptions hydrographiques de tout le continent africain, depuis le cap Bojador jusqu'au cap Guadfui sur la côte orientale, celles de la mer rouge (2), celles des côtes de TAsie méridionale, des immenses archipels de la mer orientale jusqu'au Japon, n'ont paru régulièrement dessinées dans les cartes modernes des occidentaux qu'après les décou- vertes et les explorations des Portugais. Les immenses régions du Nouveau-Monde, n'ont de même été figurées sur les cartes du globe et sur (i) Voyez DOS Recherches citées §S X, XI et XII, pag. 89 à 109, et pag. 258 et 259, pour ce qui concerne la côte occidentale de l'Afrique. (2) Voyez V Itinerarium Maris Rubri, de D. Jean de Castro. — 306 — les cartes marines qu'après les découvertes des Espagnols et des Portugais. Nous constaterons ces faits de Thistoire de la science, d*une manière plus évidente encore, dans la partie consacrée à Tanalyse des cartes antérieures et postérieures aux grandes découvertes maritimes. riN DE LÀ DBCXlfem PAETIB. « 20 ADDITIONS ET NOTES. I § 1 , Première Partie , p. 8. Au nombre des auteurs du Y* siècle, qui ont traité de la géographie, figure Philostorge, auteur d'une Histoire ecclé- siastique, où se trouvent beaucoup de descriptions géogra- phiques : Photius nous a conservé des extraits de cet ou* vrage (1). n divise le monde en trois parties : l'Europe, l'Asie et la Libye, et il adopte la théorie homérique de l'Océan environ- nant toute la terre. n parle de plusieurs royaumes et villes principales de l'Europe. Des îles de la mer Atlantique, il ne mentionne que l'Angleterre {Albioniê insula) (2). Quant à l'Asie, il mentionne les Scythes, que les anciens appelaient Gètes, et il ajoute qu'au V* siècle ils s'appelaient (i) Godeflroy a publié cet abrégé de Photius à Genève, en 1843, in-i», avec de savantes dissertations critiques. Henri de Valois a donné une édition plus correcte k la suHe d'En- sèbe (1673)» et D. Cellier lui a consacré une analyse fort étendue dans VHiêtoire générale des auteurs ecclésiastiques, t. XIII, p. 660. Nous nous sommes servi de celle de Godefroy, puisque notre but éuit de constater le sytème géographique de Philostorge, et nulle- ment les questions philologiques que pourrait présenter le colation- nement des textes. (S) Philostorge, liv. 1-3. — 308 — Coths, et qu'ils ont envahi Tempire romain (i). Il parle aussi des Huns qui habitaient les monts Riphées, où le Tanaïs a sa source; il parle aussi des différentes races des Scythes (2) ; mais il connaissait mal les régions caspiennes. Quant à la mer d'Hircanie, il admettait encore la communi- cation avec rOcéan boréal (3). Il mentionne aussi le golfe Persique, la mer Rouge, la mer Morte (4), la mer In- dienne (5), l'Arabie (6) , la Palestine ; il fait mention de l'Arménie, où Ton montrait, dit-il, des fragments de l'arche de Noé (7). FhOostorge ne connaît que l'Afrique des anciens, c'est-à- dire la Libye supérieure, la Province romaine d'Afrique, l'Egypte, l'Abyssinie et les Garamantes, ou les habitants de la Phésanie (8). Il parait, d'après son système, que l'Afrique orientale se prolongeait beaucoup à l'est, et faisait de la mer Indienne une mer Méditerranée. Cependant, dans sa théorie des quatre fleuves du Paradis terrestre, il nous montre que ce cosmographe ne connaissait ni l'Asie orientale, située au delà du Gange, ni l'Afrique au delà de l'équinoxiale, malgré sa théorie du cours du Nil. jl) Philostorge, liv. 11, t. S., v. 3. Il appelle les Gotbs Scythicœ Getues -Etliv. IX, t. 17. (S) Ibid., liv. Il, t. 5, et liv. iX, l. 17. (3) Ibid., liv. III, t. 7. (4) Ibid., liv. III, t. 7, et liv. VII, l. 3; liv. 111, t. 6; liv. VIIÏ. l. 1(K (5) Ibid., liv. m, 1. 10. (6) Ibid., liv. 111,1. i. (7) Ibid., liv. 111, t. 8. (8) Ibid.. liv. 111,1. 11. Il place le Paradis terrestre aux extrémités orientales du monde, et fait venir de là le Tigre, le Physon et le Géon, ou le Nil. n soutient que ces fleuves ont leurs sources dans le Pa- radis, d'après l'Écriture-Sainte : Eos ex Paradiso oriri ventsima dicere (1). » Ainsi toute sa théorie hydrographique du eoi^rs de ces fleuves est puisée dans TÉcriture. Il fait disparaître leur cours dans quelques parties de la terre, et les fait reparaître de nouveau dam d'autres contrées. 11 cite même à ce propos les psaumes 24 et 135 : c Ipse super maria ftmdavit eum (le monde) et super flwnina prœparavit eum. » Pour mettre d'accord le cours du Nil avec cette théorie, il fait d'abord venir ce fleuve de l'orient ou de l'est; puis il le fait disparaître ou couler sous la mer Rouge, et ensuite reparaître vers les montagnes de la Lune, dans le sud de l'Afrique (2). (1) Voyez les Dissertations de Godefroy sur Philostorge, ad cap. VII, De Tigride fluvio, p. 125 ; ad cap. VIII, De Euphrate fluvio, p. 128 ; et ad cap. IX, X et XI, De quatuor Paradisi fluminibus et de Paradiso, p. 129. Rapprocher ce que nous disons de Pliilostorge, dans cette analyse, de ce que nous avons écrit relativement à la position géographique du Paradis terrestre, selon les cosmographes et les cartographes du moyen- âçe, dans cet ouvrage, p. 60, note 1 ; p. 64, note 2; p. 76, note! ; p. 100, note 3; p. lOf , note 1 ; p. 108, note 2; et p. 112, note 3. (2) Cette théorie ayant exercé une grande influence sur plusieurs cartographes du moyen-Age, nous croyons utile de transcrire ici une partie de la description de Philostorge, relativement au cours du Nil, afin d'éclaircir ce que nous avons déjà écrit à cet égard, p. 24, 230 et suiv. de cet ouvrage. Voici le passage de cet auteur, p. 37 : « Tigris vero et Eupfarates, quia subsidunt, rursumque emergunt, nihil exinde déferre possunt ut Hyphasis uti neque Nilus, nam et hune exinde fluere divinus Mosis afflatus ait , Geon eum nominans , quem — 3i0 — Philostoige, comme tous les géognqidies de son temps, place dans les pays qui lui étaient inconnus au delà do Gange et ailleurs, des dragons d'une grandeur inmienae, à pieds de lion, des satyres, des sphinx, des cynocéphales el tous les monstres fabuleux des mythogra{dies grecs. Si tout ce que nous venons d'exposer n'a point démontré que Philostorge n'était pas plus instruit en géographie que ses contemporains, et qu'il ne c(»maissait pas non plus les immenses régions découvertes dix siècles plus tard» ce qa'U dit, en parlant de la zone moyenne ou torride, suffirait pour le prouver. U soutient que toute la terre située au midi, c'est-à-dire les zones intertropicales, étaient inhabitées à cause de l'ardeur du soleil (I), II S II, p. 9. — VI* SIÈCLE. — JORNAIfDÉS, ÉVÉQUB DE RaVENNE. En parlant des cosmographes du VI* siècle, nous avons dit que Jamandès soutenait qu'on ne connaissait pas de Graoci iGgyptiuin vocaveruat Hic quidem, ut coDjioere est, e Paradiso prodiSQ3 aotequam aapra terram habitabilem appareat, demersus, exiode Indiciun mare subiens, sed et çircolo id circumcursaDS, ut veroBimile est (ecquis enim bominum baec perscrutetur ) subtus- qae omnem qu» io medio est terrain illatus ad mare Rubrum usque et êub eo fluens ad altérant ejus pariem exit ad montem qui à Lunâ deno- M/fM/MT ; ubi jam duos magnos routes efBcere dicitur, à sese invicem haud parum distantes, subtusque violenter absorptos, perque i£tbio- pîam immissus iEgyptum fertur, per petras altissimas et cataractas prseceps ruens. » (1) Voyez, dans notre Atla^, plancbe II, les monuments n*»* I, 2 et 3, et la mappemonde du XI« siècle, tirée d'un manuscrit astronomique conservé k la Bibliothèque de Dijon. — 311 — limites à l'Océan. Pour donner au lecteur une idée de son système cosmographique et géographique» nous ajouterons id quelques détails. Jomandès commence son Histoire des Goths par la divi- sion de la terre» d'après Orose (1). Il divise le mon^a en trois parties, savoir : l'Europe, l'Asie et l'AjErique» et ad^ypta aussi la théorie de l'Océan environnant toute la teipre. Il mentionne les îles Fortunées dans l'Océan atlantiqu^^ les Orcades et l'île de Thylé dans la mer septentrionale et FAn- gleterre. Il consacre même à cette dernière le chapitre l\ de son histoire (2). (i) Jornandès, De Getarum sive Golharum origine, et Rehus gestis, c«p. t,^ p. 607, édit. de Grotius. (2) Nous traascrivoDs ici le texte de cet auteur, non seulement pour donner au lecteur une idée exacte de ses connaissances géographiques, mais aussi parce qu*il sert à indiquer les sources oti puisaient les car- tographes de cette époque pour la composition de leurs représenta- tions graphiques de la terre. • Majores nostri (dit-il) ut refert Orosius, totius terrae drcoliun Oceani limbo circumseptum triquetrum stataere, ejusqne très partes, Asiam, Europam et Africam yocavere. De quo tripartlto orbls terra- rum spatio innumerabiles penè scriptores existunt : qui non soliun urbium locorumTe positiones explanant; yerum etiam, quod est liqui- dius, passuum miliarinmque dimetiuntur quantitatem. Insulas qaoqne marinis flucUbus intermixtas, tam majores, quam etiam minores, qu«t Cycladas, vel Sporadas cognominant, in immense maris magni pelago si- tas déterminant. Oceani vero intransmeabilis ulteriores /Lnutum udum M» describere quis aggressut est, vnum etiam me cuiquam lieuit trùn9lt9t0r$ i quia resistente ulva , et ventorum spiramine qaiescente , impermëa- biles esse sentiantur, et nuUi cagniti, nisi soli et qui eos constituit. Citerior vero ejus pelagi ripa , quam diximus , totius mundi circn- lum in modum coronae ambicns, fines suos curiosis hominibas, et qnl de hac re scribere voluerunt, perquam innotuit, quia et terrae cir- culus ab incolis possidetar. Et nonnuUse insulae in eodem mari ha- bitabiles sunt , ut in orientali plaga , et Indice Oceano, Hippodes» — 812 — On y remarque d'autres détails sur les différents pays de l'Europe. Dans la description de quelques pays et de quelques peu- ples du nord, il cite Ptolémée. On y trouve aussi une description de la partie septentrio- nale de l'Asie (1). Ainsi, cet auteur n'a pas fait faire de progrès à la géo- graphie. laumesia , sole perostae , quamTis inbabitabiles , tamen omnino sui sptcio in longum Utumque extens». Taprobane qnoque, îd qiia exceptis oppidis, vel possessionibus, dicunt munitissimas orbes, de- oortm Sedaliam, omnino graUssimam Silestantinam, nec non Eiberon, licet non ab aliquo scriptore dilucidas» tamen suis possessoribos af- fitim refertas. Habet in parte occidua idem Oceanus allquantas In- ittlas, et penè cunctas ob fireqaentiam eantium et redeuntiom notas. Bd «tmf jnxta fretum Gaditanum haud procul, una Beata, et alia qum dicitnr Fortunata, quamvis nonnuUi et illa gemina Galliciae et Lasi- lanise promontoria in Oceant tnsulis ponant. In quorum uno templum Herculis in alio monumentum adhuc conspicitur Scipionis. Tamen <(nia extremitatem Galliciae terrae continent, ad terram magnam Eu- rope potius, quam ad Oceani pertinent insulas. Hat>et umen et alias insulas interius in suo aestu, qu« dicuntur Baléares, habetque et aliam Meyaniam : nec non et Orcadas numéro XXXIIII. Quamyis non omnes excoltas. Habet et in ultimo plagae occidentalis aliam insuiam nomine Tbylen, de qua Mantuanus tibi ieniat uUima IhyU. Habet quoque boc Ipsum immensum pelagus in parte arctoa, id est, septentrionali, amplam insuiam nomine Scanziam ». (Jomandès, De Rébus Geticit, cap. I.) (I) Voy. Jornandès, en. IV, Sch^thiœ situt et De$cripiio, p. 614, édit. de Grotios. — 313 — III § II, p. 9. —VI' SIÈCLE. Procope» célèbre secrétaire de Bélisaire, qui suivit ce guer- rier dans les campagnes d'Asie, d'Afrique et d'Italie, et qui écrivit au VI* siècle, s'occupa aussi de géographie. Dans son Histoire des Goths et des Vandales on rencontre quelques détails cosmographiques. Nous nous bornerons à les indiquer. Selon cet historien, l'Océan environne toute la terre; maisy tout en admettant cette théorie des Grecs, il avoue que de son temps on ne tenait pas cela pour certain. n parait adopter la division de la terre en deux parties, savoir : l'Europe et l'Afrique, et l'Asie à l'orient. Dans l'Océan occidental il mentionne les tles Britanniques, mais il ne parle pas des Canaries et des autres îles situées dans la même mer. Quant à l'Afrique, il avoue, comme les anciens ,qu'il ne peut pas donner une description de l'extré- mité de ce continent; et, quant au Nil, il dit qu'on igncnre où sont les sources de ce fleuve. Il décrit le littoral de la Méditerranée, du P(mt^Euxin et d'autres endroits, et aussi d'une partie de l'Asie. La partie géographique de l'ouvrage de Procope prouve, selon nous, que ses connaissances se bornaient à celles des anciens (1). (1) Voy. Procopti Ctgsareinsis Bistmriœ FandaUcœ, édit. de GroUus. Sur Procope et les différentes éditions de ses œuvres, consultez le savant article de M. Daunou, dans la Biographie unfvertelle, t. XXXVI, p. f 31 et sniv. • ~ 314 — IV § II, p. 9, Nous avons parlé de Lactance, dans le § II de cet ouvrage, quoique cet écrivain soit du IV* siècle. Nous avons fait men- tion de lui, en parlant de quelques auteurs du VI' siècle, parce que ses opinions cosmographiques furent adoptées non seulement par quelques auteurs de cette époque, mais aussi parce qu'elles furent également suivies par plusieurs cosmographes du moyen-âge. Lactance doit être compté parmi les auteurs qui se scmt occupés de cosmographie et de géographie. Et en effet, on rencontre non seulement des notions cosmographiques dans le chapitre IX du Uvre III de son ouvrage intitulé Divinantm tlutitutionmn, mais il écrivit un ouvrage de géographie intitulé De iuo ab Africa ad Bithynmm iiinere. Il adoptait la théorie de ceux qui croyaient que les navigateurs ne pouvaient pas traverser l'Océan pour aller dans une autre terre (l'i^faei* Or^ bis) qu'on croyait située dans l'hémisphère austral. Cette opinion suffit pour montrer que du temps de Lactance les marins européens ne naviguaient point sur la mer Atlantique, ni sur la mer Indienne, au delà des limites atteintes par les anciens. Voici, du reste, ce qu'il dit à cet égard dans le cfaap. IX, du livre III, que nous avons cité, et qui sert aussi à expliquer quelques unes des mappemondes que nous don- dons dans notre Atlas. c An inferiorem partetn terrœ, qua nostrœ habitatianis con- tra via est anlipodas liabei^e credendum est î « Quod vero et antipodas esse fabulantur, id est, homines — 316 — à contraria parte terrse» ubi sol oritur, ponentes vestigia, null ratione credendum est. Neque hoc uUa historia cogni- tione didicisse se affirmant, sed quasi ratiocinando conjec* tant, eo quod intra convexa cœli terra suspensa sit, eum- demque locum mundus habeat infimum et médium. Et ex hoc opinantur altérant terra pariem, qua mfra est^ habùaiùme hominum car ère mm posie; née ad tenduni, etiamsi figura coDgldMita et rotunda mundus esse credetur, sive aliqua ra- tione monstretur, non tamen esse consequens ut etiam ex- illa parte ab aquarum congerie nuda sit terra. Deinde etiamsi nuda sit, nec hoc statim necesse esse, ut homines habeat Quoniam nullo modo scriptura ista mentitur, quœ narratis prseteritis facit fidem eo quod ejus predicta complentur; nimisque absurdum est, ut dicatur aliquos homines ex Uac in illam partent, Oceani immensitate trajecta navigare ac perve^ nire pottusse^ ut etiam illic ex uno primo homine genus in« stitueretur humanum. Qua propter inter illos tune hominum populos qui per septuaginta duos gentes, et totidem linguas colliguntur fuisse divisi, quseramus, si possimus invenire,. illam in terris perigrinantem civitatem Dei, quœ usque ad diluvium arcamqut perducta est , atque in filiis Noe per eorum benedictiones perseverare monstratur, maxime in maximo, qui est appellatus Sem, quando quidem Japhet ita benedictus est, ut in ejusdem fratris sui domibus habi- taret (1). > (I) Sar la vie et les écriu de Ucunce, le lectenr doH oomnli^r Vu^ ticle dans le t. XXIII, p. 85, de la Biogi^^ie univerulle, rédigé par notre confrère à la Société des Antiquaires de France, M. I*abbé de La Bouderie, et surtout l'excellent ouvrage sur les écrits de cet au- teur, publié \ Londres vingt années après (1839), par la Rev. Brooke Montain, intitulé A Summary of Writings tt( LnetMtiw. 216 — § II, P. 9. — VI« SIÈCLE. Dans ce siècle, Léontius a écrit une dissertation sur la con- struction de la sphère d'Aratus. Cette dissertation fut publiée par Tabbé Halma. Aussi, dans le même siècle, le géomètre Jean Pédiasimus Chartophylax, de Bulgarie, écrivit un aperçu de la mesure et de la distribution de la terre. VI §111, p. 23. — VII« SIÈCLE. Nous ajouterons ici, à ce que nous avons dit dans la première partie de cet ouvrage, lorsque nous parlâmes de JeanPhiloponus, quelques détails sur son système cosmo- graphique. Son Traité de la Création du Monde, est rempli de détails cosmographiques très curieux. Il adopte Topinion de saint Basile, qui place la terre immobile au centre de Tunivers (1). 11 n'approuve cependant pas la théorie homé- rique de rOcéan environnant la terre ; car il dit t que ceux qui avaient décrit les limites de la terre ont pensé que rOcéan l'environnait tout entière à la manière d'une île. » Mais l'Océan forme plusieurs grands golfes dont on cite le> quatre principaux, savoir : la mer Hi$périque, qui commence à Cadix, s'étend du cAté de l'orient, baigne les c<^tes de la (1) Voy. Philoponus, De Vundi Crcaiione, lib. III, cap. VI, p. 108 et soiv., et ch. VII, mémo livre. — 317 — Pamphylie» et du côté du nord jusqu'au Pont-Euxin et la MéoUde; le Pont-Euxin, qui s'étend à Toccident jusqu'à Vlstef*, vers l'orient jusqu'au Phase ^ dont les habitants» ap- pelés Lazi, étaient les anciens Colchiens. Les deux autres golfes sont, KArabique et le Persique, qui sortent de la mer Rouge : on afiinnait que cette dernière mer était la partie de l'Océan austral ; et le quatrième» la mer du nord, appelée mer Caspienne. Ainsi, Philoponus pensait que la mer Caspienne commu* niquait avec l'Océan boréal, mais il n'admettait pas l'autre théorie que la mer Rouge faisait partie de TOcéan austral, selon les écrivains qui étendaient l'Afrique orientale trop à l'est, et qui faisaient de la mer Indienne une mer Méditer- ranéenne. Il réfute aussi l'opinion de plusieurs géographes, qui prétendaient que l'Océan austral communiquait avec la mer Rouge. Cependant Philoponus paraît croire d'autre part que les marins ne pouvaient pas traverser la zone torride, à cause de la chaleur. Tel nous paraît être l'en- semble de ses théories à cet égard. VII. § V, p. 48. — X« SIÈCLE. Dans la note de la page 48, nous avons été de l'avis de Saint-Martin, relativement à l'époque de la géographie attri- buée à Moyse de Chorène ; cependant nous croyons devoir dire ici qu'après que notre texte était déjà imprimé nous avons vu dans un savant Mémoire publié par notre confrère, M. Vivien de Saint-Martin, dans les sociétés de géographie de Paris et de Pétersbourg, sur la géographie ancienne du Caucase avant les Rotnains, p. 147, que M. Neumann, VersueUArme- — 318 — mchi Uuerai.y publié en 1837, s'est efforcé de prouver que la géographie de Moyse de Choirène est bien du Y' siècle et non pas du X% et qu'il réfute les allégations de Saintp>Maiiin. Schaffarik^ dans un Mémoire sur rancienne patrie des SlMes^ antérieur à son grand ouvrage sur les Antiquités slaves, dit que la plupart des passages allégués par Saint-Martin ne se trouvent pas dans les manuscrita de la géographie de Moyse de Chorène, d'une époque antérieiu^ à ceux dont les frères Whiston se sont servis ; et Neumann dit aussi que Indjid- giand» dans ses Antiquités arméniennes^ assure la même chose. Vin § V, p. 63. — X- SIÈGLB. Nous n'avons pas parlé» dans la première partie de cet ouvrage, de l'empereur grec Constantin Porphyrogénète ^ parce qu'il ne nous a laissé, à proprement parler, aucun ou- vrage cosmographique. Néanmoins, nous croyons devoir dire ici qu'il s'occupa de géographie et qu'il nous a laissé deux livres contenant la description géographique des provinces de l'empire (1). On y remarque des descriptions de plusieurs pays de l'Eu- rope et des difTérentes îles de la Méditerranée. On y rencontre aussi des descriptions de quelques parties de l'Asie, de l'Arabie, de la Perse> de l'Arménie, de l'Assyrie, de l'Afri- que, et d'autres. (1) Voy. dans U Byzantine, vol. III, Bonnae, 1840. — 319 — IX 5 VI, p. 63. — XI* SIÈCLE. Herman Cantractusy dont nous avons déjà parlé, composa, outre son Traité sur l'Astrolabe, une chronique intitulée : Chromcon de sex Mundx œtatïbus (1). On remarque dans cet ouvrage le partage géographique des trois parties du monde parmi les descendants de Noé (2)» S VI* p. 54. — XI- SIÈCLE. Le manuscrit de la Cosmographie d'Asaph le Juif, de la Bibliothèque de Paris (Mss. latin, n<> 4764), est dans un état parfait de conservation. Il est in-folio, et contient 32 co^ lonnes. Il renferme 20 représentations astrononuques et cosmo* graphiques, et la mappemonde que nous avons donnée dans notre Atlas. Toutes ces figures sont dessinées avec un grand soin et coloriées. La I'* représente les 4 éléments, savoir : la terre au centre; un cercle désigne le disque de la terre, un second catcXe celui de Yeau, puis un troisième celui de Tatr, un quatrième (1) La chronique d*Hermau fut publiée par Ganisius dana le t. III de son Thesaurtu Monument&rum, p. 194 ; dans le t I du Rerum Germa- nicarum Scripîoret; dans la Bihlioiheca Pairum , édit. de Lyon , t. XVIII, et dans celle de Cologne, t. XI. (2) Voyez, k cet égard, ce que nous avons dit, p. 34, dans l'analyse de l'ouvrage du géographe de Ravenne, au IX« siècle, el pag. S34 et suivantes. — 320 — enfin celui du feu. C*est le même système de Timée de Locres. La II* est une autre représentation de la terre au centre d'un carrée dont les angles se trouvent aux 4 points cardi- naui. Ce carré est renfermé dans deux cercles qui repré- sentent, selon nous, le premier, le disque de la terre, et le second, l'Océan environnant. La III* représente la rose des vents et les rhumbs (1). La IV' représente le système cosmographique d'Aristote, de Ptolémée et celui des Pères de TÉglise. Au centre, on lit Inferma renfermé dans un I"* cerde qui représente le limbe, le II* représente la terre , le III' Veau, le IV' Voir, le V* le feu, le VI- la lune, le VII* Mer- cwre, le VIII* Vénus, le IX* le soleil, le X- Mars, le XI* Jupiter^ le XII* Saturne, le XIII* le firmainent, le XIV* le cœhtm cristalinum , le XV* cercle enfin , le ciel empyrée ; et on y lit autour : Cheinbin—Dominationes — Potestates — Ar- changeli — Naiura hwnar^a — Angeli — Virtuies Principatns — Troni Séraphin (2). Au haut, on lit : Summitates Sanct€u. Et plus haut : Figura— Universi. La V* figure représente la terre, puis les 7 cercles des 7 planètes, et ensuite les 12 signes du zodiaque. La VI* représente le cours du soleil et une table pour trouver la lettre dominicale de 28 années. La VII* figure sert à indiquer le jour et la nuit dans les deux hémisphères. Le VIII% le cercle des 12 signes du zodiaque et du cours dii soleil. (1) Voyez celte rose des venls dans la f planche de notre Allas. (2) Nous donnons une représeniation semblable dans noire Allas, tirée d'un manuscrit du XIV^ siècle. — 321 — La 1X% du cours de la lune. La X^', la théorie des éclipses du soleil. La X^, la théorie des éclipses de la lune. La XIP , une autre figure représentant le cours de la lune. Les XIII% X1V% XV, XVI% XVII% XVI1I% XIX- cercles, des heures et du cours des planètes. La XX% la mappemonde que nous avons reproduite dans notre Atlas. XI § VL — p. 56. Nous n'avons pas cité Adam de Brème parmi les cosmo^ graphes du XP siècle, parce que cet auteur se borne à par- ler simplement des peuples du nord, des îles Orcades, de l'Angleterre et de Thule, d'après Bède-le-Vénérable. Pour ses descriptions des pays du nord, il s'appuie même sur l'autorité de Martianus Capella, sur ce qu'il avait appris des renseignements que lui avait donnés le roi Suénon, et sur ce qu'il avait puisé dans l'ouvrage d'Anschaire. Il place les Amazones près de la mer Baltique (1) , et les cynocéphales dans la Russie, « Sape videntur (jit-U) captivt et cum verbis lavunt in voce.. » Il ne connaît la Scythie que d'après Martianus Capella (2). (i) Voyez ce que nous avons dit k l'égard du pays des Amazones, selon les auleurs anciens, p. SU et suivantes. (2) Voyez De situ Daniœ et reliquarum trans Daniam regianum natura (1629). Ce traité est Joint k rédfUon que Mader adonnée de THistoire ecclésiastique de Brème. 21 — 322 ~ Le petit traité d*Adam de Brème, quoique rempli de fables, est intéressant pour la géographie de l'Europe sep- tentrionale au moyen-Age (1). xn § VII, p. 66, NOTE 2. — SUR LE TRAItÉ GÉOGRAPHIOOfi DE RICHARD DE SAINT-VICTOR. M. Weiss fait obsenrer dans son article sur Richard de Saint> Victor, inséré dans la Biographie universelle, t. XXXVII, que le traité de géographie qu*on attribue à Hugues est peut^tre de lui, et que l'erreur proviendrait de ce que non seulement tous les deux appartenaient à Tabbaye de Saint-Victor, mais aussi parce que Richard fit ses études sous le célèbre Hugues. XIII p. 74, 78, 79, 93, 104 ET suiv., et 143. DBS COSMOGRAPHBS ARABES ET DE LEURS CARTES. Dans un de nos ouvrages nous avions déjà montré que les Arabes au moyen-âge étaient plus avancés dans les con* naissances géographiques de l'Afrique orientale, que les sa- vants de l'Europe (2). Mais à l'époque où nous avons traité des géographes arabes, nous avons simplement examiné (i) Voyei Lindenbrog, daDS ses Scriptores rerum. Germ. septentrionaL Htmb., 1706. Muray a donné un commentaire de l'ouyrage d'Adam de Brème, dans les Nov. comment, Goutngen», Tome I. (t) Voyez nos Recherches sur la découverte de TArrique occidentale auddàdu cap Bojador (Paris, 4843), p. XXXIV, XXXV,XXXV1I à XLVfl, et p. Cl de l'Introduction, et p. 91, 92, 99, 100 et suit., et :, 1625, p. 84 et S5. — Voyez le savant diseours prélimi^ naire de M. Reinaud, à la Relation des voyages faits par les Arabes dans leix* siècle, t. I. Paris, 1845. i;da(.,p.3ï-86,148, 228, etc. (3) Jourdain, Recherches sur les traductions d'Aristote, p. 84. — Gt» Notices et Extraits des Manuscrits, 1. 1 , p. 45. — Gasiri, Bitliùth. Amb, Hisp., 1. 1, p. IX. -^ Aboulfèda, Annales Motlèm,, t. I, p. 481 et saiv. — 324 — iitiques (1). Les Ommyades d'Espagne suivirent cet exemple. Plusieurs ouvrages scientifiques furent traduits du grec en arabe, par Tinfluence des chrétiens. Ils élevaient, en même temps, des observatoires munis d'instruments plus parfaits que ceux d'Hipparque et de Ptolémée (2). Dans Casiri, nous trouvons une longue suite de géographes arabes, dont plu- sieurs naquirent dans la péninsule Hispanique (3). Dans l'histoire de VAtranomie du Moyen-Age^ par Delambre, nous voyons aussi un grand nombre d'astronomes et de géomètres arabes. Au milieu de cette vie scientifique, les kalifes don- Bërent ordre à leurs généraux, dès les premières conquêtes, de faire des descriptions géographiques des pays soumis (4). La curiosité et le commerce poussaient des voyageurs mu* sulmans jusqu'aux Indes et à la Chine, tandis que d'autres formaient des établissements à Sofala. Il s'opérait ainsi, par les Arabes, guerriers, marchands et missionnaires à la fois, un échange continuel d'idées, de produits, depuis le Gange jusqu'au Tage, depuis l'Afrique jusqu'aux Alpes (5). (1) Voyez Golius, Sota ad Alfragan, p. 66. — Cf. Assemani, CaUl, Codic. Orient. Bibliolh. Mediceae, p. 237; et Not. et Extraits, t. VII. Ir« partie, p. 38. (2) Assemani» Gaulog. Ckxi. Orient., etc.» p. 401. — Cf. Delambre, Hist, de l'Astronomie au moyen-âge^ p. 198. — Jourdain, Recherches sur Us trad. d'Arist,, p. 64 et (;3. — Cf., Notice de plusieurs opuscules mathé- matiqurs renfermés dans le Manuscrit arabe , n" H04, de la Bibliothèque nationale, par M. Sédillot, dans le t. XIII des Not. et Extr., p. 126 et saiTantes. (5) Casiri, Biblioth, Arabico-Uisp. — Cf. Abouiféda, Geograph. Scrip- tores minores, Oxoniae, 1698, t. III. (4) Sprengel, Uist. des Découvertes, p. 187. — Cardoue, Hist. de VA- (5) Deguignes, Bist. des Huns, t. 1, 1« I, p. 57. ~ Cf. Libri, Hist. des Scienc. en iteUie, 1. 1, p. 110. — 326 — Yers le XI* siècle, dies chrétiens commencèreDt à traduire de l'arabe les œuvres des auteurs grecs, et d'autres savants occidentaux traduisirent, pendant le moyen-âge, les ouvrage» des Arabes en latin. Nous voyons encore, au XI* siècle, Campanus traduire de l'arabe les œuvres d'Euclide (1). Et en effet les premières traductions des livres des Arabes remontent, selon plusieurs auteurs, au XI* siècle (2). Au XII* siècle, Pierre-le-Vénérable fit faire une traductiônf de l'arabe (3). En 1190, on a fait en Espagne un commen- taire sur Averroes (4), et Gérard de Crémone traduisit en latin, à la même époque, plusieurs ouvrages scientifiques des Arabes, entre autres les ctArzakhel. Dans ce même siècle, les empereurs de la maison de Souabe, notamment Frédéric II, protégèrent beaucoup les savants et les lettres, et fondèrent des universités ; et ce dernier apporta d'Orient des manuscrits^ tandis que le sultan lui envoya, de son côté, entre autres présents magnifiques, une tente où les mouvements des astres étaient représentés à l'aide de ressorts cachés (5). Ce même empereur fit traduire plusieurs ouvrages arabes (6). Les croisades contribuèrent beaucoup aussi à l'introduc- tion en Europe de la connaissance des langues orientales (7) .: (1; Voyez plus haut, p. 54. (2) Voy. Not. et Extraits, t. VI, p. 403. (3) Voyez Lebeuf, Dissert, sur l'état des sciences en France, p. 331. (4) Voyez Not. et Bxtr. des Manuscrits^ t. VI, p. 403. (5) Voy. Extraits des Historiens arabes^ par M. Reinaud. (Paris, 1829, in-80, p. 407 et 406.) (6) Voy. Jourdain, Essai sur les Traduct. d'Arisiote, p. 50 et 56. (7) Voyez Lebeuf, Sur VHûI dis Sciences en France^ p, 34. — 326 — Dans le XIII* siècle qui suivit, le fameux Raymond LuUe, eontribua, de son côté, à propager Tétude de l'arabe (1), et Guillaume d'Auvergne, philosophe mathématicien, étudiai! aussi à la même époque les écrits des Arabes, et surtoal ceux d'Averroes, Alfarabi, d'Avicenne, et d'Algazel (2). Nous avons £ait mention, dans la I''*' partie de cet ouvrage, de plusieurs cosmographes chrétiens qui citaient rEncyck>- pédie arabe d'Ibn-Sina ( Avicenne) et A'Alfarahy. Nous avons montré, par des passages des œuvres d'Albert-le-Grand, de Pierre d'Abano, du Dante et d'autres, que les occid^i- taux reçurent plusieurs notions scientifiques de l'Inde par l'intermédiaire des auteurs arabes. Ce fut aussi par eux qu'une partie de la science des grecs a été restituée à l'Occi- dent. On créa en Asie, en Egypte et en Espagne des collées de traducteurs, et des universités où Ton enseignait les sciaoees de la Grèce (3). liCs bases scientifiques de la cosmographie et de la géo- graphie des arabes furent puisées dans les systèmes des Grecs. Nous aurons l'occasion d'en parler plus en détail ail- leurs. Des voyageurs arabes se rendaient déjà en Chine au IX* siècle (877) (4), et Sallam explorait, par ordre du kalife de Bagdad, les environs de la mer Caspienne. Ils trafiquaient dans tous les ports de l'Inde. Ce siècle produisit un des premiers géographes arabes : le (1) Voyez Lebeuf, Dissert. cit. (2) Féron publia les œuvres de ce savant en 2 vol. in-folio. (5) Voyez Jourdain, Recherches sur les Traductions tVAristote^ p. 87. (4) Voir les Relations de Renaudot, données par M. Reinaud, et yot. et Extraits, 1. 1, p. 156. —Notice de Deguignes. — 327 — Schech Ibn-Ishak ei Farzi el Yiztachry. Mais ce géographe nous montre, dans son Livre des Climats (1), qu'il connaissait bien mal les contrées où les Mahométants mfimes avaient déjà pénétré. Au sujet du Soudan , il se borne à dire « qu'il est situé à l'extrémité du Mogreb, au bord de l'Océan, et qu'il ne borne aucun autre pays, car il se terminait d'un c^té par l'Océan et le désert du Mogreb^ et de l'autre par le désert de l'Egypte, où sont les Oasis, enfin par le désert qui est inhabité, à cause de la grande chaleur. » Il savait cependant que lies pays du Soudan étaient fort étendus, mais déserts et nû- séraUes; et malgré cela, ce géographe ne connaissait pas les régions du midi, car il dit que les habitants du Soudan n'avaient point de lieux habités, ni d'empires, excepté do cdté du Mogreb. Les deux points ^extrêmes que ce géographe signale au midi des États barbaresques, sont Suweûa au sud- est de Tripoli, et Sedjelmesga au sud-est de Fez, et la côte d* Afrique Un est complètement inconnue. De la même manière, Massoudi, qui écrivait au X* siècle, ne connaissait pas non plus la côte occidentale de ce va^te continent, découverte plus tard par les Portugais. Il dé- clare, en effet, de la manière la plus positive, que les marins ne pouvaient pas naviguer sur la mer Atlantique au delà des colonnes d'Hercule (2). (i) Sur ce géographe el sur son ouvrage, consultez la DisserUUon de M. Moeller (Gotlia, 1S39), et la préface de notre savant coofrère k l'Académie des Sciences de Berlin, le professeur C. Ritter, et qui pré- cède la traduction de Mordmann. (Hambourg, 1845.) (2) Voyei, ai ce sujet, le passage de cet auteur, p. 93, § X, de nos Recherches citées. — 328 — D*aiitre part, les Arabes continuèrent à voyager à œtle époque dans les mers des Indes. Ce géographe parle du ro* de Camar et du cap Comorin, Ils fréquentaient aussi les côtes du Blalabar et du Coromandel (1). Du temps de Massoudi, les vaisseaux d'Oman et de Sirmpk allaient à Sofala (2). Ce cosmographe y quoiqu'il parle de la mesure de la terre (3), observe cependant que, seulement, un tiers du globe terrestre est habité^ qu'un second tiers ne consiste qu'«& déserts inhabitables, et que l'autre tiers est occupé par la mer (4]. Mais par la préface de cet auteur, publié par M. de Sacy, on peut juger cœid)ien les sciences chez les Arabes étaient cultivées à cetle époque (5). En effet, Massoudi y dit qu'il a traité des diverses nations..., décrit les mers qui existent dans l'univers, les points où elles commencent et où elles finissent ; distingué celles qui ont des commimications avec d'autres , les grandes îles, les plus grands fleuves» leurs sources, leurs embouchures et l'étendue de leurs cours ; ce qui concerne la figure de la terre, et les sentiments des sages des différentes nations sur l'étendue de la position du globe, qui est habitée, et celle qui est déserte. Il ajoute qu'il a décrit les sept climats, leur étendue en longueur et en largeur; la portion qui est habitée et ses dimensions, le (1) Ibid., p. 15. Sur la construction des vaisseaux arabes qui navi- guaient sur la mer des Indes au X* siècle, voyez Deguignes, loc. cit. p. 161. (2) Massoudi cite Ptolémée sur la mesure de la circonférence de ht terre. (Ibid., p. .*>1.) (3) Voyez Deguignes, iSot. et Bxtraiu, t I, p. 14 et 1.V (4) Voy. Sot. il Extraits, L VIII, p. 133 à 142. (Î5) Voyez Deguignes, Sot. et Extraits, 1. 1, p. 11. — 329 — cours des planètes, les disputes qui eurent lieu sur la fixité du globe, sur Tinfluence que les astres exercent sur les habi- tants, ieur variété de figures et de couleurs, et d'inclinaisons. Il y parle aussi des points cardinaux qui divisent l'horizon. Quant à Ibn-Haucal, autre géographe arabe, qui vécut au X' siècle, nous avons déjà montré autre part qu'il n'était pas plus avancé, et que sa description de l'Afrique nous prouvait qu'il ne connaissait rien au delà de Sobu ou Sebu (1). Le XI* siècle vit paraître un des plus savants cosmogra- phes arabes, Albyrouny (ou Aboul Ryam). Dans un autre ouvrage, nous avons déjà donné tout le système cosmo- graphique de cet auteur (2). Dans le même ouvrage, nous avons aussi reproduit le système cosmographique d'Édrisi, qui vécut dans le siècle suivant (XII" siècle) (3), ce qui nous dispense de Texposer ici de nouveau. Le XIY« siècle produisit plusieurs cosmographes arabes. Nous citerons entre autres Ibn^Stndy dont nous avons déjà parlé ailleurs (4), et qui dit expressément, à la première page de son Traité de Géographie, que la largeur de la partie habitée de la terre, prise du midi au nord, est de 80 degrés, et que la partie en dehors de celle-ci est inhabitée à cause de l'extrême chaleur du soleil. Quant à Tautre partie extérieure, du côté du nord, elle est, selon lui, inhabitée à cause du (1) Voyex DOS Recherches citées, p. XXXV et suIt. (2) Ibid., p. LXV à LXVIll de TlntroductioD. (5) Ibid., p. XXXVII à XLI-LXXIIl de riDtroduction, et p. 91, 99, 173, 239, 269, 27S, 279, 287 et 290. (4> Voyez nos Recherches citées, p. XLli à XLVII, UX. — 330 — froid. Yakouiy auteur d'un dictionnaire géographique. Zaca^ rta» qui composa un livre intitulé Description des pays et des traditions des peuples. Enfin Kasuiny^ un des plus célèbres savants arabes et qu'on a surnommé le Pline des Orientaux, Ce géographe adopte encore non seulement la théorie ho- mérique de rOcéan environnant le globe, mais aussi que les plages baignées par cette mer étaient inconnues. 11 soutient, en même temps, qu'il y avait des créatures et des animaux que personne ne connaît, excepté Dieu. Si ces passages n'avaient pas, à eux seuls, prouvé que ce CQflHiographe ne connaissait absolurouent rien de l'Océan at- lantique et des régions découvertes au XV"" siècle, ce qu'il dit, lorsqu'il parle de cette mer, suffirait pour le prouver. S'appuyant sur l'autorité à! AhouUByhan ( Albyrouny), au- tour du XI' siècle, il dit << que la mer occidentale» qui baigne le littoral du pays de YAndalos (l'Espagne), que les Grecs appellent Aukiianus^ personne ne peut la traverser. » n sait néanmoins que dans l'Océan il y a des îles; mais poiju* montrer qu'il ne connaissait pas le nombre, ni les po- ^^ons, il ajoute « que personne ne connaît , excepté Dieu, » Quant à la mer qui baigne la côte orientale de l'Afrique, Kazuiny nous donne la preuve qu'il avait, à cet égard, plus de connaissances que les Européens. Il connaît, en effet, toyte la partie de la mer orientale jusqu'au Zend (Zangue- b#r)> vers le 10« degré de latitude australe; mais au-delà il avoue, comme Albyrouny (1), que jamais aucun navire ne s'est hasarde à cause de l'immense danger (2). (1) Voyez rimportant passage d'AlbyrouDy, relalivemcnl à ce sujet, transcrit dans nos Recherches citées, p. LXVll. (9) Voyez « Descriptio Occani oxcerpta ex opéra Adjatb al Mahbuai — 331 — Le texte arabe de la cosmographie de Kazuiny vient d'être publié, et on nous promet une traduction allemande (1). (le texte est accompagné de trois représentations dont nous parlerons plus tard, lorsque nous traiterons des monii- ments cartographiques des Arabes. Le XIV" siècle a produit aussi plusieurs géographes arabes d'une grande célébrité. Déjà, dans un autre de nos ouvrages, nous avons parlé de Bakouy (2), d^Aboulféda (3), d7feii- Wardy (4) et d'Ibn-JUml- doun (5). Nous parlerons maintenant d'un autre dont nous n'avons pas parlé jusqu'à présent : il s'agit de Benakaty. Cet auteur écrivit en 1317 de notre ère. Il traite, dans là 7* partie de son histoire, de la géographie des Indiens, et, dans la partie relative à la mesure de la terre habitée, il dit : « Sachez que la terre a la forme d'un globe suspendu au mi- < lieu du ciel, elle est divisée par les deux grands cercles du 4 méridien et de l'équateur qui se coupent à angles droits en • quatre parties, celles du nord-ouest, nord-est, sud-oues^ et « sud-est. La partie habitée de la terre se trottve dans VhémiS" c phère septentrional dont la moitié est habitée .dèiiB bande des c sept climats, embrassant dans son étendue la moitié de Tbè^ auctore Zakaria beD Mohbamed beo Mahbamud al Meirmuni al KasuinU apud MoelerCatalog., Ubr. tam Mss.^quam impressorum qui in Bîblio Uieca Gotbana asservaDtur. Appeod. — I. (Golba, 1826, S vol. in^). (1) Le texte arabe de la cosmographie de Kasuiny fut pnbUë à Gotlingue, en 1847, par Ferdinand Wûstenfel, avec ce titre : « Zakarija Ben MuhafMd Ben Mahumud el Cazwinis ». — KosaiogNi'^ pbie. (10 Voyez nos Recberches déjà citées, p. LXXVII et suiv.,etp. 91. (3) Ibid., p. LXIll et LXXXV de rinlj-oduction, el p. S86. (4) Ibid., p. XLVIl, et 59. Sur ses caries, p. S87*290. (5) Ibid., p. LXXXV et p. 99, ICI, lOS, 290, 321. — 332 — « misphère septentrional, est le quart de la terre divisée en « sept climats, environnée de la mer nommée Océan (1). » On voit donc les auteurs arabes soutenir encore au Xrv« siècle que la partie habitée de la terre se trouvait renfermée seulement dans la moitié de l'hémisphère septentrional ! Ibn-Wardy, qui vécut dans le même siècle, adopte aussi la théorie de l'Océan environnant, dont on ne connaît (dit-il) ni rétendue, ni la profondeur. Les Arabes connaissaient encore si peu l'Océan, qu'il ajoute « que cette mer renferme des villes habitées par des c( génies, et que dans un de ses coins est le trône d*lblis, ou « du diable. « Selon ce géographe, la montagne de Kaf environne toute la terre et les mers. Le ciel est appuyé dessus comme une tente. Cette théorie est empruntée aux Grecs ; c'est le cinghnn mundi ou la ceinture de la terre. Mais l'auteur arabe ajoute à cette théorie qu'une vaste mer, qu'il appelle Bahr-al-Mohiih, est répandue sur les bords intérieurs de cette montagne et environne toute la terre. Nous ferons remarquer qu'on ne peut soutenir que ce géographe était peu instruit des voyages, puisqu'il cite même (1) Ce passage est doDDé par M. de Haminer, dans le Bullelin de là Société de Géographie de Paris, t. VII, â« série, cahier de juillet 1836, p. 51. Benakati a abrégé le recueil de Rechidedin, lequel avait lui-même puisé ces renseignements sur l'Inde dans un ouvrage resté tout-à-fait inconnu jusqu'à présent (ajonte M. de Hammer) : c'est la grande En- cyclopédie indienne, faite par l'arabe Aboul-Rijhan (Albyrouny), qui a accompagné le sultan Mahamouth, le Ghaznavidc, dans son expédition aux Indes. > — 333 — l'expédition de Swaioslaf, grand-duc de Russie, contre les Bulgares, au X* siècle (1). En ce qui concerne l'Afrique, ce géographe ne connaissait pas la côte occidentale de ce continent au delà du cap Bo- jador. Les passages que nous allons produire témoigneront de son ignorance à cet égard. Selon lui, l'Afrique, à l'occident, est bornée d'un côté par la mer Ténébreuse^ au delà de laquelle personne vîa 'pénétré. Cette assertion suf&rait pour prouver que les Arabes de son temps ne naviguaient point sur la mer Atlantique. Puis il répète la fable des statues qu'on remarquait dans les îles de Khalidai (les Canaries). « Dans chacune de ces îles, dit-il, il y a une statue d'ai- rain, haute de cent coudées, qui montre de son doigt qu'on ne peut aller au-delà. On ignore qui les a fait élever (2). » Ailleurs, il dit : « La mer Ténébreuse (Almoudhlim), ainsi nommée à cause des dangers qu'on y éprouve; et l'Océan occidental, on ne fait que côtoyer ses bords ^ et on ignore ce qui est au-delà. » Si l'on rapproche ce passage de celui A*Èdrisi (3), et sur- tout de ceux d'Ibn-Khaldoun (4) et d'Azurara (5), qui vé- (1) Voyez Not. et Bxtr. des Mes., t. II, article de Deguignes. (2) Voyez Not. et Exir.y t. Il, p. 25. Rapprocher ce passage de ceux que Dous avons cités dans nos Recherches sur les découvertes de la C&te occidentfile de V Afrique, p. LXXVl! et suiv., § X, p. 91-92. en parlaat de Massoodi, de Bakoui, d*!bD-Sald, p. LXXIX, et dn curieux passage du manuscrit araloe intitulé Akhbar^-az^Zeman, que nous avons donné dans le même ouvrage, p. Cil, dans une note. (3) Voyez le passage d'Édisi, dans nos Recherches citées, p. XXXIX et XL. Paris, 1842. (4) Ibid., p. 99 et suiv. — (5) Ibid., p. 101. — 334 — curent tu XV* siècle, il en résulte la preuve la pliis pénÊMip* toire, selon nous, que les Arabes et les marins dea nftlkM aituées sur les bords de la Méditerranée ne naviguaient pas alcNTS «tir ta haute mer dans TOcéan atlantique, et qu'oh M ftUsalt que câlayer. Tous ces témoignages montrent aussi que ce fut d*aprèa cette tradition que l'historien Barros rapporta qu'avant les découvertes du prince Henri on ne faisait que côtoyer en allant du levant vers le ponant. Un auteur moderne n'a pas compris la véritable signi-* ficatkm de ces paroles de Barros, et n'a pas vu que l'il- lustre historien était assez instruit pour indiquer le Portugal comme un pays du levant. Cette phrase indiquait donc que tous les navigateurs, dont les pays étaient situés sur la Médi- terranée, c'est-à-dire au levant, côtoyaient toujours et ne pre- naient pas la haute mer, et ne pouvaient junais indiquer seulement ceux du Portugal, dont le pays est situé à l'ex- trémité occidentale, c'est-à-dire à la pointe extrême dtl po- nant de l'Europe, comme l'a cru l'écrivain moderne. Quant aux voyages et découvertes des Arabes dans le nord , nous renvoyons le lecteur aux ouvrages de Forster : Voyages and Discoveries in the Nord. Londres, 1786, liv. II, p. 31 ; et à Stuve, dans son travail sur le commerce des Arabes sous les Abbassides. Au XV" siècle, Bakoui Yakouti (1) ne connaissait rien de la côte occidentale de l'Afrique, comme nous l'avons montré dans un autre de nos ouvrages (2). (1) Manuscrit arabe de la Bibliothèque nationale de Paris, n» 585. (Voyez Not. et Extr., t II, p. 386. Notice de M. de Sacy.) (2) Voyez nos Recherches citées, p. LXXVII et 91. — 335 — li ne contioissait que six tles de l'Archipel canarien. < C'est « là que les savants (dit-il) ont fixé le premier degré des « kmgitudes. Dans chacune de ces tles, il y a une statue « haute de cent coudées, qui est comme un fanal pour dir^ « ger les vaisseaux et leur apprendre qu'il n'y a point de rouH a au'delà (1). A l'occident de l'Espagne (dit^il encore) est « la mer d*As Voyez p. .%, note I, et les Eclaircissements sur le voyage de IVorden, par Unglès, t. III, p. ins, 159-260 et 261. — 337 — base, surpassèrent infiniment tout ce qu'on faisait en Europe, où Ton ne cherchait qu'à représenter grossièrement les pays. Les formes actuelles des cartes ^e l'Europe ( dit H. Li- bri) (1) sont imitées des Arabes. L'intersection des méridiens avec les parallèles a été employée d'abord par les Orien- taux (2). D'après un passage de Marco-Polo, il nou3 semble qu'on pourrait croire qu" les Arabes faisaient usage des cartes ma- rines sur la mer Indienne au XIII* siècle. Ce voyageur dit, en parlant de Ceylan : « Selonc que se treuve en la mappe- mondi des mariniers de cel mer (3). » D'après un passage de Massoudi, nous avons la certitude qu'au X* siècle ils avaient des mappemondes et des cartes coloriées. Cet auteur arabe dit à cet égard : « J'ai vu les climats enluminés de diverses couleurs en plu- (( sieurs livres ^ et ce que j'ai vu de mieux en ce genre, c'est « dans le Traité de Géographie de Marin, et dans la figrre c< faite par le kalife Blamoun, et pour la confection de la- c( quelle plusieurs savants de son temps avaient réuni leurs « travaux ; on y a représenté le monde avec ses sphères cé- « lestes, ses astres, le continent, la mer, les terres habitées, (c celles qui sont désertes, les régions occupées par chaque « peuple, les grandes villes, etc. » Et puis il ajoute : < Cette figure (c'est-à-dire cette mappemonde) vaut beau- Ci) Voy. Uûtoire des Sciences en Italie, par Libri, t. III» p. 64. (2) Voy. Barros Azia, t. I, DecaU. I. (3) Voyez Marco-Polo, édition de la Société de Géographie de Pari&» p. 197. 22 — 338 — c coup mieux que les préc^entes qui se trouvent dans la géo- < graphie de Ptolémée, dans celle de Marin et autres (1). » Mais ces cartes ne nous sont pas parvenues. D'après Aboul-Hassan, qui composa au X* siècle un Traùé sur les Constellcuionsy il dit qu'il y avait des sphères célestes dessinées par des artistes qui ne connaissaient pas eux-mêmes lé ciel, parce qu'ils prenaient les longitudes et les latitudes qu'ils trouvaient dans les livres, et plaçaient ainsi les étoiles dans la sphère (2). Il avait examiné la belle sphère faite par Ali ebn Issa al Harrani. On rencontre d'autres cartes dans le manuscrit arabe d'b- tachry, donné par Moeller. Du XI1« siècle, on trouve non seulement celles qui se trouvent renfermées dans le manuscrit d*Ëdrisi d'Oxford, mais 70 autres qui se trouvent dans le manuscrit de Paris, du même géographe. Du WW siècle, nous connaissons trois représentations qui accompagnent le manuscrit de Kasuini^ de la Bibliothèque de Gotha. La !'• figure représente une mappemonde dessinée de la manière la plus grossière. Un cercle paraît indiquer le disque de la terre, un second cercle l'Océan environnant. Huit lignes parallèles coupent la partie de la terre située au nord de l'équateur, et représentent le système des sept climats qui, selon les géographes arabes, partagent la terre jusqu'à cette limite, au delà de laquelle on suppose que le froid la rend inhab'table. Mais les climats ne se trouvent point dans cette représentation partagés par des lignes perpendiculaires. On y remarque les quatre points cardinaux placés au contraire (1) Voyez Sot, et Exir., l. VIII, p. 147. (2) Ibjd., t. XII, p. 236. — 339 ^ du système des Occidentaux ( 1 ), savoir : on y remarque le nord placé au sud, et le sud au nord, l'ouest à l'est, et Test à l'ouest Édrisi divise le globe de la terre par des bandes parallèles d'occident en orient ; et quand il a décrit une de ces bandes, ou climats, il en reprend une autre en revenant à l'ocident. Dans la I*** bande, ou premier climat, on lit les noms sui- vants : la Chine, - pays de Zendje,— Nouba, — Zanguebar, — pays des Abyssins, — Badja, — Sudan (les Nègres) da magreb (du couchant). Dans la II« bande, ou second climat : la Chine, — la mer Verte, — le golfe Persique, — l'Oman, — l'Yemen, — le golfe de Barbery, — Hedjaz, — la Haute-Egypte (Sayd), — pays des Berbers, — Sus, — Tanger, — l'Espagne. III* bande, ou troisième climat : Ma-tchin , — mer Verte, -— Kandahar, — Inde , — Sind, — Mekran, •— Tys, — Kir- man, — golfe Persique > - Chiraz , — Syrie , — Jérusalem, Alexandrie, — l'Afrique, — et l'Espagne. IV* bande, ou quatrième climat : Tamgach, — Chine, — Katay, — Badakchan, — Gazna, — Gour, — Korasan, — Dje- bal, — Irac, — Diarbeker, — nord de l'Egypte. — nord de la Syrie, - mer Méditerranée, — et l'Espagne^ V« bande, ou cinquième climat : le pays des Turcs, ~ la Transoxiane, — le Karisme, — l'Arménie, — les Russes, — et les Francs. VI* bande, ou sixième climat : Bamian, — Kaptchak, — mer du Kharisme (le lac d'Aral), — la mer Caspienne (mer des Khiizars)^ — le pays des Slaves et le pays des Alams. VII* bande, ou septième climat : Gog et Magog, ^ la mer (!) Les Arabes avaient adopté ud mode de dénonciation des longi- tudes différent de celui des Grecs. — 340 — Baltique, — le9 Bulgares, — rintérieur da pays des Romains, — el les Basckirs. Afin que le lecteur puisse se former une idée exacte de cette figure, nous la reproduiscms ici afin qu'il puisse la comparer avec les différentes mappemondes et les sys- tèmes des oosmographes occidentaux, que nous delluarum gregibus fretum : immobiles « undas in quibus emoriens defecerit. • (Quinte-Curce, liv. IX, c. 4.) (3) Seneca Suasoria. — 352 — Cette idée de la Mer Ténébreuse était tellement vulgaire au temps des Grecs ^t des Romains, que César Ih^use^ sortant du Rhin vers la mer du Nord et voulant y aller malgré l'opi- nion vulgaire, Pierre Albinavanm dit qu'il exclama : Que ferimurf ruit tpsadies orhemque relictttm Ullxma perpetuis ciaudit natura tenebris. Les Arabes adoptèrent non seulement les idées des anciens, mais aussi les bases fondamentales des systèmes cosmographiques des Grecs. Et, en effet, quelques auteurs Arabes, d'après Bakauy (1), regardent la terre conmie une surface unie ou comme une table; d*autres comme une boule dont la moitié est coupée; d'autres commerlkne boule entière qui tourne; d'autres pensent qu'elle est creuse inté- rieurement. Suivant quelques philosophes, disent d'autres auteurs Arabes, il y a plusieurs soleils et plusieurs lunes pour chaque partie de la terre. Dans le système d'Edrisi , la teire est représentée comme un globe, dont la régularité n'est interrompue que par les montagnes et les vallées de la surface. 11 adopte le système des anciens, qui supposaient, comme nous l'avons montré déjà, une zone torride inhabitée. Selon lui, le monde connu ne forme qu'un seul hémisphère composé moitié d'eau, el la plus grande partie de cette eau appartient à l'Océan environnant, au milieu duquel la terre flotte comme un œuf dans un bassin. La plupart de ces systèmes sont empruntés aux idées cosmographiques d'Homère, d'Hérodote, de Socrate, de Thaïes, d'Aristote et d'autres auteurs grecs. (!) Voyez les extraits de cet auteur, dans le t. II, p. 594 des yot. #( Exir, des Manuscrits, — 353 — ^'■'- '? Nous avons déjà fait remarquer plus haut que Hassoudi citait les cartes de Marin de Tyr; nous ajouterons mainte- * nant, d'après ce qu'on nous dit, d'après le même auteur, et d'après ce que nous observons dans leurs cartes, qu'il nous semble que les Arabes adoptèrent souvent aussi les doctrines de Ptolémée. Et, en effet, ils citent souvent les auteurs anciens, chez lesquels ils recueillaient plusieurs de leurs doctrines. Le éhapitre cosmographique de Massoudi, que nous allons transcrire, prouvera mieux encore le fait que nous venons de signaler. îTmE DU CHAprmE. Exposé de la terre ^ de sa forme, de ce qu'on dit sur son étendue et sur la partie qui est habitée ^ celle qui est cou- verte par tes eaux^ et de l'influence qu*elle exerce par rapport à ses habitants, etc. c Dieu divisa la terre en deux parties, l'est et Touest; Test n'en fait qu'une avec le sud, en ce que la chaleur y domine; l'ouest et le nord forment l'autre partie, qui est dominée par le froid. Cela vient de l'éloignemeht du soleil en rap- port à l'étoile du chevreau, parce que l'axe se dirige de ce côté ; c'est le côté le plus éloigné (de l'équateur) , voilà pourquoi le nord est froid, et humide. L'ouest est moiiis froid que le nord et plus sec, à cause de l'inclinaison qu'y éprouve la sphère. Les deux côtés, est et ouest, diffèrent de cela à cause de la proximité du soleil. Le monde est composé de quatre parties : la partie orien- tale qui s'abaisse par rapport à la ligne du sud et du nord, vers l'est ; c'est un quart mâle qui indique la longueur des vies. » 23 M Puis Massoudi continue : c Nous avons exposé, dans le Traité des différents genres de connaissances, ce qui s'est passé dans les temps anciens, les différentes opinions des Perses cl des Nabathéens, et les divisions de la partie ha- bitée du monde. Ils appelaient l'orient et la portion de leur empire tournée de ce côté, du nom de Khorasan; khar signifie soleil, et le mot qui raccompagne signifie son levé. Le second côté, qui était l'ouest, s'appelait Khoiboran^ c'est-à-dire lieu du couchant du soleil. Le troisième côté, (1) Tout ce récit dé Massoudi parait ôtre d'inspiration. (2) Massoudi donne ce litre à la géographie de Ptolémée. (3) Sur les erreurs que Ptolémée a commises dans les longitudes de sa carte, voyez Gosselin, Géograph. syst, des Grecs, p. lâO et 121. — 357 — qui est celui du nord, est celui de Bakhter (la Baciriane); et le quatrième côté, qui est le sud, on l'appelait Nymrouz. Les Perses et les Syriens, qui sont les Nabathéens, s'accor- dent sur ces dénominations. Quant aux Grecs et aux Romains, ils divisent le monde habité en trois parties, savoir : l'Europe, la Libye et l'Asie (1). > Tandis que Massoudi donnait à la terre 24,000 milles de circonférence, Ëdrisi lui assigne 11,000 lieues de tour, ^ rapportant au calcul d'Hermès y qui lui en trouve 12,000(2). 11 adopte aussi la division jétablie de 360 degrés ; mais il re- connaît l'impossibilité où sont ses habitants de franchir la ligne équinoxiale ; et d'après cela, il a établi que le monde ne forme qu'un seul hémisphère. Telles étaient les connaissances cosmographiques et carto- graphiques des Arabes, dont nous ne donnons qu'un simple aperçu. Ce petit travail malheureusement était déjà imprimé avant le 25 juillet de cette année 1848, et par conséquent avant la publication d'un ouvrage capital sur ce sujet. Nous voulons parler de la savante Introduction générale à la Géographie des Orientaux y par notre savant confrère M. Reinaud; ce qui, à notre très grand regret^ ne nous a pas permis d'y puiser (1) M. Reinaud a eu l'exlrôuie obligeance de traduire liuéralement le chapitre de Massoudi, que nous venons de donner. Ce morceau se trouve au fol. 16 recto du manuscrit arabe de la Bibliothèque natio- nale de Paris, n» 3!)7 dU fonds Saint-Germain des Prés (no 901 du supplément arabe). M. de Sacy, qui en a donné une longue et savante analyse dans le tome VI II des Notices et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque, n*a pas traduit cette portion du texte de l'auteur arabe. (2) Rapprocher les difTérenlos mesures de la terre de celles dont il a été question, p. 106 et 329. — 368 — de renfleignements précieux et des données entièrement in- connues (1). XIV DES CARTES GÉOGRAPHIQUES CHEZ LES CHINOIS. Les Chinois possèdent des cartes géographiques qui re- montent à une époque très. ancienne; elles ne sont jamab graduées. Si nous croyons à la chronologie chinoise^ ils possédaient déjà des cartes géographiques d'une grande di- mension il y a plus de 1,500 ans. Ces cartes paraissent avoir été dressées d'après les procédés scientifiques, où les distan- ces des lieux se trouvaient déterminées et assujéties à l'é- dielle. c Et, en effet, dans VÉloge des princes célèbres de la dynastie des Tsin^ Fet-Sieouy ayant le titre de sze-kong, ou ministre des travaux publics, qui vivait en 265 de J.-C.» (Ilb siècle), considérant que l'ancienne grande carte de l'empire, formée de quatre-vingt-quatre pièces de soie, était difficile à étudier et à consulter, et que d'ailleurs ce travail n'^était pas exécuté avec toute la précision nécessaire, la réduisit à une carte de dix pieds carrés où un dixième de pouce répondait à dix lis (une lieue), et un pouce à cent lis (dix lieues); après avoir calculé les distances, il y indiqua les montagnes célèbres, les résidences impériales et les villes moins importantes. Par ce moyen (ajoute l'auteur chinois), sans sortir de son palais, l'empereur pouvait oonnaitre tout l'empire. > (1) Celte introduction est placée en tâte de la traduction de la géo- graphie d'Âl>oulfèda, et Tensemble de cette vaste publication occupe M. Reinaud depuis plus de douze ans. — 359 — Ce passage est tiré de TEncycIopédie chinoise, Youen-kien- loui-hauj par notre savant confrère, M. Stanislas Julien, qui a eu Tobligeance de la traduire à notre prière. Ils possèdent aussi des atlas et des collections de cartes géographiques qui remontent aussi à une époque très reçu*- lée, comme il est prouvé par la préface placée en tête de r Atlas géographique de Fei^xeou, qui viyait sous les Tm, en 265. On li( dans la préface citée, que c Tauteur de cette collection y décrivait les montagnes, les mers, les rivières, les cours d'eau, les plateaux, les plaines, les bassins, les lacs cités dans le chapitre du Yu-kong du Chou-kmg, et les neuf divisions de l'empire dans l'antiquité, y ajoutant les seize divisions actuelles (c'est-à-dire de son temps), les Kiun (villes chinoises), les districts, les villes qui en font partie et leurs limites. Il donne aussi les rivières et les lieux célèbres par les alliances et les assemblées des princes des anciens royaumes. Et en combinant tous ces éléoMlUs, comme les fils d'un vaste tissu, il a composé dix-huit cartes géographiques. > (Passage traduit par notre savant confrère M. Julien, et tiré de l'Encyclopédie chinoise, citée liv. t97, ft 58). Goguet {Recherches sur V origine des Lois et des Arts, t. lY, p. 335, édit, de 1778), dit que sous l'empereur Yu, les Chi- nois représentèrent la terre de forme carrée dans ime carte en plusieurs divisions, afin de fixer par ce moyen la quantité et la nature des redevances {Ibid,). (C'étaient des cartes cadastrales). Les Chinois avaient aussi des cartes itinéraires des royau- mes barbares soumis à la Chine (1). (1) Voyez Journal asiatique , octobre 1847, tome X, 4' série, p. S9t — 360 — . Au VII* siècle de notre ère, il est question d'autres cartes géographiques dans les livres chinois. Voir le Journal ofia- Hque cité, p. 289 et suiv., où il est parlé de la description de Si-yu en soixante livres, avec quarante planches et livres de cartes. En ce qui concerne les cartes chinoises d'une époque mo- derne, nous renvoyons le lecteur à l'intéressante publication du savant sinologue {Journal asiatique, cité p. 282;, où l'on lencontre des notions très curieuses à cet égard. La Bibliothèque nationale de Paris (département des car* tes), possède une mappemonde chinoise faite au temps de l'empereur Kang-Hi^ assujétie à une projection exacte, d'a- près les jésuites, et d'autres cartes de ce genre, mais toutes modernes. (Voyez à ce sijyet le Bulletin de la Société de géo- graphie, tome XII, 2* série, p. 36&) • Sur les cartes chinoises, il faut consulter aussi Neumanii, Asiastick studien; Leipszig, 1837, ^ 491. Les précieuses notions que M. Stanislas Julien a eu la bonté de nous donner, viennent non seulement combler la lacune qu'on trouve dans les savants ouvrages de Rémusat et Kla- proth, au sujet des anciennes cartes chinoises, mais aussi elles viennent nous prouver que les Chinois possédaient, à une époque très reculée, des cartes géographiques, hydrogra- phiques, topographiques et cadastrales dressées, à ce. qu'il parait, d'après des procédés scientifiques. n est vraiment remarquable de trouver, à une époque si reculée, des cartes où les distances des lieux se trouvent dé- no 13 , Renseignements bibliographiques sur les relations de voyages dans Vinde et les descriptions du Si^yu , qui ont été composés en chinois cnii e U y* et le XVlir siècle de notre ire^ par M. S. Julien. — 361 — terminées par une échelle, et qui plus est, de voir les Chinois faire des réductions de ces mêmes cartes à une échelle diffé- rente. Employaient-ils, pourTorientation du plan topographi- que, l'aiguille aimantée déjà inventée à une époque si reculée^ ou bien suppléaientrils à cet élément par la position respec- tive et connue de deux points en les joignant par une droite ou à Tangle que fait cette droite avec la méridienne? Pour la réduction de la grande carte dressée en quatre-vingtpquatre pièces de soie, à dix pieds carrés, ont-ils transporté dans les quadrilatères formés par les méridiens et les parallèles de cette dernière, ce qui était contenu dans les quadrilatères correspondants de l'ancienne, opération que les Chinois ne pouvaient pas faire sans des observations astronomiques, pour fixer la position des points un peu éloignés? Quelles furent les méthodes dont ils se servaient ? Telles sont les questions que le savant sinologue pourra résoudre par ses recherches dans les livres des Chinois, et qui serviront à éclaircir des points très curieux de la science. Nous ne devons cependant pas dissimuler que plusieurs au- teurs se sont prononcés contre le savoir géographique des Chinois. Àzuni attaque le savoir des Chinois avec une grande vigueur; il dit que c ce peuple ne pouvait pas v^ifier l'his* toire de la terre par l'histoire du ciel, comme le disent cer- tains auteurs; et il ajoute que nous n'ignorons pas que les Chinois étaient aussi peu versés dans l'histoire de la terre» qu'ils la faisaient carrée et fixée dans le milieu ; les autres éléments placés à ses quatre côtés, l'eau au nord, le feu au midi, le bois à l'est et le métal à l'ouest; que, dans l'histoire du ciel, où ils supposaient les planètes aussi élevées que les étoiles, et fixées comme des clous à égale distance de la terre — 362 — dans la voûte azurée des cieux. 11 ajoute qu'ils n*oDl pas la moindre idée des longitudes, puisque, selon le témoignage du P. Kircher, ils soutiennent que toutes les vflles de la Chine sont situées sous le 36* degré (1). Ils étaient dans une ignorance profonde de là géographie lorsque le P. Ricci arriva chez eux, vers le oonunencaoaent du XVI* siècle, selon le P. Trigault, c encore qu'ils n'eussent c pas faute de cartes cosmographiques, qui portaient le titre c de Descriptions universelles du monde, néanmoins ils ré- c duisaient l'étendue de toute la terre en \ 5 provinces de leur c royaume^ et inséraient quelques petites îles en la mer, c qu'ils dépeignaient tout à Tentour, y ajoutant les nodis des c royaumes qu'ils avaient ouï nommer; tous lesquels royau- c mes, assemblés en un, égalaient à peine la moindre pro- c vince de l'empire chinois. > Les cartes chinoises et japonaises que nous connaissons sont toutes d'une date récente. La plupart sont dressées par les missionnaires. Klaproth, dans le Magasin Asiatique, Paris, 1835, cite sou- vent les cartes chinoises et mandchou chinoises (voir p. 65, 138), et donne des détails curieux sur les cartes de la Chine levées par ordre de l'empereur Khang Hi, entreprise com- mencée en 1708 et terminée en 1717 (ibid., p. 303 et suiv.). Abel Rémusat parle aussi des cartes de la Cliine, dont le père Martini a fait la traduction, et qui étaient antérieures de deux siècles au travail des jésuites mathématiciens. Ce savant sinologue assure que les Chinois conservent les cartes marines (I) Kircher, Chi/ui itlustrata, fol. 102, édil d'Amsterdam, de 1667, — Cf. Asuui, De VOrig, de ta Boust., p. 84. — 363 — dans les archives de chaque province du littoral de la Chine (Rémusat, Nouveaux Mélang, Asiatiques^ tome I, p. 154). En 1585, le père Ricci construisit une mappemonde chi- noise dans laquelle il se conforma aux habitudes de ces peuples, en plaçant la Chine au centre de la carte et en dis- posant les autres pays autour du Royaume du milieu (ibid., tome II, p. 208). Il mentionne aussi les perfectionnements adoptés par les Japonais dans la construction de leurs cartes. Ils adoptèrent la méthode de graduation et de projection, dont les cartes européennes leur fournissaient le modèle. Mais la grande carte du Japon, composée de cette manière et réimprimée avec des additions, est très moderne: elle est de Tannée 1744. Les noms sont écrits en japonais» et KlA- proth Ta traduite en entier (ibid., p. 155). Rémusat fait aussi mention d'autres cartes japonaises dressées dans Tannée 1785 (ibid. etsuiv.). Rémusat, dans le tome VU des Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2« série, p. 259, traite de la carte de la Tartarie, qui est à la tête du 1*' vol. du Souhoùng - Kianlou, Il pense que les cartes chinoises suf- fisent pour ces résultats approximatifs pour la géographie historique. XV DES CARTES CHEZ LES INDIENS. Il paraît que les Indiens possèdent aussi des cartes qui re- montent à une époque reculée. Le major Rennell dit qu'on a trouvé à Monghir, au Ben- gale, une carte géographique du temps de Jésus-Christ, gra- — 364 — vée sur cuivre, laquelle était jointe à une conc^ession de terre, comme on en trouve beaucoup dans Tlnde, mais non pas accompagnées de cartes géographiques (1). Le c^èbre in- dianiste Wilkins a fait une traduction du sanscrit de ce document, et d'après le dire de Rennell, ce monument se trouve maintenant en Angleterre. Les Indous possèdent non seulement des mappemondes, mais aussi des cartes astronomiques d'après le système des Puranas et des astronomes. Selon ¥filford , ces dernières sont très communes. Ils possèdent aussi des cartes de l'Inde en général et spéciales des districts, mais sans graduation ni échelle. Les côtes, les fleuves et les chaînes de montagnes y •ont en général figurées par des lignes très serrées. Wilford ajoute que la meilleure carte de ce genre qu'il ait vu, est celle du royaume de Népal, présentée à BL Hastings. Elle avait près de quatre pieds de loDg et deux et demi de lar- geur, et les montagnes y étaient figurées en relief à peu près d'un pouce de hauteur (2), avec des arbres peints tout au- tour. Les chemins y sont figurés par une ligne rouge, et les rivières par une autre ligne bleue. Les différents ponts y sont très distinctement marqués. Les vallées du Népal y sont dessinées avec un grand soin ; mais, en ce qui concerne les (1) Reonell. Geographkal System of Uerodoius, p. 526, in note, et non pas 526, comme on trouve par une erreur typographique dans Reinga- num, p. 12, note G de l'ouvrage que nous avons cité plus haut. Un examen plus approfondi a montré que la carte dont il est question dans le texte, ne remontait pas à une date si ancienne. (2) D'après ce passage, il résulterait que les Indous avaient îles cartes en relief avant celles de ce genre connues en Europe depuis le XVll' siècle, qu'on voit k Paris dans la belle collection de l'Hôtel des invalides et au Musée de la Marine , mais Wilford ne signale pas la date des cartes des Indous. — 365 — extrémités de la carte, tous les détails sont bouleversés et confondus (l). Nous avons consulté sur ce sujet la plus grande autorité en la matière, notre estimable confrère M.Eugène Bumouf; et cet illustre indianiste pense t que l'existence de cartes géographiques anciennes, rédigées parles Indiens, n'a été jusqu'ici prouvée par l'examen d'aucun de ces monuments, n ajoute que Wilford, dans ses Recherches trop peu critiques, n'est pas, sur cette question, une autorité suffisante. Il est d'ailleurs important de remarquer que les cartes dont on parle se rapportent aux régions les plus septentrionales de l'Inde; on n'en cite même pas d'autres que celles du Népal. Or, n'est-il pas possible que ces cartes soient d'origine Tîbé* taine? Et, si cela était, ne pourrait-on pas aller plus loin encore, et supposer que l'idée de ces cartes, sinon le tracé même des lieux, serait venue des Chinois aux Tibétains? L'illustre savant fait remarquer que ce n'est là qu'une conjecture, et que la vue des cartes dont on parle pourrait seule décider la question ; et il pense que c'est une raison de plus pour s'abstenir de décider, en l'absence de ces mo- numents eux-mêmes, si les Indiens ont anciennement connu l'art de reproduire sur une surface plane les rapports plus (1) Atiatic Researckes. — Mémoire de Wiiford , publié à Calcutta en 4805, dans le tome VI II , p. 24 et 971 , intitulé : An essay on the sacred Mes in the west wîth other essays , etc. Notre savant ami, M. Troyer, pense que l*auteur a mis peu de critique dans les renseignements qu*il donne dans ses Essais géographiques et historiques , qu'on trouva dans les IX* et X' voliunes de ce recueil, p. 32-244 , et dans le second, p. 27-158, et dans le ir vol., p. 11-153, et ce savant orientaliste ajoute, dans une note qu'il a eu la bonté de nous communiquer, que les renseignements donnés par M. Wilford sur la géographie des Indons sont pour la majeure partie tirés des légendes et sans chronologie. — 366 — OU moins scientifiquement reconnus des lieux^ soit dans une grande étendue, soit sur une échelle restreinte. XVI DE Là CdSlfOGRAPHIE DES BOUDUHISTBS. Selon les Bouddhistes chinois, la terre habitable que nous connaissons est partagée en quatre grandes lies ou conti* nents, placés aux quatre points cardinaux, par rapport à la montagne Céleste (1). Dans.ce système cosmographique, les quatre continents sont flanqués chacun de deux lies plus petites, toutes disposées syipétriquement autour de la mon- tagne du pôle. La longueur assignée à notre continent par ces cosmo- graphes serait d'environ 3i5,000 milles anglais ou de plus de 12,000 lieues (1). Selon Rémusat, les quatre continents des Bouddhistes ne se rapportent pas à une division naturelle des grandes terres du globe dont on aurait eu connaissance ou conservé le souvenir; mais il pense avec raison, selon nous, que c'est une notion entièrement fabuleuse, et dont il serait inutile de chercher l'origine dans les traditions historiques ou géo- graphiques des Hindous. Le nom seul du continent septen- trional , Tare des Vainqueurs, ainsi que l'interprètent les (1) Abel Rémosal, Mélanges posthumes d'ilisiofre et de Littérature arien- aies, publiées sous les auspices du ministère de l'iDSiructioD publique. fParis, 4843, p. 65. — Essai sur la Cosmographie et la Cosmogonie dos Momddhistes, d'après les auteurs chinois. Ce volume fui publié par noire satant ami et confrère M. Lajard, qui a eu l'extrême obligeance de nous donner Texemplaire dont nous nous sommes servi. (2) Ibid., p. 74. — 367 — Bouddhistes, pourrait rappeler les anci^fines incursions des peuples du nord et les invasions des Hindo-Scythes, en des siècles reculés. Tout le reste est complètement mytholo- gique. > On n'y fait mention d'aucune conmiunication possible entre les quatre continents. La montagne Céleste qui les sé- pare ne saurait être confondue avec THimÂlaya. Pour le système cosmologique des Bouddhistes, nous renvoyons le lecteur à la curieuse et savante dissertation de Rémusat. %V^de V étendue de Vunivers, ou du monde considéré dans l*es^ pace^ p. 83 à 91. XVII § VIII, p. 81 à 82. — MONTAGNES MAGNÉTIQUES. Falconet, dans une Dis$ertaCion sur C aimant ^ lu à l'Aca- démie des Inscriptions le 6 avril 1717 (1)» dit, au sujet de cette croyance de l'existence des montagnes magnétiques, c qu'il ne coûte rien à Ptolémée (liv. 7, c. 2), et à d'autres écrivains, d'arrêter les vaisseaux dans leur course par des rochers magnétiques (2) qui en attiraient les clous. Cette attraction des vaisseaux a été fort du goût des Arabes. On en trouve dans Edrisi (I*^ Climat) (3). Ces derniers se sont servis de la vérité même pour autoriser une pareille fiction. (1) Voyez Mémoires de 1* Académie des Inscriptions et Belles Lettres, t. IV, p. 630 et suiv. (8) PiseBdo-CallisteQe, Hist, Ms, Grtca Alexandri, Falconet citetaa- teor du livre : De Moribut Brackmamorum, que Klaproth a cité plos d*ttn siècle après lui sur le même sujet. (3) Ëdrisi dit : — 368 — La découverte de la vertu directrice de Taimant fit d'abord juger nécessaire de placer au milieu de la mer, près notre pôle, des rochers magnétiques d'une force infinie au grand péril des malheureux vaisseaux qu'ils attiraient de fort loin. On voit ces rochers dans des cartes que d'habiles géographes donnèrent (dit-il) il n'y a guère plus de cent ans, savoir, Meicator et Honditts » (i). XVHI § VIII , p. 94-95. — SUR LA PRÉTENDUE VILLE D'ARinB. Nous avons dit que la diversité des opinions de quelques savants du XIII« siècle sur la position d'une prétendue ville qu'ils appelaient Aryne ou Arine, nous offrait une preuve de plus que les voyageurs européens n'avaient pas encore, à l'époque dont il s'agit, franchi les limites des connaissances géographiques de l'antiquité. Nous avons montré, en effet, que Pierre d'Abano, d'un côté, plaçait cette prétendue ville sous la ligne équinoxiale ; et, d'un autre côté, il paraissait établir que la même ville était située par 9 degrés de latitude nord. Nous avons également montré que Bacon plaçait la même * ville sous l'équateur, tandis que, d'autre part, il disait que cette ville était Syène, et qu'ainsi l'Arine viendrait à être placée sous Assouan, qui est situé par le 24*' degré 5 minutes de latitude nord. Nous avons donc dit, d'après cela, que, suivant cette po- sition qu'ils assignaient à Aryne, le centre du monde serait alors 24 degrés 5 minutes plus au nord de l'équateur. (1) Voyez Falconet, Disserlal. citée. — 369 — Nous n'entreprendrons pas de renouveler ici la question mathématique qui a été débattue à ce sujet tout récem- ment (1). Nous voulons simplement montrer que les questions qui se rattachent à TAryne, comme lieu terrestre^ située sous Té- quateur à égale distance des quatre points cardinaux, prou- vent, selon nous, que les savants de l'Europe, pendant le moyen-âge, n'ont pas connu, par Texpérience des voyageurs de cette partie du globe, les régions situées sous Téquateur; car, s'ils les avaient connues et explorées, ils auraient dû vérifier que pareille ville n'existait pas au point géographique qu'ils lui assignaient. Et, en effet, T Aryne a complètement disparu des ouvrages cosmographiques et est tombée dans l'oubli, après les décou- vertes des Portugais en Afrique et leurs grands voyages dans l'Inde. Bacon, Pierre d'Ailly et d'autres, pour expliquer la diffi- culté qui se présentait de placer l'Aryne à Syëne, située par le 24« degré 5 minutes de latitude nord, avec la position centrale de la même Aryne sous l'équateur à égale distance des quatre points cardinaux, inventèrent l'existence d'une autre ville de Syène située sous l'équateur. Hais Ératosthène qui détermina, d'après le méridien de Syène (Assouan), le premier degré, et par conséquent la cir- conférence de la terre dans le voisinage des tropiques, ne (1) Voyez le Mémoire de M . Sédillot, sur les instruments astranomiques des Arabes^ t. 1, dans les Mémoires de l'Académie des ioscriplioDS et belles-lettres, recueil des Mémoires des savants étrangers, p. 75. — Cf., articles de M. Biot, dans le Journal des Savants, de Tannée 1841, septembre et octobre. -~ Et Azie centrale , par M. de Humboldt, t. III, p. 595 et suivantes. 24 — 370 — cite pas d'autre Syène que celle située par le 24« degré 5 mi- nutes de latitude nord. Dans le système géographique d'Hipparque nous n'en ren- controns aussi qu'une seule, c'est-à-dire la même ville et à la même position sous le tropique du cancer. Dans les tables et dans les livres de Ptolémèe, noos n'aTons également trouvé qu'une seule Syène, c'est-à-dire toujours la même. Ce grand géographe dit même : c Le parallèle c de Syène, lequel est celui qui partage à peu près en deux ff portions égales la largeur et l'étendue de la terre connue c dans le sens de latitude. > Dans ses tables, cette ville est plaèée par le 23« degré 60 minutes de latitude nord. Dans Pline, nous ne rencontrons pas non plus d'autre Syène que celle située près du tropique du cancer (I). Selon cet auteur, ce fut là que les astronomes construisir^it un puits très profond qui, au moment du solstice d'été, deve- nait tout éclairé en dedans par les rayons du soleil, phé- nomène qui a fait dire par les anciens que Syène étant sous le tropique, le soleil, quand il entrait dans le signe du cancer, ne projetait pas d'ombre (2). Strabon (3) et Pomponius Héla (4) né connaissaient pas une autre Syène. Or, puisqu'il ne se trouve pas une ville du nom de Syène sous l'équateur chez les géographes anciens, ni chez les modernes, il s'ensuit que nos inductions nous paraissent fondées, à savoir, que la diversité des opinions de (1) Pline, Hitt. nat., liv. Il, c. 73. (â) Oo rencoDlre dans quelques mappemondes du moyen-àge une légende sur ce fameux puits. (5) Strabon, XVII. (4) Mêla, I, 9. — 371 — plusieurs auteurs du moyen âge sur la position de TAryne comme lieu terrestre, nous offrent une preuve de plus que les voyageurs européens n'avaient pas encore à cette époque franchi les limites où s'arrêtaient les connaissances de l'an- tiquité. Pour mieux prouver que quelques auteurs du moyen-âge ont inventé l'existence d'une seconde Syëne située sous l'é- quateur, nous transcrirons le passage entier de Bacon, auquel nous ajouterons d'autres éclaircissements. Voici le passage : t Hedianum vero latus IndiaB descendit a tropico capri- comi et secat sequinoxialem circulum apud montem mal- cum (1) regiones ei con terminas et irsnsit per Syenam quœ nunc Arym vocatur. Nam in libro Cursuum planetarum dicitur quod duplex est Syene; una sub solsticio, alia sub œquinoxiali circulo, de qua nunc est sermo distans per xc gradus ab occidente, sed magis ab oriente elongatui* propter hoc, quod longitudo liabitabilis major est quam mediatus cœli vel terrae et hoc versus orientem. ff Et ideo Arym non distat ab oriente per xc gradus tan- tum, sed mathematici ponunt eam in medio habltationis sub sequinoxiali distans œqualiter ab occidente et oriente, septentrione. » (1) Pierre d'Ailly admet aussi une seconde Syène située sous l'équateur, à une égale distance de l'orient à l'occident, du nord et du midi (2). Nous avions pensé que les motifs ({u'eurent les cosmogra- phes occidentaux pour inventer une seconde Syène située à (1) Bacon, opus Majus, édition de Londres, de 1733, p. 193. (1) Voyez y imago Mnndi, de Pierre d'Ailly, c. XV. — 372 — réquateur, consistaient en ce qu'ils ont voulu, d'une part, admettre la théorie des mathématiciens orientaux qui pla- çaient l'Aryne au centre du monde, à égale distance des quatre points cardinaux; et, d'autre part, parce qu'ils trou- vaient qu'Ératosthènc et d'autres géographes anciens pla- çaient à Syène sous le tropique le premier degré. Et, en effet, s'ils avaient placé le centre du monde au tro- pique du cancer, la fameuse théorie du méridien de TAiyne serait entièrement bouleversée. Telle était notre première opinion ; mais M. Reinaud vient de montrer que Gérard de Crémone, dans un traité intitulé: Theoria planetarum, voulant établir les limites de roccident et de l'orient d'après le méridien d'Aryne, dit qu'il y avait deux Cadix, l'un à l'occident et l'autre à l'orient (1). Cet auteur inventa ou supposa donc l'existence d'une se- conde Cadix à l'orient, de la même manière que Bacon, Pierre d'Ailly et autres inventaient une ville du nom de Syène située sous l'équateur. Quant aux raisons qu'eurent les cosmographes occiden- taux pour inventer l'existence d'une seconde Syène située sous l'équateur, H. Reinaud pense que, Ptolémée, dans sa Géographie (liv. IV, chap. vu), faisant mention d'une petite île aux environs de l'équateur, et qu'il nomme Eddiua ItjLTtdpiov, et que cette île, par la position qu'elle occupe, répondant à celle d'où les astronomes arabes firent partir le nouveau (1) « Arim distal ab ulrisque Gadibus, scUicet Âlexandri et Herculis « aequaliter distal enim ii Gadibus Alexandri partis inoriente, 90 gra- « dibus, et k Gadibus Herculis, positis in occidente, 90 gradibus et « ab a troque polo 90. > Passage cité par M. Reinaud, Introduction à sa traduction d'Aboul- féda,Sin, p. GGXlVin. — 373 — méridien central, les écrivains occidentaux furent frappés de la ressemblance manifeste entre ITdaïua de Ptoléroée et la ville de Syëne située en Egypte, près du tropique du can- cer, et ils admirent alors Texistence de deux Syènes, Tune située à Téquateur et l'autre située en Egypte (1). Nous nous sommes trouvé ainsi d'accord avec H. Reînaud, ayant pensé que l'existence d'une seconde Syène située sous l'équateur était une pure invention. Pour montrer encore que les cosmographes qui considéraient TAryne comme un lieu terrestre ne connaissaient pas, par expérience des voya- geurs, aucune ville de ce nom, comme ils ne connaissaient d'autre Syène que celle située en Egypte, pour.montrer en- core ce fait, disons-nous, il suffira de faire remarquer que si l'Aryne, conmie ils le soutiennent, demeurait située par 90 degrés de longitude et au centre du globe à égale distance des quatre points cardinaux, son emplacement serait alors dans la mer indienne même, et non pas une ville située sur le continent africain, ni dans aucune des îles de la mer orientale, et il était absurde de donner le nom d'une ville à un point purement mathématique (2). C'est, selon nous, à cette persistance des cosmographes du moyen-âge de vouloir convertir un terme purement systé- matique en un point terrestre, en une ville, qu'est due la grande diversité d'opinions lorsqu'on a voulu l'appliquer à un point géographique. (1) Voy. Introducl. de M. Reinaud k sa trad. d'Aboulféda, p. GCXLVl. (2) Voyez la carte du système géographique de Ptolémée, corrigée par les Arabes d'Afrique et d'Espagoe et par les modernes, donnée par M. Sédilloi, à l'appui de son Mémoire sur les systèmes géogrsipkifmes des Grecs et des Arabes ^ Paris. 1842. i — 374 — C'est pour cela que les uns plaçaient cette prétendue viDe d'Aryne à Kanka, à Lanka ou île de Ceylan; d'autres, à une autre Syène qui n'existait pas; d'autres , dans une île au milieu du monde, comme nous le voyons dans une mappe- monde persane, qu'on trouve dans un manuscrit persan, n"" 62 (ancien fonds persan), de la Bibliothèque nationale de Paris, et dont nous possédons une copie que M» de Slane a bien voulu nous donner. On y voit la coupole de la terre placée à la partie la plus élevée du globe et figurée en forme d'Ile au milieu du monde, à l'occident de l'Inde et à rorient de l'Arabie. On remarque, dans la même mappemonde, la terre environnée par l'Océan, et celui-ci ayant pour limite les montagnes de Kaf . Enfin, les divers points de la ligne équinoxiale (comme Ta fait remarquer M. Sédillot), qui ont été appelés Aryne^ Khobbet Arine^ Arine^ Kanka^ Lanka, Kankader, etc., quelle que soit leur liaison avec les systèmes cosmogrs^hiques de l'antiquité et du moyen-âge, on ne doit pas les régarder comme représentant un pays, une ville de VInde, une ile, un fleuve, etc. Ce sont des termes purement systématiques. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet, lorsque nous analyserons un passage de Pierre d'Âbano, relative- ment au voyage de deux galères génoises. — 375 — XIX p. 96. — SUR LE TRAITÉ DE COSMOGRAPHIE DE JEAN DE BEAUVAU, ÉVÈQUE D'ANGERS SOUS LOHS XI. Cet ouvrage se trouve au départemeot des manuscrits de la Bibliothèque nationale de Paris (Hss. français, n** 7094). Notre confrère, H. Paulin Paris, en a donné une notice, et ce savant académicien a fait remarquer qu'aucun géogra- phe n'avait parlé de cet ouvrage jusqu'à présent.(l). Nous nous permettrons d'ajouter que l'ouvrage intitulé Traité de la figtire et image du monde de ce cosmographe, est une traduction faite par lui d'ouvrages plus anciens composés en latin, c J'ay translaté (dit-il) ce livre de la figure de l'image du monde en moyen stille de latin en français^ suivant l'astronomie et les ystoires. > • Et, en effet, on y remarque la plupart des théories des cosmographes de l'antiquité, de ceux du moyen-âge, et plu- sieurs notions empruntées aux Arabes. Nous croyons rendre un service en donnant ici quelques extraits de cette cosmographie, non seulement parce qu'elle est inédite, mais aussi parce que les notions qu'on y trowe étant puisées à des sources antérieures aux premières décou- vertes du XV* siècle (2), servent aussi à expliquer quelques- (1) Voyez le l. V de l'ouvrage iolilulé : Les Manuscrits françois de la Bibliothèque du Roi^ par M. Paulin Paris, p. 191 ik )97. (S) Eoire autres preuves que Jean de Beauvau avait puisées il des sour- ces très anciennes, nous ferons remarquer qu'il parle encore de l'image de pierre, qui se trouvait au détroit de Gibraltar, ayant des clefs dans sa main pour indiquer qu'au delà tl n'y a pas de terre habitable! — 37« — uns des monuments car(ogrq>liiqiies que nous dcmnons dsK notre Atlas. Au chapitre \\\ f** 21 : c Aveques l'aide de Dieu, des choses dessus L'auteur, suivant la méthode qu'il a adoptée, passe à trai- ter des quatre parties de sa première division ; et d'abord il traite de la quarte orientale ; et après avoir nommé les difTé- rentes nations qui l'habitent , il fait observer que toute la rondeur de la terre habitable contient trente mers médi- terranées, quarante montagnes et cinquante-sept fleuves de renom. Passant ensuite à la quarte occidentale, il énumère ses réglons, fleuves, îles et montagnes. 11 en est dé même de quarte septentrionale et méridionale ; mais en venant à traiter de cette dernière , dans laquelle l'Afrique se trouve comprise, il commence par déclarer que cette partie n'était pas assez connue; que dans la portion connue il n'y avait que deux mers, seize îles, six montagnes, douze provinces, soixante - quatorze villes et deux fleuves. — 381 — Parmi les provinces, il cite les suivantes : la provii^se d'Egypte, d'Ethiope, d'Afrique la Mineure, des Gentilye, de Thugy, de Numidie, qui est une région joignant Carthage ; la province de Libye aussi en Afrique, la province de P^- talolyon, qui se joint et confine avec l'Arabie et la Palestine ; la province de Tripolis, de Mauritanie, de Césarée, la pro- vince de Mauritanie où sont les hommes noirs et la province de Sitesefex. Parmi les cités, il nomme Merceolos, Cretan, Thebras, Thebeys, Bétonice, Amora, Tolocine, qu'il dit être entre les mores; Césarée, Mardocque, Syrenne, Sibean, Sa- birte ou Saline, grande cité dans la province de Tripolis; Lepris la Gran, dans la province de Tripolis; de Calapas, de Discon, de Thenis, de Capsis, de Lepris la Mineure, de Hadeument, de Naples, de Merdian, de Chipres, de Cartage^' delltique, de Dypopon, de Cariton, de Trabicachin, d'Ipone, d'Oroyon, de Ruficaden, de Bally, de Celdris, et plusieurs autres dont les noms, dit-il, sont inconnus. Parmi les fleuves, il mentionne le Nil qu'il dit naître de la terre qui est sous l'équinoxiale, et qui traverse l'Ethiopie ; et le Bagrada qui est dans la province d'Afrique. Il passe ensuite à la description des trois parties de la terre de sa seconde division ; et, après avoir parlé de l'Asie et de l'Europe, il donne de l'Afrique la description qui suit : ff DE LA PARTIE D'AFRIQDE. c Le commencement d'Afrique est à la fin d'Egypte, vers la cité d'Alexandrie, où est assise la cité de Paletone, sur la grande mer. Afrique est la tierce partie du monde, non pas par l'espace de mesure, mais pour ce qu'elle est environnée Et de l'Océan et estendue du long de la mer Océane à midy. la description des gens et des provinces d'icelle est en ensui-^ — 382 — vant Ybernie et la province Sirenaique qui est après Ëgjpte en la partie d'Afrique. Et premièrement elle commenoe k la cité de Paletone et de Catbalemon, et s'étend jusqnes à la mer appelée Sillaines, où les autels des Sillaines sont et est estendue jusques à la mer de TOcéan de midy, et y sont ks gens et nations qui suivent; c'est à savoir : Éthioirie, Libys et les Garamantes, et du côté d'orient à Egypte, et dn côté de septentrion à la mer de Libye, et d'occident la mer appelée les Gran-Syrtes et les Trogodictes qui ont contre eulx l'ile de Calipso, et du côté du midy l'Océan d'Ëtiope et la province de Tripolis, qu'on appelle Basteme, ou la ré- gion des Auquattes, où est la cité de Leptis^la-Gran, ap- pelée généralement les limites d'Afrique. Les Tonges ont, du côté d'orient, les alpes ou autels des Sillaines, entre les gran Syrtes qui valent autant à dire comme les grands bancs de sables et la nation des gens trogodittes. Du côté'de septentrion ils ont la mer de Secille qui vault mieulx à dire la mer Adriatique et les petites Syrtes. Du côté d'occident ils ont la mer de Salines, de Lallie ou d'italye. Du côté de midy ils ont les Barbaires et les Getuliens et les Vencaures et les Garamantes qui attaignent jusques à l'Océan d'Ëthiope. Ces gens yci, ne sont pas d'un lieu ne d'une province, mais sont jusques à aujourd'huy ainsi qu'il est écrit par les précé- dents ystoriens sont de plusieurs provinces. Bisumcium est une cité métropolitaine assise en cette province. Zeugis est une province où est située Cartbage-la-Gran. Umoudre est une province où sont les Hiptiens, les Rogiens et les Rucicides, sont cités et ont, du côté du septentrion, nostre mer, laquelle regarde, du costé d'occident, la Sardaine et Secille, et du côté d'occident ils ont la Mauritanie et Cytiphane. Et du côté de — 383 — midy ils ont Fasga. Et après eux ils attaignent jusqu'aux Éthiopes qui dure jusques à TOcéan. Cptiphence et Capha- nence sont les Mauritaines qui apportent plus de fruits et sont mieux labourées, et de leur grandeur plus renommées. Et cela suffise pour la description desdites trois parties de la terre habitable. Toutefois aucuns auteurs mettent Libye sous Afrique, ainsi qu'il est dit, etSurie Jherusalem et la terre de promission ; et Grèce, Romanie; Tuscanne, Lombardie, Alexandrie et Espagne, avec toute Gascogne. Et en cette partie d'Afrique sont contenus tous les royaumes des bar- bares qui sont vers midy, comme le royaume de Tunis et de Maroc et de Cete et autres royaumes parvenants jusques à l'Océan d'Étiope. Et y a plusieurs autres régions et cités desquelles les noms sont prins et imposés aux noms des bétes qui habitent en ces régions. Eihiope est assise en la fin d'Afrique et outre Ethiope n'a point (Tkabitation pour la gran chaleur de la sainture brûlée du soleil; et n*y a rien que lieux déserts^ bêtes brutes et serpents jusqt^a la grande mer, » Il passe ensuite à traiter longuement des habitants et ani- maux de l'Inde, place le siège de Prête Jean, dans le Cathay, donne une longue description de l'empire du grand Kan des Tartares, et sur ce sujet s'étend jusqu'au chapitre 74«. Dans le 75*, il traite des climats de la quarte partie habitable de la terre, et il en compte sept, et commence de la manière suivante : « Et quoique cette matière soit d'astrologie spéculative et ne soit pas commue à tous, toutesfois par raison d'aucuns ayant introduction en icelle science, ou des voulans l'avoir, j'en escripray yci aucunes choses le plus clerement que je — 384 — pourrai. Et premièrement diray que c'est que climat, se« cundement où ils commencent, tiercement la distance d'un dimat à l'autre, quartement je diray les diversités des habi- tants des climats. Et quant au premier je dys que climat n'est autre chose que une espace de terre en laquelle espace il faut muer l'orloge selon la quantité de demye heure. Ainsi que toute la diversité du commencement des climats jousques à la tin d'iceulx est de trois heures et demie. Et toute la diversité du pol sur l'orizonte du conunencement du pre- mier climat jusques à la fin du septième, est de trente-huit degrés; ainsi que assez clerement on peut voir par la figure oe la division des climats en ce livre peinte et figurée. Secon- dement où commencent lesdits climats; et la pratique c'est assavoir que si aucun veult savoir où commence le premier climat il le pourra savoir en ceste manière : « Mettons que aucun soit soubs le cercle équinoxial et ait ung quadran ou ung astrolabe et regarde le pol, certaine- ment il verra que le pol sera au plus près de sa vue. Et si icelui monte vers la partie septentrionale selon la ligne droite en tant despace que le pol artique soit eslevé sur l'orizont par douze degrés et demy, et la carte d'ung ; adon- ques il pourra dire qu'il est au commencement du premier climat, et on peut voir ceci par le cadran ou astrolabe, e si iceluy mesme procède oultre jousque qu'il voye la haul- teur du pol par vingt et un degré et demy, il saura qu'il est au commencement du second climat. Et ainsi en procédant continuellement vers septentrion, il pourra savoir en quel lieu les climats commencent, et où se fine et se termine le dernier climat Et la iin du dernier climat, selon l'opinion de Alfragamme et les autres, mathématiques est où largeur — 385 — du pol est trouvé de cinquante degrés et demi. Et cecy est bien près oultre la mer d'Angleterre, laquelle Angle- terre est hors le climat et n'est point hors parla mauveise dudit lieu, mais pour ce que du temps de la division des climats n'estait point habitée, et pour avoir plus grjmd notice des sept parties des climats qui sont sept, leurs distinctions peuvent estre ainsi comprises. C'est assavoir qu'on entende ung grand cercle ceignant et environnant le corps de la terre soubs le pol artique et soubs le pol antar- tique, et aussi ung grand cercle ceignant et environnant toute la terre subs le cercle équinoxial, ainsi est que selon la situation de ces deux cercles deux mers ceignent et envi» ronnent toute la terre et celle mer qui ceint la terre subs les pois est appelée amphitrites, et l'autre qui ceint subs le cercle équinoxial est appelée la mer Océane. Ces deux mers dessus dictes divisent toute la terre en quatre parties des* quelles rCcn y a que Vune habitée^ c^cst assavoir la partie ou la région septentrionale et c'est celle qui est divisée en ses climats. Et l'angle ou le coing de la section ou division des des deux mers de la partie d'orient de ladite qutule habi- table, est dicte simplement orient, et l'angle oposite est dict occident. Si adonques on faisait mensuration ou dimension dudit Océan vers septentrion par l'espace dessus dit et par la fin d'icelle dimension on mène une ligne en la super- ficie ou espace de la terre qui diste de l'Océan l'une, et l'autre terre, à la mer amphytrite contenant l'espace de la terre, entre la ligne ainsi escrite? et l'Océan est un climat. Et ainsi brefvement aparoist assez cler par les choses dessus dictes que c'est que climat et comme et où ils conmiencent. Du tiers que j'ay dit c'est de la distance du climat à l'autre 25 — 380 — et pour savoir ceci il est a noter que le cercle du ciel et le cercle de la terre sont soubs ung centre et autant de parties u'il yq a au plu long, autant en y a au plus petit. Ja soit (quoi- que)qu'fls ne soient pas egaulx ou d'une grandeur ainsi qu'on peut voir plus clerement au dernier chapitre de la premîèine partie, mais ainsi est que une partie ou degré du ciel con- tient de degrés ou de parties de la terre LVI milles et deux tiers d'ung millier, selon la quantité du millier qui est terme de geometrien qui est de quatre C coudées. Adonque veue la hauteur du pol de deux lieux distant de septentrion, on pourra voir la différence de la hauteut du pol d'ung lieu ou d'une région jousques à l'autre, etc. «» XX p. 103. A l'égard des instruments d'observation dont les Arabes faisaient usage sur la mer indienne à l'arrivée de Vasco de Gama, et dont il est question dans Barros, le lecteur en trouvera les détails et les explications les plus curieuses dans la préface de la traduction d'Aboulféda, par M. Reinaud, p. CDXXIX à CDXLIV. XXI p. 107 et 191. L'imperfection que nous remarquons dans les représenta- tions du globe des dessinateurs des cartes du XIII* siècle était justement blâmée par les savants du même siècle. Gervais de Tilbury dit à ce sujet: « Considérantes, quod — 387 — ipsa pUtorum vanetas mehdaces efficù de locorum varietaie picturas quas mappamvndi vulgus nominal, » (il) XXII p. 161. Nous avons montré que l'embouchure du Gange était le terme d^ connaissances positives d'Eratosthène et de tous les géographes de son école ; nous rappellerons ici que c'était au Gange que se bornaient aussi les connaissances des La- tins, même du temps de Munilitis, qui plaçait Tembouchure du Gange à V extrémité des ten'es habitctbles (2). XXIII p. 175.— DU GLOBE qu'on VOYAIT DANS LA CrTAOELLE DE STRAGUSfe, DONT PARLE OVIDE, ET DE LA MOSAÏQUE DE LA PALESTRINE. Pour éclaircir la citation que nous avons faite d'Ovide, au sujet des représentations graphiques chez les anciens, nous transcrirons ici un passage curieux, où ce grand poète parle d'un globe qui existait dans le temple de Vesta. « On dit que l'antique forme du temple (de Vesta) a été c conservée, et la cause de cette forme» la voici : Vesta n'est € autre que la terre; l'une et Tautre a son feu perpétuel, et (1) Voyez Ona Imperialiay liv. il, ei Annal. Colmariens^ Add. 1265» Joan. Villan., lib., !, cap. 89. (2) Voyez Manilius, Auronomicon, liv. IV— V, 754, L II, p. 88 de l'édilion de Pingre. Jean Muller {Regiomontanus) publia le premier l'ouvrage de Manilius. Sur son système, voyez Delambre, Histoire de V Astronomie, t. I, p. i5i. — 388 — c la posilion du foyer sacré est modelée sur celle de la terre. < Comme une balle sans appui, la terre, masse énorme, se c tient suspendue au milieu de l'air qui l'environne. Son c globe est maintenant en équilibre par son propre mouve- * c ment, et n'a point d'angle qui entraîne la balance. Ainsi, c la terre est placée au milieu de l'univers, à distance égale c de toutes ses parties. Si elle n'était point ronde, elle serait c plus voisine d'un point que d'un autre, et ne serait point t le centre du monde. Dans la citadelle de Syracuse est un c globe suspendu dans un air renfermé; petite, mais fidèle c image de Vimmcnse univers; mc^me distance sépare la terre c des points supérieurs et inférieurs; c'est un effet de la ro- c tondité. Le temple ofTre un aspect semblable. > (1) Nous ajouterons à ce curieux passage d'Ovide quelques mots sur la mosaïque de la Palestrtne. Cette mosaïque, qu'on fait remonter au I" siècle, paraît être une représentation géographique, quoiqu'une partie des figures qu'on y remarque soient allégoriques (2). Déjà l'abbé Du Bos regardait ce monument comme une espèce de carte géographique de l'Egypte (3), et Barthélémy adopta cette idée (4). Selon ce savant, ce monument représente l'arrivée d'Adrien en Egypte et les pays que cet empereur a parcourus, ainsi que l'état du Nil qui y est marqué. La mosaïque représente un canton de l'Egypte (5). On y voit (1) Ovide, Fastes, liv. VI, édition de Paockoucke, t. VIII, p. 143 et suivantes. (2) Voyez Mémoire de l*abbé Barthélémy sur cette mosaîqae, dans le t. XXX du Recueil de l* Académie des Inscriptions, lu en 1760. (3) Réflexions critiques sur la Poésie, t I, p. 347. (4) Mémoir. de Barthél., déjà cité, p .ni4. (.%) Ibid., p ni(i. — 389 — les montagnes, les édifices, les animaux, les Ethiopiens» ainsi que le célèbre puits de Syène (1). XXIV p. 176, note 2. — sur la table thêodosienne. Le lecteur doit consulter, au sujet de cet intéressant mo- nument, outre les auteurs que nous avons cités, la savante discussion de Gérard Meerman, dans le second volume de \ Anthologie latine^ de Burman, p. 392, et dans Schoel, His- toire de la Littérature romaine, t. III, p. 250 et suiv. ; Cf. Fre- ret, Mémoires de VAcudétnie des Inscriptions, t. XIV, p. 174. XXV p. 179. — SUR LES TRAITÉS COSMOGRAPHIQUES DU IV« SIÈCLE DE NOTRE ÈRE. Il n'existait pas seulement, à cette époque, des cartes géo- graphiques, mais on possédait aussi des traités de géogra- phie. Nous en connaissons un, en grec, de cette époque, dont il existe une ancienne traduction latine en style bar- bare , mais très littérale , sous le titre de : Veteris arbis description Jacques Godefroi Ta retraduite et Ta publiée à Genève, en 1678, in-4*'. L'ancienne se trouve aussi dans les Petits Géographes d'Hudson. Nous ajouterons ici, au sujet des cartes des portiques des écoles d'Autun, que le passage d'Eumène donné par Du (1) Voyez ce qae nous avons dit sur le TaHieux puils de Syène, dans radditionXVIIf, p.370. - 390 — Gange, dans son Glossaire, au mot Mappammndi, n'est pas aussi complet que celui que nous donnons, p. 179. Saint Jérôme parle aussi de cartes géographiques de son temps, c'est-à-dire du IV* siècle : Sicut n qui in brevî tabella terrarum siius pingunt (1). XXVI p. 180. — V SIÈCLE. SéduUus, poète qui vécut dans ce siècle, s'est occupé aussi de géographie et surtout de cartes. G'est par lui que nous savons que les matériaux recueillis par les commissaires de Théodose furent employés pour la rédaction d'une nouvelle carte géographique du monde entier, carte qui surpassait en exactitude celle qu'on devait aux soins d' Agrippa (1). XXVII p. 184. — NOTKER, SAVANT DO X* SIÈCLE. Ge savant était abbé du monastère de Saint-Gall au X* siè- cle. Sur ses ouvrages, voyez Goldast Rrrum Gcmumicnrum, t. I, p. 58 ; Cf. Eckchard, c. 4, p. 228 ; Fabricius, Biblioth, Mediœ et inf. latin., t. V, p. 425, et l'article que notre con- frère à la société Philotecnique de Paris, M. Depping, publia, en 1822, dans le t. XXXI de la Biographie universelle, p. 407. (i) Voyez saint Jérôme, épist. III , et sa Lettre toute géographique à saint Paulin sur l'étude des livres sacrés. (I) Voyez, à cet égard, les vers de ce poète, dans Dicuil, édition de Letronne; Cf. Schœl, nistoire delà Littérature romaine, t. III, p. 248. Labbé donne, à l'égard de cet auteur, de longs détails dans ses scrip- tor, Eccles., t. Il, p. 3Î4. Au sujet de ses ouvrages, voyez Fabricius Biblioth Madiœet Inf. Lat., t. VI, édit. in-8«. — 391 — XXVIII p. 183. — MAPPEMONDES DU X* SIÈCLE. Après la notice que nous avons donnée des onze mappe- mondes de ce siècle, nous en avons découvert encore trois autres dans un manuscrit d^Isidore de Séville (lUMs. .7, 585 et 538 de la Biblioth. nationale de Paris). Le lecteur pourra examiner ces monuments dans notre Atlas. XXIX p. 184 et 186. — MAPPEMONDE INÉDITE DU xr SIÈCLE, DE LA BIBLIOTHÈQUE DE DIJON. Après l'impression du texte de ce volume, nous avons eu le bonheur de recevoir de Dijon le fac simile de cette inté- ressante mappemonde, dont il est question dans le text^^ Nous la faisons graver dans ce moment, et le lecteur pourra l'examiner parmi les monuments publiés dans notre Atlas. Ce monument représente encore, au X^ siècle, le sys^me de Macrobe et d'autres géographes de l'antiquité. On y re- marque le système des terres opposées. On y voit la t/eme habita))le se borner simplement à la zone tempérée boréale. Nous devons le fae simile de ce précieux monument géo- graphique du moyen-âge à M. Gamier, archiviste du dépar- tement de la Côte-d'Or et de l'ancienne province de Bour- gogne. Quoique nous ayons à donner l'analyse de ce monument et de ses l^endes dans un autre volume de notre ouvrage, où nous publierons les détails pleins d'intérêt que M. Gamier — 39i — nous u envoyés, nous nous empressons de lui adresser ici les expressions de notre reconnaissance. M. Libri, qui a vu ce monument pendant son séjour à Dijon, dit à cet égard « que cette mappemonde est digne de c l'intérêt des savants, qui ont accordé une attention spéciale c à la carte de Turin et à celle qui se trouve dans VOrmesia € (MMs. d'Orose, de la Bibliothèque d'AIby) » (1). p. 184. Nous avons montré que, du XI* siècle, nous connaissions jusqu'à présent à peine cinq monuments géographiques. Nous venons d'en découvrir encore un autre dans un ma- nuscrit d'Isidore de Séville, de cette époque. Tandis que les représentations graphiques du globe étaient si rares et si barbarement tracées, les études de l'astronomie paraissaient être plus en faveur parmi les savants du même siècle. Nous lisons, en effet, dans la vie d'Odon d'Orléans, célèbre professeur de cette époque, le passage suivant : <(Jam vero si scholse appropriares cemeres magistrum Odonem, nunc quidem peripateticorum more cum discipu- lis dicendo deambulantem, nunc vero stoicorum instar resî- dentem, et diversas questiones solventem. Vespertinis quoque horis aniejanuas eccleêia usque ad profundam noctem dispu- tantem , et astrum cursus digiti prolensione discipulis osten^ dentem, zodiacique seu lactei circuit diversùcues demottstran^ tem, • (i) Voyez Notice des Manascrits des Bibliothèques des départements, par M. Libri, p. 45. — 393 — XXX p. 185. — XII« SIÈCLE. Le rabbin Abraham composa dans ce siècle un traité de la sphère publié sous ce titre : Sphera mundi authre rabhi Abrahamo Hispano, Cet ouvrage fut commenté par Munster, et publié à Bâle, in-4*. (Voyez Delambre, Histoire de V Astro- nomie au moyen-âge,) XXXI p. 185. — INFLUENCE DES CROISADES. Sur Tinfluence des croisades, le lecteur doit consulter les deux excellents ouvrages de Ueeren, intitulé : Essai sur Vin- fluence des croisades, et celui de H. de Choiseul-Daillecourt, Paris, 1809, ouvrages qui ont partagé le prix décerné par rinstitut dans la séance publique du 1" juUlet 1808. La section quatrième de ce dernier ouvrage est consacrée aux lumières; on y voit signalée, quoique brièvement, l'in- fluence des croisades sur chaque science en particulier. En ce qui concerne la partie qui nous occupe, c'est-à- dire la géographie, l'auteur lui consacre près de quatre pageâ, où il nous fait remarquer que les Croisés parcouraient l'Asie avec les livres saints à la main, s'obstinant à retrouver tous les lieux dont il est fait mention dans l'Ëcriture ; ainsi n'apercevant pas cette superbe Babylone, ruinée depuis tant de siècles, ils donnèrent ce nom à Bagdad, quelquefois au Caire, villes nouvelles l'une et l'autre (1). (1) Voyez mémoire iur l'Influence des Croisades, par M. de Ghoiseul, p. 178. — 394 — Les cartographes donnaient aussi, clans leurs cartes, le nom de Babylone à une ville d'Asie, et, en même temps, à une autre ville d'Egypte qui correspondait au Caire (1). Ce ne fut véritablement que sous le règne de saint Louis, après que les croisades antérieures eurent établi de fréquentes rdations avec l'Orient, qu'on commença à prendre des in- formations positives sur l'Arménie, sur les Indes, sur la Tartarie et d'autres pays. XXXII p. 186. — SUR LES MAPPEMONDES DRESSÉES AU XH** SIÈCLE ET CONNUES JUSQU'A PRÉSENT. Après l'impression de notre texte, notre savant ami, M. Mil- ler, nous communiqua deux autres mappemondes de ce siè- cle, qui se trouvent dans la collection des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale de Paris (Ms. latin, n*" 87, Na- varre). Ainsi, le nombre des monuments cartographiques déjà connus appartenant à ce siècle serait do huit. XXXIII p. 186, NOTE 3. — ABBAYE DE TÉGERNSÉE. Cette abbaye célèbre était située dans la Haute-Bavière, sur le lac de Tegem, du côté du Tyrol, dans le diocèse de Freising (2) . (1) Voyez les mappemondes et les caries du moyen-âge que nous donnons dans notre Atlas. (4) Voyez Appendice sur Hugues Métel, p. 296, dans l'Histoire d<»s Œuvres d'Hugues Métel. par M. de Forlia dTrban Paris. i8.m — 395 — XXXIV p. 86. — CARTES CADASTRALES DES XII* ET Xlir SIÈCLES. Dans ce premier volume, nous nous sommes borné à traiter des représentations graphiques du globe, antérieure- ment aux grandes découvertes du XV siècle; nous devons dire néanmoins qu'il existe des cartes cadastrales des XII* et XIII* siècles. Nous citerons ici celles que Waldemar II , roi de Danemarck, fit dresser en 1231, et dont parle Geb- hardi dans son Histoire du Danemarck. Les rois d'Angle- terre ont fait dresser aussi, pendant le moyen-âge, sept cartes topographiques et cadastrales , dont quelques unes ont été reproduites par Gough dans son livre intitulé : Anecdotes of Briiish lopography, t. I, p. 50. Les Italiens possédaient aussi des cartes topographiques pendant les derniers siècles du moyen-àge. M. Libri, dans son Histoire des sciences mathématiques en îtaHe, cite quel- ques travaux de ce genre. Ils avaient également des cartes perspectives. XXXV p. 190. — LA THÉORIE DE LA DIVISION DE LA TERRE PAR CLIBIATS, ADOPTÉE PAR LES ARABES ET PUISÉE CHEZ LES ANCIENS. Nous avons fait remarquer dans cet ouvrage que les map- pemondes dressées par les Arabes étaient tracées, pendant le moyën-âge, d'une manière plus barbare que celle des Occidentaux; et, p. ^B7, nous avons produit l'opinion d'un savant sur leurs cartes géographiques. Nous nous permet- trons d'ajouter ici que, en ce qui concerne ces dernières, les — 396 — Arabes ont puisé aussi les règles systématiques chez les Grecs, et surtout dans l'ouvrage de Ptolémée et dans les cartes de Marin de Tyr, géographes dont Massoudl a vu les cartes au X« siècle. (Voyez, plus haut, le passage de cet au- teur que nous transcrivons p. 337.) Mais les cartes géogra- phiques qui nous sont parvenues des Arabes sont aussi d'une exécution grossi^e. Il est vrai que les Arabes y ont apporté des changements. Tout en partageant la terre en sept climats, à partir de l'équateur, comme nous Tavons montré plus haut, ils partageaient chaque climat lui-même par des lignes per- pendiculaires en onze parties égales, qui commencent à la côte occidentale de l'Afrique et (missent à la côte orientale de l'Asie. Ainsi, d'après le système arabe, le monde se com- pose de soixante-dix-sept carrés ^ux, semblables aux cases d'un échiquier, ou à celles que forme sur une carte plate l'intersection des longitudes et des latitudes. Nous venions d'écrire ces lignes, lorsque a paru l'ou- vrage de M. Reinaud ; nous y voyons confirmé aussi par le savant orientaliste, que les Arabes ont puisé leurs doc- trines cosmographiques chez les Grecs, et notamment dans les ouvrages de Ptolémée. Ik empruntèrent à ce grand géographe les divers cercles d'après lesquels étaient censés réglés les mouvements célestes. Ils donnèrent à ces cercles des dénominations qui n'étaient que la traduction de celles des Grecs, et ils empruntèrent même à ceux-ci la dénomi- nation de pôle ou pivot, pour désigner les deux extrémités d'un axe autour duquel les planètes opèrent leur révolution diurne. Ils ont emprunté de même aux Gi^ecs les signes du zodiaque. Les signes arabes sont en général le^ mêmes que — 397 — les signes grecs et pour le nom ei pour la forme (1). Les Arabes adoptèrent aussi la théorie des sept climats des anciens. Et, en effet, nous lisons dans Pline (Hist. nat., liv. VI, ch. 34), qui a pour titre : Digestio terrarum in parallelos et timbras pares (division de la terre en différents climats), que la terre se divisait en sept climats. Nous y voyons commen- cer le premier par la partie la plus méridionale de Tlnde, s*étendant jusqu'à l'Arabie et jusqu'aux colonnes d'Hercule. Puis il mentionne les pays situés dans chacun des sept climats, et termine en déclarant que ce calcul était des au- teurs de l'antiquité, et que ceux qui ont écrit avec plus d'exactitude ont ajouté trois climats pour les autres contrées de la terre. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet lorsque nous analyserons, dans le second volume de cet ou- vrage, certaines cartes des Occidentaux, où on remarque la théorie des climats. En attendant, nous ferons remarquer ici qu'il ne nous est parvenu aucune carte arabe graduée. XXXVI p. 191-192. — MAPPEMONDES DU XUI<* SIÈCLE. Nous avons indiqué dans le texte que treize mappemondes du XIIP siècle étaient déjà connues, dont onze formaient déjà partie de notre Atlas; mais dans l'énumération nous en avons seulement cité dix, ayant oublié de faire mention de la mappemonde islandaise tirée d'une Saga publiée dans une des planches de notre Atlas. (t) Voyez rintrodttction de M. Reinaudà la traduction d'AbouIféda, p. CLXXXI. — 898 — Depuis rimpresdon de notre texte » trois autres monu- ments de ce siècle viennent d'être découverts, faisant d^ seize monuments connus de cette époque. XXXVII p. 192. — MAPPEMONDES DU X1V« SIÈCLE. Dans le texte, nous avons signalé vingt-cinq mappemoades et portulans de ce siècle déjà connus. Nous ajouterons maintenant que, depuis l'impression du même texte» une autre mappemonde de ce siècle a été trouvée par H. Miller. Cette mappemonde fait aussi partie des monuments ren- fermés dans notre Atlas. XXXVIII p. 193. — IGNORANCE OU ON ÉTAIT, IL Y A ENCORE VINGT ANS, AU SUJET DE LA CARTOGRAPHIE DU MOYEN-AGE. Nous avons déjà montré qu'à la fin du dernier siècle Robcrtson croyait la mappemonde de la Bibliothèque de Sainte-Geneviève, du (emps de Charles V, la plus ancienne carte connue du moyen-âge, et que le savant Mannert croyait encore, en 1821, que les plus anciennes cartes du moyen- âge étaient celles de Sanuto , faites au commencement du V-XI siècle. Maintenant nous ajouterons qu'il y a vingt ans Tabbé Halma, le traducteur des ouvrages de Ptolémée, connaissait encore si peu les cartes du moyen-âge qu'il pensait qu'elles devaient être louus dressées d'après Ptolémée. 11 dit, en effet: c 11 existait cependant une (traduction) ^^l^ Ptolémée) par Boece, sous le roi Théo- XKlore. C'était de celle-ci, sans doute, que \teurs italiens du moyen-âge pour se V ** maritimes et comme d'un mo- ^^ *^. '*^urs globes et de leurs map- '''ère de Colomîj en Espagne k '->. "^^ % ..é fleuves du paradis terrestre .« l'arbre de la vie. ^orie systématique des Pères de l'Église, nous ..s à ce que nous avons dit ailleurs (2), que le lecteur .^ consulter à ce sujet Touvrage de Saint-Clément Romain, dans la Bibliotheca Patntm, édit. de Lyon, t. II, p. 183 D. Il doit consulter aussi Théophile, patriarche d'Antioche, au sujet de ce qu'il dit relativement au fleuve Ghion ou Geon^ ce savant étant d'opinion que ce fleuve environnait toute la terre d'Ethiopie. On y remarque une longue description du Paradis (3). Christophe Colomb, rempli de ces traditions, se trouvant à l'embouchure de l'Orénoque, crut reconnaître les environs du Paradis terrestre, parce qu'il se croyait placé aux extrémités orientales du monde. Quant à l'arbre de la vie du Paradis terrestre, qu'on voit (i) Voyez la préface de la Géographie Mathématique de Ptolémée, par rtbbé Halma, p. XXXII. Paris, 1828. (3) Voyez dans cet ouYrage, p. 13, !23, 34, 39, ^*>, 59, GO, note t ; *- '64, DOte 1 ; — 45, 83, 99, 100, 108, note i ; — 112, note 3. (3) Voyez Bibfi'ttheca Palvum, t. Il, pars II, foi 183-B. — 898 — Depuis rimpresaion de notre texte, trois autres mona- ments de ce siècle viennent d'être découverts, faisant ëéjà 'Seize monuments connus de cette époque. XXXVII p. 192. — MAPPEMONDES DU X1V« SiÈCLE. Dans le texte, nous avons signalé vingt-cinq mappemondes et portulans de ce siècle déjà connus. Nous ajouterons maintenant que, depuis l'impression du même texte, une autre mappemonde de ce siècle a été trouvée par H. Miller. Cette mappemonde fait aussi partie des monuments ren- fermés dans notre Atlas. XXXVIII p. 193. — IGNORANCE OU ON ÉTAIT, IL Y A ENCORE VINGT ANS, AU SUJET DE LA CARTOGRAPHIE DU MOYEN- AGE. Nous avons déjà montré qu'à la fin du dernier siècle Robertson croyait la mappemonde de la Bibliothèque de Sainte-Geneviève, du temps de Charles V, la plus ancienne carte connue du moyen-âge, et que le savant Hannert croyait encore, en 1821, que les plus anciennes cartes du moyen- Age étaient celles de Sanuto , faites au commencement du V'^XI siècle. Maintenant nous ajouterons qu'il y a vingt ans Tabbé Halma, le traducteur des ouvrages de Ptolémée, connaissait encore si peu les cartes du moyen-âge qu'il pensait qu'elles devaient être loutis dressées d'après Ptolémée. Il dit, en effet: c 11 existait cependant une (traduction) — 399 — plus ancienne (de Ptolémée) par Boêce» sous le roi Théo- doric, suivant Cassiodore. C'était de celle-ci, sans doute, que se servaient les navigateurs italiens du moyen-âge pour se diriger dans leurs courses maritimes et comme d'un mo- dèle pour la construction de leurs globes et de leurs map- pemondes, tels qu'en faisaient le frère de Colonnb en Espagne et Martin de Behaim > (1). XXXIX p. 198 ET 201. — SUR LES QUATRE FLEUVES DU PARADIS TERRESTRE ET SUR l'arbre DË LA VIE. Sur cette théorie systématique des Pères de l'Église, nous ajouterons a ce que nous avons dit ailleurs (2), que le lecteur doit consulter à ce sujet l'ouvrage de Saint-Clément Romain, dans la Bibliothecn Patrum, édit. de Lyon, t. II, p. 183 D. Il doit consulter aussi Théophile, patriarche d'Antioche, au sujet de ce qu'il dit relativement au fleuve Ghion ou Gean^ ce savant étant d'opinion que ce fleuve environnait toute la terre d'Ethiopie. On y remarque une longue description du Paradis (3). Christophe Colomb, rempli de ces traditions, se trouvant à l'embouchure de l'Orénoque, crut reconnaître les environs du Paradis terrestre, parce qu'il se croyait placé aux extrémités orientales du monde. Quant à l'arbre de la vie du Paradis terrestre, qu'on voit (1) Voyez la préface de la Géographie Mathématique de Ptolémée, par l'abbé Halma, p. XXXII. Paris, 1828. (2) Voyez dans cet ouvrage, p. 13, 23, 34, 39, 53, 39, 60, noie i ; — 64, noie 1 ; — 45, 83, 99, 100, 108, note 2; — 112, noie 3. (3) Voyez BibWnheca Patrum, l. Il, pars II, fol 183-B. — 400 — dessillé dans quelques unes des mappemondes du mojeûrêge que nous donnons dans notre Atlas, et sur sa significttion allégorique, le lecteur en trouvera rexplicatkm dans les Commentaires sur la Genèse^ par saint Eucher, évéque de Lyon, qui vivait au V« siècle de notre ère. On trouve aussi, sur la même allégorie et sur l'expulsion de rhomme de ce lieu de délices, des passages curieux dans le tome Y de la BibUotheca Pairum, p. 790, et égàiemeni dans le poème d'Erincngaud de Brzicrs, dans un manuscrit du XIY* siècle, où on remarque une série de miniatures qui représentent Adam et Eve dans le Paradis, et leur expulsion, etc. (1). LX p. 108 ET 199. — JÉRUSALEM PLACÉE AU CEimiE DE LA TERRE DANS LES CARTES DU MOYEN- AGE. En général, les peuples de l'antiquité, dont les connais- sances géographiques du globe étaient très limitées, et en même temps, par un sentiment de vanité, croyaient que leurs pays étaient placés au centre du monde. C'est par cette raison que les Juifs, et puis les cosmogra- phes chrétiens, placèrent constamment Jéntsalem au centre du monde, et les cartographes qui y puisaient Jeurs rensei- gnements pour leurs représentations graphiques, placèrent dans leurs cartes la même ville au centre de la terre. Les Chaldéens regardaient Babylone comme le centre du monde, (1) Bibliothèque nationale de Paris, manuscrit n« 7796. Notre con- frère, M. Paulin Paris, donne une curieuse notice de ce manuscrit dans le t. VU de son ouvrage, intitulé : Us Manuscrits français de la Bibliothèque nationale, p. 20 il 22. — 401 — les Indiens, les Thibétains, leurs pays respectifs, comme nous avons dit ailleurs. Les Grecs regardèrent longtemps le mont Olympe, et puis la ville de Delphes, comme le centre auquel venaient converger toute chose. Les Chinois ont cru de tout temps que leur empire était au centre du monde. XLI p. 211.— HAPPEMONDE DE LA CATHÉDRALE DE HEREFORD EN ANGLE- TERRE, DESSINÉE PAR RICHARD DE HALDINGHaM. Nous avons dit que, dans cette mappemonde, les villes se trouvent figurées par des édifices de différentes formes, comme dans plusieurs cartes du moyen-âge. Quoique nous donnions une analyse Retaillée de ce monument dans le second volume de cet ouvrage, nous croyons devoir dire ici que nous avons recueilli des notices sur ce curieux monu- ment depuis Tannée 1841. Notre confrère à l'Institut de France, M. Thomas Wright, qui a écrit lui-même un Mé- moire sur ce monument, nous a fourni des renseignements, et nous a offert, à différentes reprises, d'en faire faire une copie pour être publiée dans notre Atlas. Dans la portion seulement de cette carte, donnée par M. de Laborde, qui renferme la Palestine et TArabie, on remarque près de quarante édifices qui représentent les dif- fiérentes villes (lont les noms sont inscrits à côté (1). (1) Voyez ce que nous avons dit au sujet de celte carte dans nos Recherches déjà citées, pubHées en 1842, p. XCVIII de l'Introduction et p. 274. Voyez aussi ce que nous disons au sujet de cette carte, p. 214 de ce volume. • — 402 — XLII p. 218. —SUR LES LISTES DE NOMS GÉOGRAPHIQUES QU'0?l RKMARQIIE DANS CERTAINES CARTES DU MOYEIf-AGB. • Les cartographes qui se bornaient à inscrire dans les dif- férentes parties du globe une simple liste de noms géogra- phiques, puisaient cette méthode, non seulement dans la cosmographie attribuée à jEthicus et dans l'ouvrage de J«- Uus Honorius, conmie nous l'avons dit, mais aussi dans la partie géographique de certaines chroniques et dans les ou- vrages des cosmographes du moyen-âge. On remarque, en effet, ces nomenclatures disposées de la sorte dans les écrits de Raban Maur au IX* siècle (1), dans le Traité géographique du XII* siècle, attribué à Hugues de Saint- Victor (2), et dans plusieurs autres ouvrages. Nous reviendrons ailleurs sur ce sujet. XUII p. 221 . — SUR LES MAPPEMONDES DE FORME CARRÉE DESSINÉES AU HOTEN-AGE. Nous avons montré que Alcuin^ au VIII" siècle, considérait le monde triquadrum^ et que quelques dessinateurs du moyen- âge le dessinèrent de la sorte dans leurs représentations gra- phiques; nous ajoutâmes que Gervais de Tilbury figurait le monde de forme carrée ; nous montrâmes enfin , page 244, les raisons qui agirent sur l'esprit des cosmographes et des (1) Voyez, sur Raban Maur, !c § IV de ce volume, p. 57 et suiv. (2) Voyez, sur Hugues de Sainl-Victor, le § VU, p. 63. — 483 — cartographes pour représenter le moiid^ sous cette dernière forme. Maintenant nous citerons deux mappemondes nou- vellement découvertes où on remarque ces deux systèmes mêlés ensemble. D'abord une mappemonde du X' siècle qui se trouve daflus un manuscrit latin de la Bibliothèque nationale de Paris, n^ 538, de cette époque, où on remarque la division d' Alcuin encadrée dans un carré et entourée par la mer. Les mêmes particularités se font remarquer dans une au- tre mappemonde du XIII* siècle renfermée dans un manus- crit d'Isidore de Séville de la même Bibliothèque (1). XLIV p. 223-224. — SUR LE TRACÉ DE PLUSIEURS MAPPEMONDES AU MOYEN-AGE. Aux mappemondes déjà citées dans les pages 224 et 225, doivent être ajoutées deux autres mappemondes du \* siè- cle, découvertes, après l'impression de notre texte, par notre savant ami H. Miller. Ces deux précieux monuments se trouvent dans un manuscrit renfermant les ouvrages d'Isi- dore de Séville (Ms. latin de la Bibliothèque nationale, n"" 7583); et enfin une troisième mappemonde du XIII* siècle. Quant aux mappemondes où une simple ligne circulaire représente le disque de la terre , où une autre ligne cou- pant le centre du nord au sud, sépare l'Europe et l'Afrique de l'Asie, et où une autre enfin, tracée de l'occident à l'o* rient, sépare l'Europe de l'Afrique; quant aux monuments (1) Voyez ces deux inoounieDU daos notre Atlas. — 404 — de cette catégorie, dison»-naus, il faut ajouter aux quatre que nous avons mentionnés, page 226, six autres nouvem découverts après l'impression de notre texte. Ces mappemondes sont les suivantes : I. — Une mappemonde du X* siècle, qui se trouve dans on manuscrit d'Isidore de Séville. II. ~ Une autre du XI* siècle, qui se trouve également dans un autre manuscrit renfermant les ouvrages du même auteur. III. — Une autre du XII« siècle, qui se trouve ^aleoient dans un autre manuscrit de cette époque. IV. — Une autre petite mappemonde, du même siècle, qui se trouve dans le manuscrit latin n<> 87 (fonds de Navarre) de la Bibliothèque de Paris. V. — Une autre du XIII" siècle, qui se trouve dans le nna- nuscrit latin n" 6 (fonds de Navarre). VI. •— Une autre mappemonde coloriée, du XIII' siècle, avec légendes, renfermée dans un magnifique manuscrit d'Isidore de Séville, de la même Bibliothèque (1). XLY p. 232. ~ SUR LA FAUSSE DIRECTION DONNÉE AU COURS DU NIL DANS LA PLUPART DES CARTES DU MOYEN-AGE. Aux cartes que nous avons citées, où on remarque la fausse direction du Nil, coulant de l'est à Touest, nous devons ajouter celle d'Hereford, du XIV* siècle, quoique l'auteur (1) Nous donnoDs tous ces monuments dans notre Atlas. — 405 — Richard de Haldingham fasse traverser ce fleuve par la Thé- baide et près du monastère de Saint-Antoine dans le désert. Sur la théorie du cours du Nil , il faut consulter aussi royvrage de Scortia, intitulé : De natura et incremento Nilî, Hlni duo (1617). Cet écrivain cite, à l'égard du Nil, les opinions de deux cent quarante-quatre auteurs. Ce livre paraît être rare. Les différents bibliographes que nous avons consultés n'en font pas mention. XLVI p. 234 A 236. — SUR LES mappemondes ou on REBfARQUE LE PARTAGE DE TROIS PARTIES DE LA TERRE ENTRE LES DESCENDANTS DE NOÉ. Aux trois monuments dont nous avons fait mention , et dans lesquels on remarque le partage de la terre entre les descendants de Noé, nous devons ajouter quatre autres map- pemondes découvertes après l'impression de notre texte , savoir : deux du X* siècle, qui se trouvent dans un manuscrit d'Isidore de Séville de la Bibliothèque nationale de Paris (Hs. latin, suppl. lat., n^ 538) ; une autre du XIII' siècle (ibid., Ms. lalin, n» 7590); et une autre dans le Ms. latin, n"" 7583 de la même Bibliothèque; enfin, une quatrième mappe- monde tirée de l'édition princeps d'Isidore de Séville, de 1493, copiée sans doute d'une représentation originale renfermée dans des manuscrits antérieurs au XV' siècle. Nous avons reproduit ce monument dans la 2* planche de notre Atlas, monument nM 1 . Nous donnons aussi les autres dans la même collection. — 406 — Les dessinateurs de ces cartes représentaient ainsi le moii^B partagé entre les flis de Noé, d'après les chroniqueurs et les côsmographes. Julius Pollux, écrivain qui vivait au V« siècle de notre ère, et qui composa un ouvrage intitulé : Hùtoria naturalis de mmidi fabrica ex genesi et subsequenîibus chronicis^ fournis- sait aussi aux auteurs du moyen*àge et aux cartographes des passages relatifs au partage général des trois parties de la terre entre les descendants de Noé (1). Us rencontraient aussi le même partage indiqué dans une chronique anonyme du yV siècle (année 529)» où ce partage était signalé sous le titre : Divisio terrcB et tribus film Noe (1), de môme que dans la chronique composée par Herman Contractus au Xb siècle (3). 4 XLVII p. 237 ET SUIV. -— SUR LE GOG ET LE MAGOG. Nous avons déjà parlé, dans plusieurs endroits de cet ouvrage, des peuples du Gog et du Magog, et malgré Tobli- gation où nous serons d'y revenir dans le second volume de cet ouvrage, nous ajouterons ici, comme éclaircissement de notre texte, que le géographe arabe Bakouy parle ainsi du pays de Gog : c Gog et Magog sont des enfants de Japhet, fils de Noé. (1) Voyez Juliuê Polux, édition de Hart, publiée à Leipsik, en 1742, in-^o, avec le texte grec. (S) Labbe publia cette chronique sous ce titre : Anonymi de divisio- (1) Voyez plus haut p. 319, addition IX. nibus et generationibus gcntium. Voyez la Bibliotheca Manuscriptorum Nova de cet auteur, 1. 1, p. — 407 — € On prétend que lorsque Dhoulcarnain alla dans le pays, de Gog et de Magog ces peuples s'assemblèrent autour ie lui, et se plaignirent que derrière les montagnes il y avait une nation nombreuse qui venait ravager leur pays, et se prirent à bâtir une grande muraille pour les arrêter, oe que ce prince exécuta (1). » M. de Sacy pense que cette fable est la grande muraille de la Chine, et il renvoie à d'Herbelot qui en parle beau- coup. Le lecteur doit consulter sur ce sujet Touvrage intitulé : Recherches sur les populations primitives et les plus anciennes traditions du Caucase^ p. 40 à 47, par notre savant confrère à la Société de Géographie, M. Vivien de Saint-Martin. Pa- ris, 1847. XLVIII p. 240 à 243. — SUR LE système cosmographique de PLATON ET d'autres auteurs de l'antiquité, ADOPTÉ EN PARTIE PAR DES COSMOGRAPHES ET DES CARTOGRAPHES DU MOYEN-AGE. Nous avons montré que plusieurs cartographes suiviriut le système de Platon dans leurs représentations cosmogr9*> phiques, les mêlant ensemble avec les théories systéma- tiques de Ptolémée et des Pères de l'Ëglise. Afin d'éclaircir mieux ce sujet et pour que le lecteur puisse comparer les monuments de ce genre, publiés dans notre Atlas, avec l'explication que nous donnons dans notre (1) Voyez yot, et Extr, des M$s., t. Il, p. 536. — 40S — texte et avec Tanalyse qu'il trouvera dans le deuxiëme vo- Imne de notre ouvrage» nous dirons ici quelques mots sur les systèmes cosmographiques du Timée, de Maton et d'Aristote, qui sont les sources primitives auiquelles re- montent les systèmes qui, en se modifiant plus tard par les théories de la cosmographie chrétienne » servirent de base à certains cartographes du moyen*ège pour leurs re- présentations graphiques. • SYSTÈME DU TIMÉB. D'abord U place la terre au centre de l'univers ; aor h terre s'appuient tous les dieux sans exception. Depuis la surface de la terre jusqu'à l'orbite de la lune». Timée place l'eau» l'air et le feu élémentaire. Depuis la lune jusqu'aux étoiles fixes sont placés le soleil, Vénus, Mercure» Mars» Ju- piter et Saturne. Après se trouve la substance étbérée, toute divine, pure et sans aucun mélange de matière (1). SYSTÈME D'ARISTOTE. Dans le livre sur le système du monde, attribué à ce phi- losophe (2), Aristote place la terre au centre de l'univers» fixe et inimobile. Autour d'elle immédiatement il place (1) Rapprocher ce système de ceux dont il est question p. 240 ei t4t, de celui de ia cosmographie d*Asaph au XI* siècle, p. 319, et des monuments cosmologiques que nous donnons dans notre Atlas du XlVe et du XV* siècle. (2) Voyez, à cet égard, les remarques de l'abbé Balteux de 1* Aca- démie des Inscriptions, publiées à la suite de sa traduction de l'ou- vrage attribué à Aristote. Paris, 176S. — 409 — Tair qui Tenvironne. Dans la région plus élevée est Iant été publiés, voyez Hoffmann, Lexicon Bibliographicum^ site Index editionum ei interpreia- tionum Grœcarum^ t. III, p. 4S2 et suiv. Leipsick, 1836. - 413 - qu'on rencontre dans un manuscrit de la Bibliothèque Tia- tionale, on remarque, au chapitre CXXII, ce qui suit : c Les philosophes (dit^il) divisent le ciel en plusieurs cer- cles. Le premier, Téquinoxial, le partage par le milieu et sépare les parties septentrionales des méridionales; ensuite, ils placent à droite le cercle d'été (Osptvov), et l'arctique à gauche, le notius (notus?) Noriov et l'an- tarctique. Ils forment un autre cercle, le méridional (;xe(n)fjL6p tvov), placé du levant au couchant, et coupant les cinq cercles dont nous venons de parler, et partageant la partie orientale et la partie occidentale ; ils appellent ce sixième cercle horizon (ôpiÇovra), qui sépare les deux hémisphères. Le septième cercle est le zodiaque, commen- çant au cercle d'été (ôeptvbv), coupant Téquinoxiale, et finissant au notius (Notiov). » Au chapitre CLXXV, il parle des fleuves. Là, il dit qu'en Lybie sortent des monts éthiopiens les fleuves YMgon {h Aàiov), le Nysses(Nu de Sofala et du golfe Persique, se dirigeant vers l'est, n'étaient pas plus avancés que les occidentaux pendant le moyen-Age. Les Arabes croyaient toujours marcher dans la même direc- tion , et ils n'ont pas connu non plus la grande saillie qui forme la presqu'île de l'Inde. M. Reinaud montre que, lorsqu'ils étaient privés de l'a- vantage des moussons, ils ne perdaient pas de vue la côte, et, dès ce moment, ils mettaient peu d'intérêt à se rendre un compte exact de l'état du ciel ; en même temps, la mul- titude des courbes et des sinuosités auxquelles ils étaient obligés de s'assujettir, troublaient leurs calculs. Ils ne ju- — 420 — geaient du contour général de la côte que par la position relative des deux points qui marquaient le comaieDceiiieot et la tin du voyage. De là vient cette compression des oAtei qu'on remarque dans les cartes de l'antiquité el du moyen- âge, cette réduction sous la même ligne de caps et de golfes qui, sur les cartes modernes, forme une saillie considéni- ble (1). Quant aux côtes de l'Afrique, nous avons montré dans nos Recherches sur les découvertes des Portugais dans cette partie du globe, et notamment par les cartes renfermées dans notre Atlas, que la vraie forme de ce vaste continent n'a été dessinée dans les cartes qu'après les découvertes des Portugais (2). Maintenant nous ferons remarquer ici, à Tap- pui de ce que nous avons dit dans cet ouvrage, qaeJuan de la Cosa, dans sa fameuse mappemonde dressée en 1500, n'ayant pas encore connu les nouvelles cartes hydrographi- ques de l'Inde, dressées par les Portugais après le voyage de Gama, qui ne fut de retour à Lisbonne que le 29 juil- let 1498, ne dessina pas encore la péninsule de l'Inde. U se contenta de consigner, par la légende qui suit, la découverte effectuée par les Portugais : (( Tierra descobierta par el rei don Manoel de PartttgaL» Mais dans la belle mappemonde de Ruysch, de 1508, dressée après les voyages de Cabrai (1500), du voyage de Gama ( 1 502), de Lopez et de François d'Albuquerque (1 503), (1) Voyex rintroduclioo à la Géographie d'Aboulféda, par M. Rei- nand, p. GCLX. (2) Voyez nos Recberchos citées (Paris, 184!i), $ XI. — 421 — de don François d'Alméida (1505), et autres, après ceè voyages, disons-nous, Ruysch indiqua déjà, quoique d'une manière défectueuse, la saillie de la péninsule de l'Inde ex- plorée par les Portugais et dessinée dans leurs oartes. On remarque, enfin, dans les cartes postérieures à 15M, les contours des péninsules de l'Asie se perfectionner dans les cartes au fur et à mesure que les Portugais exploraient ces régions (1), et marquaient dans leurs cartes les vrais contours de leurs côtes , de la même manière qu'ils avaient fait pour les côtes de l'Afrique (2). LVII BXAHER DBS MOTIFS QUE PARAISSENT AVOIR EU LES ARABES, POUR PLACER DANS LEURS REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES DU GLODE, LE SUD AU NORD, CELUI-CI AU SUD, — L'OUEST A L'EST, ET CELUI-CI A l'ouest A L'iNVERSE DES MAPPEMONDES ET DES CARTES DES OCCTOENTAUX. A bt page 338 et suivantes, nous avons fait remarquer qiie les quatre points cardinaux dans les cartes arabes se trouvent placés d'une manière différente de celle adoptée par les occidentaux , depuis les géographes grecs jusqu'à nos jouit. Nous y avons indiqué que, dans les cartes arabes, le sud se trouve placé où les Occidentaux placent le nord, et le nord placé où ils placent le sud, — l'est se trouve à l'ouest, et celui-ci à l'endroit où nous plaçons l'est; et quoique les (1) Voyez la IIP et IV' partie de notre Allas. (i) Voyez nos Recherches citéos, $ XI, et les cartes-inarioos, ren- fermées dans uoire Allas. — 417 — Arabes, tout en plaçant le sud au haut jet le Mord an bos^ n'altéraient pour cela ni la position des lieux terrestres ni les points cardinaux, et que le point qui est pour nous le nord. Test aussi pour eux, et ainsi de suite. Il fallait cependant trouver le motif qu'ils eurent pour renverser dans leurs re- présentations graphiques la position des mêmes points car- dinaux. Nous pensons cependant que les Arabes et d'autres pea- ples orientaux en dressant ainsi les cartes, n'agissaient pas arbitrairement, et guidés par un caprice ou par une fantaisie» puisque nous trouvons ce système invariablement suivi par leurs géographes, et représenté dans leurs mappemcmdes dressées depuis le X« siècle jusqu'au XVI*. C'est ce que nous attestent les mappemondes d'Ibn-Haucal , d'Albatogny, de Massoudi, d'Ëdrisi, de Kasouiny, d'Ibn-Wardy et d'autres. Nous croyons donc que les Arabes étaient forcés d'agir ainsi, afin de suivre leur système d'écriture qui diffère entiè- rement de celui des occidentaux. Ces derniers écrivant de gaucho à droite, commencent tout naturellement la descrip- tion géographique de la terre, en partant de l'occident vers l'orient, c'est-à-dire de gauche à droite, tandis que les Arabes, au contraire, écrivrant de droite à gauche, étaient, pour ainsi dire, forcés, selon nous, à dresser leurs cartes dans le sens inverse, en retournant le système des Européens, et de mettre ainsi VOucst à droite, ou h Torient où nous plaçons VEst, afin de conmiencer de droite à gauche leur description des lieux terrestres. Et c'est pour cela que nous remarquons dans la mappemonde de Kasouny, que nous donnons à la page 340, la description du premier climat commencer par la Chine» et se t«Tminer au magreb du couchant, et ainsi de suite. — 423 — Or, les représentations graphiques de ces peuples devaient en conséquence être dressées d'après les deux systèmes d'écriture tout-à-fait difTérentes Tune de l'autre. M. Reinaud dit en parlant de rorientaiion des Arabes, que pour les points du nord et du midi, leur place était fixée par les points est et ouest , mais qu'ils ne pouvaient être dénommés que d'une manière arbitraire et conforme à un usage qui existait chez les anciens Hébreux, chez les In- diens, etc. Les Arabes, dans l'origine, pour s'orienter se tournaient vers le lieu du lever du soleil , de manière qu'ils avaient le sud à droite, le nord à gauche et Youesi par der- rière. En même temps par un rapprochement qui est fondé sur la nature, ils rattachaient les principaux vents à ceux des points cardinaux d'où ils venaient habituellement, et ils les dénommaient les uns par les autres. Le nord était appelé par les Arabes le gauclie^ l'est le devant^ ou celui qui soufBe de^ tHinr, et l'ouest le derrière ou celui gui souffle derrière. M. Rainaud ajoute « que l'équivalent de droite existe daM le mot côté qui sert à désigner le sud, c'estrè-dire le oAté d'honneur et le côté par excellence » (1). Or, il nous semble que d'après cette orientation, les * Arabes n'avaient rien à altérer dans leurs représentations graphiques. — Et , en effet, s'ils avaient V^st ou l'orient en face, Vottest par derrière^ le nid à droite et le nord à gandie, leur orientation étant la même que celle des occidentaux, les quatre points cardinaux devaient en conséquence être placés aux endroits où ils sont indiqués dans les cartes des (I) Voyez Iiilroduclion de M. Rainaud, p. CXCIf el suiv , ^ la tri duclioa d'Aboulfêda. — 422 — Arabes, lout en plaçant le tud au haut fit Ir^ n'altéraient pour cela ni la position des lir< points canlinaux, et que le point qui a% \ ^ l'est aussi pour eux, el ainâ de sui^ \ '^ "^^ trouver le motif qu'ils eurent po*^ % %% T présentations graphiques la po^, |; |- % *, ■"' dioaux. I "1 ï I ? ' . i Nous pensons cependaiir^ i « 4- * % \. jiles orientaux en dressa^ | î ^ ï fi î arbitrairement, et guicW J. » % % i? puisque nous trouTo: ï | $ ■! § leurs géographe», , \\ % ^ , dressées depuis l|*,'|! * „ , .i„„î*? ., on ne peot p» attestent le» çi i ■ '^ ' Massoudi, d"/ f „ _ / / aeoiuuttre, U» wemien wnbi nous cTif "^ "^ "^ . . . '* „ kIod enx, on ne pouvait aller du» ainsi, ta'f jui parait n'avoir pas étudié l'histoire des m- sauc' JDOgraphiques qui eurent cours dans l'antiqoiti et >ot le moyen-â^, ajoute mal à prtqxM oe qui soit : a D ^iit pour s'étonner, comme cm le doit de oe p" , imiter que CopemJo et Galilée n'eiistoieiit pMenooce, < et que Christophe Colomb ne partit pour découvrir k m Nouveau-Monde qu'en 149S, plutieurs années après la « mort de l'auteur du Uarywue. Et il ctmclut ainsi : « Astaroth, comme on le voit, eet an • géographe et un astronome très avancé pour son siècle. > (I) Voju r.ingiieitis IIMoIre liilfraire Jtl'lialie, t. IV, e. V, p. lu. — 421 — oocidentaiix. Ainsi ce que dit le savant orientaliste vient doqner plus de poids au motif que nous assignons plus haut qui força les Arabes à figurer tout le contraire dans leurs BBfNPâsentations gnqdiiques» LVIII RSXARQUB SUR L'DPmiOIf ERRONÉE DE GINGUENÉ* REIATIVElIBIfT A UN PASSAGE COSMOGRAPHIOUE DU Morganie DE PULQ» POÈHR COMPOSÉ VERS LA FUI DU XV* SIÈCLB. • Ridd fhit dire k Astarolh, c'est um anewme erreur de eroire qu'au-delà des colonnes d'Hercule, on ne peut pas naviguer» et le dém^d ajoute gaie eetin imeienme erreur, on aeaitiîi bien des siècles à la recotmaUre^ les premiers peuples ne Sjintaieni pas cela (\\ selon eux» on ne pouvait aller dans u antre hémisphère. Ginguené qui parait n'avoir pas étudié l'histoire des sys- tèmes oosmographiques qui eurent cours dans l'antiquité et pendant le moyen-âge, ajoute mal à propos ce qui suit : a II < &i]t pour s'étonner, comme on le doit de ce passage, se c rappder que Copernic et Galilée n'existaient pas encore, « et que Christophe Colomb ne partit pour découvrir le « Nouveau-Honde qu'en 1492, plusieurs années après la i mort de l'auteur du Morgante. Et il conclut ainsi : « Astaroth, comme on le voit, est un < géographe et un astronome très avancé pour son siècle, i (1) Voyex Ginguené, Histoire liuà aire dcVUalie, t. IV, c, V. p. «45. — 426 — . Nous ferons remarquer d'abord, qu'il n'y avait pas de quoi s'étonner du fait que le poète de la an du XV* siècle si- gBàlait, savoir : que c^était une erreur desanciené de croire qu'on ne pouvait pas passer au-delà des colonnes d'Hercule. Et, en effet, étant né en 1432, et ayant vécu jusqu'en 1487, Puici avait été contemporain des grandes découvertes et des navigations des Portugais CMumencées dès 1415. —- A l'époque de sa mort, les marins de cette nation avaien déjà franchi les Iknites du monde connue des anciens et des navigateurs du moyen-âge au-delà des colonnes d'Hereulë ; mais aussi ils avaient complètement détruit, par leurs décou- vertes , l'ancienne croyance qui avait traversé plusieurs siè- cles, croyance qui faisait pens^ que les zones intertropicales étaient inhabitées; personne ne l'ignore, un de leurs -capi- taines, Barthélémy Dias avait, une année avant la mort ée Pulci, doublé le cap de Bonne-Eq[)érance. On voit donc d'après ces faits, qu'il n'y avait rien d'eitraor- dinaire dans les connaissances géographiques de Pulci qui , du reste , nous le répétons, avait été témoin des immenses progrès que les navigations dont il s'agit avaient fait hite touchant la connaissance dix globe. Ses assertions mêmes que Vandenne erreur avcUt été (nen des siècles à être reconnue^ sont, sdon nous, une preuve qu'il pariait de Tétat des connaissances de son temps, c'est-à-dire de celles qu'on avait en 1487. En ce qui concerne les autres passages qui ont aussi étonné Ginguené, savoir : c L'eau est plane dans toute son étendue < quoiqu'elle ait ainsi que la terre la forme d'une boule, < la terre est suspendue parmi les astres, ici dessous étaient f des villes, des châteaux, des empires; mais ces premiers — 426 — t peuples ne le savaicm pas... Ces gens-là scml appelés An- 1 tipodes. » Tous ces passages, renfermés dans un ouvrage de la fin du XV* siècle, ne pouvaient surprendre que ceux qui n'avaient pas, nous le répétons, rapproché les dates, et suivi l'étude des cosmographes depuis l'antiquité jusqu'à l'époque des grandes découvertes maritimes. Si Ginguené avait fait attention aux progrès que les sciences dont il s'agit avaient faits pendant toute la vie de Fubrt , il n'aurait pas tiré une pareille conclusion. Les idées du système du monde , de la rondeur de la terre et autres qu'on y remarque, sont antérieures de plusieurs siècles à Copernic et à Galilée, comme nous l'indiquerons plus loin. L'existence des Antipodes, ainsi que l'opiaion que la terre était suspendue parmi les astres, comme dit Pulci ou bien Astaroth, toutes ces idées avaientété soutenues par les anciens cosmographes, par les mathématiciens de l'antiquité, et par les auteurs du moyen-âge. Les savants et même les poètes trouvaient dans les ou- vrages des astronomes anciens un grand nombre de systèmes sur l'arrangement de l'univers, où ils pouvaient choisir. Nous allons indiquer ici quelques-uns de ces systèmes , et le lecteur verra que Ginguené avait tort de s'étonner du piassage du Morgante. Dans l'opinion des Égyptiens, Mercure et Vénus tournaient autour du soleil, et mettaient Mars, Jupiter, Saturne et le soleil lui-même en mouvement autour de la terre. Apollo- nius de Perge(l), au contraire, établissait que le soleil était (1) Apollonius (Je Peige en Pampbylic florissail sous Ptolémée Philopalor. Ce savant csl anlcMi'cur h Hipparque. Les Arabes proGtë- rent des écriis de ce mailiémalicien et en firent plusieurs traductions — 427 — le centre de tous les mouvements planétaires, et il faisait tourner cet astre autour de la lune. D'un autre côté, les Pythagoriciens avaient éloigné la terre du centre du monde, et ils y plaçaient le soleil. Nicétas, Héraclide et' d'autres savants de l'antiquité, tout en plaçant la terre au centre du monde» lui avaient donné un mouvement de rotation sur elle-même, pour produire les phénomènes du lever et du coucher des astres, ainsi que l'alternative des jours et des nuits. D'autres, comme Philaûs» ôtaient la terre du centre du monde, lui donnèrent un mou- vement de rotation sur elle-même autour de son axe ; mais aussi un mouvement de circulation annuelle autour du soleil, en faisant ainsi de la terre une simple planète (1). Le lecteur verra aussi plus haut (p. 467) que d'autres adoptaient en partie une des bases des Égyptiens, comme on le remarque dans le système de Timée de Locres, de Platon et d'Aristote. Tandis que dans le système du globe de Syra- cuse, dont Ovide nous a laissé la description (voy. p. 387 et suiv.), la terre était suspendue dans l'air, comme dans la théorie de Pulci, Quelques-uns de ces systèmes se trouvent figurés dans plu- sieurs représentationsgraphiques, maispendantlemoyen-àge, la théorie la plus constamment suivie fut celle qui plaçait la terre immobile au centre du monde, afin de suivre le svstème cosmographique de la Bible: Terra autem inœiernum stabbit. ou même des abrégés. Le géomètre persan Na$sir-E). Abraham (rabbin). Son Traité de la Sphère^ composé an XII* siècle. 393. Abydos, ville de la Haute-Egypte. 98. Abyssinie. 132, 172, 253, 308, 342. Albyrouny, cosmographe arabe du XI* siècle. 329, 330. — Son ouvrage sur linde. 332. Aboomassar. 112. Acacitts César, cité. 201. Académie des Sciences de Berlin. 327. — des Inscriptions et Belles-Lettres. XXXVII, LX, 70. — 430 — Académie de Naples. LIV. — des Sciences de Paris. d8i. Acéphales. (Légendes des cartes du moyen-âge sur ces monstres fa- buleux). 212, 213. Acbery (d*). Son SpiciUgium, 18a. Acia Sanct&nim (cités). 77. Adam de Brème, auteur du Xl« siècle. XXIV, 321. — Ses connaissances cosmographîques. 321. Adelbold, évèque d'Utrecht, savant du X« siècle. LXXVII. Son Trmité 9W la Sphère, 47. Adèlârd de Batli, auteur du XII* siècle. 29S. Aden, ÉUt d'Arabie dans l'Yémcn. 342. Adman. Son Voyage en Terre-Sainte au VIH* siècle. XXV. Adrien (l'empereur). 388. Admmète, ville d'Afrique sur la mer intérieure, aujourd'hui ruinée. 28. iGthicus, auteur du V« siècle. 168, 17.%, 218, 255, 402. — Son Traiii de Cosmographie est presque le même d'Orose. 8. Afrique. LXXIV, 36, 38, 44, 47, 65, 76, 83, 86, 102, 110, 112, 131, 134, 138, 142, 161, 182, 278, 318, 329, 330, 331, 333, 334, 379, 380, 381, 396, 403. 420. — romaine. 308. — occidenUle. 89, 206» — orienule. 20C, 223, 225, 317, 322, 323, 324. — septentrio- nale. 35. — Forme de ce continent d'après Priscien. 228, 229. — Son prolongement extrême vers l'est dans la mappemonde de Bianco, de 1436. 205. — Dans le système des anciens, ce continent n'atteignait nulle part l'éqiiateur. 235. — Extrême petitesse de ce continenl, selon l'opinion des cosmo- graphes anciens. 162. — Cette partie du globe, selon la géographie de Moyse de Cbo- rêne, au V« siècle. 50. — Limites de ce continent au midi, selon Priscien, au vr siècle. 16. — Ses limites, selon Bède- le- Vénérable, au Vil*" siècle. 28. *- Ses limites, selon Isidore de Séville, au Vil' siècle. Ce savant renfermait ce continent en deçk de l'équateur. 23. — Limites que lui assigne Raban-Maur, cosmographe du IX" siè- cle. 41. — Limites de ce continent d'après Hermann, auteur du XI* siè* de. 54. 431 — Afrique. La description de ce contineqt par Raban-Maur est la même donnée par Orose et Isidore de Sé?ille. 40: -» La côle occidentale n'est pas connue de riztacbry, géograplie arabe du IX* siècle. 327. — La description de ce continent, donnée par Othon de Frise au XII* siècle» est la même d'Orose. 63. — Selon Sacro-Bosco, cosmographe du XIII* siècle. 19* -^ La description faite par ce savant est tirée disidore de Séville. 79^ — Jourdain de Sévérac, auteur du XIII*" siècle, renferme ce conti- nent en deçà de l'équateur. 130. — Comment ce continent se trouve figuré dans les mappemondes des manuscrits d'Ibn-Wardy, du Xlil* siècle. 345. — Ce continent se trouve renfermé en deçà de Téquateur dans Tou- vrage cosmographique et dans la mappemonde de Ranulphus Hydgen, du XIV* siècle. 145. — La description de ce continent par Nicolas d*Oresme, cosmogra- phe du XIV siècle. 143. — Comment ce continent se trouve figuré dans la mappemonde de Fillastre, de 1417 (XV* siècle). 252. — Montagnes de ce continent figurées dans la mappemonde de ce cosmographe. 2.%5. — Limites de ce continent d'après Dati, cosmographe du commen- cement du XV' siècle (1422). 158. — Les Arabes ignoraient la vraie forme de TAfr ique. 153. -^ lies géographes de l'Europe ignoraient encore, au commencement du XV* siècle, la vraie forme de ce continent. 257. Agathémère, cité. 174, 227, 266. Agensiba Regio, de Ptolémée. 152. Agrippa. Carte de l'empire dressée au temps de cet empereur. (Voyez Carte.) Ahouaz (pays d'). 343. Aiguille nautique^ déjà connue au XII* siècle. 274. — Description de cet instrument, par Etienne Pasquier. 417. Ailly (cardinal d'). (Voyez Mappemonde). — Son Traité de cosmàgraphie, intitulé : Imago Mundi. 153. — Opinion de ce savant relativement à la petitesse de l'Afrique. 153. — Il croyait qu'on pouvait aller dans l'Inde en peu de jours par rOcéan. 96. 153. — Il ne connaissait pas les régions découvertes plus tard. 154, S6R. — Il admettait l'eiistence de deux villes du nom de Syène, 371. — 432 — Aillj fcaràinal U*). Son Planlsplière. 95. AimMi. Les auteara du mojeii-lge rtppelletti ijqfiê iiuUrms, tf 4. Aiwtmit en Styrie. 116. Akhia^'az-zenan (manuscrit arabe de T). 333. Alain de Usle on de l'isle^ anteur dn XIII* siècle, f ». — Son JuicUa- diMwi. IIS. -* Manvserlu de œi ouvrage qmi esistent à la Ba^Uotbèque de Parla. ilS. — PtMlealion de cel oerrage (ait à Venise en I58S. flS. — Il a palaè ^et lea mmMeun nrjibes. 112. AUins. i.XXI, 339. ÀlàMtmgni^ astronome arabe des IX* et X* siècles. 93, 138, 34a Atkéric de* rtêUF^mtûimêi. 117, 161. Albert-le-Orand, savant dn XIII* siècle. XXXI?, LXXIX, 79, 83, 87, 97, 99, 103, 107, 1S3, 163, 189, S87, 188, 3S6. — Son système cosmograpbique. 80. — Il renfennait 1* Afrique en deçà de Téqvalear. 81 . — Il fut le premier qoi représenta la Baltique oomaae on grand golfe. 79. — Connaissance qoHl avait des aate«rs orieeUox. 78. il/^fNtfMiM» (Pierre), cité. 359. Albumti9êmr (voyei Aboumassar), matbématieien arabe da iX* siè- cle. 93» 189, Albnquerqne. S^ Comment mk^tt. 103. — (François d*). Son voyage. 4fa Alcuin, auteur du VHP siècle. LXXVI,i4, 121. — La forme du monde selon cet anteur. 181, 401. Alep (ville d*). 341. AlexûHdre^e-Grand, 66, 87, 111. 114, 117, 3S0, 354. — Rose des vents en usage du temps de ce prince. 165. AUxûndrêSévère. Mannert fait remonter au règne de cet empereor l'époque de la confection de la Table de Peutinger. 106. Alexandrie (ville d'Egypte). 55, 136, 159, 109, 110. — Ëcole célèbre de géograpbes de cette ville. Leurs systèmes de la division des mers. 151. Alfarage, auteur orienUl du X« siècle. 80, 316. Alfragan. 139, 314, 384. AlfM-le-Grand, roi d'Angleterre au IX« siècle. XXV, LXXVII, 14. 37. — Son Tirailé de Géographie, 36. — La traduction anglo-saxone d'Orose. 36. Alftic, LXXVII. Son TraHi d'Aslrancmie. 47. — Il pensait que la i6ne torride était inhabitée. 47. — 43S — AiçAzel, savant arabe du Xl« siècle^ 80, S26. Ali'lbn'Mêhëmed'ei'Scherki, Sa nap^temonde et son atlas mani^ crit. 346. Alkhorntni, savant ara1>e. 93. Almamoun (le kalifa). 3i3, 337, 349. Almagettt (voyez Ptolémée). AlfMLnach astrologique et agricole arabe. 347. Almeida (Françoise*). 481. Alpet, Les Arabes s'étendaient jusqu'il ces montagnes. 314. Alphonse-le-Sage. Son livre de lot PariidaM,Ce qu'on y rencontre rela- tivement à l'aiguille marine. S74. Alphonse IV, roi de Portugal. Expéditions aux lies Canaries effectuées «ms son règne. 875, Aliëee. 09. Amalft (ville d*). 289. Amazcnei, 68. — Platon les plaçait dans le PonVEuxIn. S15. •*- Mentionnées par Raban-Maur au IX* siècle. 41. — Habitent le Caucase, selon l'opinion d'À8«ph, m Xi» siècle. 59. — Biles sont placées par Hugues de 8aiiftt-Vîetor« eomographe du XII« siècle, entre la mer Casplemie et la mer Noire. 65. ^ Le pays babité par ces femmes guerrières eet placé, par un au- teur arménien, auprès de la terre inconnue. 109. ~ Légendes qu'on remarque sur les cartes du moyen-Age relative* ment è cette fiable. tl4, tl5. — Représentation de trois de ces femmes guerrières dans la map*^ pemonde du Musée Borgia. 916. » Adam de Brème les place près de la mer Baltique. 391. Ambrolse (voyez Sainl). Amérique. 148. — Ce continent entièrement inconnu aux géographes avant la dé- couverte de Colomb, en 1499. 957. Amien Marcellin. Manuscrit de cet auteur découvert par le Pogge 151. Anaximandre, 106, 168. >- Carte représentanl son système du monde (voyez Lelewel). Andahi (l'Espagne). 330, 349, 346. André$. Sa publication de la carte de Pareto. XLVI. 985, 301. Cartes du moyen-Age citées par cet auteur. XLIII. Androsthène de Thase. LXXII. Angeminiut (Paulus). Cartes gravées par lui, au XVI* siècle, dans une cassette qui se trouve h Milan. 196. 28 — 434 — Angleterre. LXXIV, liO, 121, 150, 307, 311, 3il. -<- Les rois de ce pays ont fait dresser des cartes pendant le moyen- àgc. 395. ;liifui/es de Colmar. 191, 387. — de Saint-Benoit. 181, la^. Annales des Toyages. XLII. Anasuse (Histoire Ecclésiastique). 29. Anonyme de Ravenne (soyez Géographie de i'). 234, 255. Anschaise. Adam de Brome poise des notions géographiques dans l'ou- vrage de cet auteur, ^iiriei» (peuples). 230. Antiehthone ou V Aller orbU. 67, 86, 203. — Cette terre transatlantique supposée, eat admise par Isidore de Séville au VII« siècle. 23. — Et par Raban Maur au IX* siècle 43. — Elle se trouve figurée dans la mappemonde de Cecco d'Aseoli au Xnr* siècle. 97. — Nicolas d'Oresme refaite, au XIV* siècle, l'existence de celte terre antarctique. 14a — Cartographes qui représentent cette terre australe opposée et en face du midi de l'Afrique. 229. AntiUia (l'Ile). Se trouve encore marquée dans le globe de Behaiin, k la fin du XV* siècle. 60, 61. AntiOche(yi\\e&). 95, 210, 211. — Célébrité ancienne de cette ville. 212, 213. AnlMochus renferme la Margiane par un rempart. 211. i4iiifpod«i. 42^.— Fabuleux selon Isidore de Séville (voyea Légendes). 25. — Opinion de Nicolas d'Oresme à cet égard. 142. Antiquiiates Americainœ (voyez Mappemonde). • Anthologie latine (voyez Burman). Auville (d). XV, 32, 344. ^ Il S'est servi de la traduction d'Orose par Alfred. 37. «— Son mémoire sur le rempart de Gog et de Magog. 239. Aphron. SigniGcation de ce mot. 286, 287. Apocalypse. 240. KppeWe de Cyrène, autour d'un Périple. LXXll. . Appollonius de Perge. 426. Appolonius de Bhodet. 174. Aragon, 183. Âtal (lac d'). 337. Aratus. Ses Phénomènes cités (voyez Sphère). 23S. — 4â5 — Archéohgie natalr (voyoz Jal). Aryne. Diversité d'opinions sur cette prétendue vilie. ^6S et suiv. — Passage de Roger Bacon, au XIII* siècle, sur ce sujet. 371. — On plaçait cette ville au milieu do inonde pendant le moyen- âge. 95, 94. — Pierre d'Abano place cette Tille vers le 9* degré de latitude nord. 95. • • ^ Plusieurs cosmograplies la plaçaient à Syène. 95. — Pierre d'Abano croyait qu*on ne pouvait pas y aller. 99, — Cette ville se trouve marquée dans la mappemonde de Pierre d'Ailly. 95, 194. — Jean de Beauvau la place encore au centre de la terre, en 1479. 96. — Ce que rapporte ce cosmographe à ce sujet. 376. — L'existence de cette ville était une pure tbéorie et non pas une ville réelle. 96. AraùfM. \\\h XIX, XX, XXil,XXV, XXVII, 91, 98, 142, 285, 339. — Ils étaient établis dans le royaume de Naplcs au XIII* siècle. 289. — Ils traduisent un livre d*Aristote sur les pierres. 288. — Leurs conquêtes au moyen-âge. LXXV. ~ Auteurs qiii ont affirmé que les Arabes avaieai transmis à TEti- rope l'usage de la boussole. 286. ^^ Ils créèrent une géographie qui leur est propre. 190. — Leurs mappemondes sont extrêmement barbares. 190. — État des sciences chez eux au moyen Age. 189. — Ils apportent en Espagne l'astronomie. 190. — Ils corrigent Terreur de Ptolémé ; relativement k Téteadue de la Méditerranée. 254. — Ils connaissaient déjà la boussole au XI II*' siècle. 273. ~ Ils éuient plus avancés, au moyen-âge, sur la connaissance de l'Afrique, que les Européens. 322. — Époque à laquelle commence leur géographie. 323. — Ils se trouvent, au moyenkge, en contact avec les Gre^, les Goths, les Indiens et les Chinois. 323. - Leurs voyages au IX» siècle (voyez Reinaud). — Leurs découvertes dans le nord. 334. — Leurs vaisseaux. 328. — Leurs observations astronomiques. 102, 324. — Leurs instruments astronomiques (voyez Sèdillot). — Instruments d'observation dont ils faisaient usage k l'époque de l'arrivée des Portugais dans l'Inde. 386. — 436 — Arabes. Liste de leurs géographes dans duiri, SM. ~ Leurs ouvrages comneocent à être tradniu vers le XI* siè- cle. 395. — Les bases de leur cosoiograpliie et de leur géographie sool pel- sées dans les systèmes des Grecs. 396, tSS. --» Leurs cosaaogrtplies (TOjex ce mot). — Leurs cartes géographiques (voyes Cartes). — Les règles du tracé de leurs cartes sont pviséee cèet les Grecs. 396. *- Ils aTakmt des mappensondes au X« siècle (voyei ce mol). — Leurs globes célestes. 105. — Au X* siècle, en fréquentant la c6le de Sofala, ils TOjaieat par- faitement les étoiles de la croli du sud. 105 et 108. — Leur manière de naviguer dans les mers de TOrlent. 419. — Ils ignoraient la vraie forme de l'Afrique (voyea ce naoi). — Leurs opinions sur Timpossibillté de naviguer sur la mer Atlan- tique. 350. — Ils ne naviguaient pas, au XV» siècle, sur la haute mer Atlan- tique. 334. — Leurs roees des vents aux IX* et X* siècloB. 315. » Leur mesure de la terre. 106. — Selon leurs ooemographes, un tiers seulement du globe terres- tre est habité, nn second tiers ne consiste q«*en déserts in- habitables, et Tautre tiers est occupé par la mer. 106. — Leurs savants soutenaient encore, au XIV* siècle, que la partie habitée de la terre se trouvait renfermée seulement dans Thé- mispbère septentrional. 332. — Influence de leurs écrits sur les savants occidentaux au Xlll« siècle. 199. — Citations des auteurs arabes qa*on remarque dans la cosmogra- phie du cardinal d'Ailly. 154. ArMe. 308, 345, 374, 397, 401. — Heureuse, est au milieu de la terre habitable selon Ptolémée. 50. âroê (fleuve de l'Asie, Vdraxes d'Eratostbène). 900. Arbre de la vie du Paradii terrestre. 115. Archipels de la mer orientale. 419. Argypies, Pays habités par ces peuples, d'après les cosmographes ém moyen-àge. 900. ArrUn. Périple). LXIX. Aritmagpes (les) (voyez Légendes). i9S. — 437 — Arislele. XXXV, 77, 84, 88, 91, 159, 140, 164, 189, i65, Î87, 5t3, 4t7. — Son système cosmograpblqne. 352. -- Son litre dèi Mété&res. 87, 88, 3S6. — Le livre De Mundo qai lai est attribué. 116, 408. — Ses OBuvres traduites au XIK slëde, par Averroës. 78. Aristophane. 174. Arménie, 136, 189, 308, 318, 338, 394. Artaud (M.). Sa traduction du Dante. 101, 103; 104. Artémtdort, LXXIl, LXXIII. Son Périple. 171. Arzakhel. 3S5. A^pk, cosmegrapbe du XI* siècle. 100, 184, 196. 261, 319, 427. — Ses connaissances géographiques. S4. 55, 56. — Sa mappemonde (voyez ce mot). Aiiatick lUsem-dtes. 365. Aiie. 9, 36, 38, 48, 63, 66, 68, 76, 85, 91, 102, 110, 111, 113, 114, 115, 134, 138, 149, 1«1, 220, 255, 318, 326, 350, 357, 379, 393, 403. -* mineure. 214, 223, 225. — orientale. 396. — mé- ridionale. 421. — Les nmltes de ce continent s'étendaient jusqu'au Tfll, selon Hé- rodote. 17. — Selon Priscien, au W siècle, ce continent était de la forme d*un cène. 18, 228. -^Système orographique des montagnes de TAsié selon ce cosmographe. 19. — Selon cet auteur, ce con- tinent est divisé tout entier par le Tauruf. 19. — Ce continent a , dans l'opinion de Bède , autant d'étendue que l'Europe et l'Afrique ensemble. 28. — Ses limites, selon Richer, auteur du X« siècle, s'étendaient Jus- qu'au Nil. 47. — Limites de ce continent, d'après Blemmyde, au XIH* siècle. 120. >- Ce que dit Buckoiti, auteur atabe, au sujet de ce continent. 335. — Asaph donne aussi une gnilide extension h ce continent. 55. — Celte partie de la terre était considérée égale en grandeur k l'Europe et à l'Afrique ensemble, par les eosmograpifaes, avant les découvertes des Portugais. 162. ' ~ Gomment les oétes de ce conHnent sont figurées dans les map- pemondes d'ibn-Wardy, du Xill* an XIV' slèdes. 345. — Due grande partie de ce continent n'est pas connue du cosmo- graphe Ranulphus Hydgen, au XIV* siècle. 146. — Comment ce continent se trouve figuré dans la mappemonde de Fillastre. 252. — 438 — Asie. Au-delà du GâDgc, ce conlinont est appelé Inde dans la mappe- monde de Fillastre de 1417. 351. — Cominent plusieurs villes de ce contlDent se trouvent figurée» dans les mappemoudes du moyen-Age. 310. — Dans rantiquiié et au moyen-Age, on croyait que cette partie du globe éuit la patrie de Vaimant. 394. — Animaux dont cette partie du globe était peuplée, seloa les au- teurs du moyen-lige. 30. — Plusieurs voyages en Asie s'effectuent au XTV* siècle. Jt49. — Les contours des péninsules de ce continent se perféctioDaent à mesure que les Portugais explorent ces contrées et les mar- quent dans leurs cartes. 431. — Une grande partie de ce continent, k Torient et au midi, u^est — bien connue qu'après les découvertes des Portugais, f S4. Aêie centrale. Recherches sur les chaînes de montagnes et de la clima- tologie comparée. (Voyez Humboldt.) Assemani. Sa bibliothèque orientale, citée. 55. — Sa dissertation sur le globe arabe d'Aboucassan, 104. ^ Son catalogue des manuscrits orientaux de la Bibliotlièque Me- dicta de Florence. 334. Aiêyrie, 313, 318. A»souan (ville de la Haute-Egypte}. 84, 93, 369. Astrolabe. Les Arabes se servaient de cet instrument sur la mer des Indes à la fln du XV« siècle. (Voyez Herman). 103. Astrologie. 583. Astronomie Cette science est cultivée, au IX* siècle, pour les calculs du jour de P&ques. 183. — Études de cette science au XI' siècle. 393. Allas géographique chinois de Fei-Sieou. 339. — Celui de Touvrage de M. Hommaire de Hell (voyez ce nom). — arabe manuscrit du XVI' siècle. 346. Atlas (mont). 17, 38, 40, 66, 110, 144, 145, 148. Atlas, Personnage mythologique. 317. — Récit du mythe de ce personnage. 41, 45. Atlas publié par M. Moritz, en 1818, des miniatures renfermées dans le manuscrit d'Herrade, du Xir siècle. 71, 73. Athanase (saipt), cité. 34. Athènes, 48, 310. Atlantide. 60, 114. Attila bouleverse plusieurs Ktats de l'Europe. LXXI. — 439 — AUique (r). «25. Augsbourg, 118. Aurea Gemmœ. Recueil. 70. Autels des Philènes, 254. Auteurs qui ont publié des roonuments géographiques du niOTcn-Age avant 1Bi2. L et suiv. Avend (roonts d'). l'îO. AverroèSf philosophe arabe. 79. — Naquil à Cordoue au XII« siècle. 79. — Sa traduction des œuvres d'Aristote. 79. — Cité par le Dante. 105. — Commentaire des œuvres de cet auteur fait en Espagne au Xll« siècle. 325, 326. Âvezac. XXX, XLVI, XLIX. Son Mémoire sur les Iles fantasiiques de l*Océan occidental. 60. Avicenne, savant auteor arabe des X« et XI* siècles. 80, 97, 99, 10.*, 142, 326. — Ses œuvres traduites par Gérard de Crémone. 80. Avienus. XIV. Édition de son poème géographique publiée en 1819. 19. Avite (saint). Son poème sur la Création. 13. — Sa description du Paradis terrestre. 13, 14. Azamor (ville d'Afrique). 159. Azurara. 279, 333. ' — Passage curieux de cet auteur sur Tétat de la navigation au XIV« siècle. 300. Azuni. Sa dissertation sur Poriginede la boussole. 291, 295. — Passage de cet auteur en faveur des Portugais. 301. — Cité. 361. B Babel (tour de), Ggurée dans les cartes du moyen-âge. 217. Babylone. 209, 210, 393. Bacon (Roger), savant anglais du XIII' siècle. LXXIX, a5, 87, 95, 97. 99, 123, 127, 189, 297, 369, 372. — Il décrit l'Afrique d'après Salluste, Pline et Orose. 84. — 11 a puisé plusieurs rcnseignemcuts chez les auteurs arabes. 84. — uo — Bacon (Roger). Il croyait qu*uii petit espace de mer séparait la o6te occidentale de TEspagne de celle de i*lnde. 84. — Cet aateor signale déjà la mer Caspienne eowMe nue ner ii^ térienre. 86. Mëçorm (fille de). 345. Bûctritmê, iSl. Bmiàktkam, 339. iMftr. Sa carte du système d'Hérodote. 170. Bâ^M (pays de). 338, 343. Bagdad. 57, 396, 335, 343, 383. Bmiiaek^ auteur do Xili* siècle. Son oonage sur le oonimerce des^ pierres. 997. — Ce qu*il dit de la boossole. tbid. Mir. 800 édition de Posidonins. 184. Bâkami. géographe arabe dn XIV siècle, 331, 335, 334, 385, 351, 4Û6. -* Il S8lt U tliéorie de Ptoléfliée à l'égard du cous 4m NU. 335. Mâkhiir (la Bactrine). 357. Bédanees mmpiétUp»t$, 883. BêUMU Ses Commenuires sar Marao Polo. XLVII. — Son Allaa. ikid. 906,832. BâUsh dans le Khoraçan. 93. JMaiftffi. Ëmhi9r du Bocage. Son analyse d*an Atlas de Talleyrand. XUI. BanrinfUm, puMia la traduction d*Orose par Alfred. 37. Barras, célèbre historien portugais. 103, 334, 386. — Cité au sujet des cartes des orieotaui. 337. Barthélmif (abbé). Son Mémoire sur la Mosaïque de laPalestrine, 388. Barrow. Soh Voyage en Chine. 984. Bariholomiut Anglieus. Son ouvrage De Proprietatibut Rentm. 147. — Son outrage imprimé en 1488. ibid, — Cet outrage est une compilation de Pline et d'Isidore. 14B. Batkkirs. 340. Beuteux (rabbé). 408. BtKeièrt, 394. Betger, XXX. Bède4e-Vénérable, LXXV, 71, 100, 114, 143, 999, »9, S9t. — Son système cosmographique. 91, 96, 97, 98, 99. — Selon lui, la terre se trouve placée au milieu do monde. 95. — Il pensait que là lone torride était inhabitat>le. 95. — Forme qu'il donnait k la terre. 919. — 44t — Bide-lt-yénimbie. Selon lui, les habiUnto de riiémisplièfè stipérieaf ne pouvaieot pas aller cbei cenx de rhémispbèra inférieur. 27. — Il ne connaissait pas la partie de rAfriqne découverte au XV' siècle. 23, 28. — Représentatioii des roses des vents qu'on remarque dans les- éditions des ouvrages de cet auteur. 415. Bécan (Vaa-Gorp) attribua TinventiOD de la boussole aux Allemands. 295. Behûim (Martin de). 399. — Vqyet Globe. Belgique. XXX. Exemplaires de rouvrage de Sanuto, qui existent dans la bUrfiothèque de cette capitale. 133. Ben-Àyas. Sa cosmographie composée en 1516. 336. Benacaty, géographe arabe du XIV* siècle. 331, 332. -— Son Histoire de la Géographie des Indiens. Ce qu*ii dit k l'égard de la meettre de la terre, t^d. Bendoni, Sa publication du Portulan de Piétro Goppo de 1528. XLUI. Bengale, 363. Berbers (pays des). 339, 342. Bergeron. 285. Berlin. 349. Berlinghieri. Son poème géographique. XIV. XIX. Bernard de Ourtreê, savant du Xll* siècle. Son ouvrage coemograplii- que du Megacosmos et du Microeoemot (le grand «t le petit monde). 73, 116. Bernard (le moine). Son voyage à Conatantinople» au IX* siècle. XIX. Berthelot (M.). Sa notice sur le cosmograplie àlonzo de 9aata-€fui. XLIX. Bertius. XV. Ses commentaires sur les anciens itinéraires. 173. -* Sur la TaMe PentingéHeone. ibfd. Beikmëu. Cité. 30. BtoHfê (Andréa). 168. Représente dans sa mappemonde le golfe des. Dragons en Afrique d'après Isidore, et Vincent de Beauvais. 79l -*- Sa mappemonde. 332. Béamie, 36. Bible (la). 108. Bibliographie des Croisades, par Michaud. 67. Bibliotheea Belgiea Maumeripta, (Voyes Sander.X — ^œta, (Voyes Fabricius.) — Manuscriptorum. (Voyes Labbe.) — Pairum, Cité. 117, 182, 319, 399, 400. — 442 — Bibliothèque ta XI' siècle, renfermani 1.*^ volumes, éuit une mer-. Teille/ 185. — de l'Arsenal, 281. — Arabico-Hispanica. (VoyeaCas^iri.) — Barbôrini à Rome. Manuscrit d«« Blemmyde de cette Biblio- thèque. 118. — de Berne. Manuscrit de Plan-Garpin. Itn. (Voyez Sinner.) — de Bourgogne (catalogue). LV. — Royale de Bruxelles. (Voyez mappemonde.) — Gottonienne dans le musée Britannique, ilf . — de Oyon. 310l Possède un manuscrit du XV' siècle de Touvrage de Barthnlomus Anglicus, 147. — de Gotha. 531, 338. — Historique d'Angleterre, par Nicolson, 160. — Impériale de Vienne. 239, 272, 412. (Voyez mappemonde.) — . de rinstitit de France, là. — Laurenciana de Florence. (Voyez manuscrit.) — de l.eipsig. 184. — de Louis de Bruges au moyen-âge. 127. — du LouTre au XIV* siècle, sous Charles V. 126. — de Mayence. 127. — Medicea. UV. 224. Catalogue des manuscrits orientaux. Ibid. (Voyez mappemonde.) — de Montpellier. 282. — de Nancy. 19G, 259. — Orienule d'Herbclot. 407. — Orientale, publiée par Zenkerr 349. — du Palais Pitli à Florence. (Voyez mappemonde.) — Nationale de Paris. XXIX, XLVi.XLVIll. 54, 99, 112, 138, 140, 362, 190, 196, 199, 214, 221. 224, 236, 243, 2.j9, 271, 273, 275, 279, 281, 282, 287, 297, 324, 334, 341, 346, 318, 357, 260, 375. 341, 394, 400, 403, 404. 405, 411. Elle ne possède qu'un seul manuscrit de Jourdain de Sévérac, 127. Manuscrit grec d'un périple qu'on y trouve provenant de la Bi- bliothèque de Pithou. 171. Manuscrit géographique du X*" siècle qu'on y trouve, 29, 30. On y trouve six manuscrits de l'ouvrage de Bernard de Chartres ou Svlvcslris. 74. — Plnelli. 272. — 443 — Bibliothèque de Reims. 194. — de la Roda en Aragon. (Voyez tnanuscrii). — de la reine Christine de Suède dans le Vatican. !i7f . — du roi Edouard de Portugal. Ii7. — de Nurano à Venise. Catalogue. XLl. — de Saint-Gall. Manuscrit géographique du Ville siècle qu'on 7 trouve. 30. ~ de Sainte-Geneviève. XL. 210, 590. — de Stokholm. Manuscrit de Marco-Polo qu'on y trouve. 230. • — de Strasbourg. Manuscrit d'Herrade qu'on y trouve. 70, 414. — de Turin. Ll. 215. — de Weimar. 20r>. — de l'Université de Leyde. 30. — de M. Walckenaer» 304. — de Wurzbourg. 30. Bibliothèques des XIII* et XIV' siècles. 130. — de France, de Belgique, de l'Angleterre , de l'Espagne et du Portugal. (Voye* Hxnel.) — des départements. (Voyez Libri.) Biographie universelle. 66, 69, 80, 153, 313, 315, 322, 390, 427. Biondo, II mentionne le Portulan de Lorendan. XLll. Biot père (M.). 299, 427. — Ouvragé de ce savant sur l'origine du zodiaque. 415. Biot (Edouard, M.). 282, 283. — - Sa Note sur la direction de l'aiguille aimantée en Cbine. Ibid, BHhinie. 314. Blemyes. (Voyez légendes.) Bleymmyde (Nicephore), auteur grec du XIII« siècle. LUI. Ses ouvrages cosmographiques et géographiques. 118. — Son système, ibid. II a adopté pour l'Europe et pour l'Asie la forme donnée II ces continents par Ëratosthène. 120. — Il a donné à l'Asie la forme triangulaire. 120. — Ce cosmographe n'était pas plus avancé dans les connaissances géographiques que les anciens. 1 19. — II adopte la théorie de l'Océan environnant la terre. Ibid. — Ne connaissait rien des pays découverts au XV» siècle. 120. Blau (M.). Signale en 1836 la mappemonde de Reims. XLVll, 196. — Son Mémoire sur les Monuments géographiques de Nancy. 196. Bobrick. Sa carte du système d'Hérodote. 170 Boccate, 117. — 444 — Bockarl. f70. -» Son Traité sur le Pmrmdiâ terrtMin. 106. — Si Gi9§raphim merm» 191. Boice. 389. BdùÇHi. 104. Bw§mn. Sott ouYnge Ge§tm Dei per Fnc«CM. U. 67, 152, 136. — Publia ia Mappemonde de Saniito. 153. Bêrgia (cardinal). 104. Bor^ (l'abbé) décovfre en 1769 vne carte d« ai0fe»4g€- ^^• 194. Botio, Sa Borna Soitemtum, 198. Bûtheus, géographe cité par Marclen. LXXIll. Bouquet (Dom). 180. Bouuoie. On a prétendu qu'elle aTait été eon«M des aseleat. S90. ^ Aucun document historique n'indique eomMeM cet inumment s*e8t introduit en Europe ni qui en a été rinfemeiir. 664. — De cet iBstnunent avaBi les grandes déeouferles du XV* .siède. 280. — La plus ancienne représentation connue de cel iamnmaeBt. m. — On remarque des boussoles incnutèes dans les reliares des por- tulans. iMâ. — Quelques auteurs en attribuent rintroduclloo en Europe noz lloft- gols. — Réfutation de cette opinion. 696. — 6ob imperfection au moyen-àge. 296, 297. — Au commeDcemeat du XV' siècle, on ne savait pas se servir de cet instrument sur la mer Atlan- tique. 275. — Azuni attribue aux Portugais la perfection de cet instrument, 301. ~ Les Arabes faisaient usage de cet instrument liique d* Héro- dote, 168. Brème, 321. — 446 — Brôékt'tÊimMn. Son ouvrage sur les écrits de Lictance. 3iS. Brueh (Gaspar) publie les oQtragea d'Eagelbert. 117. Breydenbaeh, Son Voyage en Palealine. LXVI. Brack. XLIL Bruehius. Sa Chronologim Monoiterimwu 70. Bruges. 136. Bnmetto Latini, savant iulien du XUl* siècle. 82, 100. •— Son TiraUé de la Mappemonde. 83. Il adopte la théorie de TOcéan environ- nant la terre, fbid, — Sa division du globe, tbid. — Passage de cet auteur sur ralguille nautique. 174, 897. Buadie. UII. Ses Recherches sur l'Ile Antttlim, LUI. Sa pnMicatiou de deux fragments de la carte des Pizzigmnf, de 1307, et de celle de Blanco. LIH. Bwhing, Sa géographie. XVfl. BuchoH publie la carte catalane de f375. LV. Buffeus, commentateur de l'ouvrage d*Alfred. 37. Bulgarie. 316. Bulgares. 333, 340. BuUeiin de la Société de géographie. XLV, XLVI, XLVllI, XUX, L, LVII, LXVIII. Buondelmonli. (Voyez Isolario.) Bnrman. Son Anthologie latine. 389. Bumouf(U.). Opinion de ce célèbre indianiste sur les cartes des lo- dous. 365. Busée (Jean). Ses ouvrages. 70. Bffsaniine (Collection de la). 318. c Cahral. Sa découverte du Brésil constatée par les cartes.— Son Voyage. L, 490. Cadix. 134, 145, 316, 37S. Cadrans de buts dont se servaient les navigateurs arabes. 418. Caire (le). SIO, 393. Callistène (Pseudo). 367. Calpe (montagnes). 28. Cambridge. Cartes anciennes qui existent dans cette ville. XLVI. Combodja. Description do ce pays composé en 1297. 284. — 446 — tampanus, savani italien du XI* siècle, iratluit de Karabe les OEavres d'Eaclide. 5-i, 3i5. — l^cril un ouTrage sar la Sphère. Ikié. Canaries (lies). 41, 51, Gl, 160. (Voyeilleft.) — Les seules lies d'Afrique mentionnées par Isidore. :i5. Canje (Du). 39(i. (Voyez mappemonde.) Canisius. 69. — Son Thésaurus Monumeniorum. 319. Cap des Aromates. 23'>. C«|»Bojador. 42, 43, 44, 47, 63, 85, 97, 110, 123, 149, 155, 206, 207, 227, 278, 333, 348. — Robert de Saint-Marien d'Auxerre termine T Afrique en deçà de ce cap. 110. — Passage de ce cap par Gil-Eaunes. Ce qui en résulte pour le progrès des connaissances du globe*. 301 . Cap Comorim. 104, 231,328. Gap Noun. 33, 137. Gap de Ger ou d*Agulon. 32. Gap Guardafui. 30i, 419. Gap Juby. 207. Gap Malaeum. 3ri0. Cap Verd (Iles). Capmany, Ses Questiones Criiicas. 292. Cordons, Son Histoire d'Afrique. 32i. Caréna. Montagnes d'Afrique auxquelles on donnait ce nom. 158. Carli. Ses Lettres américaines, citées. XLI, XLIV. Carte. Du Système géographique d'Homère, 170, — figuré par Henri Woss. ibid. — Par Sebenemann. ibid, — par Schlegel. IbUL — par Woelcker. Ihid. — par Leiewel. Ibid, Carte du syième de Craies et de son globe, formulée par Leiewel, l7o. — du système d'Éphore. (Voyez Leiewel.) — du système d'Hécatée. (Voyez Klausen.) — des Périples de Marcien et d'Isidore de Gbarai. (Voyez Miller.) Carte de la géographie de Moyse, par Bochard. 170. — Par Huei. ibia. Par Michaëlis. Ibid. — de la Géographie de Rulilius. (Voyez Zumpt.) Carte du Monde, dressée au temps d'Agripa. 390. Carte générale du Mo»ide, dressée d'après les matériaux recueillis par les commissaires de l'empereur Théodose. 390. — 447 — Carte de Peulingor. 187. — Copié par un moine da XlIJe siècle. 176. — de l'Europe au moyen-Age pour écialrcir la traduction d*Orose du roi Alfred. 57. — générale dressée sous le kalifat d*Almamoun d*après la descrip- tion d'Albateny. 349. — générale d*Ibn-Haucal. 3491 — de la géographie d'isztachry. publiée par Mordtman. 348. — générale, du même géographe arabe, donnée par M. Reinaud, 349. — du \l* siècle de Touvrage de Richard de Gircenster. 178. — du Monde au XII siècle, dressée par ordre de Rupert. 186. Carte représentant les pays avec lesquels les Arabes entretenaient des relations sous les Abbassides. 349. Carte de la Nigritie des Arabes. Ibidi — de la Géographie de Massoudi, formulée par M. Reinaud Ibid. Carte du système de Ptolémée, corrigée par les Arabes 373. — arabe de l'Espagne et du littoral de l'Afrique. 347. — Des côte» de la Grèce et de l'Asie mineure, ibùi. — De la mer Adriatique. ibiii. — De la côte méridionale de France, delà Corse et de ia Sicile, et de l'Afrique septentrionale. Ibid. — Des Syrtes. ibid D'une portion de l'Afrique septentrionale. Ibid, -*- De la mer Noire au XVI' siècle, ibid. Carte géographique iudienne très ancienne* 363. — Celle de Népal, dé- crite parWilford. 384. — des frères Pissigani, de 1367. XLII, XUII, 61. — Analyse de quelques particularités de cette carte. 27.1-276. Carte marine. — La première où on remarque 32 lignes des rumbs des vents. 275. Carte de la Terre, d'Ibn-Wardy. (Voyez Mappemonde.) — de 1307, renfermée dans le manuscrit d'Uayton , de la Biblioihè que Laurencinna à Florence. XUII. — de Sanulo de 1321 . .LI. Carte caulane du XIV siècle de la Bibliothèque de Paris. XLII, XLIII, 4. — Légende qu'on y remarque sur le pays de Gog et de Magog. 239. — Elle est remplie de monstres distribués géographiquement ^^ns les diflérentes contrées. 214. — de Solery de Mallorque, dressée en 1383. 304. — de Pasqualini, de 1406. 304. — du Musée Bourbon, de Napics, dressée en 1413.194. — 448 — 'Carte de lUihiai de YilU d'Esté, dfessée en 1413. XLk t^d. — du paUU Piui à Florence, dressée en 1117. 304. — du poème géographique de Dali, de 14^ MO. — de U cMe occidentale d'ifriqoet da mène» 155^ Çtfk^ cêtie ne dépasse pas Meua dans le Maroc. ikitL — de 1424, conservée à la BiblioMqae de Weienr. 194-304. — de GirûUUs, de Venise, dresaée en i4ft6. XUI,. Xi^IV. 304. — de 1430, qni ae tronte à âobreilo en Italie. (Voyei BorghL) — - de Pedraci d'Ancône, donnée par Potocki. XLVL — de Becarlo de Parme, de 1435. XU, XUV. — de Benedetto Peaina, de 1484. XLIU. — de Pietro RusaU. XLUl. — deBennlcasa,del47l. XU. €arte marine, de 1436, d*Andréa Blanco. S68. ^ Locire de VHtooiaon sur cette carte. XU. ^ de FslMce de Mallorca, de 1439. 144, — Elle est signalée par Raymond Pasqoal. XLI. Carte allemande dn XV* siècle, où on remarque âne bonssole. — de Jean d*OrtU, de 1406. XLI. ^ de Juan de La Cosa, dresaée dans Tannée iSOO. 196, f78w S79. — Chaîne de montagnes qu'on y remarque et qiil s*étend de l'Atlas Jusqu'en Egypte. 158. — de la Palestine, publiée en 1464. LXVl. — de Pareto, de 1455. XLIH. ~ -espagnole, de I5i7, conservée à Weimar. 205. — de Diego Rfbero, célèbre cosmographe espagnol, datée de 1.nâ9. Ibtd. — de Domingo del Castillo, de 1541. Ll. Carte géographique de PÉgypte. 388. — de la Tartarie, 363. — dressée par Gosselin. 33. ^ des pays des Lubicns, dressée par Thérenot. 106. CARTES. Cartes cadastrales des Hébreux. 174. — des Égyptiens. Ibid. Cartes géographiques: on n'en rencontre pas une seule du >' siècle. 180. — 449 — Cartes représentant les systèmes d'Homère, d^É^Katostbène, de Ptolé- mée, de Mella, et d'autres. (Voyez L6wenberg.) — Histoire de celle des anciens. 173. (Voyez Gothschling et autres.) — Ouvrages où on trouve des notions sur les cartes des anciens. 17S Cartes du système d'Hérodote, formulées par les modernes. 170. — L'histoire des cartes du moyen-âge se trouve dans les livres des auteurs de cette époque et dans les mêmes cartes. 170. — coloriées d'un manuscrit de Ptolémée, conservé en Belgique. 176. — de Ptolémée, d'une date moderne. Ibid, Cartes des anciens : étaient de différentes sortes. 175, 176. — Au temps de Socrate, les cartes étaient communes à Athènes. 174. — Chez les Grecs et les Romains, ibtd. et 173. (Voyez Reinganiun.) Cartes qui marquaient la prétendue ville d'Aryne. 93. Cartes murales des écoles d'Autun aux III* et IV* siècles. 179, 3^. — géographiques au IV* siècle. Témoignage de saint Jérôme à cet égard. 390. Cartes géographiques dont il est question dans le poëme de Séduîiui au V' siècle. 390. — de Sanuto. 137, 193, 303, 398. — Dans celles du moyen-âge, on rencontre une immense variété de légendes. 218. — Et de traditions historiques. 216. ~ Elles sont de toutes dimensions. 197. — On les trouve gravées sur un ciboire. 196. — Intercalées dans le texte des livres, ibfd.-^ Peintes dans une initiale, ibid. •— Dans un entourage, tbid, — Gravées sur des meubles d'ivoire, ibid, — I^ns une cas- sette. Ibid, — Au revers d'une médaillé, ibid, -^ Elles sont disséminées partout. 195. — Listes des noms géographiques qu'on y rencontre. 402. — A quelle époque on a commencé à étudier les cartes dli moyen-âge. XXXII et suiv. Cartes des Européens dressées avant les découvertes portugaises; plusieurs étaient dressées d'après des notions puisées dans les cartes et dans les auteurs arabes. 350. — Leur nombre augmente au XIV» siècle.^ Plus de vingt-cinq de cette époque sont déjk connues. 192- — Leur nombre s'accroît encore davantage au XV* siècle. 193. Cartes marines et les portulans se multiplient après les découvertes du XV* siècle. 195. — Dans celles du XIV* siècle, on y remarque des changements relativement à la division de l'horizon et de la rose des vents. 272. 29 — 450 — Cartes marines. Celles dont se servaient les premiers navi^teurs por- tugais. 279. — Celles dressées par les cartograplies de cette Dation. 4âO. — Uite de celles dressées par les Vénétiens menlionnés par ZjUrla. XLII. Cartes actuelles de rSorope. 357. — Dans celles de Mercator, on remarque les rochers magnétiques indiqués. 368. — - De même que dans celles publiées par non- dius. Ibid. Cartes cadastrales des WV et XIII" siècles. 395. — topograpbiques dressées au moyen-ftge. ibià. — topographiques des Italiens au moyen-ftge. Ibid. — PersipectiTes dressées à la même époque, ibid. Cartaa géographiques des Arabes. 356. — Leur imperfection 190. — Elles oITrent de très grands défauts sur la position des lieux. 349. — Leurs cartes ont cependant l'intersection des méri- diens avec les parallèles. 337. — Massoudi , géographe arabe du X' siècle, cite les cartes de Marin de Tyr. 353. — Celles renfermées dans le manuscrit du Liber cUmatum d'Isatacbry, géographe arabe du X* siècle. 348. — Les soixante-dix cartes du manuscrit d'Edrisi. 338.— Celles que M. Jaubert a publiées k la suite de sa traduction de l'ouvrage de cet auteur. 348. Cartes marines en usage sur la mer indienne au XIII' siècle. 337. Cartes arabes formulées par de.s auteurs modernes. 348. Cartes cbittoises remontant ài une époque très ancienne. 358. — Grande carte de Tcmpire dressée au II1« siècle de notre ère. Ibid. — Description de cette carte. /fr/Vi.— Du VU* siècle» 360 —Celles qu'on possède actuellement sont d'une date récente. Z&i. — Ce que dit le P. Trigault à ce sujet. Ibid. Cartes mandchou -chinoises. 56i. Cartes géographiques anciennes dressées par les Indiens. 365. Cartographes du moyen-âge. Us n'ont fait que reproduire, dans leurs mappemondes, les systèmes des géographes de l'antiquité. 168. — La plupart n'ont pas adopté les idées de Plalon et de Marin de Tyr pour la construction de leurs mappemondes. 169. — Leurs représentations cosmologiqucs. :245.— Ils adoptèrent le système des Grecs de la division de la terre en trois lies sé- parées par le Tanaîs et le Nil. Cartes oh on remarque ce système. 2:20. — Quelques cartographes représentent le monde divisé en deux seules parties. Monuments de cette catégo- — 451 — rie. an. — Ceux qui représeuteni le monde partage eiitre les descendaDts de Noé. 234. — Mappemondes où on trouve ce partage indiqué, ibid. — Ceux de la Un du moyen-àge adoptent encore le système de l*Almageste , de Piolémée et celui des Pères de l'Église, et quelquefois celui de Platon. 140. — Ceux qui adoptaient le système de Ptolémée, conservaient aussi les erreurs de ee géograpbe. 247. — Le système orographique de quelques carfeogripties est puisé dans Ptolémée. 248. — D'au- tres représentent dans leurs caries le système de Priscien. 228. — Plusieurs représentent les trois parties du monde de forme cnri-ée, 405. — D'autres donnent au monde la forme d'un carré, 221-222. — Ils conservent souvent dans leurs représen- tations du globe les traditions sacrées. 203. — Ils placent quelquefois, dans leurs représentations graphiques, l'enfer au centre de la terre. 242-243. — Les cartographes du moyen-àge adoptèrent la nomenclature géographique des ouvrages de cos- mographie composés à celte époque. 208. — Quelques uns ne donnent dans leurs mappemondes qu'une simple liste de noms géographiques. 218. — Ils remplissent quelquefois d'Iles le vide de l'Océan ; raisons qu'ils avaient pour suivre ce système. 902. — Ils donnent le nom de Babylooe il une ville de l'Asie et à une autre ville de l'Egypte. 394. — Leur erreur sur le cours du Nil. Motifs qu'ils eurent pour donner une fausse direction au cours de ce fleuve. 230 et suiv. — Mappemondes où oo re- marque cette fausse direction. 232. — Plusieurs cartographes du moyen-âge traçaient une côte Uctive au sud de l'Afrique, adopUnt la théorie de Strabon. 206. — A Tégârd de l'Inde, ils suivaient aussi la géographie systématique des anciens. 255. — Ils coufondaieut l'Inde avec l'Kthiopic. 200. — Ils conti- nuent à indiquer, dans leurs cartes, que la xône Torride était inhabitée. 206. — Ils signalent les endroits de la terre où les Apétrcs prêchèrent la foi. 217. — Ils représentent, dans leurs cartes, les fables de l'antiquité. 115. — Font suivre aux Amazones les mêmes voyages que les AA. anciens signalaient dans leurs ouvrages. 214-213. — Plusieurs suivent le système iïEdrui, 221. — Ceux du XUl' continuèrent à tracer leurs cartes comme ceux des siècles précédents. 189. — Encore aux XV« cl XVr siècles, ils continuent à dessiner des terres australes fantastiques. 203-201. — Pendant le moyen-àge, ils adoptent les roses des vents des anciens. 259-41 .n. — Ouvrages — 452 — où ils puisaient des noUons à cel égard, tèid. — Ils adoptent de préférence la rose des vents des Grecs. 989. — Ploslears ne marquent pas même dans lenrs mappemondes les quatre points cardinaux par leurs dénominations. 970. Cartographes arabes. Leurs représentations du globe sent plus défec- tueuses que celles des Occidentaux. 346. Cmrtoçrmpki€. Ignorance des modernes au sqjet des cartas da moyen- âge. X98.-— Elle ne Cait pas de progrès aux IX* et X* tUb- des. 184. Caspienne (mer). Ses limites, d*après Cosmas. iO, 18. — Priseien bit communiquer celte mer avec l'Océan septentrional. 19. Cassiodore, auteur du VI* siècle. LXXV, 99, 169, 175, 399. — Ses con- naissances géographiques. 19, 90. — Instructions qu'il a don- nées aux moines, relativement à l'étude de U cosuiogra- phie, 90. — Passage de son texte relatif à ce sujet, ikid, Cassirl. Sa Bibliothtcm Arabico-UispanUm, 93, 393, 394. Cassltérides (voyex lies). Castro (D. Jean de), célèbre navigateur portugais du XVI« siècle. — Son itinértUn de la mer Rooge. ^ 304. Gatabathmon (la Marmarlque). 98. Catalogues des manuscrits. 130. Cathay. 948. Catigara. 196,905. Caucase. 915. — Système de la chaîne de montagnes de ce nom dans la mappemonde de FUlasire, 249, 951. — Les montagnes qui s*y trouvaient, selon Raban-Maur, au IXe siècle. 59. Gaxton (voyez Guillaume). Cecco d'Acoli, savant du XIII' siècle. Son commentaire sur le Traité de la Sphère de Sacro Bosco. 97.- Sa mappemonde (voyez ce mot). Cellier (dom). Son analyse de Pkilotiorge. 307. Celtes (les). 919. Cerné (lie). liO. César fait faire ritinéraire de l'Espagne. LXVII. César Drusse. 352. Ceuta (ville de). 51, 101, — Les pays à l'occident de ceUe ville éUient peu connus, selon Dati, en 1492. 159. Chabouillei (M.) donne à l'auteur l'empreinte d'une médaille renfer- mant une mappemonde. 196. Chardin. 285. Charlemagne (voyez mappemonde). i _ 463 _ Charles V. MaDuscrii de Tlmage da Monde, qui a appartenu k ce priuce. 227. — H fait traduire, en 1577, le livre De âtundo, attribué k Aristote. 138, 140, 141. Chars magnétiques des Cbinois. 283. Cbristioe, reine de Suède (voyez bibliothèque). Choiseul-Daillecourt. Son livre sur l'influence des croisades. 593. Chronicon totius orbis (voyez Ricobaldus). — de sex Mundi œtatibus composée au XI« siècle. 519. — de 1320 (voyez mappemonde). Chronique anonyme du VI* siècle. 406. — Celle de BUher, auteur du X' siècle, publiée par M. Pertz. 47. — - Celle d'Herman, composée au XI* siècle. 319, 406. — d'Albéric des Trois-Fontaines, composée au XI H'' siècle. 261. — de Saint-Denis, du X1V« siècle (voyez mappemonde). — de l'abbaye de Saint-Êtienne de Chàlons-sur-Marne. 117. — de Saint-Oall. 180. Chine. 82, 154, 248, 295, 526, 359, 543, 5S4. — Muraille de cet empire. 407. •— Voyageurs qui sont allés en Chine au XIII* siècle. 146. — Ce pays est visité, en 1505, par Jean de Montecorvino. 149. Cbinois. Ont des cartes cadastrales. 259. — Us représentent la terre de forme carrée. Ibid. — Leurs cartes itinéraires des royau- mes barbares. Ibid, — Us sont très peu versés dans l'histoire de la terre. 561. — Conservent leurs cartes marines dans les archives de chaque province. 563. — Divisent l'horizon en 16 rumbs des vents. 272. Chou-King. 284, 285, 559. Cicéron. 175. Ses discours découTerts par le Pogge. 157. Ciccolini. Opinion de ce savant sur le passage du Danîe^ relatif à la Croix du Sud. 104. Cillcie. 226. Cladera. Ses Investigaciones historicas, XL!, 194. — Il reproduit la carte de Behaim. LU. Clavijo. Son voyage. XXVIL Cléantbe. 255. Il pensait que les régions des tropiques étaient inhabi- tées.. 4. Cléomède. Sa Metem-oiogim citée. 4, 250, 253. Cléon de Sicile, géograpbe ci lé par Marcien. LXVI. Climats (voyez mappemondes de Kasniny et de Schoner). — Divisions. 331. — Système des climats selon les Aral)es. 538. — Pays situés dans chaque climat, ou bande. 339, 340. — 454 — Climats. Système &Edrisi à cet égard. 339. — Théorie de Pline à ce sujet. 397. Cluverias. Son Introduction à la géographie. XV, 415. Gochincbine (royaume de). 82. Golchiens. 317. Goliina. Son ouvrage sur la boussole. 291 . — Erreurs de cet auteur saç Torigine de cet instrument. Ibid, — Il attribue à rinvaslondes Barbares la perte 4)e Tasage de l'aiguille nautique. 292. — Ce qu*il pense au sujet de rinvention de cet instrument 286. Çolmar (voyez Annales). Colomb (Christophe). — Sa grande découverte du Noaveaa-MoBdc mentionnée dans les cartes. LVIl. — Son témoignage en fa- veur de la priorité des découvertes des Portugais en Afrique. LXII, sa, 257, 424.— Il paraît avoir puisé quelques notions géo- graphiques dans une cosmographie du genre de celle de Jean de Beauvau. 278, 576. — Barthélémy, frère du précédent. LXUI, 599. — Ferdinand Colomb. LXIl. Colonniê d'Hercule 216, 397, 425. — Selon les auteurs et les cartogra- phes du moyen-&ge, c'était laque les descendants de Noé trou- vèrent renfermées les sciences. 217. — Selon le Dante e% d'autres, au delà de cette limite l'homme ne pouvait pas pé- nétrer. 16, 17, 100, 225, 327. ColumelU, Manuscrit de cet auteur découvert par le Pogge. 151. dmar. 328. Commentaires sur la Genèse (voyez Saint-Eucber). Commerce des épiées avant les découvertes des Purtugais, par oU il se faisait. 159.— De la Malaguete. 1.^9. Comte (le Père le). 284. Conrad lit, empereur d'Allemagne. 62. Constantin d*AntiO€he, auteur du V« siècle. Sa Topographie chrétienne, 35. Constantin ['Africain. 57. Constantin Porphyrogenète. Sa Description géographique des provinces de l'empire grec au X* siècle. 318. Constantinople. 29, 49, 180, 187, 210, 289, 325. Conti (Nicolas de). Passage relatif aux navigateurs de l'Inde. 418. Cooley (Desbough). XXVI. Son ouvrage sur la Mgritie des Arabes, 349. — Son Histoire générale des voyages. XXI. Co|)ernic. 424, 426, 427. Coquebert Montbré. Sa préfaco de la description de l'Asie, par Jour- dain de Sévérac. 124. — 156 — Coquebert de Taizy. Son ariide sar PUlastre. 15^. Goromandel (côtede), 328. Cory (Voyez lies). Cosa (Jean de la), célèbre pilote de Christophe Colomb (voyez mappe- monde). Cosmas, auteur du VP sIècle.'XXXIV, XXXV. XXXVll, M. 301, 229, 270, 410. -— Sa division de la terre. 9. — Selon lui, on ne pouvait naviguer dans rocéan que dans certaines limites. 10. — Pas- sage d'Bphore, rapporté par lui. fbid. Analogie de âon système avec celui de Macrobe. 12. ^ Il partage la terre entre les Gis de Noé, d*après les traditions sacrées. 9.— Il s*appuie de l'au- torité de David sur la question des zones inhabitables. If . — Son opinion sur remplacement dn Paradis terrestre. 12. Cosmographes du moyen-âge. Leurs systèmes. 1 . — Point oh s'arrêtaient leurs connafssaiicea à fégard de rinde avant les découvertes des Portugais. 161. — lis adoptèrent les traditions bibliques sur la forme du monde. 4K). — Quelques uns reçurent des no- tions scientifiques de Tlnde par Tintermédiaire des aateurs arabes. 326. Cosmographes arabes et leurs cartes. 322 (Voyez Yhtachry, Massoudi, Ibn-Haucal, Albeyrouny, Edrisi, Ibn Safd, Kasouiny, Bakouy, Aboulfèda, fbn-Wardy, et Ibn-Khaldoun.) Cosmographie. 69. — Celle des Pères de rÉglise. 08, l/i5, 146, 168, 218, 241. — de Platon. 407. — Traité de cette science au \\* siècle. 389. — Détails cosmogra- phiques renfermés dans l'ouvrage de Philoponus. 316, 317. — Celle de Gui de Bosoches, auteur du XIII« siècle, tniitulé De Mundi Regionibus. 117. — Celle de V image du monde d'Omons est puisée dans les systèmes de Pytbagore et de Bède. 114. — Celle attribuée à iïllfaicus. 218, 402. -— Celle d'Asaph. 147, 184, 261, 319. 408. — Description des repré- sentations et des figures renfermées dans le manuscrit de la cosmographie de cet auteur. 319 k 321. — Celle de Bernard de Chartres. 74. — de Jeau de Beaiivau au XV' siècle. 375. — Système cosiuographiquc de Pati (voyez mappemonde). Cosmographie des Buddliistes. 366. — Celle des Arabes. :>^t — 456 — Cosmographie de Massoudi, auteur arabe du X* siècle. 353. — de Kasouiny. 331. — • de Ben-Ayas, composée au XVI* siècle (Toyea ce nom). ^ Traités cosroograpbiques des Auglo-Saxons au X* siècle. Soot des extraits de Pline et de Solin et d'autres aatenra anciens, et remplis de fables. 46. Coiwtologie, Représentation qu'on remarque dans on mnDiiacrit do XIV siècle. 243. — Système de cosmologie. 6S. ^ Celte de Touvrage d*Herrade au XII* siècle est empruntée an re- cueil intitulé Àurea Gewue, 70. Coupole de la terre, d'après les Orientaux. 374. Court de Gébelin bit honneur aux Phéniciens de l'invention de la , boussole. 290. Cratès. Cet auteur éuit d'opinion que les régions tropicales n'étaient pas habitées. 4. ^ Son système du monde (f ojex caites). — Son opinion à l'égard de l'Afirique. 223. Crète (lie) (voyes Iles). Crocodiles terrestres, dessinés dans les cartes anciennes, d'après Hén>> dote. 216. Croisades. Contribuent à l'introduction en Europe de la connaissance des langues orientales. 323. — Leur influence sur la géogra- phie. 185, 393. Croix Ansée. Herwart l'a pris à tort pour la représentation de la bous- sole. 291. Croix du Sud. 105. (Voyez étoiles.) Crusius. Ses Annales Suevicœ. 70l Cuper. 201. Cyclopes (voyez légendes). Cynocéphales. 521. Cyrénaïque. 44, 6.5. Cyrène. 28. n Dahlman. Sa carte du système d'Hérodote. 170. D'Aidab (pays d*). 542. Damas (pays de). 159, 342. — Comment celte vi|lc est figurée dans les cartes du moyen-àgi*. 210. — 457 — Dante (le). 189, 326, 336. — f^a partie cosmographique de son poème. 97, 98, 99. — L'idée qu'il avait des étoiles de la Croix du Sud {Cruseiro) était puisée dans les globes célestes des Arabes. 105. — Ses idées cosmographiques puisées chez les auteurs anciens dans lés Pères de TËglise et dans les auteurs arabes. 98. — Dans son système cosmographique, la terre habitée rem- plissait à peine un hémisphère, la mer embrassait l'autre. 99. — 11 aurait dû connaître plusieurs mappemondes du moyen-&ge. 100.— Il place encore à Gibraltar les signaux qui avertissaient qu'on ne devait pas pénétrer plus avant. iOl. — Il croyait que la zone torride éuit inhabitée, làid, — 11 connaît mal les pays situés au delk du Gange. 102—11 adopte la théorie de l'Océan environnant la terre, ibid, ^ Dans plusieurs points, il suivit l'AImageste de Ptolémée. 98. Darius 215. Dati (Goro). 196, 261. — Son poème géographique de la Sphère. 155. — Son système. 156. — Preuves qui constatent qu'il ne connais- sait pas la moitié du globe. 156, 157. — Forme qu'il donne à la terre. 157. ~ Ses connaissances cosmographiques et géogra- phiques étaient celles des anciens. 160. — Boussole qu'on re- marque dans un manuscrit de te poème. 281. Dali (Leonardo), frère du précédent, cosmograpbe du XV* siècle. Ttaité de la Sphère qui lui est attribué. 154. — il ne dit rien sur le commerce de l'intérieur de l'Afrique. 159. Daunou (M.). Son article sur Procope. 313. — Et sur Roger Bacon. 84. David, roi d'Abyssinie. 162. Débris habitée par les Garamantes. 16. Deguignes. Son histoire des Huns, LXXI, 106, 323, 324, 326, 328, 333. - Notice des manuscrits dUbn-Wardy. 344. — Ses Mémoires sur la Chronologie chinoise. 283. Delambre. Son Histoire de V Astronomie. 93, 190, 324, 387, 393. Delisle. Ce célèbre géographe n'a pas traité de la cosmographie, ni des cartes du moyen-ftge. XVI. Delphes. Les Grecs regardaient cette ville comme le centre auquel venaient aboutir toutes choses. 401. Denys-le-P^nV^^M. XIV, 118. — Traduction de son ouvrage géogra- phique par Priscien. 14. Depping(M.). Son article sur Nolker. 390. Derham a prétendu que la boussole était d'origine anglaise. 293. Desimaque. 251. — 45« — 0élroit Gadiuin. fOl, 157, âSS. — Nommé d'Hercule par les anciess et a a moyen-ftge. 90. — Et des Colonnes. 233. — Et de Gibraltar. srr. — Celui de Sicile. 'i^\ 777. DiarUeker. 359, 343. Dias (Barthélémy)! Son voyage autour de l'Afrique. Decearque. 119. Dtcull. Géographe du IX« sihcle. XXVI, LXXVil.— Ses coaDaissaoces. 34, 35, 390. — Sa division de la terre. 35.— Ses coaaaissances positives s'arrêtent an Gange. 35. — Il souiieiii qme le Nil a sa source au sud de la Mauritanie. Ibtd, DJbal (pays de). 339. JHJon (voyez bibliothèque et mappemonde). Diogène-L«aerce. 175. DiUmar. XIV. Doomsday-book. XX Vi. Doppolmayer publia, en 1730» le globe de Bebaim de 1492. LI. Dowling. Sa Ifotfa setiptorum SS. Painm^ etc., citée. 53^ . Dragons et grifTons gardiens des montagnes d*Or, da CtLUcaêê, — Selon Raban-Maur. 39. — Selon Hugues de Saint-Vietor. 65. Du Bos (l'abbé) regarde la mosaïque de la Palestrine oomme uoe carte géographique. 388. Duchesne. Scriptores, etc. LXXVII cité. 19*. Durand (D.). Son recueil, 181. Dntens. Ses recherches sur l'origioc des découvertes. 291. Dyar-Rebia ((?aysde). :>42. E Eccard. Son ouvrage sur les auteurs du moyen-ikge. XIV, 148. Eckcbard. 390. Ëcole nautique de Sagres en Portugal au XV « siècle. 301. lîcosse. LXXIV, 59, 121. — Ce pays était considéré au moyeii-àge comme une Ile séparée de rAngicterre. 110. — Écriture- Sainte citée. 59. Édeii (voyez Paradis terrestre . Edrisi, géographe arabe du X 11' siècle. XVU, XIX, XXll, X\lll,8i, 221, 553,547, 548.— Manuscrit renrermam sa géographie (voyca c»e — 459 — mot). — Son système cosmographique. 5i9, SS2. — Il parla des rochers magnétiques. 367. — Carte de son système. 173. Édrisi. Son système représenté dans la mappemonde de Nicolas d*0- resme. 143. — Mappemonde renfermée 'dans le manuscrit de ce géographe (voyez mappemonde). Eginhard, historien de Charlemagne. 259, 261. — Sa vie de Charle- magne. 180. — Traduction française de son ouvrage, par M. Teulet. 260. Egypte (P). 40, 53, 78, 108, lOt, 112, 14», 158, 163, 326, 339, 342, 368, 373, 388. égyptiens. Leurs opinions astronomiques. 429. Emodi montes de la carte de Ptolémée. 249. Cmpirée (l). 110. Encyclopédie des gens du monde, citée. 176, 254. — chinoise. — Passages tirés de cet ouvrage au sujet des cartes géographiques. 359. Enfer (!') placé par les cosmographes du moyen-àge et par les dessi- nateurs de cartes de cette époque, au centre de la terre. 62, 116. Engelbert, savant du XIII' siècle. 116, in.^Son commentaire sur le livre De stundo (voyez Aristote). — Son Traité des inondations du Nil, 116. — Ses ouvrages publiés à Bâle, en 1555. 117. Elmacin. Son UUtoria tarracenfca, 323. Ëloge des princes célèbres de la dynastie chinoise des Tsin. 357. Émèse (pays d*). 352. Emo, abbé de Werum. — Relation de son voyage en Palestine. XXIV, 118. tiphore. Son Traité sur l'Europe, cité. 10. —Son système. 200. Ëquinoxiale (ligne). 357. Ératosthène. LXXII, 14. 54, 63, 112, 153, 173, 200, 255,369,387. — Son système adopté par plusieurs cartographes du moyen-âge. 207.— Sa carte selon Strabon. 225 —Le Gange éuit le terme des connaissances positives de ce géographe sur l'Inde. 161. Ermengaud de Bésiers. Son poème renfermé dans un manuscrit du, XIV* siècle. 400, 411. Ërythia. 121. Eschyle. 214, 215. Escolano. Son Histoire de Valence. LXXIX. — 460 — Espagne. S8, 84, 90, «01, 1S5, 1S3, 190, 337, 330. — Fondation de col* léges de iraducieurs et des université^ où Ton enseignait les sciences de la Grèce. 3d6, 399. Flstob, savant anglais, publie, en ie90, une version latine de l'ouvrage d^Alfred-le^r^nd. 37. Ethiopie. 48, 53, 65, 68, 77, 87, 98, 102, 1S9, 131. — Limites de cette contrée, d'après Pline. 120. — Gomment cette contrée est ter- minée dans la mappemonde de Filkutre, 952. — Selon la théo- rie des Pères de I*Église était entourée par le fleuTC Géon (le Nil). 399. — Description de ce pays par Nicolas d'Oresme. 144. — Fables rapportés par Jourdain de Séverae^ au si^et de ce pays. 129. Ethiopie BiUobatœ, 32. — inférieure selon Moïse de Ghorène. 50. • Limites occidentales de cette contrée selon Isidore de Sévllle. 23. — Mer qui baigne cette contrée, d'après Priscien. 15. Ëthiopiens. 219, 233, 389. — Ge que les géographes du moyen-Age en- tendaient par ce mot. 119. — Les Éthiopiens sont les derniers peuples du midi de TAfrique mentionnés par les géographes du moyen-Age. 119. — Ëthiopiens Perosis, pays qu'ils habitaient. 33. Ëtoile. Canopui, — Gbèvre de Bérénice. 78, 105. — 5oA«fldes Arabes. 336. Etienne de Bysance. LXXIII. Étoiles du Cruteiro^ ou croix du Sud. 103. Euclide. r>4, 325. — Suivi par Raban-Maur. 39. Eudoxc de Cnide (voyez cartes). Eumène. 389. — Passage de cet auteur sur les cartes géographiques d'Autun (voyez cartes). Eupbrate (fleuve). 34, 39, 70, 129. Europe. 38, 48, 63. 81, 1 10, 114, 119, 138, 182, 210, 220, 223, 225, 357, 379, 403. — Sa position selon Cosmas. 9. — Ses limites. 28. — Sa forme se- lon Priscien. 228. — Pays du Nord 36. Eusèbe. 307. Eutrope. 143. Ëustatbe le Scholiasle. XVII, 175. Enthymène de Marseille. LXXII. évangile do saint Luc. 39. — 46t — Evax» médecin arabe. Ouvragé grec sur les pierres précieuses qui lui est attribué. 296. Eyriès. LVI. fizéchiel. 186, SOS, 24S. F Fables des Pigmées. 115. — Des bomines à tôle de chiens. — Ibid. — Des Monoculi, — Ibid, Fabricius. Sa Bibliotheca mediœ etinfim. latfnitatis, citée. XIV, LXIX, 54, 69, 73, It7, 1Ia- sieurs cosmographes du moyen-âge. 161. Gana (pays de). 339. Garamantes. Pays qu'ils habitaient. 8, 41, 53, 58, 65, 142, 144, 14\ 308. — Position géographique de ces peuples. 119. Garnier (M.), archiviste de Dijon. 391. Gaubil. Son Histoire de TAstronomie chinoise. 284. Gauloles, peuples placés par les géographes du moyen-4ge , près de rOcéan Hispérique. 41. Ganithier d*Espinois, auteur du XI !• siècle. 274. Gauthier de MeU, auteur du XIIU siècle. XIV, 197, 226. (Voyez Imaga du monde et Mappemonde.) — ^03 — GaiolU en Afrique. 159. Gebhardi. Son Histoire du Damemarck. 395. Gémiaus. Ses Eltmtnta aitrowmica, cités. 3, 168, 233. Gênes. 124. Génois. 104. — Leur expédition sur FAtlantique au XIII* siècle. 90 Géographe de Ravenne au IX* siècle. XXIV, LXXVU. — Son système géographique. 31. —Cité. 255, 319. — Ses connaissances sur l'Afrique occidentale s'arrêtaient en deçà du Cap-Soun. 33. Geographia sacra. (Voyez Bochart.) Géographes. Les petits géographes ^llundson, 3^, 384. Géographie (Introduction k la). (Voyez cluverius.) — Celle attribuée à Mayse de Chorène, 317. Géographie mathématique de Ptolémée. (Voyez Halma.) — Décadence de cette science au IXc siècle. 183. — Elle ne fait pas de progrès au XI* siècle. 56. — Ni au XII* siècle. 74. — Los moines étudient cependant, à cette dernière époque» les livres géographiques. 185. Géographie ancienne du Caucase. (Voyez Vivien.)— Celle des Indous, 365. Géographie du moyen-âge. Pourquoi cette science n'a pas fait de pro- grès au moyen-âge. XIV. Géométrie. 69. Gérard de Crémone. — Sa traduction d'Avicenne. 80. — Il traduit, au XIU siècle, plusieurs ouvrages des Arabes. 325. — Passage tiré de cet auteur. 372. — Son livre intitulé : fhêoria planetarum. Ibid. Gerbert. (Voyez Silvestre II.) Gerson. Le cardinal d'Ailly lui dédie son Traité cosmographique. 153. Gervais de Tilbury, cosmographe du XIII* siècle. Son ouvrage cosmo- graphique. 107. 109, 112, 181, 221, 244, 402. 410.» II pla- çait le monde comme une Ile au milieu de la mer et de forme carrée. 107. — Opinion de ce savant sur les dessinateurs des map|)emondcs au XIU" siècle. 386. Gétules (Les), pays habité par ces peuples selon Priscien. 16, 41. Gétulie, province Je l'Arrique ancienne. 35, 65, 132, 144. Gesta Dei per Prancos. 344. (Voyez Bongars.) Gibraltar. 96. Gil-Eannes, célèbre marin portugais. 207, 277. — Franchit, en 1434, les limites où s'arrêtaient les navigateurs du moyen-âge. 161. — Raisons que lui donne l'infant D. Henri pour l'engager 2i doubler le redoutable Cap-Bojador. 300 — 464 — Gingiieiié. Opiofon erronée de eel aalear sur an pissage oosao^n- phiqnc do' iÊorçmmtg de Polci. «ifi. Gioia (FlaTio). 292, 297, 998. — Il ne fût poini Tinventear de la bo»- sole. 274. Gioo (ou GéoD), Dom que les géographes du mcjen-^ge dcmiaieBt m ML Gosmas fait Tenir ce fleuve de rOrienU ii, 34, 309, S9& Girard Le Gallois. Lit i Oiford sa description de rirlande. 150. Giraldus Gambrensis. XIX. Gjmnosophistes de l*lnde. 68, 216. Globe de Tbéodulpbe. 181. Globe céleste arabe du XIII* sifecle. i04. Globe arabe antérieur k Tépoque du Dante. 107. — CSdiil qv*osition. 44. — 465 — Gosselin. XV, 161, 17«, 26«, 26!S, !466, 269, 556. — Sa carie du sys- tème de Marin de Tyr. 170. — Celle du système d*Hipparqae. ibid, — Ses remarques sur le fleuve des Crocodiles dont parle le périple d*Hannon. 120. — Ses Recherches sur la Géographie systématique des anciens. 35, 121. — Sa Géographie des Grecs analysée, Ibid. — Ce géographe mettre que \ Oasis de TÊgypte a porté autrefois le nom d7/« des Bienheureux, 44, 45. — Son Mémoire sur Eraiofttbène et sur d'autres géographes grecs. 255. — Ses remarques sur les cartes de Ptolémée. 176. Golbs. XVHI, LXXI, 308. — Habitent la Scandinavie. 49. Gottingue. Tansactions de la société de cette ville. 322. Gotlschling. Son Histoire des caries terrestres chez les anciens. 175. Gougb. XX, UI. Son ouvrage intitulé : Anecdotes ofthe Britisk topogra- phy, 395. Gour (Pays de). 359. Gourné (Abbé de). Son Traité de géographie. XVIII. Grèce (la). 28. Grecs. Doctrines cosmographiquet que les Arabes leur ont emprun- tées. 596. — Ils regardèrent longtemps le Mont- Olympe comme le centre de la terre. 401. — Connaissances géographiques qu'ils acquirent en Perse. 219.. •» Ils connaissaient les propriétés magnétiques permanentes. 289. — Comment ils partageaient la (erre en trois et en quatre sec- tions. 219. — Ils croyaient que, dans les espaces immenses de la mer, il y avait une nuit éiernelle. 11. «'«ré^oire de Tours, savani du VI« siècle. LXXV, 22. — 11 pensait que les zones interiropicales étaient inhabitables. 15. - Sa théorie du cours du Nil. laid. GrilTons (Fable des). 19. Grimaldi. Sa Ifisscrtaiion sur C inventeur de la bouwile. 292. Groningue. 118. Gronovius. XV. Grotius. 511, 512, 515. Gui de Basoches, auteur du XIII* siècle. U7, 261. — Son livre de cosmographie. (Voyez ce mot.) Guigniaut (M.)- Notice de ce savant sur Pom|>onius Mêla. 254. Guillaume d'Auvergne, savant du XII h siècle. Ses éludes des auteurs arab^. 326. 30 — 466 — (juillaume Caxlon, auteur anglais ir^ de la Littérature de l'Europe au moyen-âge. 74. Halma (abbé). 216. — Cet auteur croyait à tort que toutes les caries du moyen-âge étaient dressées d'après Ptolémée. 398. — Sa géographie mathématique de Ptolémée. Il y parle des cartes des anciens. 172. Hammer (M. Je). 332. Hannon. (Voyez Périple.) Hansteen. Cité. 293. Haraoun-al-Rechid. 323. Hardouin. 109. Son Traité du Paradis terrestre. 108. Hart. Son édition de Julius Polux. 406. Hase (M.). Opinion de ce savant sur la question si les Grecs de Cons- tantÎDople connaissaient l'ouvrage de Vitruve. 270. — 467 — Haslings. Carte du Népal présentée à ce personnage. 364. Hauber. Son ouvrage sur les caries des anciens. 173. Hayton. XXV, 147. Hébreux. Avaient des cartes cadastrales. 174. Hécla(Monl) en Irlande. 115. Hedjat (Pays de). 339, 342. / Heeren. Il reproduit la mappemonde du musée Borgia. LUI. — Son Essai sur l'influence des Croisadis, 393. Uellespont. 65, 109, 223. Henri (le prince de Portugal). 162. Héraciide. Son système cosmograpbique. 427. Herbelot. Sa Bibliothèque orientale, 407. Hercule Phénicien. On lui a attribué l'invention de la boussole. 290. Herman (Contractus). 406. — Son ouvrage sur V Astrolabe. 53. — Il ne connaissait pas les régions africaines au-delà des Garamantes. 53. — Sa chronique de scx Mundi œtatihus, 319. Hermaphrodites (légendes sur ces monstres). 213. Hermelans. Son extrait de Touvrage géographique d'Etienne de By^ sance. LXXIII. Hermès. Livre de Proprietatibus locorum. 97, 357. Henri de Valois. Son édition de Philostorge. 307. Herwart. Il prétend que les Egyptiens avaient coima la boussole. 290, 416. Heyne. Sa carte du système g<^ographique d'Hérodote. 170. Hécatée. 168, 171. — Son système adopté par certains cartographes du moyen -âge. 207. Herrade. Son livre intitulé: Hortus deliciarum. 69, 261. — Son Tableau des connaissances humaines. 72. — Rose des vents en douze divisions qu'on remarque dans son ouvrage. 414. Hérodote. 44, 1Ô8, 170, 173, 174, 199, 200, 201, 215, 216, 241, 352. — Il prolonge les limites de l'Asie jusqu'au Nil. 17. •— Son système adopté par plusieurs cartographes du moyen-Age. 207. Henog (Bernard). Sa chronique allemande de l'Alsace. Citée. 70. Hésiode. Le premier auteur qui a placé les Hespérides près de la côte d'Afrique. 44, 214. Hespérides (lies). 61, 66, 121. — Selon Priscien, ces Iles étaient, dans l'antiquité, soumises aux Ibères. 18 — iUtban Hanr les place dans les limites de la Mauritanie. 42. Himalaya (Montagne de 1'). 367. Hincmar. 184. — 468 — Hipparque. 50, 170, 232, 324, 5S5, 426. — Sa théorie sysléuia tique an sujet de TAfrique. 233. HipiK)crate. 2^. Hipponç (ville d'Afrique). 28. Hispahan. 343. lUstoria Sarracenira. (Voyez Almucin,) Histoire de l'Académie des loscriptions. XL, 176. — de l'Afrique. (Yoyei C^ardone,) ~ de r Astronomie au moyen-âge. 324, 387. (Voyez Deimmbre.) ^ de l'Astronomie chinoise, par GaukiL 284. — Ecclésiastique. (Voyez Philostorge.) — Ecclésiastique de Brème. (Voyez Mader.) — des découvertes géographiques. (Voyez Spreogel.) — du Dànemarck, par Gebhardi. 394. -^ générale des auteurs ecclésiastiques. 307. (Voyez Ciiiier.) — générale de la Chine, de Mailla. 284. — des Goths. (Voyez /oriMiKf^j.) — des Golbs et des Vandales (Voyez l*rocope.) — des Huns. 324^ (Voyez Deguignes.) — littéraire de la France. Citée. 29, 66, 67, 70, 74, 76, 79, 8S, 84, 115, 118, 297. — de la Littérature italienne. 285. (Voyez Tiraboschi,) — pir Gin- guené. 424. — de la Littérature orientale (mélanges). (Voyez Rémusat.) — lie la Littérature générale. (Voyez Andris,) — de la Littérature romaine. 389. (Voyez SchoèL) — des Œuvres d'Hugues Métel. (voyez Fortia,) — orientale de Jacques de Vitry au XI 1' siècle. 67. ' Celle de la rose des vents peut montrer les progrès de la navi- gation. 278. — des sciences mathématiques en Italie. 276, 324. (Voyez Libri.) — des sciences mathématiques. (Voyez MoniucU.) — universelle. 295. Hidgen (Ranulphus), cosmograpbe du XIV'^ siècle. 143, 208. — Son Polychronicon, 176. — Le nom de cet auteur se trouve écrit de différentes manières. 147. — Ses connaissances géogra- phiques. 145. — II adopte la théorie homérique de l'Océan enviroonaut la terre. 146. — Et les fables des mytbographes. ibid.— il suit la cosmographie des PP. de l'Ëglise. ibië.-^ Il ne connaissait pas les pays au-delà de l' Indus. i45. -» Il — 469 — parle des monslres fabuleui qui habitent les régions Cas- piennes. Ibid., 146. — Il ignorait la ?raie forme de TAfri- qûe. 145. Hofmann. 172. — Son édition d'Agathémère. 297. — Son Uxicon Biblio^aphieum des aateurs grecs. 41S. Hohenbourg en Alsace. 69. Holouan (Pays de). 343. Hommaire de Hetl (M.). Son ouvrage sur les steppes de la mer Cas- pienne. 348. — Son atlas, ibid, — Sa publication d'une map- pemonde d'Ibn-Wardy. ibid. — Sa notice des cartes du moyen- âge qu'il examina en Italie. 194. Homère. 168, 173, S14, 215, 223, 263, 352. — Son système adopté par les cartographes du moyen-àge. 207. ~ Les cartes de sa géo- graphie formulées par les modernes. (Voyez Cartes.) Hondius. (Voyez Cartes) Honoré d'Autun, cosmographe du XII* siècle. 68, 71. 77, 100, 116.— Son livre intitulé : Imago âiundi. 57. — Son système du monde. 38. — Sa mappemonde. 220. — Selon lui, l'Afrique est séparée par l'Océan de la terre opposée. 58. — il croit la aone torride inbabiuble. ibid. — Il adopte la théorie de l'Océan environnant la terre, l^id. — Il n'était pas plus avancé dans la connaissance de la cosmographie ei de la géographie qu'Orose qui le devança de sept siècles. Ibid. Hptanesia de Ptolémée (voyez lies). Hudson. 389. Huet. Son Traité sur le Paradis terrestre. 108, i09, 170. Hugues de Bercy, auteur du XII I*" siècle. 297. Hugo, abbé d'Estival, collecteur des lettres de Metellas. 69. Hugues Metellus, savant du XII* siècle. 69. — Il place la terre habi- table jusqu'à Meroé. ibid. Hugues de Saint-Victor, auteur du XII* siècle. Son Traité De ffiii Rr- rarum. 63, 198, 322, 402. — Analyse de son système cosmogra' phique. 64. — Sa division de la terre. Ibfd. — Il ne connaissait de l'Afrique orientale que l'Ethiopie supérieure. 65. — Sa des- cription de cette partie du globe, ibid. — Elle est la même des anciens. Ibid. Huinboldt (M.). XLVl, LV. — Il publie le premier la mappemonde de Juan de La Cosa, en 1838. XL. - Son Examen critique de VUiktoire de laGi^ographie du Souvcau-Contineni. 12, 61, 164, 202, 282. — Opinion de ce savant sur Pierre d'Aiily. 154 — 470 — Humboldt (M.). Son ouvrage de VA$ie cenirmit. 369. Huns (les). LXX, 306. Hyde. 285. Hydrographie. Celle de TAfrique et de l'Asie méridioiiale et orieaUle avant les découvertes des Portugais. 419. Hyperboréens (monts). 448, 199. Hypsicrate. 215. Hyrcanle (la Caspienne). 18. — Régions de (1*) selon Priscien. 19. I Ibérie a*Esp*gM). 153. Ibériens (habiunU anciens de TEspagne). Ifl. ibn-el-Attar, auteur arabe, 347. Ibn-Hancal, géographe arabe du X* siècle. 329. — Il ne connaissait rien de la partie de TAfrique oocideotale dé- couverte au XV* siècle, ibid. Ibn^ounis, astronome arabe du XI* siècle. Ses Tables astroBOoiiques. 289. — Il ne fait pas mention de la boussole. iHd, Ibn-Kbaldoun, auteur arabe du XIV* au XV« siècle. 275, 279. 331, 333. — Passage de cet auteur sur l'état de la navigaiion à cette époque. 299. Ibn-Saîd, géographe arabe du XI V« siècle. 329, 333. Ibn-Sinna (voyez Arienne). Ibn-Wardy, géographe arabe du XIV* siècle. XXII, 331. — Sa théorie de rOcéan environnant. 332. — Sa mappemonde. 344. ~ Il remarque qu'an Zangwbar on ne voit plus l'ourse. 105. Idler. 416. Ile de Cerné. 120. — de Ceylan. 335, 337, 374. — de Chypre, 136. — de Crète. 216. — d'E2. — de Rhodes. ;2«5. ~ de Sicile. 225. — de Samos. ibid. — de Serendib. 255. — de Taprobane. 18, 81. ~ de Trioesia. 252. — de Thulé, ou Thylé, 122, 217, 511, 353. — Son emplacement, d'après les anciens et d'après les A. A. du moyen-âge. lèid. — Mentionnée par Moyse de Chorène. 50. — de Tinis. Comment cette lie se trouve figurée dans le dessin de Kasouiny. 344. Iles des Açorcs. Elles n'étaient pas connues de Sanulo. f34. — Britaniques. 18, 315. — Mentionnées par Moyse de Chorène. 50. — Canaries, 23, 41, 45, 51, 61, 89, 110, 2.''>6, 313, 335. -> Selon les auteurs arabes, on ne pouvait pas passer au-delà. 355. — Elles n'étaient pas bien connues de Sanulo. 135. ~ Elles étaient le point le plus éloigné du globe dans l'opinion de Pétrarque. 149. — Expéditions portugaises à ces lies au XIV* siècle. 273. — Peu fréquentés par les marins italiens au commencement du XV* siècle. 276. — Ces lies d'après Ben- Ayas. 3'6. — Cassiterides, 122. — Fortunées, 121, 148, 312. — Sont placées par Sanuto au cou- chant de l'Irlande. 132. — Légende sur ces lies, qu'on re- marque dans la mappemonde de Sanuto. ibid. — Celles situées en deçà du Gange. 2%2. •— Gorgones (les). 42, 44. — D'après Honoré d'Aulun. 61. — Hespérides. Leur position 42. — Selon Hésiode. 44. — Celles de l'Inde. 342. — Oderic de Partenau indique 4 : 400, 149. — de Khaiidat (des Arabes). Les mêmes que les Canaries. 333, 347. — de la Méditerranée. 318. — de la mer Atlantique. 121, 159. — Plusieurs, inconnues des Arabes. 330. — Orcades (les). 59, 311. — Mentionnées par Adam de Brome au Xl« siècle. 321. r- Sacrées (voyez Wilford). ~ do Syla, dans la mer de la Chine, selon les Arabes. 3.j4. — 472 — Image du monde (Traité de). 221, 242. — Poème géogniAiqoe (▼ofcs OmoBS). 198. — D*HoDoré d'Aatun. 68, 220, tWf . — De Pierre d'Ailly (voyez ce nom). — De Gaulbier de Keu. ±36. (Voyea ce nom.) Imaûs (chaîne de T). 249, 251. India. Ce nom indiquait, dans les auteurs du moyen-Ag»» la Tartarie. 248. — Selon Dicuil. 35. India Tertia. Ce qu'on entendait par oette déoomlnaUoo an ■ayea- Ige. 128. Inde. LXXII, 18, 19. 40, 84» 88, 89. $0, 108, lOi, lOS, iifl, 118, 1S9, 148, 161, 182, 219, 225, tSS, tW, 331» SS5, S74^ 383, 419, 429. ^MéidiOMle. 397. — Les Tables de Tlnde de Ptolémée^ à partir da Catigara, sont un ouvrage postérieur k ce géographe. 178. — Inde centrale, Jean de Hèae, voyageur dn XV« aiède, y place te royaume du Prôte-Jean. 163. — tntéritmrt, Seloa le même ▼oyageur, elle était habitée par tes Élhioptens noirs, ibid. — Inférieure. Sanuto place dans cette conifée le Préte-Jean. 136. — Voyage dans cette partie du monde par Salni-Ambroise. 81. — Cette partie de la terre, regardée par les géographes du XII* siè^ cle comme Veitrémité du monde. 66. — Les nsTigaieurs dans les mers de cette partie de la terre n'employaient pas toujours h boussole. 418. — Pierre d'Ailly croyait, comme Ëralostène et Sénèque, qu*oo pouvait y aller en peu de jours par TOcéan. in3. — Orientation de ce pays dans les mappemondes avant les découvertes des Portugais. 255. — Commerce des épices. 159. Indes. 394. — Ce que les cosmographes du moyen^ge entendaient par ce nom. 182. — Les trois Indes de Marco-Polo. 136. 251. Index Geographicus (voyez Scliultcns). Indiens. 350, 401. ~ Leurs opinions systématiques. 199. — Possèdent des cartes géographiques 363. Indus (fleuve). LXXIV, 49, 201, 121, 250, 256. Indoustan. Forme donnée à cette péninsule par Fillastre dans sa map- pemonde. 251. — Sources de ce fleuve qu'on remarque dans le même monument. 249. Indjidgiand. Ses Antiquités Arméniennes. 318. Irac (Pays de 1'). 339. Isidore de Charax. LXIX, LXXII. (Voyez Périple). Isidore dt! Sévitie. savant du Vll« siècle. LXXV, 55, 40, 41, 68, 69' 71, 77, 8â, 100, 128, 133, 143, 144, 145, 146, 148, 154, 184,220, — 473 — SS9, 235, 259, 272, 403, 404, 405, 41 1 . ~ Ses connaissances cos- mographiques. 22, 23. — H ne connaissait an midi de l*Aby»- sinie que des solitudes. 22. — Son système relatif aux contours de l'Asie au nord de rembouchure du Gange. 255. — Manu" scrits des X et XI« siècles, renfermant sesœuTresn391,392. Islande. 59, 110, 115, 148, 217. Isolario de la mer Egée, de 1483, composé par Sonetti, XLII. Isolarlo gênerai, dressé sous Philippe 11, en 1560, XLIX. Isolario. Un Traité des lies de Buondelmontl. 155. Ister a*). 317. Isztachry. 348. Italiens. Ne voyaient jamais Tétolle Canopus, selon AlberMe-Grand. 78. lUneraria PicU. 178. Itinéraires anciens d*Antonin, LXIX. Itinéraire des pèlerins de Londres à Jérusalem. 178. — De la mer Rouge (voyez Castro). j Jacques de Vitry, historien du Xll« siècle. 67. — Sa description de la Palestine. 274. ~ Il ne connaissait rien de l'Inde au-delà des pays traversés par l'armée d'Alexandre. 68. Jal (M.). Son Archéologie navale, cité. 274. Japhet. 40. Japon. 419. Japonais. Adoptent la méthode de graduation et de projection euro- péennes dans leurs cartes. 363. Jaubert (M.). Il propose, en 1833, la publication des 72 cartes arabes renfermées dans le manuscrit d'Édrisi, XLVI. Jean d'Antioche, cité. 53. Jean de Beauvau. Sa cosmographie intitulée : Traité de la flgvre de la terre, 96. — Sources oii il a puisé «on système cosmographi- que. 375. ~ DifTérenls chapitres de son ouvrage. 376 k 386. — Tous les noms des villes y sont estropiés. 381.— Il place le Préte-Jean dans le Catay. 383. — Place l'aryne au centre de la terre. 96. Jean de Hèse, voyageur en Orient en 1489. Ses livres de» iffrMi7/ei <^e Vmde. 162. — 474 — lean de Mefaam. Passage Je ce poète relatif à Taiguille marine. 417. Jean, roi de France. Faveur qa*il accorde aa cosmographe Nicolas d*Oresme. 137. Jérusalem. 187, 209, 210, 811, 342. — Cette ville est placée ao centre de la terre. 138, 163, 208. ~ Par Êiéefaiel. 198. — El par les anciens et les cartographes du moyen-Age. t99, 400- — Par Moyse de Ghorène. 30, 51 . — Par Raban-Maur. 40. — Par Sa- nuto (voyez ce nom). Par Hugoes de Saint- Victor, an XII* siè- cle. 63. — Par Gervais. 109, 110. — Par le Dante. 98. —Celle ville est représentée dans les cartes par un grand édifice. 200. Joinville, auteur du Xllf* siècle. — Sa description du Nil. 112. — Son Histoire de saint Louis, tbid, — Il n*aTait do nord de TAiie que des notions très imparfaites. 113. — II croyait que les régions au-delk de la Caspienne (les pays de Gog) étalent Tex- Irémité du monde, tbtd. Jomard (M.). Il propose, en 1825, la publication d*une carte do moyen- âge. XLIV, XLV, XLVIII. Jornandës, auteur du VI* siècle. XXIV, LXXIV, LXXV, ±±, 310. ~ Son système cosmographique. 311, 312. — Son Histoire des Golhs. 311. ~- Ne fait pas faire de progrès à la géographie. 312. — Son opinion sur l'Océan. 9. Josèphe. Histoire des Juifs. 143, 175, 198. Josué. 174. Jourdain (M.). Ses Recherches sur les traductions d*Aristote. 323. 324, 325. — Son article sur Alfarabius. 80. Jourdain de Sevérac. 124, 126, 326. — Voyage dans l'Inde an XI Ve siè- cle. 128. —Sa description de ce pays. 105. —Il parle de Tétoile polaire, ibid. — Il termine TAfrique en deçà de Téquateur 130. Journal Asiatique, cité. 360. — des Savants, cité. XVI, 14, 86. 201, 231, 369, 416. Juan de la Cosa (voyez cartes). Jubinal (M. Achille). Sa publication de la légende latine de Saint- Braodan. 61. Judée (la). 256. Julius Honorius. 40i. — Cassiodore conseille la lecture du livre géo- graphique de cctaulcur. 20. — Lislc de noms géographiques disposés par continents, qu'on remarque dans l'ouvrage de cet auteur. 218. Julius Polux, auteur du V<' siècle. 406. — 475 — K Kaaba (la Mekke). â89, 541. — La pierre noire encastrée dans ses murs. 34:2. ^ Elle sert de centre aui roses des vents des Arabes. 349. Kaboul (pays du). 34!2. Kaf (montagne de). 332. — Dans le système des géographes arabes, elle environne toute la terre. 345.^ Elle est figurée dans les map- pemondes orientales. 374. Kaiidat (voyez lies). Kbazars (voyez mer des). Kalendrier arabe avec des noms chrétiens. 347. Kan des Tartares. 383. Rang-Hi, empereur de la Chine. 360. Kanka. 374. Rankader. 374 (voyez Aryne). Ranu, cité. 293. Kaptchak. 339. Karisme (le). 339, 343. Kasuiny. XXII, 334. — Son système géographique. 330. — Texte arabe de la cosmographie de cet auteur, publié par Moeler. 331.— Re- présentations graphiques qu*on remarque dans le manuscrit do Gotha. 338. Katancsich. Ses commentaires sur la Table Théodosienne. 176. Katay. 134,359. Kendi (Ishakal). 354. Kircber (le Père). Sa China lUustraia, 362. Khobbet Arine (voyez Aryne). Korosan (pays de). 339. — Signification de ce mot. 343, 356. Khorboran. Signification de ce mot. 356. Klaproth. Lettre sur la boussole (sa). 78, 81, 82, 279, 273, 284, 285, 293, 360, 362, 367. Klausen. Sa carte du système géographique (ÏUéeatée, 171. — Sa publi- cation des fragments de cet auteur et de ceuxde Scylax. tbid. Kolsoum (pays de). 342. Koufa (ville de). 106, 343, 355. — 4^6 — Ltbbé. S» Bibliothera wuinuuript&rym nova. Citée. 390. 406. Laborde (M. de). 195,401.— Son GomaieoUire géographique deTExoiie. 169. Labouderie (Abbé de). Son article sur Lactance. 315- LàC Trit9n(s, 45. LacUnce. SU, 410. — Son opinion sur VAUer Orèfs. 314. — Texte de cet auteur au sujet des Antipodes, iêid, — Il croyall qu'il a'j avait pas d'habitants au-delà des tropiques. 9, St. -- Ses opi- nions cosniographi(|ues adoptées par plusieurs antears du moyen-àge. 314. — Son itinéraire de l'Afrique. />M. Ujard (M.). 36G. Landnaniebolc. ^5. Langebek. Fait un Commentaire à l'ouvrage du roi Alfred. 37. Langlès. Sa Notice sur Ben-Ayas. 336.— Il n'a pas Iradolt la partif cosmographique de cet auteur, tbfd, Langlot du Fresnoy. Son opinion sur l'invention de la boussole. t9S. Lanka (Ceylan). 374. Larache (ville d'AfriquiO. 1S9. Larcher. Sa carte de la géographie d'Hérodote. 170. Laurenzana. Public, en 1770, la carte de la Calirornie de Domingo ilcl Castiilode 1541. Ll. Lazi. Ces peuples étaient les anciens Colchiens selon Philoponus. 317. Lcbcuf (L'abbé). XXXIX, XLl, 73, 117, 18"». 188, 3i^. 3i6. — Sa dissertation sur Télat des sciences en France. 180, 181. IX'gendes qu'on remarque dans les cartes du moyen-àge. 187, 213. — Relatives aux monstres fabuleux, ibid. — Elles se niultiplient aux IX' et X' siècle.- du X« siècle, dans un mss. d'Isidore de Séville. 404. — Une antre de la même époque, tirée d*un mss. du même auteur. 403. -* du X* siècle. Citée. 34. 4- du X* siècle d*un mss. de Salluste de la Laurenziana. t84, 226, 270. •y du X« siècle. Manuscrit persan de la Bibliothèque nationale, d*après Al-Estakhri, reproduite par M. Reinaud. — du X" siècle d'un mss. renfermant des vies des saints. 235. — Une autre du même mss. ibid, — du X' au XI' siècles, anglo-saxonc du Musée Britannique. XX, 19, 40, 111, 188, 221, 232, 237. -^ Sa forme. 181. — Gomment les villes^ sont figurées. 209. — du XI« siècle, d'Asaph. 15, 184, 228, 264, 321- — du XI* siècle, renfermée dans un mss. d'Isidore de Séville. 1-4. — du XI<* siècle, dans un mss. renfermant des vies des saints. 224, — du XI* siècle, d'un mss. de MarcianusCapella. Ll, 144, 180, 209. 2i0, 224, 231. — On remarque dans cette mappemonde des villes figurées par des tours. 209. — du XI* siècle, du mss. astronomique de Dijon. 185, 310. — Sys- tème de ce monument. 391. — du XI* siècle, renfermée dans un mss. d'Isidore de Séville. 404. — - du XI* siècle, découverte dans un mss. du môme auteur après l'impression de cet ouvrage. 392. — Celle citée par Jacques de Vitry au XII* siècle. 67. <— du WV siècle, renfermée dans un mss. de Salluste de la Hcdicea S Florence. 2^4. — 4âi — Kâlppênonde da XII* siècle qu'on remarque dans un autre manuscrH de Salluste à la Laurenziana, 186. — du XII* siècle» de la Bibliothèque MedUea, 296. — da XII' siècle, dressée par Henri de Mayenee. 186. — da XII' siècle, dressée par Werignlier. 186. -> da XII* siècle, d*Honoré d*Autnn. 26, 109, 186, 2i4. — de la même époque et du même mss. S20. ^ du XII' siècle, d*un mss. d'Isidore de Séville. 404. — da Xn* siècle, très petite. Ihid. — du XII* siècle, de Guidonis. LV, 186, 224, 264, 345. — Une antre da mèoie auteur, ihid, — du X\V siècle, d*Edrisi. 173, 348. — Reproduite par M. Reinaud. 349. — Celle d*Oxford. 134. -^ du Xni* siècle, de forme ovoïde, conservée au Musée Britanni- que. 99, 188, 192, 201, 262. *> du Xin* siècle, coloriée , renfermée dans un mss. d'Isidore de Séville. 235. ~ Une autre, du même siècle et dans un mss. du même auteur. 197. — du même siècle, renfermée dans un mss. du môme auteur. 220. — du XIII* siècle, de Gauthier de Metz. 221. — du XIII* siècle, du même auteur. 226, 227, 230. — du XIII* siècle, du même auteur. 192. — du XIII* siècle, du même aateur. ibid, — da Xlir siècle, dans un mss. disidore. 403. — — dans un autre mss. du même auteur. 404. — — coloriée.' ihid. «^ du XIII* siècle, dans un mss. de Sallaste , de la Medkea à Flo- rence. 191, 270. — du XIII* siècle, dessinée en douze fenilles. 191 . — Opinion de Mannert à regard de ce monument, ihid. ^ du XIII* siècle, deCecco d*Ascoll. 26, 97, 141, 192, 230. -^ du XIII* siècle, conservée en Angleterre au Collège of Arms, 191 . — du XIII' siècle, renfermée dans le mss. royal 14 du Musée Bri- tannique. 192, 208, 217, 232, 265. — Gomment les villes y sont figurées. 209. •^ du XIII' siècle, du mss. des chroniques de Mathieu Paris. XX, 192, 270. — du XIII* siècle, tirée d'un mss. islandais. 230. 31 — 482 — Mappemonde du WW siècle, dans un mss. de la Bibliotbèqae de Paris» renfermant un Traité des animaux. 192, 294. — Celle dont faisaient usage les naTigiteurs sur la mer IndienDe à cette époque. 337. — du XIV* siècle, d'un mss. de la Bibliothèque de Paris. iSl. -^ » renfermée dans le mss. 41 S6 de la même BibUo- tbëque. 99, 199. — du XiV« siècle, de la catbédrale d'Hereford. XX » 115, Sfl. — Comment les villes y sont figurées. 211. — Elle esi rempliede monstres fabuleux distribués par ordre géographique. 214.— Il donne une fausse direction au cours du Nil. 401, 404b — du XiV* siècle, d'un mss. de Salluste, de Floreace. 924. — — une autre. 221, 270. — — une autre, de la M$dicea. 193. — du XIV* siècle, de forme carrée , publiée par Baldelli en 1827. LIV, 205. ~ du XIV' siècle, de la Bibliothèque impériale de Vleone. 218, 2iQ, 224. — Comment les villes y sont figurées. ihitL — du XIV siècle, dans un mss. de Marco Polo, de 1350, de Suède; 193, 230. d'Ermengaud, de Béziers. 220. — de la môme époque, renfermée dans les mss. du Polychionicon de Ranulpbus Hidgen. XX, 100, 146, 201, 208, 232, 268. — Celle du mss. du Musée Britannique est plus complète que celle de Paris. 147. — Limites où s'arrêtaient ses connaissances sur l'Asie méridionale. 256. ( Playfer publia en 1808 une antre mappemonde de Ranulphus Hydgen, qui se trouve dans un autre manuscrit de Polyclironicon, dans la Bibliothèque des Avocats, à Edimbourg.) — du XIV* siècle, de Guillaume de Tripoli. 192, 218, 220, 224, 232. — Noms des vents en douze divisions qu'on y remarque. 267. — du mss. du Ghronicon de 1320. 192, 125, 247, 270. — Elle est parfaitement circulaire. 134.— Côte fictive du sud de l'Afri- que qu'on y remarque. 206. — de Sanuto. de 1321 (XIV siècle). XX, XXIII, XXIX. XLII,LI, LIV. 12V131. 206, 237, 344. — Légende placée près du tropi- que. 132.— L'Afrique parait copiée de la mappemonde d'Edrisi. 134.— Opinion de Zuria sur celle carte. 133. — Remarques sur ce monument. 135. — Lowenberg publie, en 1840, une ré- duction. 173. — 483 — Mappemonde des chroniques de Sainl-Denis, du temps de Charles V. XIX, XXIX, 68, 99, 192, 237, 267. — Comment les villes y sont figurées. 210. — On j remarque le rempart de Gog. 240-. — L'auteur ne connaissait rien au-delà de VInde supérieure^ 256. ^ des Pizzigani, de 1367. 232. — de 1377, de Nicolas d'Oresme. 138, 140, 192, 221. Mappemonde du XV* siècle (141§), de l'Image du Monde, de Pierre d^AUly. 194. — da XV* siècle, du musée Borgia. LUI, 115, 214, 215, 232, 238. — da Vr aiède, gravée dans une médaille. 196, 230. — de la même époque, renfermée dans le mss. cosmograpbique de Jeao de Beauvau. 380. — de 1417, qui se trouve dans la Bibliothèque du palais Pitti à Florence. 194. — del417,deFillastre. 152, 153, 194, 196, 206, 221, 258. — Ana- lyse de sa forme et de ses allégories. 244, 246, 253. — de 1422, du poème géographique de Goro Dati. 155, 225. — de 1475, publiée par Schedell. LIX. — de Berlinghieri. 268. — Celle qu'on remarque dans l'édition des ouvrages d'Isidore de Seville, de 1493. 405. ~ iulienne (de 1424). 144. ~ du XV« siècle, d'un mss. de Flor^ce. 194. — d* Andréa Bianco (1436). XLI, XLVl, LU, 111, 205, 206, 211, 232, 239. — LOwenberg l'a reproduite, très petite, en 1840. 173. — du XV' siècle, de La Sûlle. 204, 206. — de Fra Mauro, de 1459. XXI, XXIII, XLII, XLV, LIV, LXXXIII, 68, 197, 198, 258.— Légende sur la boussole qu'on y remarque. 417. — LOwenberg donne une copie plus réduite encore que celle de Zurla. 173. — du XV« siècle, renfermée dans la chronique rimée d'Agleierre, d'Harding. XXVII. Mappemonde murale d'Antonio Leonardi, de 1479. LXIII. — de 1492, de Martin de Behain. 204. — de 1500, de Juan de La Cosa. LV, LU, UX, 144, 158^ 204, 420. — de 1508, de Ruycb. 420. — de Ribero, de 1529. LUI. ^ de 1530, de Scboner. 340, 341. — 484 — Mapperoonde de 1570, d'Ortelins. 258. — Elle préseDle on sjslèae difTérent de celai de Piolteée. XXXYIII. ~ de Beniardo SilTano. XLIU. — arabe, da XV* siècle. DescriptiOD de ce mooaaient. 346 el siit. -^ da ms8. cosmographlqoe de Kasooiny. S38, S40. — Descriptioa de ce monament. ibid. ~ tarqae, de 1559. LXV. — de l'empire chinois, consiniite par Bicci en 1585. 383. — Celle dressée ao temps de Temperear Kang-Hi. 360. •— persane. 374. Mappemondes da X' au XIII* siècles décoavertes après rinifiRssioa de ce voloaie. 404. — Trot* du X* siède. 391. -- cimq antres dans des mss. d'Isidore de Se? ille, etc. 184. — oemx dn XII* siècle. 394. — Du XIV* siècle, Jecca?ertes égaleoMst apiès l'Impression de ce Tolume. 398. — Les petites. Lear importance pour la cartographie da oMtei- âge. LXV. *- Le tracé des mappemondes de ces époqaes est eatièreaieat ar- bitraire. Stt. — ^alyse des moouments de ce genre. US. tt4, 403. — Celles de forme roméf. 40f, 410, 411. — Celles où on remarque la terre formant trois carré$. 40t. — Leurs dmsions système tiqoes. tl8. f f 9. ~ On y voit la position des diflérentes villes déplacée. 35. — Ces monuments offrent un Téritahle intérêt historiqoe. ili. — Elles représentent les connaissances géographiques da globe pendant cette période historique. S43. — Les 'villes y sont figurées par des édifices. 908. — On y rencontre tons les sys- tèmes des géographes de l'antiquité. 197. — Elles sont une reproduction d'anciennes cartes. 178. — Plusieurs représeil- tent la théorie d'Homère et d'autres auteurs grecs. 108. — Celle d'Eratosthène. 22.5, 226.— Les. cinquante- neuf déjà données par l'auteur renferment toutes les théories des géo- graphes anciens. 207. — Celles cil on remarque figuré le partage de la terre enlie les descendants de Noé. 405. — Autres nouveaux monomenls de ce genre découverts après l'impression du texte, tkid. ^ Quelques-unes représentent la forme de la terre d'après Al- cuin. 221. ~ Celles où on rencontre des légendes sur le pays — 485 — de Gog. 237. -^ Analyse des roses des vents qu'on remarque dans ces monuments. 168, 169. Mappemondes. Défauts de celles du XlIP siècle reconnus par Gervais, auteur contemporain. 386. — Trois antres de cette époque, découvertes après l'impression de ce folume. S77, 308. — du XIV siècle. On en connaissait k peine une dans le dernier siècle. 193. — Dans les antérieures à la découverte de Colomb, on ne trouve pas de trace de TAmérique. 157. — Elles se multiplient considérablement après les découvertes des Portugais et des Espagnols. 194. — Les Arabes avaient des représentations graphiques du monde au X* siècle. 337. — Elles sont très barbares. 190. — de Massoudi, au X* siècle. 411. — . d'Albategny. Ibid. — d'Ibn-Haueal. Ibid. — d'Edrisi, au XI h siècle. Ibid, ■^ de Kasouinj. ibid, ~ d*lbn-Wardy, du XllP au XIV« siècles. 344, 345, 411. Mappemondes arabes. On y remarque les points cardlnani placés à Tinverse des cartes des Occidentaux. Motifs de cette diflé- rence. 411 et suiv. Mappemondes des Indous. 364. Mappemundi (article de Du Gange). 390. Marbode fait venir des Indes la pierre d'aimant. 194. — Son Traité Dt Gemmis, Ibid. Marc (Saint). Cité. 39. Maroellinns. Sa Notice -de Gonstanlinople et de Jérusalem. Gttée par Gassiodore. 10. Marcianus Gapella. LXXV, 11, 155, 511. — Son ouvrage sert de com- pendfum pendant le moyen-àge. LXXX. Marcien d*Héraclée. LXXII.— Sa description des côtes de la terre. LXV . — Importance de son ouvrage pour Tétude de la géographie ancienne. LXXIII. Mamoun (le calife) fait, au 1X« siècle, mesurer un degré de latitude pour servir à déianntaer la grandeur de la terre. 106. Marco Polo. XXlll, XXVU, XXIX, LXXXI, 191, 148, 153, 337. — Le plus ancien mss. de sa relation. 115.— Ses voyages. 114.— On a prétendu, k tort, qu'il avait apporté, de la Ghioc, la boussole • 290. — 486 — Margiane (la), dans l'empire des Paribei». Sif . MarlD de Tjr. i69, 170, 337, 338, 353, 355, 386. Marhii (M.). Son édition de Vitrave. S71. Maroc (le). 79, 101, 145, 155. Martenne. Cité. 13, 181. Martini (le Père). Traduit une carte géographique chinoise. 362. Martinière (La). Son Essai sur torigine et les progrès de U §éogrmjfki€. XVI. Massagètes (peuples de TAsie). SOO. Massoudi, auteur arabe du X* siècle. 10», 107, S88, 335, 340, 390, 415. ~ Système cosmographigue de cet aoteer, tndaii littérale- ment pour la première fois. 353. — Il rapporte les opinioas des Perses et des Nabatbéens sur la partie habitée du monde. 356. — Passage sur les cartes géographicpies de son temps. 337. — Selon lui, un tiers du globe seulement est habité. 398. ^ Ne connaissait pas la côte occidentale d*AfHqae. 3S7. Mathieu Paris. 192. Mauriunie (la). 28, 41. 42, 51, 65, 148, 382.— TmegUming et ses Unî- tes. 145. — Pirosis. 32, 35. Mauro. (Voyez Mappemonde.) Meerman (Gérard). Sa discussion sur la table tbéodosienne. 389. Mégasthène. 251. Mekke (la). Cette ville est regardée par les Musulmans comme le cen- tre du monde. 342. — Plan de la même, entourée des difTé- renies villes musulmanes. 346. Mêla (Pomponius). LXIX, 67, 133, 138, 196, 213, 215, 229, 244, 333, 355, 370. — Il élend les limites de l'Asie jusqu*au Nil. 17. — Son système adopté .par plusieurs cartographes du moyen- âge. 207. — Manuscrit de sa géographie conservé à la Biblio- thèque de Reims. 194. — Carte de son système géographique. 173. — Edition de Touvrage de ce géographe publiée en 1684. 8. — Celle des deux Ponts. Citée. 19. ~ Article sur ce géo- graphe. (Voyez Gnigniaui,) Mélanges asiatiques. (Voyez Rémusat.) Mémoire sur l'ancienne patrie des Slaves. (Voyez 5dUi/7«ri'lr.) — de M. Blau, sur les monuments géographiques de la Bibliothèque de Nancy. 196; 255. — De Deguignes, sur Ibn-Wardy. (Voyez ce mot.) -— sur rinflueuce des croisades. (Voyez Ghoiseul.) — Sur Moyse de Clior^nc, par Saint-Martin, 48. — 487 — Mémoire de 9FUfard, sur les lies Sacrées. 36ft. — de Idler, 416. ~ Sur le zodiaque des Grecs. (Voyez Utronne.) Mémoires de 1* Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. 93, 179, 239, 255, 274, 283, 288, 289, 363, 367, 369, 380, 389, 415. — de r Académie des Sciences. XVI. — de l'Académie des Sciences de Berlin. LXVIII, 30. — de l'Académie de Bologne. 290, 291. -^ de l'Académie de Crotone. 292. — de l'Académie de Naples. LIV. — sar l'Arménie. 208. — de la Société de Géographie de Paris. XXIV, 105, 124, 127, 129, 248. ~ de la Société de 1* Histoire de France. 260. — historiques et critiques de 1722. XVil. Ménage. Son ouvrage sur VOrigine de la lingua italioM. 297. Ménippe de Pergame, géographe cité par Marcien. LXXIII. Mensale (lac). Comment il se trouve figuré dans la mappemonde de Kasouiny. 344. Mentelle. Sa géographie mathématique. XVI. Méotide. 19, 28, 40, 317. Mer Adriatique. 347. — D'Angleterre. 385. — d'Asouad ou Noire des Arahes. 335. — d'Asof. 149. — Atlantique. 102, 103, 3.50, 409. — Selon les Ara- bes, on ne pouvait pas y naviguer. 327. — Son étendue n'était pas un obstacle pour se rendre , par mer, de l'Ibérie dans l'Inde, selon Eratosthëne. 453. — Baltique, 79, 321. — Les Arabes la placent dans le septième cli- mat. 340. — Légende qu'on remarque dans la mappemonde ée Sanuto à l'orient de cette mer. 135. — Blanche. 36. — Boréale, 199. — Caspienne, 49, 65, 111, 123, 134, 159, 185, 200, 248, 265, 839. — SalUm explore, au tX* siècle, les environs de cette mer. 326. — Pfailostorge admet sa communication avec l'Océan 1m>- réal. 308. ~ de la Chine. 345. ~ Bwriromumte. 109. ~ D'Bthiopie, 163. — Glaciale, 111. ^ Grecque. 109. — de Wnd, 345. ^ jynicarnie, (Voyez Caspienne.) — Uispanique. 316. -^ Où commence et où finit cette mer. ibid, ^ de i7iMl#. 48. — Des Inde*, 49, 308, 328. — Comment cette mer est flgttrée danst la mappemonde de Fillastre. 252. — 48S — Mer Intérieure. 220. — Du Khwrime (leltc Aral). 3S9. — des KlutzMrs, 339. ~ Méditerramie. S3, 37, 39, 55, tt6, 417. — Plaoée ptf KasMii; dans le IV* cliout. 539. — FiUastre loi donne, comme Ptolé- mée, trop d'étendue. 254. — Morte, V»,-- Noire (le Pont-Eaiio). 65, t49, 2M7» S90. — du Nord. Inconnue de Moyse de Qiofèae. 49. ^ Océan». 385. — Aou^f . 48, iOS, 144^ 308, 5i7, M9. — U^ewle tu scget du ptssage des Hébreux qu'on renmqHe dans les cartes. S08. — Itinéraire de cette mer. (Vof«i Castro.) ' -» de Saturne. 19. — du Sind, 345. — De Syrie, 273, 285. — Ténébreuse. 333, 355, 336, 555.— Traditions sur cette UMT. 390, 351, 352. — Les Arabes empruntent ans Grecs cette idée. 10. — Verte, 339. — Geruins auteurs appellent ainsi la MÊédiurrmmi», 335. Mercator. LYI. (Yojez Cartes.) Méridien de Koufa. (Voyez ce mot.) Méril (M. de). Son recueil de poésies populaires latines du moyeo^ 4ge. 86. Merlin. Rôle qu'on lui fait jouer dans les écrits du moyen-Age. Les cartographes en font mention dans des légendes, iiOl Méroé. 53, 69, 84, 345. Merveilles du monde. 214. Mésopotamie. 215, 323. Messa (ville de l'Afrique occidentale). 155, 15a Métrodore de Scepsis. 215. Meusel. XIV. Micbaêlis. (Voyez Cartes.) Mlchaud. (Voyez Biographie.) Mikdaschi. Position de cette ville. 335. Miller (M.). 114, 394, 398, 403. — Sa carte des périples de Marcten d'Héradée et d'Isidore de Charax. 171. Miniatures. 139, 140. (Voyez Mappemonde et Sphère.) Mitarelli. Mentionne, en 1779, la mappemonde de Fka Mauro. XLI. Mitizigris. (Voyez Iles.) Mogador. 132. Mœler. Sa publication d'Ysytachry. 327, 338, 348. ^ Son catalogue des mss. de la Bibliothèque de Gotha. 331. — 489 — Moyse de Ghorëne. XXIV, 3i7.— Géographie qui lui esta Uribuée. 48.— Sa division de la terre, ibid. — Il couDaissaii imparfaitement les contrées méridionales de l'Asie, ibid. — Il débite beaucoup de fables sur Tlode. 49. — Ses connaissances sur le nord de l'Europe s'arrêtent à la Scandie. Ibid, — Selon lui , l'hémis- phère septentrional est le seul habitable. 52. Monde (le). Figuré de forme carrée au YIII* siècle. 181. — Selon Al- cuin. (Voyez ce mot.) — Sa forme selon d'autres cosmogra- phes. i09. — Partagé entre les fils de Noé. 34. Monde primitif. (Voyez Court de Gebélin.) Monghir. 363. Mongols. 286. — Informations sur cet peuples recueillies par Rubruck. 248. Moniteur universel. Cité. XLII. Monoculi. Monstres fabuleux. 163. Montagne d'Adam. 335. Montagnes de la Lune. 309, 335, 345. — magnétiques, selon Aristote, Albert-le-Grand et les auteurs chi- nois. 81, 82, 90, 91, 367. — Selon les croyances du moyen- âge, elles existaient dans les mers orientales. 163. Monte-Corvino (Jean), voyageur en Asie au XIV* siècle. 148. MoQtfaucon. U. — Publie, en 1707, la mappemonde de Cosmas. XLIV. — Sa Bibliotheca Nova Patrum, 12. Mont Sinaî. 163. Monts Riphées. 98. > Montucla. 291, 298. Mordmann. Sa traduction d'YizUchry. 327, 348. Morelli. Sa Bibliotheca Pimliana. XUI. Morisot. Son Orbit MariUmus. 293. Moriu d'Engelhardt. 70. Mosaïque de la Palestrine. 388. Moscbus (François). Son édition de 1597, de Jacques de Vitry. 67. Moussoul (Pays de). 342. Muller (Jean). (Voyez Regio Montanns.) ' Munster. Son Commentaire sur le Traité de la Sphère du rabbin Abraham. (Voyex ce nom.) Murr (de). Sa publication, en 1778, d'une partie du gl<^ de Behaim. LU. Murray. Son Commentaire sur Adam de Brème. 322. — Commentaire de l'ouvrage du roi Alfred. 37. — 490 — — (Hugk). Si tnducUoii de Mtrco Vck>. m. — Son outrage ioiiUilé An Bmcffclopedim 0f §—gTmpk§^ publié en 1834. Ce qu'y dit Ttoteur tu svjet de la géographie du oiojeB- l«e. XXIU. Musée Borgia. 115, 196. — Bourbon de Naples. 194. ~ Britannique. XX, m, 147, 105, 90B, M9, S3S» Mi, 281, 376. - Manuscrit d*Alfric conserré dans ce dépôt. 47. — du Louvre. Carte incrustée dans un meuble d'ivoire. 196. — Romanow. 186 Mut Son Histoire de Madlorca. Citée. LXXIX. Mycale (nHmtagae vis-A-vis de Samos). Si5. N Nabathéens. 357.— Leurs opinions sur la partie babitée da monde. 356. Nadabères, peuples de TAfrique. 65. Naples. i89. Nassir Eddin, géomètre persan. 426. Nandet (M.). Son Mémoire sur rinstruction publique cbéx les ancieM. 179. Naumann. Sa publication de la mappemonde du mss. de Marcianus Capella. LV. Navarrète. LVI, LVIl, LXXIX, 257, 276. Nazareth. 210. Négritie, d'après les Arabes. (Voyez Cooley.) Nembrotb. Cité par Pierre d'Abano. 93. Némésius. 289. Népal (Royaume de). 364. Néron. Expédition entreprise de son temps pour découvrir les sources du Nil. 90. Neumann. 318. — Son ouvrage sur TAsie. 360. Nicetas. Son système cosmographique. 427. Nicolao Antonio. Sa Biblioihfca. Citée. LXXIX. Nioolson. (Voyez Bibliothèque.) 160. Niebhur. Sa carte du système d'Hérodote. 170. NifTe. 159. Niger. Selon Priscien, les Gétules babiuient près de ce fleuve. 16. — 491 — Nil (le). 47, 53, 55, 60, 68, 90, 144, 381, 388. — Ce fleuve appelé Géon par plusieurs auteurs ou identifié avec celui-ci. 201.— Description. 109. — Ses embouchures. 15. — Ses inondations. 116.— Ses sources d*aprës Blemmyde. 120. — Lucain place les sères près les sources de ce fleuve. 200. — Théorie de son cours. 204, 275. — Fausse direction donnée au cours de ce fleuve dans les cartes du moyen-âge. 404. — Théorie de Phi- lostorge sur son cours. 308, 309. — Selon Isidore de SéviUe, S3. — D'après Philoponus. 24. — Selon Bède, 28. — Selon Dieuil. 35. — D'après l'opinion de Vincent de Beauvait, il vient du Pa- radis. 77. — Brunetio Latint le fait venir de l'est 83. —Théo- rie d'^yd^en. 146.— D'après Aafroui. 335 — Selon Daff. 158.— Comment son cours est indiqué dans la mappemonde de Fil- lastre. 253. — Selon Ibn-Wardy, il n'y a que des déserts in- habitables au sud de ce fleuve. 345. — Ce fleuve et le TanaTs divisaient la terre habitable en trois Iles, selon certains géo- graphes anciens. 220. — Mappemondes où on remarque cette théorie. Ibid, Ninive. 212. — Comment cette ville se trouve figurée dans les mappe- mondes du moyen-âge. 210. Noble (Alexandre Le). Son Mémoire sur le rass. Herrade. 70» 71, 414. Nolt (Antonio de). XLVII. Norden. Son voyage. 336. Normands. Leurs incursions au. moyen-àge n'influent point sur les connaissances de la cosmographie. LXXVII. Norwégiens. Leur prétention d'avoir inventé 1» boussole. 293. Notices et extraits des manuscrite de la Bibliothèque de Paris. 73, 105, 106, ,107, 112, 113, 116, 217, 324, 325, 326, 328, 333, 335, 336, 338. 344, 352, 35-, 392, 407, 415. NoUces hebdomadaires de Berlin. XVUI. Notker, savant du X^siecle. 184, 390. Nouba. 339, 342. Numidie. 65, 144. Nunes (Pierre), célèbre géomètre portugais. 278. —Son Traité de la Navigation. Ibid. —Traduction française, manuscrit de cet ouvrage. 279. Nymrouz. Signification de ce mot. 357. Nyssa (dans l'Inde). 19. — 492 — 0 Oberlio. Cité. !iO. — Son Ammumire êuaisUfmf dm Bmê^Rhin. 70. OeéftB. 35, 80, 61, 68, 77, 33:1, 351, 381. — BaHtd, 40, 180, 308. — àMMtrtd. 144, 317. *« SeptfHlrionml. 161. — Oriental. 161. — Attmnttqm4. 44, 45, 91, S».— U ptrlie siloée entre les dem tropiques inconniie aax Datigiteors da XIII* sfèele. 91 . — Indien, 906. - TraTersé par Gana. 978. — BIhiôpien. 8, 145. ^ m$périque, 41, 79, 83. ^ Environnant im terre. iSB, 936, 945, 947, 3S9. — Cette théorie puisée dans Homère. 999. — Adoptée an 1V« siède par Eo- mène. 180. — Dans l'opinion de Mmerûbe et de Cûtauu, il se- toure les terres habitables. 19.'^ Dans ropinfon àecotmas il n*est pas nairigable. Ibid. — Selon Jonumâèe, ta !¥• siècle. 319. — Selon Priteien, 15. — D'après lui, cette mer baigne les confins des Indes. 19. —Théorie adoptée aoYII* siècle. 310.— Selon Raban Maur. 38. — Biemmffde adopte la aoéBie théorie homérique. (Voyez ce nom.) — Ainsi que Kmsominf. 330. — Il est représenté d'après cette théorie dans plosleors nappe- mondes. 901 . — Et dans un monument géographique persan. 374. — On pensait que cette mer remplissait la région équa- toriale. 94. — Traditions des Arabes k l'égard de cette mer. 350. — Opinion des docteurs de Salamanque an XV' siècle sur la grande étendue de cette mer. 164. Oconor. Cité. 94. Odin. XIY. (Marie de Partenau, voyageur du XIV' siècle. XXVii, 147. — N'a rien lyouté aux connaissances de ses prédécesseurs. 149. Odon d'Orléans. 599. Oman. 339. — Les vaisseaux de ce pays allaient, au X' siècle, k So- fala. 398. Omons. \1V, 198. — Son puèiiio géogiapliique composé au Xlir siècle. 113, 917. — Ses connaissances géographiques. 113, lis. — Il — Â9H — adopte rharmoDie des sphères comme Pylliagore. iH. — Et la théorie de TOcéan enviroonant ctceUcderAtlantide de Plt- tOD. ibid, — Il confond l'Hécla avec le Purgatoire do saint PaU'ice. 115. ~ Sources où il a puisé. 116. Ommyades d'Espagne. Les princes de cette dynastie font traduire plu- sieurs ouvrages scientifiques des Grecs. ô24. Onomacrite. 289. Opusculum Geographicum. (Voyez Schoner.) Orbis Pictus, (Voyez Table Peutingérienne.) Orcades. (Voyez Iles.) Orderic Vital. 57. Orénoque (L*). Colomb a pris cette rivière pour un des fleuves du Pa- radis. 399. Oresme (Nicolas), cosmograpfae du X1V« siècle. XIX, 137, *2âl, 410. — Son Traité de U Sphère, 138. — 11 puise chez les anciens la théorie des zones. Ibid. — Et d*autres notions dans les au-^ teurs arabes, ibid,— Sa traduction du livre : De Mundo, d'Aris- tote. 140. Orientaux. Plus versés dans les sciencet an Xlii^ siècle que les Euro- péens. 189. — C*est à leurs écrits que les savants de cette époque durent des connaissances plus étendues. Ibid, Oronce Pbinée. XÎX. Orooie (fleuve). 250. Orose, antear du V siècle. XXIX, LXV, LXXl^ 35, 36, 37, 40, 58, 63, 133, 18S, 255. — Son Orwtena Kundi, 84. — Il ne connaissait pas la forme de TAfriqne, ni les contours des péninsules de TAsie méridionale. 6. — Sa description de l'Afrique. 6, 7, 8. -* Il terminait ce continent vers le 12° de latitude nord. 6.— Place l'Océan immédiatement après le 25* degré de latitude nord. 8. — Sa description de la terre adoptée par Jornandès, 312. Ortélius. XV, LVI, 195. ~ L'ouvrage de ce géographe diffère de celui de l'antenr. XXXVUl. Onis. Sa carte dressée en 1496. XLl. Other (norwégien). Sa relation des pays du nord avant le IX' siècle. 30. Othon IV, empereur d'Allemagne. 107. Otbon, évèque de Bamberg. Son voyage k l'Ile de Rugen. XXIV. Othon de Frise, chroniqueur du Xir siècle. Ses connaissances géogra- phiques. 62. Oiia imperialia. (Voyez Gervais.) -^ 494 — Ottdin. Cité. 66, 147, 162. OTide. LXVll, i09, 175. Sa descripiioD du globe conservé dans le tea- pledeVesU, à Syracuse. 387, 4Sn. Ovicdo, historien espagnol. â-TT. Oxford. Mbs. A*Bdriêi conserfé dans la Bibliothèqae de cette Tille. 134. 338. Oxydraques (peuples de l'Asie). 3S0. Paciaudi. Signale, en 1780, la carte des Piutgani. XLI. Paladius. Ouvrage sur les peuples de l'Inde. LXXII. Palestine. 6!2, 118, 213, 308, 401. — Voyage d'gM0. liS. Palmyre. 106. Pappus d'Alexandrie. Son Traité de Géographie. 48, 49. Paradis terrestre. 55, 58, 74, 109, 112, 908. — Théorie des cariogn- phes sur ses quatre fleuves. 60, 198, 201, 399, 40a — Notice sur ces fleuves traduite de l'arménien. (Voyez Sétimi Mmrtim.y- psellus^ auteur grec du XI* siècle, écrit un Traité sur le Pa- radis terrestre. 412 — Opinion de saint Basile^ au IV' siècle, sur son emplacement. 146. — De Philattorçe^ au V* siècle. 308, 309. — De Comoi^ an VI' siècle. 18. — De Saint AmUt. 13. — Dliidore de Séville. 23. — De Bède. 28. — Placé près de l'Inde par l'auteur du Poème géographique du VHP siècle. 30. — Selon le géographe de Bavenne, au IX* siècle. 33, 34. — Selon Baban Maur. 39. — Selon Hugues de Saint-yicior, au XIP siè- cle. &4. — Selon Jacquet de Vitry. 68. — Selon Honoré d'Autun, 60. — Opinion de Gervait^ au XIII* siècle. 108. — De Fincmt de Beaumis. 77. — De Joinvflle. 112. — H croyait que les épice- ries venaient du Paradis. 115. — Son emplacement selon Jourdain de SHérac. 129. — Selon Omom. 115. — De Brunettù Lntini. 83. — D'après le Dante. 99, 100, 101. — he Banulphus Hydgen. 146. — De Daii, en 1422. 158. — Description de Bcr- tholomeus Anglicus, d'où elle est tirée. 148. — L'emplacement du Paradis a été le sujet de plusieurs dissertations des sa- vants. 108. (Voyez Stenchut^ Bochard^ Uuet^ Thévenot.) — Au- cun de ces auteurs n'a connu les cartes anciennes où le Pa- — 495 — radis se trouve figuré. Ibid, — Il se trouve figuré dans les mappemondes du moyen-âge. 68.— Celui des poètes était placé dans les lies Fortunées, 41. Parchio (George). Son ouvrage intitulé : Inventa nova antiqua. 290. Paris (M. Paulin). Son ouvrage sur les Manuscrits françats. Cité. 139, i40, 375, 400. Paris. Comment cette ville est figurée dans certaines mappemondes du moyen-âge. 210. Pamphyle. 317. Parethonium (la Marmarique). 6. Parlhes. 211. Pasqual (Raymond). Signale, en 1789, la carte de Valseca. XLI. Pasquier (Etienne). Ses Recherches. 297. — Passages de cet auteur relatifs k Taiguille nautique. 416. Pasqualini. (Voyez Cartes.) Paul Diacre. XIX. Pausanias. 60. Pazzini publie, en 1749, la mappemonde de Turin. LI. Pays-Bas. 118, 188. Pédiasimmus. 316. — Son aperçu sur la mesure de la terre. Ibid. Pegoletti. XXVII.— Son voyage en Asie, en 1335. 149. — Son Itinéraire d'Asof en Chine. Ib(d, — Son ouvrage de DMsamenii. Ibid. Pékin. 149. Pellegrini mentionne la carte des Pizzigani. XLU. Péloponèse. 225. Peperina. (Voyez lies.) Pères de l'Eglise cités. 102, 142. — Leur théorie sur les fleuves du Paradis. 60. Périples grecs. LXIX. Périple d'Hannon. Cité. LXIX, 42, 120. — de Marcien d'Héraclée. 171. ~ de Néarque. LXIX. — d Isidore de Charax. LXIX, 171. — du Pont-Euxin. LXIX. Périégèse. (Voyez Denys.) Péritsol. Son Itinera Mundi, 277. Perse (la). 18, 78, 318, 323. Perses (les). 356, 357. — Ces peuples confondus avec les Parthes par Fillastre dans sa mappemonde. 251. Pertz (M.) cité. 29, 30. — Sa chronique de Richer. 47. — 496 — l^elH-RatlH. Son artiolr sur Gui Je Basoches. 118. Pétrarque. 149. Pez. Soa Jhesaurui anecdotorum, \i6, 117, 18±. Pezzana (M.). Soo Mémoire sur la carie de Becario de 1-435. XLI. Pbaie (le). 317. Phénicie. 115. Pbéniciens. S16. Phénix (Fable du). 115. Phesanie. 41, 142, ."^08. Ce pays correspond k la contrée occupée pr les Gnramamet des anciens. 117. Philadelpbe. !265. Philaûs. Son système cosmographiqae. 4â7. Philias d*Athèncs, géographe cité par MireieD. LXXII. Phllon. 289. Pbiloponus, auteur du Vil" siècle. LXXY. — Son Trmiiésmr Im Crémiiûm du monde est rempli de détails cosmographfqoes. 316. — Ses connaissances sur la forme et sur retendue de TAfHqM. S. — Sa théorie du cours du Nil. 24. Pbilosophical transactions. 293. Phllostorge, auteur du Y* siècle. Cité. LXXl, 24, 901. — Partie cos- mographique de son ouvrage. 307, sÛ8, 309, 310. — Il ne connaissait que T Afrique des anciens. 308. Pbilostrate. Cité. 60, 174. Photius. 307. Physon (fleuve). 34, 39, 309. — Jacques de Vitry le fiait Tenir du Pa- radis. 68 . Pierre dAbano, savant du XIII« siècle. LXXIX, 82, 88, 91, 97, 99,. 107. 125, 189, 526, 574.— Ses connaissances cosmographiqoes. 86, 87. — Il ne connaissait pas les régions découvertes par les Portugais. 87. — Il a puisé la plupart de ses théories dans les ouvrages d'Aristotc, de Plolcmée et des Arabes. 91.— 11 croyait à Texistence des rochers magnétiques. 163. Picrre-le-Vénérable. 525. Pierre de Vignes, savant du X1II« siècle. 85, 86. — Paraissait adopter Texistence d'une terre antarctique séparée de l'Afrique. Ibid. Pierre d'Ailly. (Voyez Ailly.) Pingre. Son édition de Manilius. 587. Pinkerton. Observation sur son ouvrage géographique. XVIll. Pizzigani. (Voyez Mappemondes.) Plan Carpin. XXX. — Mss. de ses voyages. 127. — 497 ~ Planètes. 408, 409. — Systèmes des cartographes du inoyen-àge. 241. Pianispbères du inoyen-âge. Représentent, jusqu'au XV^ siècle, la terre immobile au centre de Tunivers. 169. Platon. Cité. 61, 73. iU, 169, 215, 219, 427. Plante. Passage de la Vertoria mal interprété. 290.— Manuscrit de ses œuvres découvert par le Pogge. 151. Playfair. XX, Xl.V.— 11 reproduit la mappemonde du X* siècle, précé- demment publiée par Siruti, LUI. Pline. Histoire naturelle. Gilé. LXIX, LXXX, 32, 46, 68, 69, 78, 120, 138, 143, 148, 164. 168, 175, 215, 255, 270, 290. 294, 410.— Sa théorie des climats. (Voyez ce mot.) — Celle de la mer Caspienne. 248. — Le géographe de Ravenne y a puisé grand nombre de notions. 35. Poème géographique du VHP siècle (analyse). 29, 30. — — du XIU' siècle. 115. — — du XW*" siècle renfermédans un noss. florentin. 194. Poèmes géographiques au moyen-àge. XIV. Pogge (Le). Découvre au XV' siècle, à Saint-Gai, Touvrage de Vitruvc. 272. — Services qu'il a rendus aux études classiques. 151. Pôle antarctique. 103. Pèles de raimant. 287. Pologne. XXX. Polux (Julius). Son ouvrage : De Mundi fabrica, etc. 245. Polybe. Son périple. Cité. 33. Polychronicon. (Voyez Hydgeo et Manuscrits.) Pomponius. (Voyez Mêla.) Pont-Euxin (la mer Noire). 313, 317. — Selon Priscien, cette mer imi-^ tait la courbe d'un arc. 19. — D'après un auteur arménien, elle se jette dans la mer immense qui environne le monde. 109. Portugais. 417, 419, 420, 421, 425. — État OÙ se trouvait la géogra- phie et la cartographie à l'époque où ils commencèrent leurs découvertes. 302 Portugal. 135. — Globe arabe provenant de ce pays. 104. Portulans. 195. — Celui de la Bibliothèque Pinelli. 272, 276, 303. — de Vesconte. Fragment publié par Potocki. UH, de 1318, 1321, 1327. XLVI, 272, 274.— Ne renferment pas de cartes marines des mers explorées par les Portugais et par les Espagnols aux XV- et XVI* siècles. 303. — du commencement du XIV* siècle, de la Bibliothèque de Mont- pellier. 282.— Dressé par François Pizzigani en 1373. XL. 32 — 498 — Portalans de Piétro Lorédan, de 1444. XLII. — De Versî, de 1444. ibid. — De BenfDcasa, de 1465. XLU. — Do même, dressé en 1466. Du même, dressé en 1470. XLll. — Du même, dressé en 1471. XLII. — Du même, dessiné en 1473. XLII. — de Piétro Ck)ppo de Isola, en 1528. XUl. Portulan Comaro. Liste des cartes qu'il renferme. XLII. Posidonius. 15, 164. — Son système adopté par certains cartographes au moyen-Sige. S07. Potocki. Publie, en 1796, un fragment do portulan de Vesoonte. (>'OTet ce nom.) Prêtre Jean. 113, 217. — Légende qu'on lit au sujet de ce personnage dans la mappemoude de Fillastre. 253. (Voyez Inde centrale.) Prisclen, auteur du V^ siècle. XIV, LXXV, 22, 35, 118, 138, 228, 252. — Sa description géographique du monde. 14, 15, 16. — Sa division systématique de la terre adoptée par le dessina- teur de la mappemonde d'Asaph. 15. — Sa théorie de TOcéan environnant, ibid, — 11 n'avait que des notions vagues et erronées sur les lies de la mer Atlantique. 17. — Il pensait qu'on pouvait aller du nord vers l'orient, et arriver de lii ^ la Taprobane. 18. — Edition de son poème géographique poblié en 1819. Cité. 19. Proclos. Son Traité de la Sphère. LXXI, 3. Procope, auteur du VI' siècle. LXX, LXXV, 215. — Son Histoire des Gotlis et des Vandales. 513. — Son système cosmographique. Ibid.— Ses connaissances géographiques se bornaient à œlles des anciens. Ibid. Promontoire Sacré (le cap Saint-Vincent en Portugal). 17. — Simylla. 350. Properce. Passage de cet auteur sur les cartes géographiques. 175. Psellus (Michel), matiiématicien grec (Tu XI' siècle. 259.— Ses ouvrages cosmographiques. 412. — Passages cités. 415. Ptoléméc. XV, XXXVIII, LVI, LXIX, LXXIII.— Études sur les éditions de la géographie de cet auteur. L. — Cartes des manuscrits de sa géographie. LXVI.— Son erreur sur les longitudes. LXXXl. — Cité. 49, 50 51; 88, 89, 91, 95, 97, 98, 139, 145, 161, 169, 175. 176, 181, 204, 205, 215, 240, 245, 247, 349, 251. 252, 253, 254, 256, 312, 324, 328, 335, 367, 370, 372, 375, 377. 378, 396, 398, 410, 411, 412— Manuscrits de l'ouvrage de ce géographe. 127.— Son Almageste. 102. — Il signale des mon- tagnes magnétiques. 81 . — L'étude des ouvrages de ce géo- — 499 — graphe recommandée par Cassiodore. 20. — Ses doctrines suivies par Pbiloponus. 24. — Les erreurs qu'il a commises dans les longitudes. 356. — LimUes quMI assigne à l'Afrique à l'ouest. 206. — Les Arabes adoptent souvent le système de ce géographe. 336, 333, 334, 355. — Massoudi, au X* siècle, cite sa géographie. 338. — Les cartographes du moyen-âge adoptèrent ses théories. 208. Ptolémée, roi d'Egypte. 114. — Philopator. 426. Pulci, auteur du W^ siècle. 423. Puranas. 364. Pygmées. Selon les géographes du moyen-âge, ils habitaient les mon- tagnes de l'Inde. 68, 111. — Selon Moyse de Ghorène. 50. — Selon Asaph. 39. Pytbéts de Marseille. LXXII, 171. 0 Querino (Piétro), voyageur vénitien du XV' siècle. 276. Quinte-Gurce. Passages de cet historien. 350, 351. Quintiiien. Manuscrit de cet auteur découvert par le Pogge. 151. R Rabau Maur, auteur du IX« siècle. LXXVIl. — Son Traité De Universo^ 37,61,64, 108, 116, 184, 202, 229, 402, 410.— 11 pensait que, d'après l'Evangile, il conviendrait de donner à la terre la forme d'un carré. 244. — [Il décrit la rose des vents en douze divi^ sions qui était en usage dans son temps. 260. — Fait commu- niquer la mer Caspienne avec l'Océan Boréal. 40. —Il admet- tait l'existence d'une quatrième partie du monde trans-océani- que inconnue, 44. Racca. 93, 106. Ramusio. Sa Collection de Voyages. 149. Ranulphus Ilydgen. Son Polychronicon. 100. Rathbertus. (Voyez Chroniques de Saint-Gall.) 180. — 500 — Ramyond Lullc. LXXXVIU. — Contribue à propager Téliide de l'a- rabe. 316. Recbidedim. 332. RegiomontaDas (Jean MuUer). 387. Reiffemberg (M. le baron de). 177, 186. Reinaud (M.). 187, 316, 346, 348, 348, 371, 377, 386, 396, 397, 419, 413.— Son iniroduction à la géograpbie d'Aboalféda. 357 — Ses extraits des historiens arabes. 515. — Relations des foya- ges faits par les Arabes dans le IX* siècle. 313. — Sa traduc- tion d*Aboulféda. 199. Reinganum. Sa disserUtion sur les cartes géographiques chei les Grecs et les Romains. 173. Réausat (Abel). 185, 360, 361. — Ses Jféton^M Asiatiques. 363.— Ses Mémoires. 366. Rennell. XV, 170, 171, 363, 3&4. Renaudot. Relation des Arabes. 316. Rerum Germanicarum scriptores. 319. Revue des Deux Mondes. 11, 415. Rhin (Embouchure du). 18, 351. Rhodes. 136, 115. Ribero (Diego). (Vuyex Cartes.) Ricci (Le Père). (Voyez Mappemonde.) Riccioli. 185. Richard de Circentcr. (Voyez Cartes.) Richard de Furnival. Son Traité des Animaux. 73. Richard de Saint-Victor. 66, 511. Richer, chroniqueur du X« siècle. LiXXVIl. — Ses connais.sanccs cos- mograpiiiques. 47. Ricobaldus, savant de Ferrare au XIV* siècle. Sa chronique générale. 148. — Sa description du globe. Ibid. Rio do Infante, dans l'Afrique orientale. 104. Riphées (monts). 308. Ritter (M.). 348. — Sa préface k la traduction d'YizUchry. 517. — Opinion de ce savant au sujet de Tintroduction de Télémeut historique dans la géographie. LXVIII. Robert Guiscard protège Consuntin l'Africain. .^7. Robert de Lincoln, cosmograpbe du XII1« siècle. Son Traité de ia Sphère. 96. — Ses connaissances géographiques, ibid. Robert de Saint-Marien d'Auxerre, cosmographe du XIIP siècle. Sa Sotice du Monde umversel, 107, 198 — Il soutient que le monde — 501 — est de îorme carrée, lli.— Il terniioe T Afrique occidenUle au moDl Atlas. 110. Robertson. XL, 193» 398. Roman d'Alexandre. 115. — de Tbomaz de Kent, ibid, Romagne (la). 136. Romains. Connaissaient les propriétés magnétiques permanentes. 288. — Le pays des Romains est placé, dans Is système arabe, dans le septième climat. 340. Rome. 48, 180, 187, 210, 211. — Gomment cette ville est figurée dans les cartes du moyen -âge. 209. Rossel (M.). Cité. 104. Rossi (monseigneur). Carte qu'il a fait graver. (Voyez Carte de 1413.) Rose des vents des Grecs anciens, en deux divisions. 262. — en quatre divisions. 263. — en buit, du temps d'Homère. Ibid. — du temps de Timosthène, en douze divisions. 239. ~ Cette rose généralement adoptée par les Grecs et les Romains. 265. — Et par les cartograpbes du moyen-ftge jusqu'au XIV* siècle, ibfd, — en vingt-quatre divisions, de Vitruve. 267. — Celle renfermée dans un mss. du XI* siècle de cet auteur. 271. -— en usage au VIU« siècle, au temps de Cbarlemagne. 260. — au IX* siècle. Ibid. — au X« siècle, flgurée dans un mss. de cette époque. 239. — au Xl« siècle, du mss. de Salluste de Florence. 264.— Comparée à celle de Timostbène. Ibid, — Celle du même siècle , et en douze divisions, qu'on remarque dans la cosmographie d'Asaph 261. — de Tztzès, au XII* siècle. Ibid. — dans V Image du Monde d'Honoré d'Autun, au XII* siècle. Ibid. — dans le mss. d'Herrade, au Xn« siècle. 261, 414. — au XIII* siècle, dans la chronique d'Albéric des Trois Fontaines. 261. — Celle de la mappemonde du XIII' siècle, do mss. R. 14 du Musée Britannique. 26S. — Celle qu'on remarque dans les portulans de Vetconte^ de 1318 et 1321 (XIY* siècle). 272.-- Du ^oéak irons de la mer Caspienne. 526. Salluste. 84, 145. (Voyez Mappemonde.) Salmanazar. 258. Samos. (Voyez lies.) Sanaa (Pays de). — 504 — Sander. Wfi. — S^ Blbliotheea Mifiem, inss. — Il cite le Traité cosm»- graphfqne de Gai de Bisoche. HT. Singlar. 106. SaDSOD. Son introduction à la géographie. XVI. — (Il n'y parle pas des cartes du moyen-àge) . Santarem. Ses Recherches sur la décomerte du pa^M êitmés sur ta eUe (TAfrifl^ Aif-df^a du cap Bofador. XL, LU, LIII, LIV, LVIII, LXIII, LXXX. — Citées. 4, 36, 46, 58, 76, 79, 80, 83, 84, 90, 97, 139, 140, 147, 149, 183, 19S, 834, 973, TTT, 300, 3M, 322, 3S9, 331, 333, 354, 548, 3S0, 480, 4Sf. •— Ses aDDOtatioQS à la IVotiee des cartes du wsoyen-àge comservies dans les Bibliothèqaes de l'Italie, de M. Hommafre de Hell. 192, 194. — Ses Recherches sur les voyages d'AméricVespiice. XLVI, XLVIIF. Sanoto (Marine), cosmographe du XIV* siècle. XX. XXUI, XXIX« XUI. 131 . — Sa mappemonde, iéid. — Son liTre ioUtolé : Secretm PS- deliumCrucis, ibid.^ Ses connaissances dn globe. 131. —Il place Jérusalem an centre de la terre. Wd.-- Ses connaissances de la c6te d'Afriqae s'arrêtent, dn côté de l'orient, à Syène. 132. — Bt de la partie occidentale, n'allaient pas au-delà do parallèle de Mogador. ibtd. — Connaissances qn'il avait da nord de l'Europe. Ibid, -— Notions historiques sar sa mappe- monde. 136. — Analyse de ses connaissances géographiques- 137. — Toutes les positions des lieux sont altérées dans sa mappemonde. 134. (Voyei ce moL)— 11 partage la terre entre les trois fils de Noé. 133. — Il ne fait pas mention de Gioia ni de l'invention de la boussole. 293.— Offre son livre au pape et à plusieurs souverains. i33. Sardaigno. 187. Sayd (la Haute-Èpypie). 339, Scandic (la). 49. Scandinavie. 31. Schaffarik. Son Mémoire sur rancicnoe patrie des Slaves. 318. Schedel. Sa chronique de Lubeck. LXVl. Scheyb. Sa publication de la Table de Peulinger et sa préface. 172. Schlicbt. Son ouvrage : De Tabulis geographicis antiquon'bus, 173. Schocl. XIV, XXÏ, I.XXII, LXXin, 119, 389, 390. Schlozcr. 191. Schmidt. Son cHiiion de Théoponipc. 230. — 506 — Scboner, malbémalicien allemand célèbre. Son Opusculum geogrnphi^ cum et sa mappemonde. 279, 541. Scbœpblin. Son Altatia illustraïa. 70. Scbultens. Son index geographieus. 335. Science cosmographique. Elle est renfermée dans les couvents au moyen-âge. 169. Scortia. Son ouvrage sur le Nil. 405. Scott (André). Son supplément à la Bibliothèque des Pères. 117. Scylax. 171. — Son périple. Cité. LXIX, LXXfl. Scymnus de Cbio. Son ouvrage géographique. XIV, LXXIll. Scythes (les). SOO, 216, 219, 240, 307, 321. Scythie. 18, 40, 152, 215. — Division de cette contrée d*après Ptolé- mée. 249. Sédillot (M.)* 190. — Son Mémoire sur les instruments astronomiques des Arabes. 369. — Son Mémoire sur les sffstèmes gioffreipMquis des Grecs et des Arabes. STTS. — Son OQfnge intitulé : Matériaux pour Vhistoire des sciences chn Us Grées et les Orientaux. 105, 189. — Sa Notice sur les opuscules mathématiques renfermés dans un mss, arabe de la Bibliothèque de Paris» SM. SecQelmessa (pays au sud-est de Pei). 327. — Bakoui plaee la irille de ce nom par le 31* degré 30 m. nord. 335. Sédulins. (Voyez Cartes.) Senna Preitas. Sa dissertation intitulée : Metnoria sobre a llha Enco- berta. 61. Sénégal. 120. — Pleuve. 335. Sénégambie. 132. Sénèque. 84, 90, 91, 96, 15.^ 265. — Ce que dit cet auteur des additions faites à Tancienne rose des venls des Grecs. 263. — Et de l'Océan. 351. Serendib. (Voyez Iles.) Sères (peuples de l'Asie). 200. Servius. Cité. 216. Sésostris. Fables géographiques qu'on dit exister de sou temps. 174. Sévère (l'empereur). Son itinéraire de la Perse. LXVII. Séville. 101. Siam (royaume de l'Asie). 121. Siebenkees. 11 publie l'ouvrage de Bleminyde. 118. Signorelli. Cilé. 288. Sillus Ualicus. Manuscrit de l'ouvrage de cet auteur découvcrl par le Pogge. 151. — 506 — SImler. 172. SlDd. (Voyez Inde.) 355, 342. Sinner. Son catalogue de la Bibliothèque de Berne. 192. Sinus Magnus. (Voyez Siam.) Siraph. 328. Sirmon (Le Père). Son recueil des ouvrages de saint A vite. 13, 180. Slane (M. de). 374, 346.-- Note donnée à l'auteur par ce savant orien- taliste. 299. Slaves (Pays dos). 339.— Invasions de ces peuples au V* siècle. LXXI V. Sobu ou Sebu (pays de l'Afrique). 329. Société des Antiquaires de France. 315. — Asiatique de Paris. 299, 346. — de Géographie (BuUeUn). 192. 194, 332, 360. — de mistoire de France. (Voyez Mémoires.) — Phiiotechnique de Paris. 390. Socrale. 73, 168, 352. Sofalt. 106, 324, 328, 419. Solery, cosmographe mallorquin du XiV* siècle. (Voyez Cartes.) Solin. LXXX, 35, 46, 68. 69, 77, 126, .138, 143, 255. Somner. Fait on Commentaire à Touvrage géographique du roi Al- fred. 37. Sosander. Son ouvrage géographique sur Tlnde, citée par Harcfen d*Héraclée. LXXII. Souciet. Ses observations mathématiques. 285. Soudan (le pays des Nègres). 339, 350. — Limites de ce pays d'après Yzlachry. 327. Spel^le. Sa Collcctanea manuscripta, 70. Sphère (Traités de la). 89, 281. — d'Aratus, Dissertation de Léontius. (Voyez ce nom.) — de Gerbert (Sylvestre H). 184. — Celle construite par Al-Harrani. 338. — Traité composé au X\V siècle sur ce sujet, par Abraham, rab- bin espagnol. 393. — Celle qu'on trouve dessinée dans le mss. d*Herrade. 71. — Miniature du mss. de Nicolas d'Oresme représentant la sphère. 140. — Traité sur ce sujet par Goio el Laurcnzo Dati. 155. Sphères. 2^12. Spelman. Cet auteur publie une Vie d'Alfred-lo-GramI. 57. — 607 — Spobn. Sa publicatioD, en 1818, de cinq petites mappemondes des ma- nuscrits des Bibliothèques de Florence. LIII. — DeTouvrage de Blemmyde. 118. Sprengel. Son Histoire des DécouYerles. 324. — Il publie, en 1795, la partie de la mappemonde de Ribero, de 1529, renfermant l'Amérique. Lil. Stadiasme. De la Méditerranée. LXIX, LXXIII. Stanislas Julien (M.). Passages traduits des livres chinois et donnés par ce savant à l'auteur. 358, 359. Stenchus, bibliothécaire de la Vaticane. 108. Strabon. Cité. LXIX, 18, 59, 63, 106, 120, 153, 161, 170, 175, 211, 214, 215, 225, 233, 255. — Ce géographe traçait une côte fictive au sud de l'Afrique. 906. — Mappemondes du moyen-ftge où on remarque cette théorie. Ibid. — Son système adopté par certains cartographes du moyen-Age. 207. — Traduction française de l'ouvrage de ce géographe. 263. Stflve (Frédéric). Son livre sur le commerce des Arabes sous les Ab- bassides.*334. — Sa carte publiée en 1836. ibid. Styrie. 116. Souabe (Maison de). Suénon (roi). Renseignements géographiques sur les pays du nord donnés par ce prince. 321 . Suétone. 175. Suèves (les). LXXl. Sus (Pays du). 339. Suweila (pays au sud-est de Tripoli. 327. Swatoslaf. Expédition de ce prince contre les Bulgares au X* siècle. 333. Syène. 69, 88. 132, 369, 370, 37i, 372, 273, 389. — Ceruins auteurs du moyen-âge admettaient l'existence* de deux villes de ce nom. 374. — Ils prenaient cette ville pour la prétendue Aryne. 95. Sylvestre. 11, 47, 184. Syrie. 223, 339, 342, 345. Syriens. 357. Syrtes (les). 55, 65, 254. Szumathsiam, historien chinois. Cilé. 283. — 508 Table SabéeDDC. 93. — TbéodosieDDe ou de PeuUnger. LXIX, 178, 174, 191, 195, âûft, 211, 389. Tage (le). 324. Tbalès. 168. — Son système cosmognpbiqoe adopté par Niedas d^Oresme. 143, 352. Tamgach. 339. Taniïs (le I>oii). 15, 28, 57, 55, d5. 98, 109, «15, 308. — Selon les Grecs, ce fleoYe et le Nil divisaient la terre habiuble en trois îles. 220. (Voyex Terre.) Tanger. 339, 346. Tangitaoie. C'était le dernier pays de Toceldeot de i'Afriqoe connu de Raban Maur. 41. Taprobane. (Voyez Iles.) 18, 30, 49. Tartarie. 75, 85, 90, 113, 128, 149, 185, 248. — Voyages effeclaés dans ce pays aux XIII* et XIV* siècles. 123, 146. Tastu (M ). Signale, en 1836, la carte de Mecia de Villa d'Estes de 1413. XLVlï. (Voyez Villanueva.) Tauros (Chaîne du). 41, 1.".0, 225. — Selon Prisoien, cette co^deli^^c divise l'Asie entière. 19. Tegernsée (abbaye). 594. — Mappemondes qu'on y trouvait au moyen- âge. 186, 187. Tennis (Pays de). 342. Terre. Comment les Grecs et les Romains la divisaient. 357. — Sa division, d'après Aristole. 410. — Divisée par climats, selon les Arabes. 395. — Selon Pline. 397. — Comment elle est divisée par Massoudi. 353. — Partie habitée de la terre. 331, 356. — La partie habitable se limitait seulement, selon les cosmogra- phes du moyen-âge, aux deux zones tempérées. 164. ~ Selon les cartes du moyen-àge. 206. — Partie habitable d'après Jean de Beauvau. 578, 38:>. — SysliMUc des*Ar:il)i's à ce sujet. 252. — Opinion systématique des Bouddhistes à cet égard. ."566. — 509 — Terre. Mesure de sa circonférence. 355, 556. — D'après Hermès. 357. — D'après Anaiimandre. 106. — Le kalife Mamoun fait mesurer Ja grandeur de la terre au IX* siècle. Ibid. — Sa mesure d'après Massoudi. 328, 357. — Selon Raban Maur. 58. — Selon Ibn-Saîd. 329. — Selon Edrisi, au Xil* siècle. 357. — D'après le Dante. 106. — Selon Benacaty, auteur arabe du XI V« siècle. 331. — Partagée parmi les descendants de Noé. 319. — Selon Moyse de Cborène, elle est environnée par l'Océan. 53. — Selon Raban Maur, elle est entourée par l'Océan. 38. — Forme carrée que les cosmographes et les cartographes don- naient à la terre pour se conformer aux idées bibliques et des Pères. 410. — Les trois parties de la terre représentées d'après la forme emr* rée. 403. — séparée du monde. Opinion de Cosmas à ce st^el. 13. — Selon Priscien, elle n'est pas de forme ronde, mais bien de la forme d'une fronde. 14. — Quatrième partie de la terre, placée au midi de l'Afrique et inconnue, selon Isidore de Séville. 23. — Elle fut regardée, pendant le rooyen-àge, comme une Ile im- mense qui entourait le grand Océan. 223. Terre-Sainte (la). 131. Tertulien. 151. Teulet (M.). Sa traduction d'Eglnhard. (Voyez ce mot.) Tbèbes. 81, 209. Théodoret. 11 regardait Magog comme le père des Scythes. 240. Théodoric. LXXI, 399. Théodose-le-Grand. 48. Tbéodulphe, auteur du Vlll* siècle. 181. — Sa mappemonde. (Voyez ce mot.) Théon. 93. Théophane. 215. Théophile, patriarche d'Antioche. Sa théorie sur le Paradis terres^ tre. 399. Théophraste. 175. * Théopompe (édition de). 230. — 510 — TIiéYcnol. S:i carie &ar le pays dos Nubiens. (Voyez Caries.) ThilHîlius. tt)l . — lueurs opinions systématiques. 199. Tbinne. Ce pays n*était connu de certains géographes anciens qae d*une manière hypothétique. 161. — Il correspond an royaoBe de Siam. iSi. Thomaz de Kent. (Voyez Roman.) Tbuk*. 148, 33!. — Cette lie est mentionnée par Priscien. 18. — Par Honoré d*Autnn. 59. — Et par d'autres. (Voyez lies.) Tibet. 342. Tigre (fleuve de Tlndc.) 34, 39, 957, 309. Timée (Système cosmograpbique du). 406, 4S7. Timostbène. LXXII, S59, 264. 965, 267, 270, 879. Timour-Kban. 2S4v Tingitania 65. Tinis. (Voyez Ile.) Tiraboschi. 283, 288. Toderini. Cité. 289. Tonqoin (Royaume de). 82. Torres d'Amat. Sa notice sur une carte de 1413. XLVII. Toufa (Pays de). 342. Tournay. 188. Traditions historiques qu'on remarque dans les cartes du moyen-Age. (Voyez Cartes.) — Celles de la mythologie grecque se trouvent reproduites dans les cartes. 168. Traité de géographie. (Voyez Marin de Tyr.) — des constellations. (Voyez Aboul-Hassan.) ~ sur la forme du monde habité. (Voyez Yacoub.) — de la figure de la terre et de l'image du monde. (Voyez Jean de Beauvau.) Traités géographiques pour faciliter l'iDlelligence de l'Écriture Sainte. 108. Trajan. llinéraire de la Dacie fait sous son règne. LXVII. Trigault (Le Père). Son opinion au si^et des caries chinoises. 362. Trinesia. (Voyez Iles.) Tripoli. 144, 327. Tripolilana (province de l'Afrique ancienne). 65. Trogilium (promontoire). 225. Troglodytes, peuples de l'Afrique. 8, 144. — Ne voyaient jamais les sept étoiles du chariot. 78. (Voyez Légendes.) Troie. 209, 2tO. — Ruinée par les Grecs. 212. f 611 — Trooibelli. Sa disserlation : ne Acusi nautica. 291. Tropique. 83. — De Cancer. 69, 76, 87. Troyer (M.). Opinion de ce savant sar les travaux de Vilford. 365. Turcs (Pays des). 339. — Ck)nquêtes de ce peuple. XXVI. Turnèbe. Combat l'opinion de ceux qui attribuent Tinvention de la boussole aux anciens. 291. Tyr (Pays de). 342. Tyrol. 394. Tzetzes. Cité. 261. u Uberti (Fazio degli). Son Dittamondo. 147. Ukcrt. Sa carte du système géographique d'Hérodote. 170. — Celle du système de Strabon. 171. Universités. Fondation de dix-sept au XIV*' siècle. 150. — Objections des docteurs de celle de Salamanque contre le voyage de Co- lomb. 164. V Valerius Flacus. Livres des œuvres de cet auteur découverts par le Pogge. 1.51. Vandales. LXXl. (Voyez Procope.) Van-Prat. 126. Varenius (Bernard). XV. Vaugondy (Robert de). 11 cite la mappemonde des chroniques de Saint- I>enis. XLI. — Cité. 172. — Son Essai sur r histoire de la géographie, XIX. Végèce. Parle des cartes géographiques. 175, 176. Venise. 125, 136. — Temps que mettaient les marins de ce pays podr aller en Flandres. 277. Vénitiens. 104. Vérone. 209. Vesconte. (Voyez Portulans.) Vibius Sequester, auteur du \h siècle. LXXV. — Son Traité des Fleu- ves^ etc, 21. — Cité. 22. — 612 — Viclor 1^ Clerc (M.). Gilê. 66. ~ Opinion de ce savani sur l'oamge de Gui de Basoches. 117. Villadestcs (ou Villa d'Bst). (Voyet Gartes.X Villanueva. Signale, en 1806, la carte de Villa-d'Estes de 1413. XU. Ville du Prophète. (Voyei Kaaba et Mekke.) Villeoison (Anse de). XLI. Vincent de Beauvais, savant encyclopédiste du XII1« siècle. 77, 78, 79, 8â, 127. S86, 287, 288. Vincent (le D'). XXlll, LIV, 172. — Sa publication de la mappemonde d'Ëdrisi. 348. Virgile. 114. — Polydorc. 292. Visigoths (les). Incursions de ces peuples. LXXl. Vitru?e. 267, 268, 270. — Cet auteur ne se trouve pas cité parmi les cent quatre-vingt-trois dont Isidore de Séville fait mention. 272, 276. — Mss. de cet auteur découvert par le Pogge. 151. — Manuscrits de cet auteur qui existent dans les diflérentcs Bi- bliothèques. 271. Vitry (cardinal Jacques de). 286. Vivien de Saint-Martin (M.). Sai Géographie unciemne du Caucase, 317.— Ses Recherches sur les populations du Caucase, 407. Vogt. Son catalogue des livres rares. XXIX. Volcans. Opinion d 'Ornons, au XlIP siècle, à cet égard. Selon lui, ils sont les bouches de TenCer. 116. Vossius. 16^.— Cité ài propos du Polychronicon de Ranulphus Hydgen 147. Voyages on Tartarie. (Voyez Rubruck.) Voyageurs en Chine el en Tartarie. 146. W Walckenaër(M.). 69, 72, 170, 171, 172, 176, 177, 194, 19.\ 206, 272 — Son article sur Marco Polo. 125. — Son livre intitulé : f'ies de plusieurs personnages célèbres. 125. — Sa traduction de la géographie de Pinkerlon XVIll. — 11 signale le premier la carte catalane de la Bibliothèque de Paris. XLII. Waldcmar II, roi de Daneiuarck (cartes dressées de son temps). S^.'. Walafride Strabon. 184. — 613 — Wallfr. Son Mémoire sur la boussole. 293. — Son opinion sur ce sujet. 298. Ware. Cité. 24. Warnefrid. Cité. LXXIV. Wbasion. Son Histoire de la Poésie anglaise. 150. Weiss (M.). Sa Notice sur Raban Maur. 37, 96. — Son article sur Richard de Saint-Victor. 322. Welser. 172. Werigner. 187. (Voyez Mappemonde.) Wesseling. 172. Wbiston (les frères) publient une traduction latine de THistofre de Moyse de Chorène. 53, 318. Wilberg. Sa carte du système de Strabon. 171. Wilford. 365. — Sa description d*une carte indienne du Népal. 364. Wilkins (célèbre indianiste). 364. Willibald. Son Yoyage au Vlil* siècle. XXV. Wrlgbt (M.). Sa Notice de la mappemonde du Collegû ofArms donnée à Tauteur. 191. — Son Mémoire sur la mappemonde d*Héré- ford. 401.— Signale deux cartes du XIII* siècle. XUX. Wniftan. Ses descriptions des pays du nord de TEurope. 36. Wûstenreld (M.). Sa publication du texte aralMs de la cosmographie de Kasouiny. 331. V Yacoub. Son Traité sur la forme du monde. 354. Yakoul. Son dictionuaire géographique. Cité. 330, 334. Yatreb (1*). 342. Yémen (1* Arabie). Ibid, Yiztachry, géographe arabe du W* siècle. Son livre des CliwMti, 52t 338. — Ckî qn*il dit au sujet du Soudan. 527. Yrac. 342. Zacaria. Son li?re géographique. 330. Zanetti. Cet auteur fait mention de la carte des Pinigani. XL. 33 — 614 — îangoebar (Pays du). 105, 339, S4S. — ÉUit les limites de l'Afrique connues à r^t au moyen-Sige. S06. — Selon les auteurs ara- bes, au-delà de ce point, aucun navire ne pouvait se hasar- der. 330. Zara, savant du XVU* siècle. Sa cosmograplUe. Cité. XXVIII.— Il ne dit rien sur les systèmes du moyen-ftge. XXIX. Zebide (Pays de). 34S. Zendje (Pays de). 339. Zeni (leur voyage). XXV. Zenker. 349. (Voyez Bibliothèque.) Zengis. Position géographique de ce pays. 10, tt5, 3tl2. Zodiaque. 152, 181.— Celui des Grecs. 415. (Voyez Letronne.) — Celui qui se trouve dessiné dans le mss. d*Herrade. 71. Zodiaques sculptés aux portes des églises au moyen-Sige. (Voyez No- tice de Fauris de SaintrVincenL) Zodiaques orientaux. Note de M. Librl à ce sujet 416. Zohron. Signiûcalion de ce mot. 286, 287. Zone torride. 69, 122. — Glaciales. 206. — Pendant les dix siècles du moyen-àge jusqu'aux découvertes dos Portugais, on croyait la zone torride inhabitée. 221, 222. — Selon Bède, la zone torride était inhabiuble. 26.— Et d'Alfrlc, au X* siècle. 47. — Herrade, Hugues Metellus, Sacro Bosco, Cecco d'Ascoli et Gervais, aux Xll' et XIll*" siècles, étaient de la même opinion. 69, 72, 76, 97, 108. — Moyse de Chorène soutenait que, sous cette zone, il n'y avait pas de produc- tion. 52. — Selon Pierre i^'AUly, cette dernière zone était inhabitée. 154. — Le Dante avait la même opinion. 101. — Ainsi que Bntnetto Lalini, 85. Zones habitables. 110. — tempérées. 203. — intertropicales. Sont inhabitables dans l'opinion de Macrobe. 5. — cléanthe, Cratès et Cléomkde étaient de la même opinion. 4. — Orose le croyait aussi. 9. — Cosmas, au VI' siècle, était du même avis. 11. — Philostorge croyait aussi qu'elles étaient inhabitables. 310. — Ainsi que Pierre de Vignes. 86. — Et Pierre d'Abano. 88. — Et Albert-le-Grand. 80.— El Nicolas d'Oresme. 139, 140, 141. — Ranulphus Hydgen était de la même opinion au XIV* siè- cle. 146. — Opinion de Sanuto. 132. — 515 — — Théorie de Jean de Beauvau, au XV' siècle, h ce sujet. .%83. — Mappemonde 0(1 on remarque cette théorie. 256 et suiv. Zumpt (M.). Sa carte de Titinéraire de Rutilius. Zurla. XXHI, XXIV, XLII, XLfll.-- Sa notice sur la mappemonde de Fra Mauro, publiée en i80(>. XLV. — Sa dissertation sur les anciennes cartes dressées par les Vénitiens. XLIl, 133, 135. 13G. — Il public, on 1818, la mappemonde de Fra Mauro ex- trêmement réduite. XLVII. FIN DB LA TABLB ALPHABÉTIQUB. ERRATA. P. VI, avant-dernière ligne, Teire d*Ailiy, lisez Pierre d'Aiily. P. XXIll, 3« alinéa, ligne 5, Maurone, Usez Mauro, ne, etc. P. XXV, ligne 12, Arabe, lises Arabet. P. XXXVF, 2* alinéa, ligne 6, des institutions, lisez les institutions. P. LXXXVI, avant-dernière ligne de la note, géographiques et cel- tiques, lisez et critiques. P. 9 ligne 4. Prouvera^ lisez prouverons. P. 15 Azaph, lisez Asaph, Ib. note 1 . Possidonius, Usez Posùlonius. Ib. note S. Azaph, lisez Asaph. P. 21 note 1, ligne 5, notiam^ lisez notitiam. P. 54 note 1. Doit être placée après la deuxième. P. 55 note 1 . Tanais^ lisez Tanaîs. P. 69 note 2. ^piL, WseiJSpist. Ib. note 5. Walckenoer, lisez Walckenaer. Ib. ligne 9. Siène, Usez Syène. P. 70 note 1 ligne 10. LUtéralre^ lisez Uttiraire, P. 73 ligne 8. divisent, lisez dérivent^ P. 74 note 9, ligne 5. Coionienne, lisez Cotîonienne. P. 75 Dans le titre du S VIII*. Blemmid€^ lisez BUmmyde. P. 79 on doit lire 78, et 78 on doit lire 79. P. 94 note 1 ligne 6. giga$i conomieus, lisez çiçM iconomicus. P. 96 ligne 12 oU U est dit : « Jean de Beauvau, etc., encore VAryne^ lisez place encore FAryne. P. 100 note 3. Azaph, lisez Asaph. P. 106 note 3. Freret, lisez Fréret. P. 130 Alft-agani, lisez Alfregani, P. 141 ligne 14. Alar, lisez Aler. Aprti la page 311, lliei 313 m lieu de SIS. Aprèt la page 31S Uaei 316 an lien de 216. P. 3U ligne & iltTMmM, lUta Àtmnomtt. P. 331 note, ligne 1. MHmiuil, lisci Utlmuni. P. 340 UgDAt. BUcktrê, llMt Biukhiri. V. SS9 ligne 3. d« ia traduirt, liseï d* Itmamùrt. P. 366 noie I. Bémuntal, Ifseï MmuMai. P. S70 Ugna It. dmu le mm dt taiftmlc, lisM dan» te . tUudr. P. 89S lUei 398. Jb, ligne 18. yxi liiclf, litet xm êiitle.